1 février 2014

Solidarité avec les femmes espagnoles qui défendent le droit à l'avortement


A Paris et dans plusieurs grandes villes de France, de nombreuses femmes et des hommes aussi ont manifesté pour exprimer leur solidarité avec les femmes espagnoles. Le gouvernement Rajoy (droite) veut, en effet, remettre en cause le droit à l’avortement, droit acquis avec le pouvoir socialiste de M. Zapatero.
Les textes des banderoles brandies en France aujourd’hui rappelaient ceux qui, dans les années quatre-vingt, après l’adoption de la loi Veil, étaient scandés par les mouvements féministes ainsi que par les responsables du planning familial et des centres d’orthogénie. A Louviers, une manifestation eut lieu pour défendre la contraception et l’interruption volontaire de grossesse.
Le cortège dans la rue de l'Hôtel de ville devenue depuis la rue Pierre Mendès France. (photo JCH)

Frigide Barjot invite ses amis et supporteurs à ne pas descendre dans la rue demain


Yves Thréard, rédacteur en chef du Figaro, invité plus qu’à son tour dans l’émission C dans l’air sur la 5 affirmait, avant-hier, que l’école de la République doit apprendre aux élèves à « lire, écrire et compter. » Point barre. Il ne faut pas confondre, ajoutait-il, « enseignement et éducation ». Quelques minutes avant, il avait mis en cause le socialisme et les socialistes dont le projet « caché » est une vraie « tyrannie » puisqu’il consiste à changer la société et donc, selon M. Thréard, à changer de société. Pour lui, le pouvoir actuel, impuissant face au chômage, à la crise économique, n’a d’autre solution pour contenter son électorat de proposer des lois « qui ne coûtent rien » comme la loi sur le Mariage pour tous, l’amendement modifiant la loi sur l’interruption volontaire de grossesse et les lois en gestation — si j’ose dire — sur la PMA (on verra plus tard a déclaré aujourd’hui la ministre de la famille) et la fin de vie.
Cynthia Fleury, philosophe, invitée de la même émission rongeait son frein. Car elle n’osait dire tout à trac ce qu’elle pensait vraiment des affirmations de M. Thréard sur le machisme, le sexisme, l’égalité des sexes, l’école, « la théorie du genre » (très à la mode à l’extrême droite) et autres inepties avancées comme des évidences. Yves Calvi, respectueux de ses invités, balança tout de même quelques vannes à M. Thréard dont la position ne varia pas d’un iota. Et Cynthia Fleury envoya ensuite le journaliste du Figaro dans les cordes avec le tact et la délicatesse dont elle est capable de faire preuve grâce à sa culture et à la qualité de sa pensée. A l’évidence, les fantasmes de M. Thréard sont à ranger sur les étagères de la superficialité et du prémâché. Quel pénible exemple de journalisme couché ! L’enseignement, M. Thréard, c’est aussi de l’éducation. Ne parle-t-on pas d’éducation physique, d’éducation civique ?
Après que Sarkozy a affirmé que la droite avait gagné la bataille des idées, il en est qui le croient. Et qui veulent, chaque jour, pousser leur avantage. On en retrouve dans tous ces mouvements fanatiques, identitaires, fascisants qui, s’ils n’ont pas choisi le 6 février (mais le 2) pour descendre dans la rue, exhalent les mauvaises odeurs de 1934. Tantôt c’est contre le mariage pour tous, tantôt c’est contre l’IVG, tantôt c’est contre « la familiphobie ». Ils forment un ramassis de contrits, de frustrés, d’opposants violents et systématiques, si dangereux que Frigide Barjot elle-même conseille à ceux qu’elle influence de ne pas défiler dans les rues de Paris demain. C’est dire.
Les enseignants et la FCPE, fédération des conseils de parents d’élèves, ont décidé de ne pas laisser les réactionnaires occuper l’avant-scène car il s’agit bien de cela. Va-t-on encore longtemps tolérer que des factieux en puissance dictent leur loi dans nos écoles, nos collèges ou nos lycées au point d’amener d’autres parents à boycotter les cours ? Vincent Peillon va-t-il conserver encore longtemps ce ton lénifiant, modéré pour tout dire impuissant ? Je le dis tout net, face à la puissance du mouvement en cours, il faut contre-attaquer sans tarder. Et il faut mettre le paquet. Il appartient au gouvernement de mesurer la néfaste influence de l’extrême droite et de certains à droite et d’agir sur les terrains politique et médiatique. On doit entendre les ministres et ne pas attendre, comme avec Christiane Taubira (elle aurait aimé qu’une belle et haute voix s’élève pour la défendre) des semaines pour répliquer face à ce déferlement de mensonges et de rumeurs.

31 janvier 2014

Le premier éco-village lancé à Val-de-Reuil


Depuis 1976, date de cette photographie, la dalle a bien changé et Val-de-Reuil aussi. (photo JCH)
« La Ville de Val-de-Reuil et la SILOGE, bailleur social, se sont associées pour proposer aussi bien à des Rolivalois qu’à de nouveaux habitants, entre gare et mairie, sous la houlette et avec le talent de l'architecte/urbaniste Philippe Madec, spécialiste reconnu des éco-quartiers, un nouveau mode d’habitation respectueux de l’environnement : l’éco-village des Noés. Grâce à l’aide du Conseil Général et du Conseil Régional, s’inscrivant -parmi les premiers en France- dans la liste des terrains mis à disposition des collectivités locales par l’Etat, cette réalisation est le fruit d’un large partenariat.

S’étendant sur 4,9 hectares, il rassemblera 98 logements écologiques, parfois sur pilotis, dans un esprit de village et renforcera l'extension, déjà engagée, de Val-de-Reuil vers sa façade naturelle : les rives de l'Eure. Ce lancement de chantier est l’aboutissement de 4 années d'imagination et de travail. Le marché entre le bailleur et l'entreprise Quille permettra de démarrer l'opération. Il sera signé, sous la présidence du Maire de Val-de-Reuil, ce vendredi 31 janvier 2014 à 14h30 en salle du Conseil.

La construction de la première tranche débutera en mai 2014 avec 34 logements, la chaufferie et le parc écologique, complémentaire de celuientièrement aménagé — que CEMEX rendra dans deux ans à la Ville, pour une livraison en janvier 2016. Une seconde tranche comprenant 64 logements, une crèche, une place de marché, une maison des jardiniers permettant une activité de maraîchage biologique installée et développée en coeur du quartier, débutera en janvier 2015 pour une livraison mars 2016. Les logements, de type mixtes individuels et collectifs, isolés ou reliés, en accession ou en location, favoriseront la citoyenneté et la convivialité. Les équipements permettront de renforcer la mixité sociale de la plus jeune commune de France

Les choix architecturaux, de forme contemporaine, s'intégreront avec soin aux quartiers les plus proches et leurs habitants seront associés au processus d'aménagements (liaisons, accès, etc.). Les choix énergétiques, les matériaux utilisés (souvent le bois), seront les plus modernes, s’inscrivant dans les objectifs de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, objectifs prévus par le Grenelle de l'environnement. Cette conception permettra un faible niveau de charges pour leurs occupants et de baisser encore, dans la prolongation des travaux de rénovation énergétique des logements réalisés dans le cadre du renouvellement urbain, la facture énergétique des Rolivalois.

Avec cette signature, Val-de-Reuil, citoyenne, agréable et responsable, franchit un nouveau pas vers la ville de demain et continue d'innover, continue d'avancer. »

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil 


En désaccord avec les choix budgétaires, pourquoi Bernard Leroy ne démissionne-t-il pas de l'exécutif de l'agglomération Seine-Eure ?


Je demande à comprendre. Comment un responsable de l’exécutif de la CASE (communauté d’agglomération Seine-Eure) vice-président et président de la commission développement économique et donc en charge de l’accueil ou de la recherche d’implantation de nouvelles entreprises peut-il s’abstenir lors du vote du budget de l’exercice à venir ? C’est pourtant ce qu’a fait Bernard Leroy, maire du Vaudreuil, ancien député Nouveau Centre, lors de la réunion récente des délégués de la CASE !
Quelles sont les raisons avancées par Bernard Leroy pour justifier son abstention et celle de son adjoint, M. Madroux ? La CASE dépense trop et trop mal. Elle engage, selon M. Leroy, des dépenses pour des équipements pharaoniques et obère l’avenir. Trop pour M. Leroy c’est trop de services publics. Trop mal, c’est pour M. Leroy la Maison de l’emploi ou le centre nautique. Sans oublier les dépenses de personnel toujours jugées excessives par ces  « stigmatiseurs » de la dépense publique et ardents défenseurs du secteur privé. Comme si les investissements des collectivités territoriales ne procuraient ni travail ni emplois à des milliers d’entreprises en France. M. Leroy oublie-t-il que 75 % des investissements publics sont engagés par lesdites collectivités ? Le BTP ne se porte pas bien dans notre pays, que deviendrait-il sans les projets et les réalisations des communes, des agglomérations, des métropoles, des régions ?
Le Vaudreuil, la commune dont il est le maire, a-t-elle été lésée par la CASE ? Si j’en juge par l’état des routes, les différents aménagements du centre, par exemple, la commune n’a pas à se plaindre. M. Leroy me rétorquera que la CASE touche, dorénavant, la taxe professionnelle (ou ce qui en tient lieu) et que les entreprises situées sur sa commune en apportent une part sensible. Soit. Mais sans l’agglomération et son développement, les entrepreneurs auraient-ils choisi de s’implanter au Vaudreuil ? Il est vrai que Neuilly-sur-Seine, Courbevoie, Puteaux…ou le Vaudreuil ne nous ont pas habitués à partager le fardeau. Ou alors à contre-cœur.
Il reste que sur la totalité des délégués (représentant 37 communes) trois seulement (deux du Vaudreuil et un de Saint-Etienne-du-Vauvray) ont refusé d’adopter le budget primitif 2014. Une infime minorité. Mais pourquoi M. Leroy ne démissionne-t-il pas d’un poste à responsabilité lui qui ne partage pas les choix majoritaires de l’exécutif auquel il appartient ?

30 janvier 2014

Les bobards de François-Xavier Priollaud, candidat UMP-UDI à la mairie de Louviers


François-Xavier Priollaud (UMP-UDI) ne connaît pas bien la vie politique locale. C’est tout de même dommage pour quelqu’un qui aspire à devenir maire de Louviers. Lors de sa candidature aux législatives de 2012, il avait déjà démontré un fort engouement pour les fables et autres histoires à dormir debout. Je sais bien qu’il a dû faire fissa pour se mettre dans la peau d’un leader et s’adapter au rôle mais un aspirant-chef doit mesurer ses paroles et n’affirmer que ce dont il est sûr. Ses déclarations lors de la présentation de sa liste à la presse attestent d’un amateurisme fâcheux. J'en conclus qu'il serait dommage d’élire un imprudent voire un impudent.
Il est en effet de tradition à droite, et notamment dans l’Eure, d’attribuer à Laurent Fabius des pouvoirs surnaturels. Il s’agit là d’une facilité et d’un raccourci utilisés par ceux qui souhaitent capitaliser sur la soi-disant mauvaise image de l’actuel ministre des Affaires étrangères et surtout sur ses prétendus pouvoirs à diriger l’ensemble des socialistes de l’Eure et de la Seine-Maritime. Si le rôle de l’ancien Premier ministre ne peut être nié dans le département voisin, il n’en va pas de même dans notre département où tous les courants et sensibilités du PS s’expriment librement.
La théorie de M. Priollaud est que Franck Martin sera candidat PRG aux élections sénatoriales avec l’accord des socialistes, qu’il sera élu à la proportionnelle et que frappé par le cumul des mandats il sera contraint de céder son poste de maire à un socialiste tapi dans l’ombre. Et cela avec un objectif précis : l’absorption de la CASE par la CREA (1) de Rouen : le monopole de la métropole ! 
Je l'affirme tout net : il s’agit d’un bobard. J’informe donc M. Priollaud qu’il y aura un candidat estampillé PS aux élections sénatoriales de l’automne et je lui précise qu’à ma connaissance, ils sont plusieurs socialistes (hommes et femmes) à espérer porter le poing et la rose jusqu’au Palais du Luxembourg. Ce qui, d’ailleurs, n’empêchera pas forcément Franck Martin d’être candidat lui aussi comme il l’avait été contre Jean-Louis Destans avec le résultat que l’on sait.
Autrement dit, FXP va devoir envisager une autre tactique de campagne et trouver d’autres arguments. Je ne doute pas un seul instant que l’ancien directeur de cabinet d’Hervé Morin se montrera à la hauteur de son mentor pour inventer d’autres fictions ou légendes, celles qui font le sel des commentateurs. Et sont la risée des électeurs(trices).
(1) CASE : communauté d'agglomération Seine-Eure, CREA (communauté d'agglomération de Rouen).

29 janvier 2014

L'hommage de François Loncle après le décès d'Ernest Martin

Henri Fromentin, Pierre Mendès France, Ernest Martin, maires de Louviers et François Loncle. Photo Jean-Charles Houel
François Loncle, député de l'Eure, écrit, après le décès d'Ernest Martin : « Les lovériens sont orphelins. Ernest Martin était un grand humaniste au sens noble du terme. Comme médecin, c’était un Juste, d’une vision à la fois généreuse et moderne, à l’écoute et au service des femmes et des enfants.
Comme élu, là encore, l’innovation et la projection vers l’avenir, le sens inné du service public ont été sa ligne de conduite.
Ernest Martin détestait les systèmes et aimait les gens. C’est ce qui faisait son honneur et animait ses passions et c’est pour cela qu’il a recueilli tout au long de sa belle vie tant d’estime et d’affection. »

Non, mille fois non, l'école n'apprend pas aux enfants de trois ans à se masturber !


L’extrême droite fait feu de tout bois. Surtout quand c’est elle qui allume la mèche. Après la manifestation fourre-tout-ramasse-tout-et-n’importe-quoi de dimanche dernier, il s’est trouvé des hurluberlus pour lancer un appel auprès des parents d’élèves afin qu’ils n’envoient pas leurs enfants à l’école. Cette attitude avait pour objectif de témoigner du refus de voir enseignée « la théorie du genre ». Les journaux sérieux — il y en a — ont recensé la somme d’erreurs, de bêtises et d’idées loufoques avancées par les amis d’Alain Soral, ce fanatique ami de Marine Le Pen et agitateur au sein des mouvements identitaires à l'origine de ces bobards nauséabonds.
En question la théorie du genre. Les opposants à l’école laïque, publique et républicaine, lui reprochant un certain nombre d’attitudes ou d’idées totalement farfelues. On apprendrait aux enfants de trois ans à se masturber, on habillerait les filles en garçons et les garçons en filles, on ferait du prosélytisme autour de l’homosexualité, la transsexualité, les enseignants étant évidemment en première ligne dans les attaques des fanatiques. Comme d’habitude Christine Boutin est en première ligne. Les catholiques intégristes aussi. Il n’y a là rien d’étonnant à retrouver ces militants de « la manif pour tous » opposés à tout ce qui ne rentre pas dans leur moule : la famille chrétienne, estampillée hétérosexuelle, sans stérilet ni capote. Un monde fini, un monde de l’obscurantisme, un monde de la méthode Ogino, lequel est sans doute « le père » de dizaines de milliers d’enfants non désirés.
Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, a pris le taureau par les cornes. Pas question de prendre ces obscurantistes au sérieux, pas question de se taire et de laisser faire. Il propose que les parents ayant décidé de garder leurs enfants à domicile et donc de ne pas les envoyer à l’école, soient convoqués et rappelés à leurs devoirs. Si demain, tous les groupes, quelle que soit leur philosophie, décident de priver d’école leurs enfants, ce serait la porte ouverte à tous les excès, tous les créationnismes et autres inventions pseudo-scientifiques.

28 janvier 2014

Ce qu'il faut penser de Dieudonné par Jacky Dahomay, philosophe antillais

Les différents domicile et théâtre de Dieudonné font l'objet de nombreuses perquisitions de la police financière dans le cadre des enquêtes ouvertes par le parquet pour insolvabilité volontaire et autres joyeusetés judiciaires. Pour en finir avec cet humoriste que les médias semblent avoir remisé aux poubelles de l'histoire, je publie le texte d'un philosophe Antillais, Jack Dahomay (1) relevé sur les blogs du site Mediapart et qui, selon moi, exprime très bien ce qu'il faut penser de l'histrion.


« Dieudonné, maintenant, ça suffit ! En tant que nègre des Antilles (je ramasse ce mot « nègre » comme une pierre qu’on nous a jetée comme le dit Sartre dans Orphée noir), je ne peux supporter que Dieudonné puisse affirmer, comme on a pu l’entendre sur LCI, qu’il est un représentant des  nègres marrons et que c’est en cela qu’on lui en veut. C’est vraiment insulter la mémoire de nos aïeux ! Rappelons que les nègres marrons étaient les Noirs d’Amérique qui fuyaient leur condition d’esclaves et que c’est sur eux que s’est appuyé Dessalines pour vaincre les troupes de Napoléon et proclamer Haïti la première république noire en 1804. C’est où disait Césaire que la négritude se mit debout pour la première fois, le même Césaire qui aurait déclaré selon Frantz Fanon : « Quand tu entends parler du Juif tend l’oreille, c’est de toi que l’on parle ».
Les rois et les puissants ont toujours eu leurs bouffons. De même, les maîtres s’appuyaient sur une partie des esclaves domestiques pour asseoir leur domination sur la grande masse des esclaves. Dieudonné s’apparente davantage à un esclave domestique de sa famille politique qui est l’extrême-droite. Car qu’un Noir puisse affirmer que la Shoah est une « pornographie mémorielle », relativisant ainsi la notion de crime contre l’humanité, qu’un Noir puisse vouloir à tout prix que Jean-Marie Le Pen soit le parrain de son enfant, un ex-dirigeant et père fondateur du Front national qui fut de nombreuses fois condamné pour propos racistes (un Jean-Marie Le Pen à qui, il y a quelques années nous avons interdit de séjourner en Guadeloupe en envahissant l’aéroport de Pointe-à-Pitre et en nous couchant sur la piste d’atterrissage), qu’un Noir puisse agir ainsi, voilà qui n’a rien à voir avec la problématique du nègre marron. Quand de plus nous entendons le tristement célèbre humoriste déclarer sur you tube, à propos de Christiane Taubira, que « la comparer à un chimpanzé c’est faire injure aux chimpanzés qui n’ont jamais pratiqué le mariage pour tous », mon cœur ne peut que se lever à cet instant. Il se peut que moi, Nègre des Antilles, je n’aie pas d’humour, même noir ! Ou plutôt, qu’en ces temps obscurs, l’art des humoristes ait perdu sa fonction critique et créatrice.

Alain Lantenois (sur la liste Priollaud) se rappelle à notre bon souvenir


FXP, alias François-Xavier Priollaud, a publié les noms des 33 candidats qui composeront la liste UMP-UDI lors des prochaines élections municipales à Louviers. Ma surprise a été totale en découvrant que parmi les candidats (en place éligible ?) figurait l’ancien adjoint aux finances d’Odile Proust, Alain Lantenois.
Mes rapports de journaliste avec ce dernier n’étaient pas des plus paisibles. Il était de ceux qui, idéologiquement et politiquement, assumait avec ardeur ses convictions. D’où des diatribes enflammées contre le CAG, le PS et tutti quanti dont La Dépêche. M. Lantenois déteste la gauche depuis toujours et continue de le prouver en rejoignant le substitut de Benoît Veyrat.
Tout de même, il est intéressant de constater que M. Priollaud — celui qui souhaite tourner la page de l’histoire lovérienne actuelle et se projeter vers l’avenir (pléonasme usuel) —s’appuie sur un ancien gestionnaire dont il convient de relever les meilleures perles de son action de 1983 à 1995.
Commençons par le Musée Georges Wakhevitch et ses costumes-décors qu’il faudrait (si M. Priollaud gagnait) ressortir des armoires où les teignes ont trouvé de quoi se rassasier. M. Lantenois et le maire de l’époque, Odile Proust, avaient squatté la totalité des salles du musée pour y exposer des reliques très spécialisées, sans doute fort intéressantes sur le plan muséologique, mais sans aucun rapport ni avec Louviers, ni avec son passé, ni avec la nécessité d’organiser des expositions diverses et temporaires.
Enchaînons avec le Drugsport (devenu depuis le Kolysé) réalisation trop coûteuse transformée année après année en gouffre financier, l’état des lieux démontrant une vétusté précoce, un équipement polyvalent inadapté et, enfin, une gestion totalement hors norme dont personne ne veut plus aujourd’hui…même s’il est regrettable que cet équipement n’ait pu être mutualisé aux plans intercommunal ou départemental.
Poursuivons avec la concession à la Générale des eaux (devenue Véolia) des services eau et assainissement dont nous ne cessons (comme Franck Martin à l’époque) de dénoncer les conditions léonines du contrat que la CASE n’a pas souhaité interrompre à ma grande déception. Les droits d’entrée (quel drôle de nom pour une subvention …remboursable) n’en finissent pas d’être amortis pour qu'on ait le droit de sortir !
Quatrième et dernier exemple : l’implantation à Louviers des Témoins de Jéhovah. A l’époque, le maire justifia la vente des abattoirs aux TJ en vendant « leur quiétude » aux riverains en opposition à tous ces immigrés forcément délinquants en puissance. Ces riverains ont été tellement tranquilles qu’ils ont tous (ou presque) vendu leur propriété aux TJ qui n’ont cessé de se développer dans le quartier Saint-Hildevert et dans la zone industrielle en plus de leurs propriétés à Incarville. « Louviers-Jéhovah » c’est grâce à Proust-Lantenois, ne l’oublions pas.
Voilà quelques exemples de cette gestion passée et rejetée par les électeurs (trices). J’avais cru comprendre que M. Alain Lantenois, chef d’entreprise compétent aujourd’hui en retraite avait décidé de la vivre le plus paisiblement possible. Son retour dans l’arène publique et municipale prouve deux choses : que M. Priollaud a eu du mal à boucler sa liste, que l’ancien bras droit d’Hervé Morin ne connaît rien à la vie de Louviers. Sinon…

27 janvier 2014

Le maire de Val-de-Reuil rend hommage à Ernest Martin

Le maire de Val-de-Reuil, Marc-Antoine Jamet rend hommage à Ernest Martin : « En un mandat, le docteur Ernest Martin aura durablement marqué Louviers de son action, de son empreinte. Les Lovériens, unanimes, mais leurs voisins également, se souviennent de son engagement comme de sa personnalité originale. Les nombreux hommages qui convergent vers sa famille en témoignent.

Il était devenu au fil des années l'exemple, la référence, le modèle de tout projet municipal pour suivre sa voie ou s'en démarquer, autre manière de dire son importance. A chaque conquête de la Mairie, son nom était invoqué. Certains pour le blâmer. Très majoritairement pour le louer et s'en inspirer. Mais le fait est qu'il n'avait laissé personne indifférent, important les idées neuves, ouvrant des perspectives, abordant avec courage des sujets que la politique, avant lui, ne traitait pas, incarnant ce besoin de changement, ce désir de transformation de la société qu'il avait compris. Épris de liberté, parce qu'il vivait avec elle, avec l'équipe singulière, la majorité, qu'il avait réunie autour de lui, il avait senti son époque. Peu nombreux dans l'Eure sont ceux qui pouvaient en dire autant.

Val-de-Reuil, son Conseil municipal, la Municipalité s’associent à la peine des Lovériens, au chagrin de sa famille et de ses amis et présentent leurs condoléances à son fils Franck Martin.
Légende de la photo : Le Dr Ernest Martin dans la salle Pierre Mendès France de l'Hôtel de ville de Louviers lors de la visite de François Hollande en janvier 2013. Derrière lui, son ami Jean Noisillet. (photo Jean-Charles Houel)
 

Il a existé un populisme de gauche en France, surtout en 1968


Des observateurs avisés et lecteurs de ce blog ont été étonnés, à la lecture de mon billet relatant la conférence d’Olivier Wieviorka à Val-de-Reuil, de n’y lire que des observations sur le populisme de droite ou d’extrême droite. Je me dois donc d’éclairer un peu plus ces lecteurs et de leur exprimer un regret. Je n’ai pas, il est vrai, été tout à fait complet. Non pas que j’ai souhaité censurer le propos d’Olivier Wieviorka mais j’ai jugé que les principaux griefs et les dangers encourus par la démocratie représentative relevaient surtout des menées d’extrême-droite.
Alors, existe-t-il un populisme de gauche ? La réponse est oui, malheureusement. L’Amérique du sud semble être le continent le plus affecté par ce dernier. Le péronisme en Argentine et le Chavezisme au Vénézuela, par exemple, sont des formes de populismes dans la mesure où le pouvoir s’incarne dans des leaders charismatiques et l’absence de relais des corps intermédiaires.
Et la France ? « En 1968, rappelle Olivier Wieviorka, il a existé un populisme de gauche, le gauchisme. Ce fut l’appel des intellectuels maoïstes à rejoindre le monde du travail, les ouvriers ou les paysans…combien d'entre eux ont arrêté leurs études pour aller travailler à l'usine. » On se souvient de l’accueil glacial réservé aux gauchistes chez Renault à Boulogne-Billancourt. Aujourd’hui, a poursuivi l'orateur, un Jean-Luc Mélenchon pourrait être taxé de populiste mais avec des nuances essentielles très importantes : « Mélenchon n’est pas antiparlementariste, il est républicain et surtout, il n’est ni nationaliste, ni raciste, ni xénophobe. » Son populisme à lui tiendrait plus de l’anti-élitisme et de l’anti-journalisme. Une forme d’antisystème donc n’ayant rien à voir avec un Dieudonné, par exemple, un populiste d’extrême-droite, antisémite et révisionniste.
Le sondage du JDD publié dimanche dernier, plaçant le FN en tête des intentions de vote des Français lors des prochaines européennes, montre bien que le populisme d’extrême-droite est le plus influent. Il rassemble les nostalgiques du pétainisme, de l’Algérie française et de la colonisation, il réunit les membres des réseaux identitaires, souverainistes, intégristes catholiques, homophobes, islamophobes, (1) il attire à lui une frange non négligeable de citoyens déboussolés et sensibles au discours anti UMPS. Avec 23 % des intentions de vote lors du scrutin du 25 mai prochain, le FN est en tête devant l’UMP (21 %) le PS (18 %) les centristes (11 %) le Front de Gauche (9 %) les écologistes (6,5 %) le NPA (2,5 %) les 6 autres % se répartissant entre des groupes ou mouvements tels que celui de Nicolas Dupont-Aignan. Il reste quatre mois pour convaincre certains de ces électeurs égarés de réviser leur jugement et leur intention actuelle.
(1) Tous ces mouvements étaient dans la rue hier à Paris composant un fourre tout idéologique n’ayant qu’un point commun : l’anti-Hollandisme.

26 janvier 2014

La Société d'études diverses prépare un recueil sur la guerre de 1914-1918 à usage lovérien

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François Mitterrand était venu à Gaillon pour découvrir la statue de Pierre Mendès France due à l'artiste chilien Barrientos. (photo JCH)
Beaucoup d’inconnus, quelques personnalités au-dessus du lot, la conférence de Bernard Bodinier consacrée aux grands « hommes » statufiés dans l’Eure, samedi, n’a pas manqué de surprendre par la précision de la narration et le choix de l’éventail des héros…ordinaires dont le souvenir se perpétue en bronze ou dans la pierre. 
L’époque n’est plus à l’érection de ces statues devant parler à l’histoire et aux générations. Le piédestal d’hier ne s’accorde plus avec la recherche d’une forme d’anonymat d’aujourd’hui. Et pourtant, qu’il s’agisse de rendre hommage à Pierre Mendès France, à Dupont de l’Eure ou au généreux Parissot, à Aristide Briand ou à Layens, l’ami des abeilles, aux généraux flattés ici ou là, à Gambetta, à Monet ou à Raoul Thorel à Louviers, bien des édiles des villes et villages ont tenu, à leur époque, à servir la mémoire par un geste qui se voulait éternel de tous ces grands personnages de l’histoire locale, départementale voire nationale.
Il y eut des peintres (Poussin) des médecins, des avocats, un comédien, une bienfaitrice, des élus évidemment, dans le cercle restreint des statufiés puisque Bernard Bodinier n’en a compté que 46 dans l’Eure. Il a parcouru rues et ruelles, places et mairies pour retrouver la trace des médaillons, des bustes et des monuments. Il a relu les articles de presse rendant compte sur deux pages (le journal en comptait quatre) des inaugurations en grande pompe. Travail minutieux d’où surgissent un certain Rever, plus connu qu’on croit, et des noms de villes comme Les Andelys, Breteuil, Evreux, Tilleul Othon, Louviers…
Claude Cornu, préposé aux recherches de documents, avait lancé en préambule un appel vibrant à tous les membres (et non membres de la Société d’études diverses) afin qu’ils acceptent de lui prêter pour une certaine durée tous documents écrits (lettres, carnets intimes, cartes postales, journaux) photographiques, des objets divers (armes, casques, uniformes, outils… etc.) liés à la guerre de 1914-1918. Sur le front ou à l’arrière.
La SED prépare, en effet, un recueil destiné à populariser l’action des Lovériens et des Lovériennes durant la grande guerre. Claude Cornu a précisé que la SED avait déjà récupéré des documents et pièces intéressantes mais son appel doit enrichir sa collection provisoire en cette année de centenaire du début d’une guerre qui faucha toute une génération de jeunes Français.
Les personnes désireuses de prêter leurs biens doivent s’adresser à la SED : sedlouviers@wanadoo.fr
S.E.D. Maison du Parlement, 41, rue aux Huiliers, 27 400 Louviers