14 novembre 2008

Le maire de Louviers est un sorcier : pas d'augmentation des impôts en 2009 !

Ce n'est pas en 2009 que l'usine Audresset sera démolie ! (photo JCH)
Quand j'ai tort, je sais reconnaître mes torts. J'ai écrit sur ce blog, il y a 48 heures, que le maire de Louviers serait obligé d'augmenter les impôts locaux en 2009 compte tenu de l'état des finances de la ville. Ce soir, à l'occasion de la réunion du conseil municipal, et face au réquisitoire sans circonstances atténuantes dressé par Michel Doucet, ancien adjoint aux finances dont les compétences sont unanimement reconnues, le maire a assuré qu'il n'y aurait pas d'augmentation des impôts en 2009. Comme il tient ce qu'il promet, les Lovériens peuvent dormir sur leurs deux oreilles et ne pas faire de fixation sur leur taxe d'habitation et sur leur taxe foncière. Les taux ne bougeront pas en 2009 !
La municipalité prend donc conscience des difficultés économiques du pays et des problèmes financiers que connaissent et vont connaître tant de familles. Il faut la féliciter de chercher à faire des économies partout où c'est possible de la part des services, des adjoints, du maire lui-même qui a compris qu'il était temps de mettre un terme à une certaine gabegie notamment dans le budget fêtes et cérémonies (selon nous) qu'il a sévèrement combattu lorsqu'Odile Proust occupait les fonctions de premier magistrat.

Recul de l'autofinancement
Dans son intervention Michel Doucet a déclaré : « Mathématiquement votre décision modificative se traduit par un recul de l’autofinancement de 140 000 euros ramenant l’épargne (recettes de fonctionnement moins dépenses) à moins de 700 000 euros soit 2.86% des recettes…un ratio misérable jamais atteint!
Sachant qu’il nous faudrait dégager 2,7 millions d'euros d’épargne de fonctionnement pour rembourser l’annuité en capital de notre dette, on constate qu’il manque aux finances de la ville environ 2 millions pour boucler proprement son financement.

On ne nous dit pas tout
On ne nous dit pas tout. On ne nous dit-on pas pourquoi et par quel miracle la CASE (l'agglomération Seine-Eure) nous attribuerait une augmentation de 73% de ses contributions (676 933 euros en 2008 contre 391 120 en 2007)…de quoi rendre jalouses toutes les autres communes…ou de mettre la CASE en difficulté, si la même générosité a été consentie à toutes les communes. Nous souhaiterions des éclaircissements sur ce point ! (le maire a répondu que toutes les communes avaient sollicité une aide, qu'il avait acceptée « même s'il est contre »)
Ainsi ne nous dit-on pas où en sont les cessions de patrimoine qui entrent pour 2 094 000 euros dans l’équilibre du budget 2008 et sur lesquelles une bonne moitié est plus que douteuse ! Nous vous posons la question du montant des cessions réalisées à ce jour !

Par quel miracle
Ainsi ne nous dit-on pas comment et par quel miracle la ville toucherait des subventions sur des travaux pour lesquels il n’y aura pas un début de commencement avant la fin de l’année…et je vise ici les subventions budgétées pour l’école de musique dont chacun peut constater qu’elle est toujours dans l’attente d’un premier coup de pioche ! Nous attendons la réponse !
On ne nous dit pas tout et c’est seulement en mars prochain qu’on pourra découvrir la vérité au travers d’un compte administratif qui risque d’être calamiteux avec un déficit qu’on peut d’ores et déjà estimer à plus d’un million d’euros au minimum!
L’examen de cette DM en investissement ou l’on rogne sur les dépenses sans jamais toucher aux subventions qui leur sont liées, montre d’ailleurs qu’il faudra bien un jour ou l’autre que la municipalité avoue! Qu’elle avoue que son joli plan d’aménagement et d’équipement, astucieusement décliné en campagne électorale sur une carte de la ville et sur lequel elle a bâti une bonne part de son succès aux élections municipales, n’était que poudre aux yeux…et qu’elle sera bien incapable de le mener à bien. (Le maire a affirmé qu'au bout du mandat, en 2014, toutes les promesses seront tenues)
Par cette DM vous allez donc réduire l’investissement de la ville à moins de 3.6 millions soit un taux d’équipement (dépenses d’équipement/recettes de fonctionnement) de 16% contre 17% au budget ou 19.5% en 2005, 23.6% en 2004, 26% en 2002…et 19.5% en moyenne nationale. »

Michel Doucet a conclu : « On peut bien se demander comment vous ferez face en 2009 aux quatre millions de travaux de l’école de musique qu’il faudra bien vous résoudre à lancer un jour ou l’autre, auxquels vous aurez à ajouter les investissements courants (services, écoles, voirie…), sans espoir de pouvoir en appeler à l’endettement, parvenu à son niveau maximum ! »

Coup de massue
Sonnés par ce coup de massue, Patrice Yung, adjoint aux finances, n'a rien répondu et le maire a dû monter lui-même au créneau pour dénoncer le catastrophisme de l'opposition (de droite et de gauche) et dénoncer les Cassandre qui ne devraient pas se réjouir des malheurs « conjoncturels » de la ville mais au contraire, faire preuve de solidarité. Heureusement, le maire l'a dit sans rire sinon on aurait cru à une mauvaise blague.
Christian Renoncourt, Sophie Ozanne et Olivier Aubert ont demandé au maire quels investissements il comptait annuler l'an prochain. Réponse : Aucun ne le sera. Même s'il ignore encore comment il les financera…ce maire est un sorcier !

« Socialistes de contrefaçon »

Mon blog est ouvert à ceux et celles qui ont quelque chose à dire et qui ne disposent pas de support public. Reynald Harlaut est de ceux-là. Il n'ignore pas que je suis membre du Parti socialiste et moi je n'ignore pas qu'il est engagé à gauche sans être membre d'un parti. Nous étions d'ailleurs ensemble sur la même liste aux dernières élections municipales.
Mon article sur M. Jouyet lui a inspiré des remarques plus générales sur le comportement d'hommes qui s'affichent comme socialistes mais doivent affronter de graves contradictions. C'est dans le cadre de cette libre expression que je publie « socialistes de contrefaçon » une belle manière de nourrir le débat au moment où le congrès de Reims ouvre le débat.

« Le cas de M. Jean-Pierre Jouyet est exemplaire de l'ambiguïté qui mine depuis des années le Parti socialiste et désespère les citoyens de gauche. Comment M. Jean-Pierre Jouyet a t-il pu, avant qu'il ne rejoigne le gouvernement de François Fillon, se dire de gauche pendant tant d’années et être catalogué comme tel ? Rappelons au passage que ce brillant haut fonctionnaire fut successivement directeur de cabinet de Roger Fauroux, ministre de l’Industrie, puis de Jacques Delors à la Commission européenne, puis encore directeur général adjoint du cabinet de Lionel Jospin et proche de François Hollande et de Ségolène Royal pour ne citer qu’eux. Sa nomination à la présidence de l’AMF (Autorité financière des marchés) n’apporte t-elle pas la preuve s’il en était encore besoin de la confusion intellectuelle et politique qui règne en ces milieux ? Les marchés financiers sont les premiers responsables de la crise que nous traversons. Et non seulement ils se sont effondrés, mais ils entraînent à présent l’économie réelle dans leur chute. Les citoyens de ce pays authentiquement de gauche s’accordent à dire qu’il faut mettre un terme à ce système totalement irresponsable, uniquement orienté vers le profit immédiat et qui, de crise en crise, mène le monde à sa perte. Et que voit-on ? La nomination à la tête de cette bande de voyous, sans doute en vue de leur refaire une virginité, d’un homme qui a fait une bonne partie de sa carrière dans les bagages socialistes. On croit rêver. Mais il n’est hélas pas le seul.

Comment M. Dominique Strauss-Kahn, membre du Parti socialiste, promis ne cesse t-on de le répéter, à un bel avenir national, peut-il, à la présidence du FMI (Fonds monétaire international), faire autre chose que de défendre les intérêts des pays contributeurs dont les Etats-Unis arrivent au premier rang ? On sait le rôle tragique qu’a joué le FMI au cours de la dernière décennie. Ses décisions ont ruiné l’Argentine puis le Mexique, pour ne citer que ces deux pays. On sait comment le FMI use, depuis qu’il existe, de la dette comme une arme de destruction pour ruiner les pays du Sud. Et pour finir de les mettre à genoux, il conditionne son aide à la privatisation de leurs ressources naturelles et de leurs terres agricoles au seul bénéfice des entreprises transcontinentales pour l’essentiel nord-américaines et européennes. Où est le socialisme dans tout cela ?

Comment M. Pascal Lamy, lui aussi membre du Parti socialiste, directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), entouré d’une quarantaine de ministres du commerce qui ne disposent d’aucun mandat des citoyens, peut-il décider grâce à leur soutien du futur de milliards de gens dans le monde et orienter la politique de l’Union européenne en matière de libre échange total et de privatisation – toutes attitudes néolibérales – sans états d’âme et sans être le moins du monde inquiété au sein de son parti ?

Toutes ces personnes ont été et sont encore les chantres de l’Europe libérale, défenseurs du oui au référendum sur la constitution européenne qui devait graver dans le marbre la concurrence libre et non faussée, credo du néolibéralisme mondial. Tant qu’il ne sera pas mis un terme à ces complicités douteuses, à ces comportements aberrants et à la schizophasie d’un certain nombre, le président de la République actuel peut dormir sur ses deux oreilles. Il a de beaux jours devant lui. »
Reynald Harlaut

Jean-Pierre Jouyet quitte le gouvernement

Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, quittera le gouvernement le 15 décembre prochain pour présider l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse française. A 54 ans, cet énarque va succéder à Michel Prada, 68 ans, dont le mandat arrive à échéance le 21 novembre.
En réalité, ce départ n'est pas une surprise. Même si Nicolas Sarkozy lui offre un poste éminemment intéressant et bien rémunéré, on savait depuis quelques mois que M. Jouyet ne se sentait plus très à l'aise dans ses baskets ou plutôt dans ses Weston. Un certain nombre de décisions gouvernementales l'ont hérissé — pour ne pas dire plus — et ce ministre venu de la Gauche (ami proche de Ségolène Royal et de François Hollande) n'avait pas caché dans les couloirs du Parlement que ça suffisait comme ça. Il voulait reprendre sa liberté et François Fillon savait qu'il partirait dès la fin de l'année 2008 à la fin de la présidence française au sein de l'Union européenne.
On doit s'attendre à d'autres départs et aménagements. Nicolas Sarkozy va être obligé, très bientôt, de se séparer de ceux et celles qui n'ont pas été bien noté(e)s à l'occasion des évaluations qualitatives et j'en connais (Rachia Dati par exemple) qui doivent se sentir visé(e)s. La fonction ministérielle exige de la volonté politique, certes, mais aussi du doigté et une forme de diplomatie. Cela ne s'apprend pas dans les écoles. C'est inné. Il s'agit de rapports humains, cela devrait exclure la pratique de l'humiliation, du mépris et de l'arrogance. C'est vrai partout, à Paris, comme ailleurs.

Le festival « Alimenterre » au cinéma Forum

Il n’est jamais trop tard pour bien faire…Nous aurions dû bien avant aujourd'hui relayer l’information autour de cette manifestation dont la première rencontre a eu lieu à Louviers, le jeudi 6 novembre, au cinémas Grand Forum. «Le monde a faim, nos choix sont vitaux : produire, transformer et consommer autrement pour une agriculture durable »

Le Festival Alimenterre, c'est 90 projections suivies de débats contradictoires dans plus de 50 villes de France du 3 au 30 novembre 2008
En avoir trop ou ne pas en avoir assez, combattre quelquefois en un même pays, la faim et l'obésité : notre alimentation est aujourd'hui un vrai sujet de société. Manger est un plaisir mais surtout une nécessité vitale. Quelle alimentation souhaitons-nous et comment est-elle produite ? Comment ceux qui produisent peuvent-ils en vivre dignement au Nord comme au Sud ? Derrière l'assiette, on oublie trop souvent qu'il y a le paysan ! Malbouffe, excès de l'agriculture industrielle, persistance de la faim dans le monde et menace sur la biodiversité : il est temps de restaurer le lien entre le citoyen et le paysan, entre l'alimentation et sa production.
Festival Alimenterre, alimentons le débat sur l'agriculture de demain !

A Louviers, aux cinémas Grand Forum, tous les jeudis à 20 heures, soirées thématiques, Des projections suivies de débats autour de spécialistes :

Le jeudi 20 novembre
Thème 3 : " OGM : en quoi ça gêne ? "
Le Monde selon Monsanto de Marie-Monique Robin, 1h36, 2007, une coproduction ARTE France, Image et Compagnie, Productions Thalie, Office National du film du Canada, WDR
Du continent américain à l'Inde en passant par l'Europe, une enquête magistrale et alarmante sur la multinationale américaine qui commercialise 90 % des OGM dans le monde. Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle. Depuis sa création en 1901, la firme a accumulé des procès en raison de la toxicité de ses produits, mais se présente aujourd'hui comme une entreprise des " sciences de la vie " convertie aux vertus du développement durable. A partir de documents inédits, de témoignages de victimes, de scientifiques et d'hommes politiques, Le monde selon Monsanto reconstitue la genèse d'un empire industriel qui a grand renfort de mensonges, de collusion avec l'administration américaine, de pressions et de tentatives de corruption est devenu le premier semencier du monde, permettant l'extension planétaire des cultures OGM sans aucun contrôle sérieux de leurs effets sur la nature et la santé humaine !

Le jeudi 27 novembre
Thème 4 : " De la fourche à la fourchette, le règne de l'agrobusiness ? "
L'assiette sale de Denys Piningre, 1h20, 2007
Toute l'année, vous trouvez en grande surface de belles tomates rouges, insipides et presque bon marché. Beaucoup, comme les courgettes, les pêches ou les melons, viennent de Provence où des ouvriers, Marocains pour la plupart, travaillent, sous contrats "OMI" à ces cultures dans des conditions proches de l'esclavage : heures non payées, conditions de travail inhumaines, logements insalubres... Ce film va à leur rencontre, décrit cette réalité d'aujourd'hui, il tisse les liens entre le système d'achat de la grande distribution, les agissements d'exploitants agricoles peu scrupuleux et la complicité silencieuse de l'État. Pourtant, une autre agriculture est possible...

Le festival Alimenterre est soutenu par les associations suivantes : Terre solidaire, Artisans du monde, Ligue des droits de l’homme, Secours catholique. Informations complètes sur le site :
http://www.cfsi.asso.fr/

13 novembre 2008

Un congrès que je sens chaud bouillant

Lors du conseil fédéral de motions à Evreux. Au micro, Yves Léonard, le premier secrétaire fédéral, déjà fort du soutien des motions D(Aubry) et C (Hamon). (Photo JCH)
A la veille du Congrès socialiste de Reims où je serai présent, bien malin qui pourrait évoquer son déroulement. Les leaders des différentes motions (excepté Gérard Collomb qui n'était qu'un prête-nom de Ségolène Royal) se gardent bien d'abattre leurs cartes. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle fait un forcing médiatique qui ne lui avait trop mal réussi avant que Nicolas Sarkozy ne devienne le meilleur grâce à son réseau de copains et de propriétaires.

Benoit Hamon assure qu'il pourrait très bien s'entendre avec Martine Aubry qui ne dit rien mais laisse dire. La maire de Lille avance patiemment ses pions, rencontre les amis des uns et des autres pour devenir incontournable dans la capitale champenoise. Bertrand Delanoë a compris que si Ségolène prend le parti, il en sera quasiment terminé de ses ambitions présidentielles. Comme il est soutenu par les jospinistes qui ne veulent surtout pas de Ségolène, Martine Aubry totalise des renforts connus ou probables qui pourraient rendre sa motion incontournable politiquement : « D'abord la ligne politique, les alliances ensuite. » C'est ce leitmotiv qu'elle a avancé pendant toute la campagne d'avant le vote des militants. Rien ne dit, d'ailleurs, qu'elle se présentera au poste de premier secrétaire. Sur RTL-LCI, interrogée par Jean-Michel Apathie, elle avait eu cette réponse madrée : « je prendrai mes responsabilités ». Ce qui permet de la mettre à égalité avec Ségolène qui assure : « j'ai envie de devenir première secrétaire »…ce qui ne veut pas dire qu'elles seront candidates. Tout va se jouer à Reims et après Reims. Le jeudi 20 novembre, en effet, les futur(e)s candidat(e)s ont rendez-vous avec un nouveau vote des militants qui désigneront le premier secrétaire national, le premier secrétaire fédéral et les secrétaires de sections. Ségolène Royal compte sur un réflexe pavlovien des socialistes en souvenir d'une campagne présidentielle du genre « aimez-vous les uns les autres »…ou disparaissez !
Je sens que nous allons vivre un congrès chaud bouillant. L'objectif : construire un parti socialiste renouvelé, bien à gauche, animé par un(e) premier(e) secrétaire très opposé à Nicolas Sarkozy et aux mauvais coups de la droite. Pas question d'alliance avec le MODEM de François Bayrou qui lorgne sur la seconde place d'un premier tour aux prochaines présidentielles. Le Béarnais se voit bien tondre la laine du mouton socialiste. Attention François, au coup de bélier.

Impôts à Louviers : bientôt la douloureuse

Nous avons construit notre campagne électorale sur un constat : la ville de Louviers vit au-dessus de ses moyens. Nous en avons tiré une conclusion : avoir des priorités sociales et éducatives, faire des économies, maîtriser la dépense et réduire l'endettement. Le maire et sa majorité, a contrario, ont fait « rêver » les Lovériens en leur promettant la lune (pas le doigt) : 18 millions d'euros pour la voirie, un quartier écolo, une école de musique, un centre d'art contemporain, une maison de l'emploi, la villa Calderon, un centre de congrès, des dizaines de logements et j'en passe. Tout cela sans toucher à la fiscalité ! Sans augmenter la pression fiscale ! Evidemment, nous ne les avons pas crus et ces messieurs-dames nous ont accusés d'être des gagne-petits, des archaïques (voilà un mot que le maire apprécie, quand on n'est pas d'accord avec lui, on est archaïque) qui ne comprennent rien à une gestion moderne, une gestion qui va de l'avant…
Malheureusement, tout cela n'était que l'écume et le réel vient frapper à la porte. Dans une anticipation habile, le maire nous annonce (lire La Dépêche) qu'il va falloir se serrer la ceinture, que l'Etat est avare, que les rentrées fiscales sont moins bonnes que prévues, que le fonctionnement de la commune coûte cher et patati et patata. La preuve en sera administrée vendredi soir lors de la réunion du conseil municipal.
Pour ne pas faire trop long, disons que nous ne sommes pas heureux d'avoir eu raison pendant la campagne électorale même si nous pouvons être satisfaits d'avoir dit la vérité aux Lovériens. Nous avons donc notre conscience pour nous. Bien sûr, nous aurions préféré que les Lovériens nous fassent confiance, qu'ils ne se laissent pas berner par les projets mirifiques mais irréalisables. Nous aurions préféré que notre municipalité — vraiment de Gauche si nous avions gagné — applique son programme, conforte les équipements existants, réduise les dépenses somptuaires et ne tape pas au portefeuille des habitants déjà pressurés. Les Lovériens sont aussi des contribuables. Ils comprennent bien que créer des équipements c'est aussi les faire fonctionner et donc embaucher du personnel et le payer.
L'agglomération Seine-Eure augmente son aide cette année mais elle ne sera pas toujours là pour venir au secours des finances de la ville de Louviers car les nécessiteux se feront chaque année plus nombreux. Plutôt que d'aller de l'avant, les finances de la ville de Louviers vont dans le mur. Et cela va faire mal.

12 novembre 2008

Rénovation urbaine : l'Etat ne tient pas ses promesses

Jean-Louis Borloo était venu à Val-de-Reuil pour lancer l'ORU (Opération de rénovation urbaine) bien plus avancée qu'à Louviers en cette année 2008. (photo JCH)
Le journal Le Monde qui sera publié cet après-midi annonce l'information suivante : « Dans un rapport qui devrait être rendu public à la fin du mois, le Comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) met en évidence l'importance des retards accumulés, l'insuffisance des ressources budgétaires et l'impossibilité de tenir les promesses effectuées depuis le lancement du programme par Jean-Louis Borloo en 2003. »
43 % seulement des actions programmées au cours des cinq dernières années ont été réalisées. C'est dire que l'Etat est loin d'avoir satisfait aux objectifs définis en accord avec les collectivités territoriales que sont les communes, les départements et les Régions. Après la récente signature du contrat ORU du quartier de Maison Rouge à Louviers (d'un montant de 37 millions d'Euros) j'avais sur ce blog fait part de mon scepticisme quant à la concrétisation des projets dans le délai projeté (2008-2013). Le contexte financier et économique global, l'absence de volonté réelle de l'Etat m'avaient fait écrire que les promesses ne seraient pas tenues. Je ne croyais évidemment pas si bien dire puisque j'étais dans l'ignorance de l'évaluation établie par le comité.
Cela veut dire que la municipalité et les habitants du quartier de Maison Rouge vont devoir affronter une réalité bien peu souriante : le désengagement probable de l'Etat, un Etat incapable de tenir une politique avec fermeté en accordant les moyens nécessaires.
C'était bien la peine que Fadela Amara (Secrétaire d'Etat à la politique de la Ville) vienne en grande pompe à Val-de-Reuil (après Jean-Louis Borloo) pour parrainer la signature d'un contrat d'insertion entre des entreprises du site et des jeunes désireux d'avoir une première chance. Si l'Etat ne respecte pas sa parole, comment voulons-nous que les jeunes qui souhaitent s'intégrer tiennent la leur ? Comment respecter un Etat qui ne serait pas respectable ? C'est tout le problème entre les discours des politiques et leurs actes au quotidien.

Rendre justice aux fusillés de 14-18 : une intervention incomplète du Président de la République

La ligue des droits de l'Homme a publié le communiqué suivant ce matin :
« Le Président de la République a évoqué à Douaumont, pour le 90e anniversaire de l’armistice de 1918, le sort des « fusillés pour l’exemple ». Il a reconnu que ces hommes n’étaient pas des lâches et ne s’étaient pas déshonorés. Cette déclaration est un progrès par rapport aux positions prises par ses amis politiques lorsque Lionel Jospin, Premier ministre, avait à juste titre demandé en 1998 que l’histoire de toutes les victimes des tribunaux militaires réintègre pleinement la mémoire de la première guerre mondiale.
Mais ce progrès est nettement insuffisant. Nicolas Sarkozy, loin de reconnaître l’effroyable injustice des décisions prises par les conseils de guerre, a déclaré que « cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse », reprenant ainsi l’argumentation des fusilleurs. Et il présente les victimes comme des hommes qui n’auraient pas eu la force nécessaire pour continuer de se battre.
Or la vérité doit être faite sur les conditions inacceptables dans lesquelles ces hommes ont été « jugés ». Ils ont été « les victimes » non pas « d’une fatalité » mais de cette justice militaire dont Clemenceau lui-même disait qu’elle était à la justice ce que la musique militaire était à la musique. Nombre d’entre eux ont été non pas des hommes « faibles » mais au contraire ceux qui ont eu le courage de s’opposer, au péril de leur vie, à des ordres injustes, arbitraires et souvent inhumains.
La Ligue des droits de l’Homme considère que la mémoire de ces hommes demande non de la compassion mais tout simplement le rétablissement de la justice. Elle continue plus que jamais à demander la réouverture de leurs dossiers, l’accès des historiens à l’ensemble des archives et la réhabilitation pleine et entière des « fusillés pour l’exemple ».

11 novembre 2008

Le challenge Carrington : un hommage à Jean-Pierre Quéméner




Nos photos (JCH) : Le vainqueur, un coureur du Burundi. Guy (le frère de Jean-Pierre) et Jacqueline (son épouse) avec les jeunes de Vernon. James Carrington poursuit l'œuvre de son père.

Le challenge Carrington a eu lieu, ce jour, sous un ciel heureusement clément. Le parcours était, certes, quelque peu boueux mais les pointes ont limité les chutes. James Carrington (notre photo) était sur le terrain pour rappeler le souvenir son père, homme de cirque connu dans le monde entier, et fondateur du challenge qui porte toujours son nom.
Après la course des séniors hommes et vétérans (certains ont couru une boucle de trop !) la remise du challenge au club de Vernon a été l'occasion d'observer une minute de silence à la mémoire de Jean-Pierre Quéméner, notre ami, cheville-ouvrière du comité d'organisation pendant des années. L'an dernier, il avait officié avec quelle compétence et quel entrain alors que la maladie l'avait beaucoup affaibli. Son père, Pierre, son épouse, Jacqueline et ses enfants, son frère Guy, sa sœur Micheline, les petits-enfants et toute la famille ainsi que les dirigeants de l'EAL ont été très touchés par les applaudissements d'un public amateur et fier de tout le travail qu'accomplit Jean-Pierre en faveur des jeunes et de l'athlétisme.
Les bénévoles se font rares aujourd'hui. Il est bon de se rappeler qu'il existe des hommes et des femmes désintéressés capables de s'engager collectivement pour des objectifs nobles.

Honorer tous les morts sans exception


La cérémonie du 11 novembre s'est déroulée ce matin devant le monument aux morts de la guerre de 1870 sur le square Albert Premier. Jean-Pierre Duvéré était évidemment aux commandes, comme il le fait chaque fois avec sobriété et efficacité. Pourquoi évoquer cette cérémonie qui n'avait rien d'exceptionnelle sauf qu'il s'agit tout de même du 90e anniversaire de l'armistice qui a mis fin à cinq années de guerre mondiale au cours de laquelle des millions de Français, Anglais, Allemands…sont morts ou ont été blessés gravement. Les « gueules cassées »hantent encore la mémoire des familles de survivants.
Nicolas Sarkozy a voulu se rendre à Douamont et non à l'Arc de triomphe. En présence des représentants des nations combattantes, en plus d'un message européen, et après avoir rendu hommage à tous les combattants français et étrangers de ce conflit mondial, le président a évoqué le sort des fusillés pour désertion ou mutinerie : "Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui n'ont plus eu la force de se battre".
"Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces". Auparavant, il avait souligné la nécessité d'"honorer tous les morts, sans exception".
675 soldats ont été fusillés sous l'uniforme français pendant la Grande Guerre pour désertion, mutinerie, refus d'obéissance ou crimes de droit commun.

Faut-il supprimer des commémorations nationales de notre calendrier ?

Quelle mémoire transmettre aux enfants de nos écoles ? et comment ? (photo JCH)
L'historien André Kaspi, chargé par le Président de la République d'un rapport sur le nombre de commémorations à conserver au calendrier du souvenir national, va proposer de ne conserver que le 11 novembre, date de l'armistice qui mit un terme à la première guerre mondiale (et qui permettra de saluer les victimes de toutes les guerres) le 14 juillet, jour de la fête nationale et le 8 mai, date de la victoire sur le nazisme.

Les autres commémorations deviendraient locales et ne feraient plus l'objet de manifestations nationales. Comme on pouvait s'y attendre, la réforme de ce calendrier a entraîné, si j'ose écrire, une levée de boucliers émanant de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, du président du CRAN (conseil représentatif des institutions Noires de France) M. Lozès qui s'interroge : ne doit-on plus célébrer nationalement la fin de l'esclavage ? Et la Shoah ? Et les harkis ?
En fait, c'est Jacques Chirac qui a ajouté commémoration après commémoration au calendrier. La polémique, si polémique il y a, est de celle qu'affectionnent les Français. Les symboles jouent un rôle si important pour le maintien du pacte républicain que chacun veut en avoir sa part. André Kaspi ne demande pas la suppression des dates dites « mémorielles » il propose seulement une adaptation géographique et temporelle que refusent les associations et les mouvements qui ont tant fait pour faire admettre et reconnaître des pans entiers de notre histoire jusqu'ici ignorés dans nos livres de classe.
Pourquoi Nicolas Sarkozy se lance-t-il là-dedans ? Il y a plus de coups à prendre que de fleurs à recevoir. Après la lecture de la lettre de Guy Mocquet imposée dans les établissements scolaires, le discours de Dakar, l'héritage de mai 68 qu'il faut liquider etc. le Président de la République semble mal conseillé. Que cherche-t-il ? En ce jour de 11 novembre, parions que les paroles sont se délier près des monuments aux morts !

10 novembre 2008

Les Français contre la retraite à 70 ans

Selon un sondage CSA pour Le Parisien, les Français sont majoritairement opposés au passage à 70 ans de l'âge maximal de la retraite. 66% des personnes interrogées se déclarent contre cette mesure votée récemment par les députés.

Les bouchons de l'autoroute A 13…

Ce n'est ni une nouveauté, ni un scoop. Les deux sorties d'Elbeuf-Cléon et de Martot Pont-de-l'Arche sont, chaque soir, prises d'assaut par ceux qui, venant de Rouen veulent rentrer chez eux, faire leurs courses ou éviter le péage d'Incarville. Les deux bouchons qui se forment sur des centaines de mètres posent un vrai problème de sécurité au-delà du temps perdu dans la file d'attente. En attendant que la déviation Est de Rouen soit opérationnelle (si elle l'est un jour) les automobilistes sont bien obligés de faire avec.

Alors, quelles solutions transitoires ? La déviation de Pont-de-l'Arche apportera un début de réponse. La disparition du péage d'Incarville demeure du domaine du rêve ou de l'utopie économique. Quant à la carte d'abonnement au péage d'Incarville, elle n'est plus délivrée depuis deux mois. Il faut maintenant s'abonner à LiberT, et se dépêcher puisque des promotions sont faites jusqu'au 31 décembre.

L'ouverture du grand magasin Ikea le 26 novembre sur la zone d'activités de Tourville-la-Rivière ne va pas améliorer la fluidité de la circulation. Quand on connait le succès de cette grande surface européenne dans le domaine de l'ameublement, l'équipement de bureau et de cuisine, la décoration, on peut s'attendre à ce que les bouchons deviennent géants.

Un appel de Martine Aubry contre les discriminations

Martine Aubry et ceux qui l'ont soutenue au sein de la motion D lancent l'appel suivant, suite à l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

« La lutte contre les discriminations doit être une priorité d'intérêt national. Face à la droite, aux engagements électoraux non tenus et à tous les conservatismes, le rôle du principal parti de l’opposition est de s’opposer et de proposer, mais aussi d’agir. Même dans l’opposition, un parti politique, en commençant par le faire, en commençant par le faire dans les collectivités locales dont nous assurons la direction d’une grande majorité d’entre elles.
C’est pourquoi j’ai lancé un appel à Lyon le 24 octobre afin que la bataille pour l’égalité et contre les discriminations soit le premier chantier du Parti socialiste nouveau que nous voulons bâtir.

Nous proposons plusieurs actions fortes et concrètes :
— faire connaître les discriminations, en portant auprès de la HALDE –dont les moyens doivent être renforcés- systématiquement les situations dont nous avons connaissance ;
— accompagner les victimes et les aider à se porter partie civile, par exemple grâce à la mise en place de médiateurs dans nos collectivités locales ;
— faire entrer la richesse de la France dans les instances de représentation en commençant par notre propre parti, au sein de service public en commençant par les collectivités territoriales à direction socialiste qui ont un devoir d’exemplarité ;
— multiplier les initiatives pour ouvrir les yeux des entreprises et en faire des partenaires du rejet des discriminations, via, notamment, des jumelages entreprises-clubs sportifs des quartiers où les cadres parrainent des jeunes comme il en existe à Lille ;
— généraliser la pratique du testing en matière d'accès à l'emploi, au logement ou aux loisirs (ainsi, les communes peuvent supprimer les autorisations d'ouverture pour les discothèques ayant pratiqué la discrimination à l'entrée) ;
— créer des conseils des résidents étrangers partout dans l'attente du droit de vote des étrangers.

Ces orientations sont d'urgence sociale et d'intérêt national. Quelle que soit l'issue du congrès de Reims, nous devrons les mettre en œuvre. C'est le devoir du Parti socialiste et de la gauche de dire « Non aux discriminations, aux inégalités, aux injustices ».
J’en appelle dès maintenant à l’ensemble des militants et responsables socialistes pour que cet engagement soit pris et soit le premier acte fort du parti socialiste au lendemain du congrès de Reims. Soyons à la hauteur de notre histoire commune : la France n'a jamais été aussi forte, aussi exemplaire, qu'en permettant à chacun d'apporter sa contribution à la République vivante. Liberté, égalité, fraternité : mieux qu'une devise au fronton de nos bâtiments publics, faisons de nos valeurs républicaines des points cardinaux dans notre cœur. »

Régate ou aventure ? La question ne se pose pas





L
es trente concurrents du Vendée globe à la voile sans escale et sans aide extérieure ont quitté Port-Olonna, ce dimanche, escortés par une flotille d'embarcations bien encombrantes. A écouter les spécialistes de la voile, j'ai entendu des propos extraordinaires. Le débat portait sur régate ou aventure ? Régate tant les bateaux bénéficient tous des derniers perfectionnements, tant les marins sont devenus polyvalents, météorologues, bricoleurs, informaticiens, tant ils doivent faire confiance à leur pilote automatique qui tombe tout de même en panne de temps en temps…

Aventure parce qu'il faut imaginer la vie, seul(e) sur son embarcation, au milieu des tempêtes et des flots déchaînés des mers du sud. Je ne suis pas un spécialiste de la voile, le seul bateau que j'ai jamais acheté c'est un corsaire qu'un ami s'empressa de mettre à la mer sur laquelle je perds pied et équilibre. Mais je ne peux m'empêcher de ressentir une vraie admiration pour ces hommes et ces femmes qui n'ont pas seulement la technique ou la technologie à dominer. Ils et elles doivent également faire preuve d'une force mentale exceptionnelle. La solitude n'est pas un vain mot face aux dangers et à la mise en danger personnelle que représente ce tour du monde. Seul(e) pour affronter les éléments, seul(e) pour cette circumnavigation qui va durer presque trois mois…pour les meilleur(e)s.

C'est si vrai que deux concurrents ont été contraints, dès hier, de regagner Les Sables d'Olonne, l'un pour un problème électrique, l'autre pour avoir heurté un bateau de pêche. Les billes de bois, les cargos, les containers, les mammifères marins, les icebergs (gros et petits) la mer est grande, profonde mais le risque est partout, jour et nuit, sous le soleil ou dans les vagues hautes de plusieurs mètres.

Alors, ma philosophie est faite. Ce Vendée globe est une course exceptionnelle et ses concurrents sont eux-mêmes d'exception.