Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, quittera le gouvernement le 15 décembre prochain pour présider l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse française. A 54 ans, cet énarque va succéder à Michel Prada, 68 ans, dont le mandat arrive à échéance le 21 novembre.
En réalité, ce départ n'est pas une surprise. Même si Nicolas Sarkozy lui offre un poste éminemment intéressant et bien rémunéré, on savait depuis quelques mois que M. Jouyet ne se sentait plus très à l'aise dans ses baskets ou plutôt dans ses Weston. Un certain nombre de décisions gouvernementales l'ont hérissé — pour ne pas dire plus — et ce ministre venu de la Gauche (ami proche de Ségolène Royal et de François Hollande) n'avait pas caché dans les couloirs du Parlement que ça suffisait comme ça. Il voulait reprendre sa liberté et François Fillon savait qu'il partirait dès la fin de l'année 2008 à la fin de la présidence française au sein de l'Union européenne.
On doit s'attendre à d'autres départs et aménagements. Nicolas Sarkozy va être obligé, très bientôt, de se séparer de ceux et celles qui n'ont pas été bien noté(e)s à l'occasion des évaluations qualitatives et j'en connais (Rachia Dati par exemple) qui doivent se sentir visé(e)s. La fonction ministérielle exige de la volonté politique, certes, mais aussi du doigté et une forme de diplomatie. Cela ne s'apprend pas dans les écoles. C'est inné. Il s'agit de rapports humains, cela devrait exclure la pratique de l'humiliation, du mépris et de l'arrogance. C'est vrai partout, à Paris, comme ailleurs.
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