30 juin 2020

La poussée écologiste aura des conséquences sur les exécutifs communautaires


Nicolas Mayer Rossignol élu à Rouen. ©JCH
La victoire des écologistes au second tour des élections municipales de dimanche dernier est une bonne nouvelle pour la démocratie. Par ailleurs, je suis de ceux qui pensent que les abstentionnistes (très nombreux) ont toujours tort. Seuls ceux qui s’expriment ont le droit à la parole. L’abstention c’est l’indifférence, au mieux, ou la volonté de décrier la politique, au pire. Leur victoire est donc à apprécier sans modération. Tous les discours sur l’abstention (qui peut avoir des raisons objectives que je ne méconnais pas) ne porteront jamais autant que l’acte de vote, symbole d’une république ou la représentation est efficiente.

Parmi les résultats recensés, deux événements majeurs se sont produits : la lourde défaite des candidats de la République en marche (souvent associée à LR) et la large victoire des Verts, rassemblée ou non, avec la gauche de gestion ou de protestation. Les Verts ont souvent gagné avec des listes d’union où figurent le PS, la France Insoumise et GénérationS. Près de chez nous, à Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, socialiste associé aux Verts de M. Beregovoy, a confirmé son implantation dans une région encore marquée par l’incendie de Lubrizol. Nicolas Mayer Rossignol est un homme pragmatique. Il a mené une campagne intelligente, mesurée, se souvenant qu’il avait été président de la Région Haute-Normandie même s’il a géré cette collectivité pendant quelques mois seulement. Sa victoire à Rouen va même lui permettre de postuler pour diriger la métropole rouennaise à la puissance de feu (sans jeu de mot) très élevée.

Dans l’agglomération Seine-Eure, quelques équilibres ont été rompus avec la victoire de maires (hommes et femmes) de gauche. Janick Léger à Léry, Florence Lambert à Pitres, Eric Lardeur à Saint-Etienne-du-Vauvray, Laetitia Sanchez à Saint-Pierre-du-Vauvray, pour ne citer que des élus proches vont exprimer leurs convictions sans crainte. Certes, emporter la présidence de l’agglomération Seien-Eure-Madrie et donc vaincre Bernard Leroy, actuel titulaire du poste, semble impossible compte tenu des rapports entre la droite et la gauche. Quand même Richard Jacquet, réélu triomphalement maire de Pont-de-l’Arche, candidat déclaré à la présidence, peut faire mieux qu’un simple tour de piste.

A n’en pas douter, les très bons résultats des écologistes au niveau national vont contraindre les exécutifs à « verdir » leurs programmes. Qu’il s’agisse des modes de transport, des nécessaires travaux d’isolation thermique, du tri des déchets, des fuites d’eau sur les réseaux…bien des tâches attendent les élus locaux dont les finances ont été mises à mal par le confinement et la crise sanitaire. Qui sait comment l’Etat va compenser les pertes, s’il les compense, et quelles charges les collectivités vont récupérer dans le cadre des conclusions de la convention citoyenne sur le climat.

Les élus de l’agglomération éliront leur exécutif le 9 juillet. La fumée blanche devrait être de la couleur de Bernard Leroy…à nouveau président de l’agglomération Seine-Eure-Madrie.