Le Front national traverse
une mauvaise passe. Tant mieux. 56 % des Français considèrent que ce parti est
dangereux pour la démocratie. Le FN fait ainsi un bond en arrière de plusieurs
années. Comment interpréter les résultats du sondage fait pour le Monde ?
Les politologues assurent que le FN aurait atteint son maximum.
Sociologiquement, il ne peut plus (sous réserve) sensiblement augmenter son
score, barré qu’il est par ses positionnements économiques aventuristes (avec
la suppression de l’Euro) et les erreurs commises par son chef. Sans oublier le
fait que le FN n’a aucun allié potentiel pour gouverner.
En publiant sur les réseaux
sociaux les photos hideuses et violentes, de décapitations et d’assassinats de
Daech, le groupe djihadiste totalitaire, Marine Le Pen ne s’est pas fait que
des amis. Et je ne sais pas si la déclaration d’un haut gradé du FN dans le JDD
d’aujourd’hui va arranger les affaires du parti d’extrême droite : « Un nouvel attentat terroriste favoriserait
notre parti ». Quel cynisme, quelle compassion à l’égard des victimes
passées et futures !
« Sous les cocotiers la
primate. » Cette déclaration du maire de Mazamet, ex-UMP, aurait dû lui valoir
une exclusion sur le champ du parti sarkozyste. Ce premier magistrat d’une
ville sudiste a enfourché le cheval de la calomnie, fidèle aux métaphores
honteuses des militants de la manif pour tous. Est-il nécessaire de préciser
que ce tweet a été édité après la démission de Christiane Taubira du ministère
de la justice.
La haine, comme la colère,
est mauvaise conseillère. Que ce soit au FN ou chez LR, les plus déterminés ne
prennent pas de gant pour insulter leurs adversaires plutôt considérés comme
des ennemis. Ces réflexions venant de la part d’un élu de la République le
discréditent totalement. Je sais pourtant que ses électeurs n’en tiendront pas
compte lors du prochain renouvellement des conseils municipaux. Voilà une autre
indication de l’abaissement du niveau politique global.
Dans les colonnes du journal
L’Impartial, François Loncle, député de Louviers écrit : « S’agissant des médias nationaux (télévisions, radios,
presse écrite…), ils sont indispensables, mais hélas, parfois irresponsables et
même néfastes. Ancien journaliste, formé par la grande école de la rue du
Louvre, on m’a appris le devoir d’information, l’éthique journalistique, bref
la responsabilité dans une profession dont la liberté doit être respectée.
Mais, avec l’évolution des médias, la révolution d’Internet, le déferlement des
réseaux dits sociaux, la montée en puissance des chaînes d’information en
continu, on assiste à des dérives de plus en plus fréquentes, de plus
contestables et problématiques. On m’a appris le journalisme, mais pas le
journalisme de manipulation, pas le journalisme d’injonction, de matraquage,
encore moins le journalisme de café du commerce, de dénigrement systématique,
de mise en accusation où les journalistes se transforment en procureurs, les
donneurs de leçons permanents, un journalisme souvent en plein divorce avec ce
qu’attendent les citoyens, un journalisme en outre incapable de la moindre
autocritique, de la moindre remise en question. Je ne citerai pas de noms, car
ils se reconnaîtront aisément. Je suis par conséquent conduit à souhaiter
ardemment que cessent ces attitudes malfaisantes qui nuisent, non pas aux
dirigeants politiques (ce qui ne serait pas trop grave) mais tout simplement à
la France) ».
Le député
de l’Eure force le trait. Les politiques ont besoin des journalistes qui
eux-mêmes ont besoin des politiques. Sans doute est-ce l’une des raisons qui
conduisent les Français à rejeter massivement les uns et les autres. Fort
heureusement, le pluralisme existe en France et les journaux ainsi que les
sites Internet n’appartiennent pas tous aux industriels de l’armement ou à des
financiers inféodés aux intérêts particuliers. La recherche de l’idéal est sans
doute un objectif avouable mais la perfection n’étant pas de ce monde, il est
vain de se plaindre constamment de ceux et celles qui font profession de
commentateurs.
S’agissant
de l’éthique, je ne connais qu’une définition indiscutable : « l’éthique
c’est ce que je fais quand je suis tout seul. » Elle est aussi vraie pour les
politiques que pour les journalistes et que pour tous les autres. Quant au
journalisme de manipulation, s’il existe, il ne sera jamais pire que les
manipulations d’un Cahuzac, d’un Tapie ou d’un Sarkozy, des maîtres…
Je suis abonné
à Canal Plus depuis 1989 (nul n’est parfait). Cela fait donc un bail et
beaucoup d’argent. Comme chacun des abonnés, j’attends d’une chaîne payante un
retour sur investissement comme disent les spécialistes de la finance. Pas en euros, évidemment, mais en qualité et
en diversité des programmes. Depuis la reprise en main de Canal Plus par Bolloré,
c’est la chute aux enfers. Je passe sur les prestations de Maïtena Biraben au Grand journal —
elles sont ce qu’elles sont — mais je souhaite m’attarder sur un ex-emblème de la
chaîne : Les Guignols de l’info.
Ils ne
sont plus en clair mais en crypté. Les marionnettes mais surtout leurs textes
sont devenus affligeants de médiocrité et d’absence totale d’humour. Chaque
soir, le pensum nous revient aux oreilles comme un passage obligé, une vraie
corvée que doit subir (sauf s’il zappe) l’abonné de service. On dit que des
dizaines de milliers d’abonnés refusent, dorénavant, de verser un centime à
cette chaîne qui perd tout : les fidèles, les cinéphiles, les footeux au
point de rechercher un accord avec la chaîne concurrente, Bein sports, c’est
dire si tout va mal. Bolloré comme Sarkozy crie à tue-tête : vive le
Qatar !
Le général
Piquemal porte quatre étoiles mais il n’en est pas une. Considéré comme le
principal responsable de la manifestation organisée à Calais avec le concours
de Pegida, le mouvement islamophobe de l'extrême droite allemande, contre l’arrivée en Europe des
réfugiés syriens, irakiens etc. il a été placé en garde à vue et sera jugé en
comparution immédiate demain lundi par un tribunal correctionnel.
Je
rappelle que la manifestation avait été interdite par le ministre de l’Intérieur,
celui-ci craignant des incidents violents. Il avait raison car les autres manifestants
inquiétés judiciairement le seront pour port d’armes prohibé (cutters, coups de
poing américain…) c’est dire leur volonté de manifester dans la quiétude et le
respect des personnes.
Le général
Piquemal, âgé de 75 ans, est l’ancien commandant de la légion étrangère et le
président actuel de l’union nationale des parachutistes. Un sondage récent
indiquait que 50 % des militaires avaient voté pour les candidats du Front national
lors des élections régionales, les autres partis se partageant les restes. Dans
les urnes, la grande muette hurle de rage ! Comme Marion Maréchal Le Pen ou Gilbert Collard. Ils sont les seuls à soutenir le général.
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