17 mai 2008

Isabelle Monod à la Galerie Complément d'Objet


Que vous soyez passionnés de céramique et de verre ou pas, le vernissage de l'exposition des oeuvres récentes d'Isabelle Monod à la galerie Complément d'Objet à Martot, auquel je vous convie aura lieu cet après-midi de 17H00 à 19H00. Il sera pour vous l'occasion, de découvrir, si vous ne le connaissez déjà, un lieu magique que dirige avec un immense talent Denis Goudenhooft, et de rencontrer une artiste d'exception. Outre les pièces d'Isabelle Monod, Denis Goudenhooft expose au moins une soixantaine de pichets, oeuvres de céramistes contemporains, issus de sa collection personnelle. Juste pour le plaisir des yeux. Mais si vous n'êtes pas disponible aujourd'hui, vous pourrez toujours vous y rendre un prochain jour...
Reynald Harlaut

La Galerie Complément d'Objet se situe à Martot, sur la route qui relie La Vallée à Martot.
Pour s'y rendre en venant de Louviers, il suffit à La Vallée de quitter la route d'Elbeuf en tournant à droite, de traverser la forêt, jusqu'à la ferme des Fiefs. C'est ensuite le premier bâtiment sur la gauche, perdu au milieu des terrains maraîchers.

Quelle médaille pour les droits humains ?


Le groupe local d'Amnesty International organisait, vendredi au cinéma Forum, une projection du film « Balzac et la petite tailleuse chinois » suivie d'un court débat animé par François Loncle, député de l'Eure et ancien président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Une cinquantaine de Lovériens et d'habitants de l'agglomération ont répondu à l'invitation d'Annick et Jean Quéré, de Catherine Dumoulin, de Nicolas Legrand et de tous ceux qui font avancer les droits de l'homme dans notre région. Le choix de diffuser un film sur la situation en Chine, même datée, n'est évidemment pas innocent. La répression au Tibet et la polémique née sur l'organisation des Jeux Olympiques font braquer les feux des médias sur un pays d'1,3 milliards d'habitants qui commerce avec le monde entier mais conserve une singularité : celle d'être un pays dirigé par des communistes purs et durs avec répression féroce contre l'opposition qui ose se faire connaître avec emprisonnement d'internautes, de journalistes récalcitrants et donc absence de presse libre apte à évoquer les grands sujets qui préoccupent la Chine d'aujourd'hui.
La Chine c'est le quart de la population mondiale. C'est 300 millions de Chinois appartenant à des classes aisées ou moyennes, c'est 900 millions de paysans abandonnés à leur sort suite aux réformes nombreuses engagées dans ce secteur, c'est en moyenne une croissance de 10 % par an. C'est surtout une dictature qui a fait, sans conteste, changer le pays au cours des vingt dernières années mais à quels prix : assassinats : 8000 exécutions capitales par an, corruption, pays de la contrefaçon érigée en système économique, absence de libertés démocratiques, négation de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.

Pas de langue de bois
François Loncle n'a pas utilisé la langue de bois. Il a fustigé l'attitude du gouvernement français qui, après avoir fanfaronné suite aux événements du Tibet, a envoyé des émissaires « courber l'échine à Pékin ». Angela Merkel, Gordon Brown ont d'ores et déjà annoncé qu'ils boycotteraient la cérémonie d'ouverture des jeux : qu'attend la France pour en faire autant ? Il ajoute : « Jamais en 2001 on n'aurait dû attribuer les jeux à Pékin, un pays qui ne respecte ni l'esprit ni la lettre de la charte olympique. La lâcheté des membres du CIO et celle, encore plus grande de M. Sérandour, président du comité olympique français, est coupable. »
A la question sur les moyens de faire progresser les droits humains en Chine, les réponses sont évidemment difficiles. La chine est un pays dotée d'une forte armée, d'une police puissante, de réseaux de protection interne efficaces.
Les « forces » de la Chine : sur le plan intérieur, une population industrieuse, l'absence de syndicats libres, de lois sociales de progrès, un pouvoir communiste qui ne partage pas le pouvoir. La faiblesse de la Chine : la situation précaire des paysans relegués au ban de la société.
les forces sur le plan extérieur : un droit de veto au conseil de sécurité et la possibilité d'empêcher l'adoption de toute résolution concernant l'Iran par exemple et aussi, reconnait François Loncle, une souplesse dans les négociations internationales qui font preuve d'un réalisme et d'un esprit concret. Sait-on que la Chine achète des terres en Afrique pour y cultiver des produits alimentaires destinés à son marché intérieur ?
Notre ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, n'a eu droit à aucune circonstance atténuante de la part du député de Louviers : la confusion, l'absence de détermination, les nombreux cafouillages (Ingrid Betancourt, Tchad, Soudan, Proche-Orient)…donnent de la politique étrangère de la France le sentiment d'un amateurisme dramatique. A l'image de ce bateau chargé de vivres et de matériels de secours qui attend dans les eaux internationales que la junte birmane veuille bien autoriser son accostage toujours interdit.

Intensification de la campagne
Annick Quéré a clos la soirée en annonçant qu'Amnesty International allait intensifier sa campagne JO Pékin 2008 jusqu'au 7 aôut prochain. « Pour être positif, écrit Amnesty International, le bilan des Jeux olympiques doit être fondé sur le respect des droits humains et de l'état de droit. »
Amnesty lance un appel au CIO qui a la respoonsabilité de veiller à l'influence positive des Jeux sur les villes et les pays hôtes. Amnesty « l'appelle donc à assumer cette responsabilité et l'exhorte ainsi que l'ensemble du mouvement olympique…à faire pression sur le gouvernement chinois pour qu'il mette en œuvre des réformes positives, concrètes et durables en matière de droits humains. » On ne saurait mieux dire.
Pour joindre Amnesty international : www.amnesty.fr
Amnesty International, 9 impasse du Moulin Potel, 27400, Acquigny.
Tel 02 32 50 25 78

PS : François Loncle a également évoqué la situation dans les prisons françaises indiquant qu'elle était scandaleuse au regard des droits humains et dénoncé les subtilités de Brice Hortefeux qui agit dans l'ombre pour supprimer de facto le droit d'asile en France. S'il y parvenait, ce serait une régression inadmissible pour le pays des droits de l'homme.

16 mai 2008

La citation du jour

On la doit à Nicolas Sarkozy : « si avoir une conviction c'est une provocation mieux vaut alors arrêter avec la démocratie. » J'invite tous les lecteurs de ce blog, tous les démocrates, tous les républicains, de droite et surtout de Gauche, à bien méditer cette phrase. A bien y réféléchir. Elle pourrait être lourde de conséquences. Faut-il, comme Maximilien Robespierre le pensait, toujours trouver de la mauvaise foi là où certains invoqueront des erreurs ? Si je ne crois pas à la pureté absolue des âmes ni à la bonté innée des hommes, je me pose tout de même la question : comment un président de la République française peut-il prononcer des mots pareils ? Sarkozy croit que l'enjeu (les enfants accueillis à l'école les jours de grève des enseignants) est important et il croit avoir les Français de son côté. Je reste scandalisé par ces propos de café du commerce.

Maurice Pons et Norman Mailer

Séance de dédicaces au salon du livre à Paris en 2006
lors de la sortie de Douce-amère aux éditions Le dilletante

(ce recueil de nouvelles publié pour la première fois en 1985 chez Denoël
avait obtenu le grand prix de l'Académie française)


Le journal Le Monde publie, chaque jour, une page de ses éditions de mai 68. Sur la première page du journal daté du 15 mai 1968, on peut lire une publicité de l'éditeur Grasset vantant les mérites d'un livre de Norman Mailer. « Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? » est un livre complètement de son époque puisque les pourparlers entre les Nord-Vietnamiens et les Américains avaient lieu à Paris pendant les événements de mai. Que lit-on sous le titre du livre ? « Quelle verve, quelle force, quel humour féroce, et quelle beauté jaillissent de ces pages folles et exhubérantes. Un prodigieux écrivain. » L'auteur de ces lignes choisies par l'éditeur pour promouvoir le livre de Norman Mailer est Maurice Pons. Notre ami Maurice Pons.
A cette époque, Maurice habitait déjà au Moulin d'Andé. En plus des romans personnels qui ont eu un vrai succès auprès des amateurs de très bonne littérature, Maurice Pons était critique, traducteur, auteur de scénarii pour le cinéma ou, déjà, la télévision. Il lui arrivait même d'écrire des chansons ce qui n'étonnera pas ceux qui savent qu'il aime chantonner.
Maurice Pons est toujours au Moulin d'Andé. Il va et vient entre Andé et Paris où on l'a fait, l'an dernier, chevalier des Arts et des Lettres. « Les Mistons », une nouvelle qui inspira Truffaut, « Virginales » « Les saisons » « Rosa » « Mlle B » « La Maison des Brasseurs »… autant de titres de nouvelles, d'essais ou de romans, qui jalonnent la vie de celui que nous n'hésitons pas à qualifier de grand écrivain. Un écrivain qui prêta sa plume pour écrire plus qu'un mot, des biographies et des histoires romancées.
En mai 1968, Maurice Pons était un compagnon de route du Parti communiste Français. Il signa en 1960 le manifeste des 121 contre la torture, contre le militarisme pendant la guerre d'Algérie qu'ils qualifièrent de guerre coloniale. Avec ses 120 confrères, Maurice Pons fut interdit. A ses côtés, on comptait des hommes et des femmes très illustres (voir le site du Monde diplomatique) qui ont souffert moralement et financièrement des conséquences d'un acte considéré aujourd'hui comme historique.
En mai 2008, Maurice Pons est conquis par la musique. Elle vit, elle bat, elle se promène depuis des années dans le parc du Moulin d'Andé et dans le théâtre que fit aménager Suzanne Lipinska. Comment évoquer le Moulin et Maurice Pons sans saluer cette grande dame toujours prête à soutenir les causes les plus justes, aux Antilles, en Afrique, en Caraïbes, en Asie…
D'une page du monde du 15 mai 1968, nous avons fait un petit saut jusqu'en 2008. Quand on sait qu'il a fallu attendre le 30 avril 1975 pour que Saïgon devienne Ho Chi Min ville, on mesure l'ampleur des dommages et des souffrances (morts et blessés) qu'a causés la guerre du Vietnam. Norman Mailer n'a jamais trouvé de vraie réponse à sa question : « Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? »…
« Pourquoi sommes-nous en Irak ? » « Pourquoi sommes-nous en Afghanistan ? » Que de livres encore à écrire…et de douleurs à supporter.

15 mai 2008

Petit essaim deviendra grand


Essaim de mai vaut vache à lait. Et les essaims en ce mois de mai bien chaud et bien fleuri, ce n'est pas ce qui manque. J'en ai récupéré un ce jour, après la manif d'Evreux. Il m'attendait sagement sur une branche de poirier, en bordure de rue, et les éclaireuses n'avaient encore trouvé ni gîte ni couvert puisque j'ai eu le temps de préparer mon matériel et même de me saisir de mon appareil photo. La ruchette étant placée sous la branche du poirier, les abeilles ont fait le pont (photo) pour descendre de l'arbre et accompagner la reine que j'avais balayée d'un revers de…balayette.
Ce n'était pas un gros essaim et je me demande même s'il ne s'agit pas d'un essaim secondaire parti d'une ruche où un essaim primaire s'était déjà formé il y a quatre jours. Si c'était le cas, la reine serait une toute jeune reine. Après qu'elle aura été fécondée par plusieurs mâles (ou faux bourdons) elle débutera sa vie de reine : elle pondra, toujours et encore. L'avantage des jeunes reines c'est qu'elles pondent plus d'œufs que les vieilles majestés et qu'elles possèdent une vitalité très performante. Elles travaillent plus pour que l'apiculteur récolte plus de miel. Travailler plus pour gagner plus. De là à comparer la société des abeilles à celle des humains…voilà un pas qu'il ne faut surtout pas franchir.

La manifestation du 15 mai : une mise en jambe


Le Pré du Bel ébat n'était pas noir de monde, ce jeudi, mais les drapeaux rouges, verst et bleus volaient au vent tandis que les manifestants écoutaient tant bien que mal (plutôt mal que bien compte tenu de la mauvaise qualité de la sono) les discours des différents orateurs justifiant le mouvement de protestation qui prend corps dans le pays contre les mesures anti-sociales et anti-pouvoir d'achat du gouvernement Fillon.
Tous les syndicats étaient représentés. CGT, FO, CFDT, SUD, FSU, etc. avaient appelé à cette grève des enseignants du 15 mai joignant dans leurs revendications les exigences attendues d'un service public fort. Après les belles paroles, les délégations des syndicats, de certains partis politiques (le PS était présent) des militants venus sans mot d'ordre mais par conviction ont défilé derrière la voiture haut parleur de service et sous la surveillance attentive d'un service d'ordre policier.
Cette « manif » a servi de mise en jambe aux mécontents dans la mesure où le 22 mai prochain Un mouvement initié par la CGT,la CFDT, FO, la CFTC et la CGC aura lieu pour la défense du système de retraite solidaire. la FSU, LUNSA, l'UNEF et la JOC ainsi que le mouvement « Solidaires » ont rejoint l'appel unitaire. L'annonce d'un passage à 41 ans de cotisation non négociable par Xavier Bertrand est considéré par les syndicats comme un casus belli. Bernard Thibault assure que les couacs gouvernementaux, les contradictions internes à la droite composent un paysage favorable à la contestation. Comme les réformes de 1993 et 2003 conduisent à une baisse relative des pensions par rapport aux salaires d'activité de près de 30 %, les syndicats ont décidé de refuser cette mesure régressive. « Aucun effort n'a été demandé aux entreprises depuis plus de vingt ans alors que le nombre de retraités a doublé. » Cette phrase écrite dans un tract de la CGT montre bien pourquoi la part du capital augmente dans la richesse nationale alors que baisse celle des salaires et des retraites. Allons-nous nous laisser faire ? Tout dépend de l'action de chacun et de chacune d'entre nous.

14 mai 2008

Mes comptes de campagne ont été déposés auprès de la Commission compétente


Les candidats aux élections municipales et cantonales ont jusqu'au vendredi 16 mai pour déposer auprès de la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne) leurs comptes après visa d'un expert comptable. En ce qui me concerne, je suis favorable à la transparence c'est pourquoi j'étais à Paris aujourd'hui, au 33 de la rue de Wagram, pour déposer mon colis comprenant deux enveloppes (A et B) l'une réservée aux comptes eux-mêmes, chéquier et reçus des dons… et l'autre aux pièces comptables permettant aux membres de la commission de faire toutes les vérifications utiles.
Pour mémoire, je rappelle que le plafond de dépenses fixé par la préfecture de l'Eure dans le canton de Louviers-sud était de 12 814 euros. Qui dit plafond dit somme maximale à ne pas dépasser sous peine d'être frappé d'une année d'inéligibilité et de ne pas être remboursé par l'Etat des sommes dues. Mon total de dépenses comprenant mes frais d'impression (journaux, tracts) mes frais kilométriques, mes frais postaux et de téléphone (communications spéciales-élections et blog à hébergement gratuit) l'occupation d'un local (mon domicile en fait) et quelques autres engagements dépasse 9300 euros à quelques euros près. Pour assurer cette dépense, j'ai reçu quelques dons de personnes physiques (les dons de personnes morales (1) sont interdits) j'ai fait un emprunt auprès de ma banque et j'ai puisé dans mes réserves personnelles, le tout s'équilibrant parfaitement. Avec mon mandataire financier (obligatoire) hyper-méticuleux et l'expert-comptable (obligatoire) lovérien très professionnel que j'ai choisis, nous avons veillé à n'omettre aucune dépense mais le pointillisme de la commission est connu. Après tout, ses membres sont dans leur rôle qui est d'éviter ce que nous avons subi à une époque pas si lointaine où les campagnes étaient financées par les partis politiques qui avaient recours à des bureaux d'études ou à des fausses factures qui empoisonnaient la vie des élus alors qu'ils ne s'enrichissaient pas personnellement.
Il parait que M. Fenech, ex-député UMP du Rhône, invalidé par le Conseil constitutionnel après rejet de son compte de campagne il y a quelques semaines, va proposer des allègements aux règles actuelles. Peut-être pourrait-on simplifier certaines exigences surtout pour des dépenses très faibles. Il appartiendra au législateur de s'emparer du sujet à condition que les citoyens comprennent bien le sens pratique de la réforme et n'y voient ni malice ni volonté de revenir aux anciennes pratiques.
Dernier élément. Si le compte présenté par mes soins est approuvé en l'état… l'Etat, justement, me remboursera 50 % du plafond (soit 50 % de 12 814 euros = 6 407 €) puisque j'ai obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour de scrutin. Il faudra être patient car l'Etat paie mais après plusieurs mois, voire une année. Il restera donc à ma charge une certaine somme mais n'est-ce le prix à payer pour que la démocratie fonctionne bien ?
(1) Personne morale : groupement ou établissement possédant la personnalité morale (opposé à personne physique : individu)

13 mai 2008

Les élus socialistes de Louviers dressent le bilan des élections municipales et cantonales

Notre photo: socialistes et non socialistes sont à la manœuvre pendant la campagne des élections municipales. (photo JCH)
La section du Parti socialiste de Louviers ne s'est pas réunie depuis les élections municipales et cantonales de mars dernier. Lundi prochain, ses membres seront rassemblés pour dresser le bilan des-dites élections. Il se trouve que des adhérents ont souhaité — et c'est bien légitime — discuter de la stratégie adoptée sur les plans municipal et cantonal et analyser les résultats obtenus. Comme la direction de la section du PS de Louviers n'est pas la direction nationale, rien ne sera caché ni tu. Pas question d'évacuer les questions difficiles, pas question de mettre sous le tapis la poussière des débats toujours nécessaires dans un parti démocratique.
Christian Renoncourt, secrétaire de la section et tête de liste aux élections municipales, sera chargé de rappeler comment les socialistes en sont venus à proposer une liste autonome ouverte à tous les démocrates après l'échec des négociations avec Franck Martin et moi-même je soulignerai pourquoi et comment la section socialiste, d'abord, et le conseil fédéral, ensuite, à l'unanimité, ont souhaité organiser une primaire à gauche dans le canton sud de Louviers. Les campagnes et les résultats du premier tour ont suscité des attitudes qui ont abouti au bilan que l'on sait.
Je préserve, pour les membres de la section qui seront présents, l'essentiel de mon argumentation (avec des nouveautés !) que je rendrai publique quelques jours plus tard.
Les socialistes de Louviers devront élargir leur horizon, ce soir-là, puisque certains des membres de la section ont obtenu d'excellents résultats dans des communes réputées difficiles. A Acquigny, à Heudebouville, par exemple, la Gauche s'est bien tenue. Nous regrettons la défaite de Leslie Cléret à Incarville mais nous ne tairons pas le plaisir que nous avons eu de voir triompher Marc Antoine Jamet à Val-de-Reuil et Richard Jacquet à Pont-de-l'Arche. Il est rare qu'un maire soit battu à la fin de son premier mandat. Dominique Jachimiak a mordu la poussière pour deux raisons : il avait face à lui une liste d'union bien préparée, avec un leader jeune, affuté, et depuis longtemps, et son élection de 2001 s'est faite sur un quiproquo. M. Jachimiak avait sévèrement critiqué la CASE avant d'y prendre ses aises et des responsabilités en contradiction avec tout son discours électoral. Les électeurs lui ont fait payer son double discours.

Les élus de Pour Louviers gagnons ensemble peuvent utiliser le local du manoir de bigars

Depuis qu'il a été élu conseiller municipal en 2001, Gérard Prévost (à Gauche Vraiment) a pu disposer d'un local réservé aux conseillers municipaux n'appartenant pas à la majorité municipale. Réélu, il continue évidemment d'en disposer aux jours et heures qui lui conviennent. Christian Renoncourt, au nom des trois élus de la liste « Pour Louviers gagnons ensemble », a fait la même demande d'occupation de ce local auprès de la direction de la communication de la mairie et satisfaction vient de lui être donnée.
Ainsi, la municipalité respecte-t-elle les textes — ce qui est important — mais elle fait plus et mieux puisqu'elle fournit des moyens matériels corrects aux élus de l'opposition de gauche (PS, PC, société civile) qui, sans salle de réunion et de travail, auraient dû se réunir chez l'un ou chez l'autre sans capacité de rangement de dossiers facilement accessibles.
Nous sommes suffisamment intransigeants avec la municipalité quand il le faut pour ne pas refuser d'admettre que ce qui est bien est bien.

12 mai 2008

Pinterville se traverse à allure modérée


Les automobilistes et habitants de Pinterville en étaient encore tout étonnés. Plus de pilote, plus de passagers, ce lundi matin, présents pour expliquer comment cette Chrysler d'un certain poids et d'un certain prix s'est retrouvée dans cette position pour le moins inconfortable. Une position qui créait une gêne certaine pour les véhicules se dirigeant vers Louviers. Les parterres pintervillais ont été programmés pour obliger les conducteurs à ralentir leur vitesse et les poids lourds, nombreux à une certaine époque, à rouler aux pas. Il faut croire que ce n'est pas assez dissuasif et que des apprentis pilotes de formule 1 (sauf malaise ou défaut mécanique) sont allés au-delà de leurs limites.
La nuit de dimanche à lundi, en tout cas, a dû être agitée pour le pilote de cette Chrysler qui, aux dires des gendarmes prévenus quelques heures après l'accident, se lançaient sur sa piste. Quant aux édiles locaux, il ne leur reste plus qu'à contacter la compagnie d'assurance de la commune pour engager les travaux de restauration qui prendront quelques temps.

11 mai 2008

La Gauche doit se transcender pour s'opposer et incarner l'alternance

Notre photo : J'ai retrouvé dans mes archives cette photographie d'Henri Fromentin datant de 1989. Elle le montre tel qu'il est. Le regard droit, la conviction intacte, la volonté totale. Cet homme de gauche exceptionnel, déporté résistant à 18 ans, imprimeur par filiation et goût personnel, militant d'une générosité et d'une valeur inestimables, savait s'opposer. Jamais il ne fut médiocre ou vil. Jamais il n'eut à se poser cette question que certains devraient pourtant se poser : quelle est la ligne de partage entre vos convictions de combat pour la Gauche et la paranoïa nécessaire à votre autorité de chef ?
A l'occasion de l'attaque portée contre la presse, Nicolas Sarkozy a fustigé les médias qui suppléent, selon lui, une opposition inexistante : « Quand il n'y a pas d'opposition, la presse s'arroge ce rôle. » Que faut-il penser de cette phrase rapportée par un député UMP après la rencontre des parlementaires avec le Président de la République plus que jamais chef du parti majoritaire face au rôle mineur joué par Patrick Devedjian et Jean-Pierre Raffarin ?
Depuis les élections législatives de juin 2007, il est vrai que la principale force d'opposition — le Parti socialiste — a eu du mal à se remettre des deux graves échecs que furent la présidentielle et l'élection des députés. François Hollande, premier secrétaire du PS, l'affirmait un an avant l'élection : « Nous n'avons pas le droit de perdre, nous ne pouvons pas perdre. » Et pourtant…

Un champ de ruines
La campagne interne entre les trois postulants a été séduisante et démocratique mais elle a laissé un champ de ruines dans la mesure où la droite s'est emparée des arguments de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn pourt tomber sur Ségolène Royal à bras raccourcis. La compétence de Ségolène a constamment été mise en cause et sa crédibilité en a pâti tout au long de la campagne. Le fait qu'elle ait contourné le PS pour être désignée in fine (où sont passés les dizaines de milliers de militants-adhérents-supporteurs à 20 euros ?) qu'elle ne se soit pas du tout appuyée sur les forces militantes du PS et son premier secrétaire (pour des raisons intimes qui n'ont été dévoilées qu'après l'élection) qu'elle ait improvisé nombre de réponses sur des sujets essentiels : l'école, le budget, le poste de premier ministre à Bayrou, l'ouverture au MODEM, certains aspects de politique étrangère…qu'elle ait ensuite avoué que certains thèmes (le SMIC à 1500 euros) lui avaient été imposés contre son gré…tout cela a contribué à créer du désordre dans la maison socialiste.

Mutisme
Le mois qui a précédé les législatives a suscité un vrai mutisme au PS (on verra plus tard, tel était le mot d'ordre) sur l'analyse de la défaite et je ne suis pas certain que celle-ci ait été conduite à son terme comme ne l'a pas été, non plus, l'analyse de la victoire du Non au référendum sur le projet de traité européen. Si le débat est mort né, il n'y a pas de débat. Sans débat, pas de clarté. Alors la confusion est mère de toutes les aventures individuelles. Valls, Royal, Moscovici, Dray, Bartolone, Delanoë…il y a du monde dans la maison du père et c'est bien pour cela que le PS est inaudible.
Quand cinq, dix, vingt personnes parlent au nom d'un parti politique, ils expriment des points de vue individuels et sont incapables de rassembler. Sarkozy s'appuie sur son comportement personnel. Son analyse repose sur sa prise de l'UMP en 2004 et le rapport au chef qui en a découlé. Les bonapartiste ne le sont pas pour rien. Et Sarkozy a sûrement raison sur ce point : l'opposition n'existe pas parce qu'elle ne parle pas d'une seule voix, d'une voix forte, une voix (d'homme ou de femme) qui serait animée d'idéaux, de valeurs, de projets susceptibles de rassembler une majorité de Français. Alors que Sarkozy est au plus bas, les Français demeurent timides face à la Gauche. Ils ne la croient pas capable de se transcender.
Que va-t-il se passer au PS ? Les Français de gauche ou non, ont le droit de savoir où veut aller, où va aller la principale force d'opposition celle qui a gagné les municipales et les cantonales. Ils ont le droit de savoir quelle idée globale a motivé la nouvelle Déclaration de principes soumise aux militants ainsi que le changement de statuts.

Attention, danger !
En l'état, la Déclaration de principes plait à certains centristes, à certains radicaux de gauche alors, attention, il y a danger ! Les socialistes ne doivent pas devenir des gestionnaires du quotidien ou du capitalisme financier. Ils ne doivent pas non plus renoncer à ce qui fait leur originalité : accepter le pouvoir pour conduire une politique sociale plus juste et donc pour mieux répartir les richesses. La Gauche doit également agir pour le respect de la dignité de chacun, l'éducation, la recherche…l'égalité, la Laïcité. J'écris la Gauche car le Parti socialiste n'est pas seul. Le PCF subsiste, les Verts résistent, les radicaux de gauche vivotent, l'extrême gauche devient policée sous l'infulence d'Olivier Besancenot et tous les Français non partisans, mais favorables à la gauche, attendent du PS qu'il soit le fédérateur, l'unificateur pour l'alternance et la victoire présidentielle.
Dans un manifeste dit d'Union des gauches écrit à Louviers en 1965, on trouve cette phrase : « Toi qui sais que la dignité c'est d'accepter de s'exprimer au-dehors en refusant que le dehors s'exprime à travers toi, par le conditionnement, la propagande, le sectarisme, le racisme, jusqu'à l'angoisse de vivre, jusqu'au besoin impérieux du refuge dans la propriété, la possession, l'avilissement d'autres hommes… » Voilà une phrase qui demeure totalement actuelle et que nous dédions à Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. Elle pourrait être le levain d'une opposition de gauche pétrie dans le socialisme et son rapport à l'histoire. Pas seulement celle de la SFIO ou du PS et de son nouveau corpus idéologique.