13 février 2016

Vers un référendum local pour sortir du « merdier » de Notre-Dame-des-Landes


Un camp d'irréductibles.
Le référendum local proposé par le Président de la République sur l’avenir de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est peut-être une fausse bonne idée. Des démocrates sincères affirmeront que donner la parole au peuple, c’est rendre légitime la décision majoritaire future, que la réponse soit positive ou négative.
D’autres regretteront que les élus désignés par ce même peuple pour prendre les décisions se déchargent de leurs responsabilités et ne remplissent pas leurs obligations surtout quand un dossier aussi lourd est lancé depuis bien des années.

Il est évident que les écologistes rentrés cette semaine au gouvernement ont exigé (le mot est peut-être exagéré) du Président de la République un engagement fort permettant aux uns et aux autres de sortir de ce qu’il faut bien appeler un vrai « merdier ». Ségolène Royal le dit depuis des semaines et ne comprendrait pas qu’on usât de la force pour expulser les récalcitrants. Les agriculteurs, les habitants de la ZAD et nombre de défenseurs de l’environnement (locaux ou internationaux) se sont démenés tant et bien pour empêcher la concrétisation d’un projet pharaonique dont les objectifs paraissent démesurés. Est-ce vraiment le cas ?

La construction d’un nouvel aéroport doit répondre à bien des considérations : utilité économique du projet en lien avec les contraintes écologiques, financières et géographiques du site retenu et des besoins de la région. Le référendum — pour être significatif — doit lui aussi répondre positivement à plusieurs critères : une information complète des citoyens-électeurs, un périmètre géographique large, une organisation sans faille et donc incontestable, et enfin la certitude que la voix du peuple sera entendue par les parties en cause. A lire ce que je lis aujourd’hui, tout cela est loin d’être accepté unanimement. 

Valls parle d’un référendum avant l’été, Retailleau (président de la Région) intime l’ordre à l’Etat de ne pas revenir sur un projet approuvé, certains zadistes refusent de participer à la consultation…autrement dit, même si c’est une porte de sortie sans doute acceptable pour le pouvoir central, le référendum n’est pas acquis.

François Hollande, pour justifier le référendum local, a pris l’exemple allemand de la gare de Stuttgart. Les élus locaux sont sortis de leur guêpier après une consultation populaire dont le résultat (négatif) a été entériné par l’ensemble des protagonistes. Le sens de la discipline Outre-Rhin serait-il plus développé qu’en France ou la démocratie y serait-elle mieux servie ?

12 février 2016

Laurent Fabius peut-il continuer à suivre le dossier de la COP 21 ? Ségolène Royal ne le pense pas


Je crois savoir que la municipalité de Louviers travaille sur un dossier de maison médicale dans notre ville. Voilà un projet intéressant et qui ne demanderait qu’à aboutir. Notre département demeure en effet l’un des derniers de France en ce qui concerne la couverture géographique par les médecins généralistes. Les départs en retraite vont se succéder à grand rythme fragilisant un peu plus un tissu médical déjà bien mité.
Que va proposer le maire de Louviers aux médecins actuels ou aux futurs médecins désireux de s’installer pour pratiquer cette médecine de ville si utile et si nécessaire aux populations ?
Ce que cherchent les médecins, hommes et femmes d’aujourd’hui, ce sont des conditions de travail sécurisées et confortables alliant vie professionnelle et vie privée. Le médecin qui a le bonheur (réciproque) de soigner ma famille débute ses journées à 7 h 30 du matin pour les terminer à 20 h 30 voire plus tard. Ce n’est pas vraiment une vie. Mais comme il a été formé il y a quelques décennies, il accepte des contraintes que les nouveaux médecins refusent.
Le principe d’une maison médicale, c’est la mutualisation. Bénéficier d’un secrétariat permanent et performant, rassembler des moyens numériques et logistiques communs, partager des diagnostics dans l’intérêt des patients, d’abord, et celui des médecins ensuite. Je ne sais pas quand pourraient aboutir les négociations en cours entre mairie et médecins mais il y a là une piste qu’il ne faut pas abandonner.

Einstein avait raison ! Il aura fallu attendre 100 ans entre la publication de certaines de ses théories et la vérification concrète de leur valeur. Einstein était un génie, ce que nul ne conteste mais sa communication sur les ondes gravitationnelles, si elle passionnait les physiciens et les astronomes, demandait à être prouvée scientifiquement.
Il aura également fallu plus de quatre décennies pour que des équipes française, italienne et américaine mettent au point les machines permettant de reconnaître ces ondes invisibles. Cela été fait en septembre dernier.
Cerise sur le gâteau. L’onde identifiée aurait été envoyée dans l’espace-temps il y a un milliard et demi d’années-lumière suite à la collision de deux trous noirs dont l’existence est elle-même avérée. Les spécialistes n’hésitent pas : un monde nouveau est né puisque l’homme (ou la femme) est maintenant capable de travailler sur l’invisible et l’infiniment petit…en mouvement.
Ségolène Royal. (photo JCH)

Ségolène Royal n’en démord pas. Elle considère que Laurent Fabius doit lui passer la main sur le dossier de la COP 21. Le futur président du Conseil constitutionnel souhaite conserver, jusqu’en septembre prochain, un rôle essentiel sur l’évolution de son « enfant » ce que ne semblent pas permettre les textes législatifs. 
Ségolène a eu un renfort de poids en la personne de Jean-Louis Debré, président sortant du Conseil constitutionnel. Lui-même considère que Laurent Fabius pourrait être en situation de conflit d’intérêt entre ses fonctions nouvelles et celles qu’il assumait quand il était ministre des Affaires étrangères. 
Même bénévole, l’implication de l’ancien Premier ministre soulève interrogations…et contestations de la part de Mme Royal. Son périmètre avait été amputé de quelques prérogatives. Elle n'a pas attendu longtemps pour réagir.

11 février 2016

Marc-Antoine Jamet fait Officier de la Légion d'Honneur par Bernard Cazeneuve


Marc-Antoine Jamet, son épouse Catherine et B. Cazeneuve.
Quel délicieux lapsus. Quand Marc-Antoine Jamet a évoqué, hier soir place Beauveau, face à une assemblée polychrome de droite et de gauche « le monastère de l’Intérieur », bien des sourires se sont affichés sur les visages des invités prestigieux. Ils avaient tenu à être présents à la remise de la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur à un homme doté du don exceptionnel de servir à la fois le secteur public et celui de l’entreprise privée. Ne favorisa-t-il pas pendant seize ans les ambitions d’Henri Emmanuelli ou celles de Laurent Fabius avant d’entrer dans la carrière de cadre supérieur au sein d’une des plus florissantes entreprises françaises pour la même durée jusqu'aujourd'hui ?
L’absence de Bernard Arnault fut largement compensée par la présence amicale de Ségolène Royal, ministre de l’environnement et des transports ou celle de Bernard Stirn, éminent conseiller d’Etat, sans omettre celle du maire du Havre venu en voisin et collègue normand. La majorité municipale rolivaloise avait délégué ses meilleurs ambassadeurs présents parmi la foule des membres de cabinets ou d’énarques ravis d’être honorés par procuration.

Officier de la Légion d’Honneur, c’est quelque chose dans la vie d’un homme ou celle d’une femme. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur parrain du récipiendaire, très à l’aise à l’oral, parlant sans notes ou quasiment, se plut à retracer la carrière d’une intelligence et d’une culture exceptionnelles ainsi que le caractère de quelqu’un peu connu pour son laxisme ou son relâchement. MAJ est ainsi fait qu’il déteste la médiocrité. Il abhorre le laisser aller et ne trouve son compte que dans l’effort et dans l’action. Il y parvient au prix d’un réseau immense, éclectique, ainsi que dans l’accomplissement de tâche impossibles au commun des mortels. Evidemment, cette exigence ne va pas sans fâcher quelques âmes dont il n’obtient pas le pardon. Ainsi va la vie…

Au Jardin d’acclimatation, au sein de la Cosmetic Valley, à la tête du CNED, au CA de la Tour Eiffel, au secrétariat général de LVMH, à la tête de la fédération de l’Eure du Parti socialiste (Eh oui, il est socialiste !) à la direction de la mairie de Val-de-Reuil ou comme ancien vice-président de la Région Haute-Normandie chargé des finances, Marc-Antoine Jamet parsème son parcours de réalisations et d’investissements tantôt favorables aux citoyens, tantôt avantageux pour l’emploi et l’industrie. Farouche militant contre la …contre-façon, il a laissé à la tête de la fédération nationale des fabricants le souvenir d’un  homme opiniâtre et battant capable de faire modifier les lois et les comportements.

Marc-Antoine Jamet est évidemment victime du syndrome Fabius. Trop bourgeois pour être de gauche, trop impliqué dans le monde de l’industrie du luxe pour comprendre le petit peuple. Il ne peut être qu’un lobbyiste ou un faux nez. Beaucoup le décrivent ainsi et considèrent que sa Légion d’Honneur est le produit du copinage. C’est méconnaître la vie et la personnalité du fils de Dominique et de Françoise Jamet. C’est faire preuve d’une vision un peu courte et pour tout dire, idiote. Quand un père est exaspérant à ce point (mais doté d’une immense culture et d’un non moins grand talent de pamphlétaire) quand une mère est comédienne et cultivée à souhait, le rejeton d’une telle union doit briller par lui-même. Il doit être aimé, d’abord, aidé ensuite et enfin conduit à tracer sa route seul au volant au prix, parfois, de quelques excès de vitesse que la maréchaussée lui pardonnera bien volontiers.

Il avait donc fière allure, Marc-Antoine, auprès de son épouse Catherine et de ses enfants trop émus pour pleurer et sans doute trop admiratifs pour le laisser paraître. Nous sommes quelques-uns à apprécier la personne et à chercher à mieux comprendre les compétences multiples de quelqu’un qui ne se laisse pas saisir. Malgré tout son talent, je ne suis pas certain que Bernard Cazeneuve soit parvenu à décrire l’ensemble des qualités de son ami de 25 ans. Tant mieux. On en saura plus quand il sera fait commandeur.

10 février 2016

La carrière de Laurent Fabius couronnée par la présidence du Conseil constitutionnel

Laurent Fabius à la fête de la rose de Val-de-Reuil. (Photo Jean-Charles Houel)

N’en déplaise à tous ses détracteurs, passés, présents et futurs, Laurent Fabius est un de nos plus importants hommes d’état. Que de procès injustes ne lui a-t-on pas faits ? Insincère, intéressé, anti-européen, complice du drame du sang contaminé…et bien d’autres épithètes beaucoup moins mesurées essentiellement dues à ses origines familiales de grand bourgeois de Paris. Mais comment peut-il être de gauche ? Heureusement, Laurent Fabius, toutes convictions chevillées au corps, a su défier tous ses adversaires, tous ses ennemis (les antisémites notamment) et se situer à des hauteurs qui sont celles des grands hommes politiques français. 
Que le président de la République le choisisse pour présider le Conseil constitutionnel a deux conséquences : priver la France d’un ministre des Affaires étrangères aussi compétent qu’efficace dans la mesure où la diplomatie exige patience et anticipation, et offrir au Conseil constitutionnel, si important dans l’ordre judiciaire, un président soucieux du bien public, de la défense des liberté et des droits individuels.
Laurent Fabius sera un président intègre, juste et raisonnable. Il arrive dans une institution au sein de laquelle siègent des juristes, hommes et femmes de droite et de gauche, connus pour leur parcours au service de la loi et des grands textes qui font de la France la patrie mondiale des droits de l’homme. Il y retrouvera même Lionel Jospin, son ancien camarade de parti, lui aussi rangé des voitures.
L’ancien Premier ministre, ministre, président de l’Assemblée nationale, député, élu local et régional, met donc un terme à sa carrière politique. Durant cette longue activité, il n’aura pu connaître la consécration puisqu’il ne put jamais devenir président de la République. Barré par Ségolène Royal puis par François Hollande, le député de Seine-Maritime ne sut pas être présent au bon moment et à la bonne place. Dommage pour la France et les Français. 
Laurent Fabius succède à des hommes prestigieux et experts comme Robert Badinter ou excellent juriste comme Jean-Louis Debré. Ce dernier a présidé le conseil alors même que des réformes importantes modifiaient son fonctionnement et son rôle. Les QPC, questions prioritaires de constitutionnalité, ont donné des droits nouveaux aux justiciables, aux avocats et aux juristes de tous poils.
Laurent Fabius aura pour tâche de sacraliser ces pratiques nouvelles tout en ne sacrifiant rien des textes fondamentaux régissant notre république. Je ne doute pas un seul instant de ses compétences mais également de son talent.

9 février 2016

Le bénévolat, il n'y a que ça de vrai, surtout quand on y est obligé !


« Y en a marre de tous ces fainéants, ces Rmistes, ces chômeurs, ces allocataires du RSA qui ne se bougent pas le cul pour trouver du boulot. » Ces assistés, comme le dit si bien le sieur Wauquiez, n’ont qu’à bien se tenir. Il s’est en effet trouvée une majorité départementale (UDI-LR) dans le Haut-Rhin pour exiger que les allocataires du RSA, s’ils veulent toucher leurs 400 euros à la fin du mois (400 euros !) prouvent leurs capacités d’agir. Agir comment ? Rien de plus facile : rendre des services bénévoles pendant au moins sept heures par semaine pour le compte de la collectivité. Pourquoi sept heures, pas six, pas huit…allez savoir ? Quant au choix du mot bénévolat, il ne correspond pas du tout à la définition puisqu'il s'agit d'une tâche généreuse qu'on accomplit « sans y être obligé. »
Le bénévolat ! Voilà la nouvelle tarte à la crème des dirigeants, qu’ils soient politiques et de droite comme ce président de conseil départemental trop content d’occuper la scène médiatique, ou même ces chefs d’entreprises dans le cadre des stages non rémunérés pour un travail effectif, comptabilisé, mais…gratuit. Combien d’étudiants français et étrangers contraints de trouver des stages (ce n’est pas toujours facile d’ailleurs) de plusieurs mois avec à leur charge loyer, frais, transport…car aujourd’hui, le travail étant si rare n’est-ce pas, que c’est déjà un privilège de se voir accorder une aide ponctuelle ou une occupation ! Vous ne voudriez quand même pas être payé en plus !

Cette question, les membres du Conseil économique et social et environnemental (1) ne se la posent pas. La chaîne M6 a consacré son émission « Capital » de dimanche soir à cette assemblée composée de plus de 230 membres. Ce sont des privilégiés au sens propre du terme. Non seulement on leur verse 3000 euros nets par mois avec une retraite assurée de 800 euros ad vitam aeternam pour quatre jours de présence mais en plus 30 % d’entre eux sont des absentéistes patentés…
On a visité les étages du CESE. Le petit café à 0,60 €, le repas gastro à 19 € et quelques centimes, un bureau de poste, un bar, un kiosque de presse, une agence de voyages car  ces messieurs et dames du CESE voyagent en première ou en classe affaires. Il y a mieux. La Cour des comptes s’insurge régulièrement contre les énormes avantages des 150 salariés du CESE. 122 % de primes en plus du salaire de base ! Des primes glanées au fil du temps et des différents présidents sans oublier les 1607 heures de travail dues mais non exécutées en totalité eu égard au nombre de jours de congés annuels. Cette descente au CESE (il coûte 100 millions d’euros au contribuable) illustre aussi le peu de cas que les gouvernements de droite et de gauche font de ce CESE qui pond rapports sur rapports définitivement posés sur les étagères de l’oubli.
En 2015, le gouvernement a saisi deux fois le CESE. C’est dire. On en serait presque à regretter que la réforme voulue par le général de Gaulle en 1969 (il voulait réunir sénat et CES en une seule assemblée) ait été refusée par les Français dont j’étais… car comme d’habitude on avait répondu à côté de la question.

Qu’il s’agisse du général Piquemal ou des militants du FN, leur marotte c’est le patriotisme. Ils n’ont que ce mot à la bouche. Non seulement JMLP avait voulu annexer le drapeau tricolore, la Marseillaise et Jeanne d’Arc mais en plus, ils voudraient se faire passer (je parle du FN) pour des Français plus Français que les autres. Quelle farce. Quand le général Piquemal évoque mille ans de notre histoire, il oublie les invasions arabes, anglaises, les mariages mixtes, les guerres et les occupations, les arrivées massives d’Espagnols, d’Italiens, de Polonais etc. Tous ont contribué à façonner une France éternelle mais qui n’avait et n’a toujours rien à voir avec cette France rance des admirateurs de Pétain. Le vainqueur de Verdun fut le vaincu de Montoire. Et à cette époque le patriotisme se trouvait à Londres pas à Vichy.
Le FN devra sans doute modifier son logiciel. Bien que M. Philippot ait préempté tous les noms de domaines avec le mot patriote (la présidentielle aura lieu l’an prochain) comme Sarkozy a préempté le mot Républicains, les électeurs ne seront pas dupes. Ils savent bien que derrière les mots se cachent des acteurs et que c’est là-dessus qu’ils seront jugés.

(1) La loi organique du 28 juin 2010, actuellement en vigueur, a regroupé en trois grands pôles les membres du Conseil : 140 membres au titre de la vie économique et du dialogue social, 60 membres au titre de la cohésion sociale et territoriale et de la vie associative, 33 membres au titre de la protection de la nature et de l’environnement. Il faut noter la possibilité pour l’institution d’être saisie par voie de pétition.

7 février 2016

Canal Plus en perte de vitesse, comme le Front national et le général Piquemal


Le Front national traverse une mauvaise passe. Tant mieux. 56 % des Français considèrent que ce parti est dangereux pour la démocratie. Le FN fait ainsi un bond en arrière de plusieurs années. Comment interpréter les résultats du sondage fait pour le Monde ? Les politologues assurent que le FN aurait atteint son maximum. Sociologiquement, il ne peut plus (sous réserve) sensiblement augmenter son score, barré qu’il est par ses positionnements économiques aventuristes (avec la suppression de l’Euro) et les erreurs commises par son chef. Sans oublier le fait que le FN n’a aucun allié potentiel pour gouverner.
En publiant sur les réseaux sociaux les photos hideuses et violentes, de décapitations et d’assassinats de Daech, le groupe djihadiste totalitaire, Marine Le Pen ne s’est pas fait que des amis. Et je ne sais pas si la déclaration d’un haut gradé du FN dans le JDD d’aujourd’hui va arranger les affaires du parti d’extrême droite : « Un nouvel attentat terroriste favoriserait notre parti ». Quel cynisme, quelle compassion à l’égard des victimes passées et futures !

« Sous les cocotiers la primate. » Cette déclaration du maire de Mazamet, ex-UMP, aurait dû lui valoir une exclusion sur le champ du parti sarkozyste. Ce premier magistrat d’une ville sudiste a enfourché le cheval de la calomnie, fidèle aux métaphores honteuses des militants de la manif pour tous. Est-il nécessaire de préciser que ce tweet a été édité après la démission de Christiane Taubira du ministère de la justice.
La haine, comme la colère, est mauvaise conseillère. Que ce soit au FN ou chez LR, les plus déterminés ne prennent pas de gant pour insulter leurs adversaires plutôt considérés comme des ennemis. Ces réflexions venant de la part d’un élu de la République le discréditent totalement. Je sais pourtant que ses électeurs n’en tiendront pas compte lors du prochain renouvellement des conseils municipaux. Voilà une autre indication de l’abaissement du niveau politique global.

Dans les colonnes du journal L’Impartial, François Loncle, député de Louviers écrit : « S’agissant des médias nationaux (télévisions, radios, presse écrite…), ils sont indispensables, mais hélas, parfois irresponsables et même néfastes. Ancien journaliste, formé par la grande école de la rue du Louvre, on m’a appris le devoir d’information, l’éthique journalistique, bref la responsabilité dans une profession dont la liberté doit être respectée. Mais, avec l’évolution des médias, la révolution d’Internet, le déferlement des réseaux dits sociaux, la montée en puissance des chaînes d’information en continu, on assiste à des dérives de plus en plus fréquentes, de plus contestables et problématiques. On m’a appris le journalisme, mais pas le journalisme de manipulation, pas le journalisme d’injonction, de matraquage, encore moins le journalisme de café du commerce, de dénigrement systématique, de mise en accusation où les journalistes se transforment en procureurs, les donneurs de leçons permanents, un journalisme souvent en plein divorce avec ce qu’attendent les citoyens, un journalisme en outre incapable de la moindre autocritique, de la moindre remise en question. Je ne citerai pas de noms, car ils se reconnaîtront aisément. Je suis par conséquent conduit à souhaiter ardemment que cessent ces attitudes malfaisantes qui nuisent, non pas aux dirigeants politiques (ce qui ne serait pas trop grave) mais tout simplement à la France) ».
Le député de l’Eure force le trait. Les politiques ont besoin des journalistes qui eux-mêmes ont besoin des politiques. Sans doute est-ce l’une des raisons qui conduisent les Français à rejeter massivement les uns et les autres. Fort heureusement, le pluralisme existe en France et les journaux ainsi que les sites Internet n’appartiennent pas tous aux industriels de l’armement ou à des financiers inféodés aux intérêts particuliers. La recherche de l’idéal est sans doute un objectif avouable mais la perfection n’étant pas de ce monde, il est vain de se plaindre constamment de ceux et celles qui font profession de commentateurs.
S’agissant de l’éthique, je ne connais qu’une définition indiscutable : « l’éthique c’est ce que je fais quand je suis tout seul. » Elle est aussi vraie pour les politiques que pour les journalistes et que pour tous les autres. Quant au journalisme de manipulation, s’il existe, il ne sera jamais pire que les manipulations d’un Cahuzac, d’un Tapie ou d’un Sarkozy, des maîtres…

Je suis abonné à Canal Plus depuis 1989 (nul n’est parfait). Cela fait donc un bail et beaucoup d’argent. Comme chacun des abonnés, j’attends d’une chaîne payante un retour sur investissement comme disent les spécialistes de la finance. Pas en euros, évidemment, mais en qualité et en diversité des programmes. Depuis la reprise en main de Canal Plus par Bolloré, c’est la chute aux enfers. Je passe sur les prestations de Maïtena Biraben au Grand journal — elles sont ce qu’elles sont — mais je souhaite m’attarder sur un ex-emblème de la chaîne : Les Guignols de l’info.
Ils ne sont plus en clair mais en crypté. Les marionnettes mais surtout leurs textes sont devenus affligeants de médiocrité et d’absence totale d’humour. Chaque soir, le pensum nous revient aux oreilles comme un passage obligé, une vraie corvée que doit subir (sauf s’il zappe) l’abonné de service. On dit que des dizaines de milliers d’abonnés refusent, dorénavant, de verser un centime à cette chaîne qui perd tout : les fidèles, les cinéphiles, les footeux au point de rechercher un accord avec la chaîne concurrente, Bein sports, c’est dire si tout va mal. Bolloré comme Sarkozy crie à tue-tête : vive le Qatar !


Le général Piquemal porte quatre étoiles mais il n’en est pas une. Considéré comme le principal responsable de la manifestation organisée à Calais avec le concours de Pegida, le mouvement islamophobe de l'extrême droite allemande, contre l’arrivée en Europe des réfugiés syriens, irakiens etc. il a été placé en garde à vue et sera jugé en comparution immédiate demain lundi par un tribunal correctionnel.
Je rappelle que la manifestation avait été interdite par le ministre de l’Intérieur, celui-ci craignant des incidents violents. Il avait raison car les autres manifestants inquiétés judiciairement le seront pour port d’armes prohibé (cutters, coups de poing américain…) c’est dire leur volonté de manifester dans la quiétude et le respect des personnes.
Le général Piquemal, âgé de 75 ans, est l’ancien commandant de la légion étrangère et le président actuel de l’union nationale des parachutistes. Un sondage récent indiquait que 50 % des militaires avaient voté pour les candidats du Front national lors des élections régionales, les autres partis se partageant les restes. Dans les urnes, la grande muette hurle de rage ! Comme Marion Maréchal Le Pen ou Gilbert Collard. Ils sont les seuls à soutenir le général.