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Nicolas Mayer Rossignol élu à Rouen. ©JCH |
La victoire des écologistes
au second tour des élections municipales de dimanche dernier est une bonne nouvelle pour la démocratie.
Par ailleurs, je suis de ceux qui pensent que les abstentionnistes (très nombreux) ont toujours
tort. Seuls ceux qui s’expriment ont le droit à la parole. L’abstention c’est l’indifférence,
au mieux, ou la volonté de décrier la politique, au pire. Leur victoire
est donc à apprécier sans modération. Tous les discours sur l’abstention (qui
peut avoir des raisons objectives que je ne méconnais pas) ne porteront jamais
autant que l’acte de vote, symbole d’une république ou la représentation est
efficiente.
Parmi les résultats recensés,
deux événements majeurs se sont produits : la lourde défaite des candidats
de la République en marche (souvent associée à LR) et la large victoire des
Verts, rassemblée ou non, avec la gauche de gestion ou de protestation. Les Verts
ont souvent gagné avec des listes d’union où figurent le PS, la France
Insoumise et GénérationS. Près de chez nous, à Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol,
socialiste associé aux Verts de M. Beregovoy, a confirmé son implantation dans
une région encore marquée par l’incendie de Lubrizol. Nicolas Mayer Rossignol
est un homme pragmatique. Il a mené une campagne intelligente, mesurée, se
souvenant qu’il avait été président de la Région Haute-Normandie même s’il a géré
cette collectivité pendant quelques mois seulement. Sa victoire à Rouen va même
lui permettre de postuler pour diriger la métropole rouennaise à la puissance
de feu (sans jeu de mot) très élevée.
Dans l’agglomération Seine-Eure,
quelques équilibres ont été rompus avec la victoire de maires (hommes et
femmes) de gauche. Janick Léger à Léry, Florence Lambert à Pitres, Eric Lardeur
à Saint-Etienne-du-Vauvray, Laetitia Sanchez à Saint-Pierre-du-Vauvray, pour ne
citer que des élus proches vont exprimer leurs convictions sans crainte.
Certes, emporter la présidence de l’agglomération Seien-Eure-Madrie et donc
vaincre Bernard Leroy, actuel titulaire du poste, semble impossible compte tenu
des rapports entre la droite et la gauche. Quand même Richard Jacquet, réélu
triomphalement maire de Pont-de-l’Arche, candidat déclaré à la présidence, peut
faire mieux qu’un simple tour de piste.
A n’en pas douter, les très
bons résultats des écologistes au niveau national vont contraindre les exécutifs
à « verdir » leurs programmes. Qu’il s’agisse des modes de transport, des nécessaires
travaux d’isolation thermique, du tri des déchets, des fuites d’eau sur les réseaux…bien
des tâches attendent les élus locaux dont les finances ont été mises à mal par
le confinement et la crise sanitaire. Qui sait comment l’Etat va compenser les
pertes, s’il les compense, et quelles charges les collectivités vont récupérer
dans le cadre des conclusions de la convention citoyenne sur le climat.
Les élus de l’agglomération éliront
leur exécutif le 9 juillet. La fumée blanche devrait être de la couleur de
Bernard Leroy…à nouveau président de l’agglomération Seine-Eure-Madrie.