« Y en a marre de tous ces fainéants, ces Rmistes,
ces chômeurs, ces allocataires du RSA qui ne se bougent pas le cul pour trouver
du boulot. » Ces assistés, comme le
dit si bien le sieur Wauquiez, n’ont qu’à bien se tenir. Il s’est en effet trouvée
une majorité départementale (UDI-LR) dans le Haut-Rhin pour exiger que les
allocataires du RSA, s’ils veulent toucher leurs 400 euros à la fin du mois
(400 euros !) prouvent leurs capacités d’agir. Agir comment ? Rien de
plus facile : rendre des services bénévoles pendant au moins sept heures
par semaine pour le compte de la collectivité. Pourquoi sept heures, pas six, pas huit…allez
savoir ? Quant au choix du mot bénévolat, il ne correspond pas du tout à la définition puisqu'il s'agit d'une tâche généreuse qu'on accomplit « sans y être obligé. »
Le bénévolat ! Voilà la
nouvelle tarte à la crème des dirigeants, qu’ils soient politiques et de droite
comme ce président de conseil départemental trop content d’occuper la scène médiatique,
ou même ces chefs d’entreprises dans le cadre des stages non rémunérés pour un
travail effectif, comptabilisé, mais…gratuit. Combien d’étudiants français et étrangers
contraints de trouver des stages (ce n’est pas toujours facile d’ailleurs) de
plusieurs mois avec à leur charge loyer, frais, transport…car aujourd’hui, le
travail étant si rare n’est-ce pas, que c’est déjà un privilège de se voir
accorder une aide ponctuelle ou une occupation ! Vous ne voudriez quand même
pas être payé en plus !
Cette question, les membres
du Conseil économique et social et environnemental (1) ne se la posent pas. La
chaîne M6 a consacré son émission « Capital » de dimanche soir à cette assemblée
composée de plus de 230 membres. Ce sont des privilégiés au sens propre du
terme. Non seulement on leur verse 3000 euros nets par mois avec une retraite
assurée de 800 euros ad vitam aeternam pour quatre jours de présence mais en
plus 30 % d’entre eux sont des absentéistes patentés…
On a visité les étages du
CESE. Le petit café à 0,60 €, le repas gastro à 19 € et quelques centimes, un
bureau de poste, un bar, un kiosque de presse, une agence de voyages car ces messieurs et dames du CESE voyagent
en première ou en classe affaires. Il y a mieux. La Cour des comptes s’insurge
régulièrement contre les énormes avantages des 150 salariés du CESE. 122 % de
primes en plus du salaire de base ! Des primes glanées au fil du temps et
des différents présidents sans oublier les 1607 heures de travail dues mais non
exécutées en totalité eu égard au nombre de jours de congés annuels. Cette
descente au CESE (il coûte 100 millions d’euros au contribuable) illustre aussi
le peu de cas que les gouvernements de droite et de gauche font de ce CESE qui
pond rapports sur rapports définitivement posés sur les étagères de l’oubli.
En 2015, le gouvernement a
saisi deux fois le CESE. C’est dire. On en serait presque à regretter que la réforme
voulue par le général de Gaulle en 1969 (il voulait réunir sénat et CES en une
seule assemblée) ait été refusée par les Français dont j’étais… car comme d’habitude
on avait répondu à côté de la question.
Qu’il s’agisse du général
Piquemal ou des militants du FN, leur marotte c’est le patriotisme. Ils n’ont
que ce mot à la bouche. Non seulement JMLP avait voulu annexer le drapeau
tricolore, la Marseillaise et Jeanne d’Arc mais en plus, ils voudraient se
faire passer (je parle du FN) pour des Français plus Français que les autres.
Quelle farce. Quand le général Piquemal évoque mille ans de notre histoire, il
oublie les invasions arabes, anglaises, les mariages mixtes, les guerres et les
occupations, les arrivées massives d’Espagnols, d’Italiens, de Polonais etc. Tous
ont contribué à façonner une France éternelle mais qui n’avait et n’a toujours
rien à voir avec cette France rance des admirateurs de Pétain. Le vainqueur de
Verdun fut le vaincu de Montoire. Et à cette époque le patriotisme se trouvait à
Londres pas à Vichy.
Le FN devra sans doute
modifier son logiciel. Bien que M. Philippot ait préempté tous les noms de
domaines avec le mot patriote (la présidentielle aura lieu l’an prochain) comme
Sarkozy a préempté le mot Républicains, les électeurs ne seront pas dupes. Ils
savent bien que derrière les mots se cachent des acteurs et que c’est là-dessus
qu’ils seront jugés.
(1) La loi organique du
28 juin 2010, actuellement
en vigueur, a regroupé
en trois grands pôles
les membres du Conseil
: 140
membres au titre
de la vie économique et du dialogue social, 60
membres au titre
de la cohésion sociale
et territoriale et de la vie associative,
33
membres au titre
de la protection de la nature et de l’environnement.
Il faut
noter la possibilité pour l’institution d’être
saisie par voie
de pétition.
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