10 mars 2012

Les jeux d'adresse du jeune Louis Sarkozy

Tolérance zéro. Ce gouvernement n'a pas de mots assez durs à l'encontre des jeunes délinquants et à l'égard des mineurs récidivistes. Le maître-mot de Sarkozy et de Guéant, c'est la sanction dès la première incartade. La mésaventure que vient de vivre le président de la République — à l'Elysée s'il vous plaît — devrait le conduire à plus de modestie dans sa façon d'administrer des leçons aux parents incapables de bien élever leurs enfants.
Une indiscrétion a permis de savoir, aujourd'hui, que Louis Sarkozy, le dernier fils du candidat président, encore locataire de l'Elysée pour quelques semaines, trouvait le temps long et ne savait pas comment le tromper. Quoi de plus drôle que de jeter des billes et une tomate sur une gardienne de la paix en faction dans la rue du Faubourg Saint-Honoré ? Même si le président a présenté ses excuses à la policière victime des jeux d'adresse du jeune Sarkozy, il n'en demeure pas moins que son geste a suscité la surprise voire l'étonnement.
Évidemment, la policière à qui on a proposé une mutation dans un autre poste, ne portera pas plainte contre le fils du président. Évidemment, aucune sanction publique n'interviendra pour punir le sacripant. Les parents savent qu'ils ne peuvent pas tout pour empêcher certains comportements de leurs enfants. Cet acte de délinquance juvénile est heureusement peu de chose comparé à de vraie agressions violentes. Tout de même, la leçon devrait permettre au justicier Nicolas Sarkozy de mieux comprendre que les parents ne peuvent pas tout et qu'ils peuvent être victimes — quel que soit leur statut social — des actes irresponsables de leurs enfants.

7 mars 2012

Pascale Clarke cloue le bec de Louis Aliot


Interruption volontaire de grossesse «de confort». Voilà comment Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, ponte du Front national, qualifie les interruptions volontaires de grossesse utilisées, selon lui, comme moyen de contraception. C’est la raison pour laquelle Marine Le Pen (une femme pourtant !) propose de ne pas rembourser l’IVG s’il est reconnu (par qui ?) que cette IVG serait «de confort».
Pour qui a participé à des entretiens avec des femmes désirant avorter, à des interruptions volontaires de grossesse, jamais cette expression n’a trouvé le commencement d’un début de justification. Pascale Clarke, sur France Inter, a eu raison de dire à Aliot que son propos était « dégueulasse ». Il l’est en effet.
Toute femme, toute jeune fille désirant interrompre sa grossesse entre dans ce parcours avec une angoisse psychologique et une inquiétude physiologique tout à fait réelles. La loi évoque même une situation de détresse pouvant aboutir à un choix beaucoup difficile que ne semble l’indiquer Louis Aliot, visiblement peu au fait des choses de la vie. Je n’entre pas, évidemment, dans la discussion maintes fois suscitée par les religieux de toutes confessions. Je retiens simplement la phrase du professeur Frydman : « un fœtus ne devient enfant que dans le désir de ses parents. »
Jean-Luc Mélenchon, à Rouen, a consacré une grande partie de son temps à clouer au pilori les thèses du Front national. Bien sûr, le candidat du Front de gauche vise un électorat pouvant être sensible à la protestation. Mais M. Mélenchon donne du sens au combat qu’il mène, il argumente, parvient même « à faire baisser les yeux à Marine Le Pen et à toute sa famille. » Ce n’est pas rien. Car depuis 30 ans, à gauche, il est le seul (Tapie ne compte pas) à y être parvenu. Rien que pour cela, je suis heureux qu’il ait atteint les 10 % d’intentions de vote dans les sondages les plus récents.

la catastrophe nucléaire de Fukushima : un an déjà !

Pendant que le candidat Sarkozy se livrait sur France 2 à un exercice d'auto-défense de son bilan qu'il va traîner comme un boulet selon Laurent Fabius, la 5 consacrait une soirée spéciale à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Je l'avoue humblement, après avoir vu les images, écouté les commentaires de spécialistes américains, allemands, japonais ou gallois, j'ai eu du mal à m'endormir. Le fait est qu'on ne nous a pas dit la vérité sur ce qui s'est passé à Fukushima et que cet énorme mensonge est le résultat d'un immense enfumage dû au lobby nucléaire.
A Fukushima, en mars 2011, un séisme d'intensité exceptionnelle a frappé la cote nord-ouest du Japon. Un tsunami non moins exceptionnel s'en est suivi avec 20 000 morts, des milliers de blessés et des dommages matériels considérables. Le drame, car il s'agit bien d'un drame, c'est que les autorités japonaises ont autorisé la construction de centrales nucléaires sur des zones sismiques car aucun des soi-disant spécialistes n'imaginait l'importance des conséquences d'un séisme aussi violent que celui de mars 2011.
Pendant plusieurs jours, plusieurs semaines même, on a caché la vérité aux Japonais. On a tu la réalité des dégâts en chaîne sur les réacteurs 1, 2 et 3, on a tu la nature des explosions. On a refusé d'avouer que des éléments radioactifs avaient été « envoyés » dans l'air et on a retardé la publicité d'une information capitale : des centaines de milliers de mètres-cubes d'eau radioactifs ont été rejetés à la mer, dans l'océan pacifique. Avec quelles conséquences sur la faune et la flore ?
Ce qui frappe dans ce film sur Fukushima, c'est l'impuissance de TEPCO , l'opérateur privé chargé de la production d'électricité, c'est celle du gouvernement japonais visiblement dépassé par les événements, et c'est surtout le silence décrété par les autorités pour ne pas effrayer les populations…L'enquête conduite par des scientifiques spécialiste de l'atome démontre la responsabilité pleine et entière du lobby nucléaire japonais mais également le goût du secret ou de l'interprétation du réel de certains cadres d'Areva, de Général Electric, soucieux de défendre l'image d'une énergie « pas chère et maîtrisée. »
Les images, commentées et disséquées, montrent des explosions dont l'interprétation ne prête à aucune ambiguïté. Y-a-t-eu explosion du cœur du réacteur de la centrale numéro 4 en mars 2012 ? la réponse est oui. A-t-on été capable de refroidir correctement les cœurs des réacteurs des autres centrales ? La réponse est non. Y-aura-t-il une recrudescence des cancers dans les dix ans qui viennent ? La réponse est oui. Malheureusement. Il serait bon que les candidats à l'élection présidentielle reviennent sérieusement sur le sujet.

6 mars 2012

Jean-Luc Mélenchon ce soir en meeting à Rouen


Jean-Luc Mélenchon chez M-Real à Alizay (photo RH)
Ce sera, à n’en pas douter l’évènement dont on reparlera dans les prochains jours. Frôlant pour la première fois dans un sondage Ipsos la barre hautement symbolique des 10% d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon va ce soir relancer sa campagne. Accompagné de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, il a prévu d’aborder de nouveaux thèmes : la VIème République et l’Europe.

Il parlera de la VIème République qu’il appelle de ses vœux. Une nouvelle république, parlementaire, telle qu’elle fonctionne par exemple en Allemagne, puisque l’exemple allemand est à la mode, seule capable de mettre un terme à la monarchie présidentielle dont le paroxysme a été atteint avec le mandat de Nicolas Sarkozy.

Il abordera aussi la question européenne, tant l’Europe est aujourd’hui devenue une caricature d’union. Il est plus que temps de changer d’Europe. D’en finir avec cette Europe libérale qui n’a d’autre ambition pour les peuples que de les soumettre à la volonté du capitalisme financier international. De les soumettre à la concurrence soit-disant « libre et non faussée », qui n’est qu’une concurrence sauvage entre eux-mêmes et entre eux et les peuples du monde au seul bénéfice d’une poignée d’oligarques. De les pousser à la ruine et au désespoir comme elle l’a fait avec nos malheureux voisins grecs. Il est temps d’en finir avec cette Europe «austéritaire» et autoritaire, asservie aux banquiers et à la rente, et d’instaurer une véritable démocratie européenne. C’est-à-dire de construire enfin la seule Europe qui vaille : l’Europe des peuples.

La France est avec l’Allemagne, l’une des deux principales puissances en Europe. L’Europe ne peut pas exister sans la France, pas plus que sans l’Allemagne. Dans de nombreux pays européens, y compris en Allemagne qui, serait selon Nicolas Sarkozy l’exemple à suivre, les peuples sont en souffrance : chômage, précarité, pauvreté, dégradation des services publics. En montrant, alors qu’on ne cesse de nous répéter qu’il n’y a pas d’alternative, qu’une autre voie est possible, la France enverrait un signal fort à l’ensemble des Européens qui serait ressenti comme un message d’espoir.

Plus tôt nous sortirons de ce système absurde qui mène le monde à la ruine, plus tôt les souffrances des peuples seront abrégées.

Reynald Harlaut
Front de Gauche


Eau : arrêter le gaspillage…même en plein champ


Arrosage en plein champ

De notre envoyé spécial au salon de l’Agriculture

C’est le titre d’un article paru ces jours-ci en page 7 d’une feuille de chou gratuite et non durable intitulée fnsea matin, paraissant à point nommé pour le salon de l’Agriculture et la présidentielle 2012, dont on cherchera en vain le nom du directeur de la publication. En voici le texte, non signé, intégralement reproduit.

« L’accès à l’eau, facteur de production incontournable, est un enjeu particulièrement prégnant dans le contexte actuel à la fois de forte croissance de la population mondiale et donc de ses besoins alimentaires, et de changements climatiques engendrant des modifications de la pluviométrie. L’épisode de sécheresse de 2011, appelé à se répéter de plus en plus fréquemment à l’avenir, a montré toute l’importance de l’enjeu pour la ferme France.
La FNSEA refuse catégoriquement les approches dogmatiques au sujet de l’eau, ne reposant que sur la diminution de la production et la décroissance de l’activité agricole. Elle s’oppose aux réductions systématiques des volumes prélevés et des surfaces irriguées, aux obligations de type « tout bio » ou « tout pâturage » pour protéger les captages d’eau potable. Il est impératif de concilier le développement de la production agricole avec la bonne gestion de la ressource, sa protection et sa disponibilité pour tous les usages.
Il est aujourd’hui plus qu’urgent de prévoir les stockages d’eau suffisants pour répondre aux besoins, estimés à 400 millions de m3 en France, pour sécuriser la production agricole et préserver la qualité des produits. La règlementation trop complexe est un obstacle majeur au développement des projets de stockage ! Elle doit être simplifiée. Si l’on veut répondre de manière pérenne à l’enjeu de la qualité de l’eau, les mesures de protection mises en œuvre par les agriculteurs doivent être contractuelles et accompagnées financièrement ».

5 mars 2012

La droite suffisante autant qu'insuffisante

François Baroin restera dans les annales de la République. N'a-t-il pas déclaré que la Gauche a pris le pouvoir par effraction en 1997 ! Rien que cela. Après la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac et les élections législatives suivantes, la gauche a gagné et Lionel Jospin est devenu Premier ministre. Une élection au suffrage universel en France se résume, pour M. Baroin, à une effraction, un vol, un faits divers. Certains ont dit que ce mot avait dépassé sa pensée. Je ne le crois pas. Baroin a tout simplement affirmé le fond de sa pensée bien à droite. Pour lui et pour tant d'autres à droite, la gauche est illégitime intrinsèquement, elle ne mérite pas de gouverner, elle est tout juste bonne à faire de l'opposition. Et encore…
Ce matin, dans un registre identique, Baroin ressert les plats. Interrogé sur le boycottage de François Hollande par les Monti, Rajoy, Cameron, Merkel…chefs des gouvernements conservateurs d'Italie, d'Espagne, de Grande Bretagne et d'Allemagne, Baroin affirme : c'est normal puisque « François Hollande n'a pas l'autorité nécessaire pour discuter avec des chefs d'état. »
Au-delà du mépris pour la personne, au-delà du procès en incompétence intenté depuis toujours à la gauche, Baroin se rend-il compte qu'il n'insulte pas seulement François Hollande mais tous ceux et toutes celles qui s'apprêtent à voter pour lui. Quand on est un ministre de la République, la moindre des choses est de manifester du respect pour ses adversaires et pour leurs supporters.
Baroin doit être conscient que la stratégie élaborée par la droite ne porte aucun de ses fruits. En attaquant François Hollande sur sa soi-disant inexpérience, la droite s'est trompée. En l'accusant de manquer d'autorité, la droite s'est trompée. En faisant au candidat PS le procès du manque de cohérence et de l'improvisation, la droite s'est pris le boomerang dans la tête.
Cette campagne présidentielle de la droite ne prend pas. Sarkozy est rejeté. Ses thèmes sont rejetés par le peuple français. Ce dernier a compris que le président des riches n'était pas la candidat des pauvres. Enfin, on voit la droite telle qu'en elle-même. Pleine de morgue, de suffisance autant que d'insuffisance, comme aurait dit François Mitterrand.

4 mars 2012

Sarko et « l'épuration », la campagne d'un perdant

Tous les historiens vous le diront, certains mots ont un sens plus lourd, plus chargé. On ne peut les employer sans précautions. Sinon, on se risque à l'emphase, l'enflure, l'exagération, la dénaturation de la pensée. Le mot épuration est de ceux-là. L'épuration dans l'esprit des Français et dans leur mémoire, c'est cette période succédant à la libération, en 1944, qui vit les collaborateurs avec le régime nazi être l'objet de la vindicte populaire avec tous les excès et les bavures liées à ce qui ressemblait à une guerre civile. Il était juste et légitime de poursuivre en justice les Français auteurs de délations, de crimes, de complicité avec les nazis. Les ordonnances de 1944 et de 1945 visaient à épurer l'administration et les entreprises répondant à la définition. Mais il y eut les excès, les règlements de comptes individuels, les lynchages et les femmes rasées. L'épuration a laissé un triste souvenir dans les mémoires. En affirmant que François Hollande se livrera « à une épuration à l'égard de tous les hauts fonctionnaires, tous les préfets, tous les ambassadeurs » s'il est élu président de la République, Nicolas Sarkozy commet plusieurs fautes.
— D'abord, jamais François Hollande n'a prononcé ces paroles. Il a simplement précisé que certains des amis très proches de Sarko très hauts placés et très zélés devraient passer à autre chose. Les hauts fonctionnaires, les préfets, les ambassadeurs, a insisté Hollande hier à Lyon, sont au service de l'état, pas à celui du chef de l'état. Rien ne changera pour l'immense majorité des serviteurs de l'état.
— Ensuite, l'épuration des cadres administratifs ne colle pas du tout avec la pratique d'un président démocrate et impartial. Ce que sera François Hollande. Sa volonté de redonner sa liberté à la presse écrite (en l'aidant financièrement) de ne plus nommer les présidents des chaînes publiques, de rendre indépendant le conseil supérieur de la magistrature, de respecter les corps intermédiaires est à l'envers des pratiques sarkozystes. On le sait, Sarkozy décide de tout, partout, tout le temps.
— Enfin, associer les heures sombres de l'histoire de France au nom d'un candidat à la présidence de la République (lequel a de fortes chances de le devenir) est une faute grave. Épurer, c'est éliminer, exclure, purger. Quand Mme NKM parle de chasse aux sorcières et M. Sarkozy d'épuration, même le grand rabbin Berheim est indigné. Décidément, rien ne sourit au candidat sortant. Il ne maîtrise plus son langage, il divise au lieu de rassembler, il court à sa perte quand Hollande court pour la gagne.