9 octobre 2010

Petite mise au point relative à la mémoire lovérienne et «cagiste»


Suite à l'article paru dans La Dépêche consacré à « l'autogestion », j'ai été appelé par plusieurs correspondants pour savoir qui était à l'origine de ce papier. Certains croyaient, à tort, que mes anciennes accointances au sein de l'hebdomadaire local m'avaient poussé à prendre contact avec les journalistes locaux pour susciter ce « dossier ». C'est me donner un pouvoir que je n'ai pas et que je ne veux pas. Et d'ailleurs pourquoi l'aurai-je fait ?

Les journalistes de La Dépêche sont assez grands pour ne pas avoir besoin d'inspirateurs. Moi-même, si j'ai répondu à leurs questions, c'est quelques heures avant le bouclage et sans que je les interpelle sur le pourquoi du comment. Je connais assez le métier pour savoir qu'il n'est ni sain ni judicieux d'interroger les journalistes sur la démarche qui est la leur et qui leur appartient. Je suis donc totalement hors du coup et il n'est pas mauvais que cela soit écrit clairement.

Après la parution d'un article, il est toujours temps de poser des questions ou de formuler des remarques. A la question, pourquoi cet article maintenant ? Je n'ai obtenu qu'une réponse, celle qu'a bien voulu me fournir l'une des journalistes signataires de l'article : « c'est à la suite d'une rencontre et parce que nous avons sur notre bureau, et depuis longtemps, le livre de Christophe Wargny « Louviers sur la route de l'autogestion. » Je n'en sais pas plus.

Il est évident que, sur le sujet « Ernest Martin, l'autogestion et le CAG (1) » j'aurai des tonnes de papiers à écrire et des dizaines de commentaires à faire. J'agirai quand je le jugerai utile, à mon rythme. Le privilège de la mémoire vraie.

(1) Comité d'Action de Gauche

Le classement des blogs politiques de l'Eure : Merci, ça ne va pas mal

Alain Rey s'est livré à une étude exhaustive du classement des blogs politiques de l'Eure et de Haute-Normandie. Je vous conseille vivement la lecture de son article qui nous en dit plus sur les liens — c'est le cas de le dire — qui unissent les différents blogs de l'Eure et leurs lecteurs.
Je ne veux aucunement me livrer à l'autosatisfaction mais le constat objectif dressé par Wikio m'autorise à penser que l'intérêt de mon blog va croissant ce qui correspond d'ailleurs à l'augmentation du nombre de visiteurs sur cet espace de liberté que je ne suis pas le seul à animer. J'en profite pour saluer les efforts de Reynald Harlaut qui s'avère être un compagnon crédible et assidu. Nous n'appartenons pas au même parti politique mais nous partageons nombre d'objectifs en commun.
Je vous invite donc à lire le blog d'Alain Rey pour connaître les hauts et les bas du petit monde du blog dans l'Eure (voir adresse dans ma blogoliste).

8 octobre 2010

Le SCOT «Seine-Eure» restera-t-il scotché ?

SCOT ? Encore un sigle bizarre que personne, ou presque ne connaît. Il s'agit du « Schéma de cohérence territoriale » pensé et imaginé par des techniciens et des élus rassemblées au sein d'un syndicat. Ce SCOT comprend les 29 communes de la CASE et les communes de la communauté Seine-Bord. Plus Portejoie. Le syndicat est présidé par Jérôme Bourlet de la Vallée (1) et c'est lui qui présentera le document d'orientation générale le 13 octobre prochain et fera voter les 37 membres du syndicat.

A quoi sert ce SCOT ? A définir des vocations territoriales concernant l'urbanisation, le développement économique, les zones touristiques, les territoires urbains et ruraux, ainsi que les liaisons existant entre les pôles centraux que sont Louviers et Val-de-Reuil et les pôles secondaires Pont-de-l'Arche ou La Haye-Malherbe-Montaure par exemple. Autrement dit, il s'agit d'un document prospectif, planificateur, soumis au vote des élus.

D'après mes échos, le SCOT tel que présenté bientôt, aurait du plomb dans l'aile. Non pas que le document défendu par Jérôme Bourlet de la Vallée soit «scandaleux» dans ses orientations générales mais il conjugue un ensemble de phénomènes négatifs mêlant politique politicienne, refus de certains projets, rejet d'un document défendu en sous-main par le président de la CASE. Certains vont, à cette occasion, exprimer leur ras-le-bol, un peu comme la conjonction des Non lors du vote du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. A cette occasion, le maire de Louviers avait même utilisé une jolie expression en qualifiant les partisans du Non de gens qui « puaient ».

Quand je pense politique politicienne, je fais allusion aux tentatives de déstabilisation entreprises par Bernard Leroy, maire du Vaudreuil, qui ne se cache plus de préparer 2014 et une future majorité de droite à la CASE. Quand je pense projets rejetés, je fais allusion à Acquigny qui ne veut pas du train de la vallée ou à Pitres, qui refuse la plateforme multimodale.

Si le DOG du SCOT est rejeté, que se passera-t-il ? Franck Martin, comme d'habitude, promet le chaos. Il avait prédit le pire aux habitants d'Hondouville si leur commune n'adhérait pas à la CASE. Hondouville continue de vivre. Là, il assure que l'Etat pourra imposer ses vues ce qui, compte tenu du caractère centralisateur du Sarkozysme, se produira de toutes façons.

Jérôme Bourlet de la Vallée doit s'attendre à un rejet de ses propositions. Il doit donc programmer une révision de ses méthodes et modifier son document d'orientations générales. Il lui reste encore quelques jours pour convaincre les délégués des communes rétifs ou carrément hostiles.

(1) D'abord délégué de Saint-Pierre-du-Vauvray à la CASE, Jérôme Bourlet de la Vallée s'est vu retirer ses délégations par son maire et la majorité du conseil. Il ne siège donc plus à l'agglomération. Franck Martin a tenu à ce qu'il conserve tout de même la présidence du SCOT eu égard au travail engagé. Et peut-être à un accord politique avec les Verts ?

7 octobre 2010

Le prix de l'eau à Libourne : un bel et bon exemple à suivre

Gilbert Mitterrand

Depuis le début du mois, les habitants de Libourne bénéficient d'une nouvelle tarification de l'eau baptisée « sociale et progressive ». Cette ville, dirigée par Gilbert Mitterrand, l'un des fils de François de Danielle, membre du parti socialiste, est sans doute fortement inspiré" par le combat que conduit sa mère en faveur d'un accès de tous à l'eau potable. Danielle Mitterrand sera d'ailleurs présente au lycée de Val-de-Reuil, le 29 novembre prochain, à l'invitation de Jérôme Bourlet de la Vallée, professeur et par ailleurs conseiller régional Verts.

L'originalité du tarif voté par le conseil municipal de cette ville de Libourne réside dans le prix des 15 premiers mètres-cubes qui seront facturés à 0,10 euro le mètre-cube soit 1,50 pour un mètre-cube ! Ces premiers mètres-cubes sont considérés par Gilbert Mitterrand et son assemblée comme vitaux pour les familles et notamment les familles en difficulté. De 16 m3 à 120 m3, le tarif est de 0,70 euro le mètre-cube ! Interrogé par le Parisien Libéré, Gilbert Mitterrand assure : « la tarification est sociale pour garantir à tous l'accessibilité à l'eau et cette tarification est progressive pour économiser la ressource. »

Comble d'ironie, la gestion de l'eau est assurée en délégation de service public par la Lyonnaise des eaux, une société privé. Quand la volonté des élus est clairement exprimée, les sociétés privées doivent l'appliquer et s'aligner.

Si j'ai pris ce bel exemple de Libourne, c'est parce que je viens d'apprendre qu'à Louviers, plusieurs familles ont été récemment victimes de coupures d'eau de la part de Véolia et que les services de la mairie auraient répondu ne pas pouvoir intervenir. Il est inadmissible de couper l'eau aux familles. Ça l'est d'autant plus qu'il s'agit le plus souvent de familles déjà fortement endettées et que les coupures d'eau et les frais et autres taxes ne font qu'aggraver leur situation.

Je sais aussi que le Secours populaire agit pour venir en aide à ces familles. Si la ville de Louviers avait signé la Charte de l'eau « bien commun à préserver et non une marchandise », si les élus de la CASE — M. Merle de Val-de-Reuil a commencé à mettre les pieds dans le plat — s'intéressaient de plus près à l'avenir de ces services publics vitaux, si le maire de Louviers-président de la CASE cessait d'asséner des contre-vérités sur la date d'échéance des contrats avec Véolia, on pourrait enfin déboucher sur des baisses de prix sensibles. Saint-Etienne et Toulouse ont réussi à négocier des baisses respectives de 1,06 euro et 0,42 euro sur le coût du mètre-cube facturé aux usagers de leurs villes.

6 octobre 2010

La situation au Brésil après le premier tour de la présidentielle par J.F. Le Campion

Beira-Mar

Mon ami Jean-François Le Campion, habitant de Fortaleza, au Brésil, est très attaché à Louviers d'où il est originaire. Je suis resté en contact avec lui depuis la classe de 6ème. Je lui ai demandé de me faire une synthèse télégraphique après le premier tour de la présidentielle. Je suis heureux de publier son travail…court et précis.

Les élections au Brésil provoquent une période de très grande fièvre pour tous les candidats( Président, Gouverneurs d’Etats, Députés fédéraux et d’Etats). Rappelons que le vote est obligatoire de 18 à 70 ans (facultatif de 16 à 18 ans et au-delà de 70 ans)

Campagne présidentielle avec trois candidats principaux :
DILMA ROUSSEFF - PT Parti des travailleurs - 46,65% de votes. Dauphine de Lula, 1ere ministre de son gouvernement « Surfer sur la vague de popularité de Lula »68% en fin de mandat, ayant à son actif de grandes mesures sociales, mises à profit grâce à l’excellent contexte économique et financier laissé par son prédécesseur
Fernando. H .Cardoso.

JOSE SERRA – PSDB Parti social démocrate Brésilien (centre gauche) – 32,73% de votes.
Slogan « Le Brésil peut plus » par là même reconnaissant implicitement que le Brésil de Lula était bon. Aucune démonstration sur le fait que ces bons résultats ont été possibles grâce au travail accompli par son prédécesseur Fernando Cardoso (du même parti PSDB) suite au plan monétaire «REAL» endiguant l’inflation, créant un taux de change flottant etc…. ayant redonné une grande confiance financière du Brésil dans le contexte de la globalisation. Peut être au 2eme tour l’ex président F. H Cardoso sortira de son mutisme pour appuyer son collègue de parti José Serra.

MARINA SILVA - PV Parti des Verts – 19,48% de votes. Ex PT, Ex ministre de l’environnement de Lula. L’axe central de son discours est de stimuler l’économie sans détruire l’environnement « Politique du bas taux de carbone » et 2eme axe la défense de l’éthique(combat contre la corruption véritable cancer au Brésil) elle était créditée de 14% d’intentions de votes, après un discours dans les derniers jours en tant qu’évangéliste fervente se déclarant contre l’avortement et l’union homosexuelle, discours reçu 5 sur 5 par les évangélistes et les catholiques.

Elle demande un délai de 15 jours avant de donner une consigne de vote, décision prise en convention du PV. Selon toute vraisemblance le report devrait se faire sur Dilma Rousseff.

PMDB – parti du mouvement démocratique brésilien (centre droit). Ne figure pas aux avants postes médiatiques. Parti qui possède le plus grand nombre de représentants au congrès national et qui avait six ministres dans le gouvernement de Lula. Incontournable pour la direction des affaires. De ce fait est la base alliée du parti des travailleurs (en France cela donnerait le PC gouvernant avec l’aile droite de l’UMP…) le président de ce parti Michel Temer est aussi président de la chambre des députés et candidat à Vice président de Dilma Rousseff.

Après le second tour, fin octobre, je solliciterai à nouveau Jean-François pour qu'il nous explique ce que va devenir ce grand pays émergent qu'est le Brésil de plus en plus présent sur la scène internationale.

Fric-frac à Louviers

Le maire de Louviers conseiller régional a été récemment nommé président du FRAC (Fonds régional d’art contemporain) par Alain Le Vern.

C’est une information récente que nous n’avions pas encore pris le temps de développer. Avant que d’avoir mis en lice son poulain aux prochaines cantonales contre la socialiste Leslie Cléret, Franck Martin avait obtenu du socialiste Alain Le Vern qu’il consente à le nommer président du FRAC. Face à l’escamoteur en chef, le président de région n’y a vu que du feu et s’est fait rouler comme un bleu. Cet homme ne s’informe pas assez. S’il lisait régulièrement ce blog, il n’aurait pas commis pareille erreur d’appréciation.

C’est ainsi qu’après avoir fait main basse sur l’écrêtement de son indemnité de maire pour cause de cumul des mandats, au profit de Ghislaine Baudet, son adjointe et dans la vie sa compagne, voilà à présent qu’il s’est emparé du FRAC.

Le fric et le Frac, quoi demander de plus ? Ce doit être cela qu’on nomme art contemporain. Et parvenir à un tel niveau d’excellence exige un indéniable talent. Il faut savoir le reconnaître et tirer sa révérence. Chapeau bas l’artiste !

Reynald Harlaut

5 octobre 2010

Le maire de Louviers nous prépare un tour de cochon

Sans doute le dernier conseil municipal pour Sophie Ozanne (NPA). Elle serait remplacée par Philippe Thouement, suivant de liste, dans le cadre du système tournant adopté par cette liste.

Réunion du conseil municipal hier soir. Le maire tient la forme : il promet la victoire de son poulain dans le prix de l'arc de triomphe de mars prochain ! Il en possèderait même la preuve : le conseil général ne veut pas financer les travaux de voirie des départementales qui traversent Louviers ! Leslie Cléret et Guy Auzoux sont des incapables. Ils défendent mal (quand ils les défendent) les dossiers de Louviers-ville. Leslie Cléret appréciera.

En une simple phrase valant démonstration, l'ex-conseiller général de Louviers-sud, bien mal récompensé de son travail de stakhanoviste au bénéfice de Hondouville et Pinterville notamment, attaque ainsi bille en tête son grand ami Jean-Louis Destans (1). Le président sera ravi d'apprendre que dans son dos, le maire de Louviers le torpille quand le président de la CASE lui lèche les bottes. Ce Janus d'opérette, comme dirait François Loncle parlant de Kouchner, dévoile ainsi un nouveau talent de sa personnalité. Plus voyou que moi tu meurs !

Dot-on s'en étonner ? Sa candidature contre François Loncle annonçait évidemment d'autres coups bas. Il est d'autant plus étonnant que Le Vern ait imposé la candidature de Martin sur la liste régionale aux dépens de Marc Antoine Jamet, des socialistes de Louviers et de toute la gauche. Sans doute un effet de l'art politique contemporain (2).

Autre information du conseil municipal d'hier : une augmentation nouvelle (la troisième en trois ans) des impôts n'est pas exclue. « Je vous avais dit qu'il faudrait trois ans pour retrouver des marges de manœuvre » On aurait pu aussi diminuer les dépenses, en un mot, écrêter quelques chapitres ! C'eût été trop demander…Les contribuables lovériens seront donc à nouveau invités à mettre la main au portefeuille. Attention à la fuite des cochons de payants !

(1) Ne nous y trompons pas. En attaquant les conseillers généraux de Louviers, Martin veut adresser un message d'alerte à JL Destans qui n'a qu'à bien se tenir.

(2) Franck Martin s'est retrouvé président du Fonds régional d'art contemporain. Une nouvelle « Klee » pour son musée lovérien ?

4 octobre 2010

Saint-Michel et Saint-Thomas


Ce tableau du Caravage représente Saint-Thomas. Il est conservé à la villa Sans Souci de Potsdam.

À propos du reportage de José Alcala sur l’inauguration de la Saint-Michel à Louviers


La vidéo que consacre José Alcala à l’inauguration de la Saint-Michel par le maire de Louviers est un chef-d’œuvre du genre. On y découvre entre autres pépites un Franck Martin fort content de lui, se vantant même avec sa morgue et sa suffisance habituelles, d’être un des rares élus à défendre le cumul des mandats. Et le même de nous raconter, avec l’air le plus sérieux du monde, qu’il remplacerait volontiers les minibus par des voitures à chevaux s’il n’était nécessaire de disposer de trois montures pour assurer un service 24 heures sur 24. On est prié de ne pas sourire, "les Amiches ne sont pas toujours là où l'on pense".

Nous en resterons là car le meilleur commentaire sur le sujet est sans aucun doute celui de M. Patrick Robert, un lecteur attentif du blog de l’ancien journaliste de FR3.

« Curieux mélange en effet, un mélange de béatitude et d’angoisse. Sans sombrer dans la flagornerie de bas étage, votre reportage a quelque chose de profondément pathétique et de quasiment « fellinien » : tandis que le peuple souffre et se défend, les élus nantis se pavanent, engoncés dans leurs costumes et leurs certitudes ».

Il y a du Maupassant là-dedans.

Reynald Harlaut

«TF1, le mariage et la République» par Marc-Antoine Jamet

«Comme un grand nombre de parents, j’interdis à mes enfants, du moins aux plus jeunes (les ainés, majeurs et vaccinés, n’ayant plus vraiment l’occasion de me demander ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire), de regarder, ne fût-ce qu’une seule seconde, la crétinerie étant hautement contagieuse, Secret Story. Cette émission est, en effet, le condensé de ce que la superficialité, la stupidité, la cupidité contemporaines produisent de plus laid, de plus vil, de plus bête. En disant cela, je ne fais pas injure à ses promoteurs-producteurs puisque c’est précisément leur but et qu’ils s’en cachent à peine. Etaler le sadisme ou la médiocrité, partie intégrante et très équitablement répartie de la condition humaine, est leur propos. Pas d’exemplarité par le mérite et l’excellence. De la consolation par la contemplation de plus nul, de plus rapace, de plus cynique que soi. C’est la rédemption qu’ils nous offrent et c’est ce que nous en attendons. Ils y consacrent beaucoup d’argent et un peu de talent. On ne peut leur reprocher ni ruse, ni dissimulation.

Entre « Le maillon faible », « confessions intimes » et « Koh-Lantah», qui n’aurait pas déplu à Leni Rieffenstal, le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’avancent pas masqués. A ce que l’on cachait ou taisait autrefois, dans les familles, dans les villages, on donne désormais la plus grande publicité. Manifestation d’une société sans tabous, marche forcée vers la sincérité, assureront les exhibitionnistes. Grand bond en arrière de la civilisation, triomphe de la brutalité, s’inquièteront les pudibonds. Sans doute existait-il une voie moyenne entre les intégristes de la transparence à tout prix et les réactionnaires de l’obscurité à tout crin. Quoi qu’il en soit, tout ce que notre monde peut compter de dérives, de dérapages ou de défauts se retrouve étalé ici avec complaisance dans cet égout à indécence ouverte, ce cloaqua mediatica : individualisme forcené, goût du paraître, idolâtrie de l’argent, négation de la culture, recours à la tricherie, omniprésence du mensonge, interdiction de vieillir, incapacité à parler si ce n’est correctement, du moins normalement, fugacité des engagements collectifs ou personnels, j’en passe et des bien pires.

Cent fois plus que la nudité qui a inspiré quelques peintres et sculpteurs, Antiquité, Renaissance, Grand Siècle confondus, cette vulgarité sans nom est, à l’égal de la violence, la véritable obscénité des temps modernes. Face à cette déferlante abrutissante, il existe une arme de destruction massive : la possibilité d’éteindre son écran. Nonce Paolini, Christophe Dechavanne et Nikos Alliagos n’ont jamais obligé personne, par la menace, à regarder leurs programmes, pas plus qu’on ne les contraint, par représailles, à regarder Arte en boucle et en allemand. Cela s’appelle la liberté.

Comme tous les parents, il m’arrive pourtant de craquer et de regarder, à mon tour, fasciné, ce zoo humain ou une douzaine d’individus se sont enfermés sans y avoir été obligés autrement que par l’appât du gain. Je me contente alors, pour gâcher le plaisir de mes filles, de commenter au fil des situations, je n’ose dire des dialogues, la place étrange que cette émission attribue aux femmes, la caricature qu’elle présente de l’homosexualité, l’indifférence à la souffrance, à la peine, au chagrin qu’elle démontre quotidiennement, la mise-en-scène des sentiments privés, la prépondérance des muscles sur le cerveau, la surenchère de sueur et de chair exposées, bref tout ce qui, globalement, caractérise la petite troupe des héritiers de Loanna acharnés à déballer leur misérable petit tas de secrets, en direct, devant des millions de voyeurs consentants.

Sur ma lancée, pour couvrir le timbre de Benjamin Castaldi que seule la vénération qu’il manifeste pour sa grand-mère, Simone Signoret, empêche d’exécrer, je tente de dénoncer auprès de mes cadettes la substitution aux deux ou trois sujets qui me paraissent, probablement à tort, préoccupants ou prioritaires (la faim dans le monde, le réchauffement climatique, la dissémination nucléaire…) les soi-disant enjeux de notre temps (doit-on recourir à la chirurgie plastique, pourquoi faut-il avoir une Rolex avant cinquante ans, comment changer la sonnerie d’un téléphone portable) que TF1, la chaine de Bouygues et du Gouvernement, met en avant, non pas à titre de divertissement, mais pour occuper l’essentiel de notre réflexion, de notre conscience, de notre temps. Du pain et des jeux pour calmer le mécontentement, quand tout va mal, l’emploi, la croissance, le moral, la recette n’est pas nouvelle ! La religion n’est plus l’opium du peuple, c’est la télévision. C’est un lieu commun que même la « voix », le big brother sonore qui règne sur cette maison de lobotomisés volontaires, pourrait sentencieusement énoncer et, pourquoi pas, proposer, entre deux mojitos bien tassés, comme débat aux séquestrés daltoniens dont nous suivons les ébats. C’est l’unique petit marché de dupes que je reproche à cet abêtissement vespéral : secret story est de l’ecstasy pour amnésie. Nous sommes Ulysse. Ce sont les lotophages !

Là s’arrête d’ordinaire ma colère et mon indignation. Elle a pourtant franchi un nouveau palier ce mois-ci. Deux protagonistes de ce reality-show, qui, pour être chaud, n’a pas grand-chose à voir avec la réalité, ont décidé que, bien que la terre compte sept milliards d’êtres humains, c’est dans l’intimité de ce huis-clos qu’ils ont trouvé leur moitié d’orange, leur moitié d’orage, bref l’âme sœur, le grand amour, le seul, le vrai. On peut en douter. On peut y croire. Ce n’est pas le sujet. Chacun fait comme il veut et si leurs amours n’ont pas choisi d’être intellectuelles, elles seront peut-être pour cela éternelles. En la matière, il n’est guère de certitudes ou de règles universelles. Entre Ferry et Bruckner, je ne choisis pas. Les tourtereaux, Monsieur Senna, Mademoiselle Amélie, c’est leur nom de guerre ou de scène, peut-être même celui qu’ils portent à la ville, procèdent donc "live" aux différentes formalités qui accompagnent une affinité élective et que recouvre l’expression « sortir ensemble » qu’à part deux ou trois anachorètes plus personne ne réduit au fait de franchir d’un même pas une même porte. Fort bien !

Mais soudain germe dans l’esprit des scénaristes du feuilletons une idée géniale : Marrions-les. C’est ainsi que, non seulement père de famille, mais aussi Maire d’une Ville, j’ai pu voir une parodie grotesque, une simili cérémonie, une union pour de rire qui rassemblait comédiens, figurants rémunérés et parents médusés. Moi qui rappelle chaque samedi à des fiancés pressés de courir à l’église, à la synagogue, à la mosquée que le prêtre, le rabbin ou l’imam devra attendre que l’officier d’Etat-civil les aient unis « au nom de la Loi », qu’on s’épouse en Mairie et non au bord de sa piscine, au bled ou à Disneyland par simple souci d’égalité, que je ne dirai pas « que celui qui s’oppose à ce mariage parle maintenant ou bien qu’il se taise à jamais » comme dans une pompeuse série américaine, mais plutôt que « les époux se doivent mutuellement respect, secours, fidélité et assistance » selon notre modeste et anciennement napoléonien code civil, que la figure de Marianne, le portrait du Président de la République, la porte ouverte de la salle du Conseil Municipal, la présence des témoins, les signatures sur le registre sont les preuves du passage de sentiments privés qui ne concernent que deux personnes à un engagement public qui intéresse, par ses conséquences familiales et sociales, la Nation, que mon refus de laisser une mariée voilée, les téléphones portables allumés, les amis footballeurs ou pompiers composer une haie d’honneur, souvent tonitruante, parfois éméchée, n’est pas du pointillisme, mais permet d’attacher à cette cérémonie républicaine le respect qui doit l’entourer ! Si une telle mascarade est permise, ce n’est pas la morale et les pères la pudeur qui sont ridiculisés, c’est un peu de la cohérence, de la beauté et de la crédibilité d’un acte qui se conclue déjà une fois sur deux par un divorce.

Dès lors, pourquoi condamner Act-Up pour avoir organisé un simulacre nuptial à Notre-Dame, pourquoi empêcher deux personnes de même sexe d’aller plus loin que le PACS, pourquoi interroger, par procureur interposé, l’étranger qu’on soupçonne de se marier davantage pour une carte de séjour que par amour, pourquoi aller chercher le défaut de consentement chez cet homme âgé qui convole avec une jeunesse, chez cette femme plus très jeune qui veut passer la bague au doigt d’un jouvenceau. La morale républicaine, qui plus que nos ancêtres les Gaulois, structure l’identité nationale, doit être la même pour tous. Selon un code pénal qui ne rigole pas, les « faux » mariages valent à leurs auteurs et à leurs acteurs 7500€ d’amendes et six mois d’emprisonnement. Sauf sur TF1 !»

Marc-Antoine Jamet

3 octobre 2010

Sur la route de Louviers il y avait un «cantonalier»

Heureusement, les cantonales approchent à grands pas. Et le rythme est si élevé qu'il pousse la majorité municipale à précipiter le mouvement elle aussi. Son candidat aux prochaines élections dans le canton nord étant également adjoint à la voirie, le conseil municipal va décider, demain soir, d'augmenter sensiblement le montant des crédits d'investissement consacrés à ce chapitre afin de réaliser (peut-être) un maximum de travaux dans un minimum de temps. Après que le maire avait promis un plan Marshall pour la voirie, les usagers des rues de Louviers, habitués au cahot le mettaient sur le compte des promesses électorales non tenues.

Mais d'ici le mois de mars 2011, mois électoral s'il en est en France, il est possible (probable ?) que divers chantiers s'ouvrent dans les rues de Louviers…surtout situées dans le canton nord ? Les sudistes devront-ils regarder passer les tracto-pelles comme les vaches regardent passer les trains ? Les Lovériens des deux cantons sont égaux devant l'impôt et il serait bon de respecter cette évidence. A noter, tout de même, que les 600 000 euros nouvellement attribués à la voirie étaient jusque là réservés à l'école de musdique. Ces équipements moins visibles que l'état des rues devront attendre des jours meilleurs. Quant aux habitants du quartier des Acacias, ils ont bien de la chance d'habiter dans le canton nord : un nouveau programme d'éclairage public devrait permettre…d'éclairer leur jugement au moment du vote !

les Lovériens intéressés par les affaires municipales pourront suivre la séance du conseil municipal de demain (à partir de 18 h 30) en direct sur Internet. Nous espérons qu'ils seront plus de douze (1) à s'interroger sur la pertinence des choix de la municipalité et sur la qualité des contre-propositions de l'opposition de gauche.

(1) Récemment, le maire, ses adjoints et les conseillers municipaux de la majorité attendaient sagement les questions des Internautes pour une séance de réponses en direct. Douze Lovériens — seulement — ont souhaité utiliser ce moyen d'information.