19 juillet 2008

Poignez vilain…

Hervé Mariton et Georges Tron sont deux députés du groupe UMP. Ils sont Villepinistes si cet adjectif veut dire quelque chose. Ils ne sont pas inféodés à Nicolas Sarkozy. Ils s'étaient jusqu'à maintenant abstenus lors des votes à l'Assemblée nationale sur la réforme des institutions. Ils avaient même annoncé qu'ils voteraient sûrement contre lors du congrès réuni à Versailles lundi prochain. Mais en quelques jours tout a changé.
Finalement et, à regrets, écrivent-ils, ils ont décidé de voter en faveur de la révision constitutionnelle. Que s'est-il passé ? Qu'ils aient reçu maints coups de fil de Copé et de l'Elysée, soit. Qu'ils aient été menacés d'un éventuel découpage de leur circonscription, soit encore. Qu'ils aient eu peur de faire le grand saut, pourquoi pas. Mais pourquoi voter oui ? Ils pouvaient s'abstenir et partir en vacances dès lundi. Ces deux députés, Tron et Mariton, ne resteront dans les mémoires ni pour leur courage ni pour leurs convictions. Le chantage, les menaces, les représailles…autant de comportements qui auraient dû les renforcer dans leur attitude négative. Comme disait l'un de mes anciens amis qui aimait conjuguer les verbes en oindre : « poignez vilain, il vous oindra, oignez vilain, ils vous poindra. » Poignez Sarkozy…

Le commissariat est fermé jusqu'au 20 juillet

On a beau vanter les mérites de la vidéosurveillance quand on est maire de Louviers, une ville comme la nôtre ne peut se passer de police nationale. Il y a les patrouilles en automobile, c'est vrai. Mais un poste de police à Louviers, ouvert au public, à des heures convenables, ce n'est pas mal non plus. On peut poser mille questions aux policiers quand on est dans la dèche, on peut venir s'enquérir des objets perdus et trouvés, on peut vouloir porter plainte, on peut espérer faire une main courante. Que sais-je, la police nationale n'est-elle pas au service de la nation ?

Du 10 au 20 juillet, le poste de police de Louviers est fermé au public. Une information est heureusement affichée sur la porte d'entrée. Mais quid des opérations tranquillité vacances ? Quid des promesses de l'ancien ministre de l'Intérieur, un certain, Nicolas Sarkozy, qui avait promis que la ville de Louviers ne serait pas délaissée ? Le commissariat central de Val-de-Reuil doit, n'en doutons pas, faire face aux demandes de congés, aux absences pour maladies et au non remplacement de certains fonctionnaires. Les temps sont durs dans la fonction publique. Le manque d'argent l'emporte sur tous les beaux discours, ceux qu'on tient pendant les campagnes électorales et qu'on s'empresse d'oublier en période de vache maigre. J'oubliais les caméras. Il parait que les patrouilles de police sont moins nombreuses dans le quartier des Acacias. Souriez vous êtes filmé. Mais souriez jaune.

18 juillet 2008

Le suspense est insoutenable !

Passera ? Passera pas ? La réforme institutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy et ses amis Balladur-Fillon est, parait-il en danger. En danger de ne pas recueillir les trois cinquièmes des suffrages des parlementaires (sénateurs et députés) lors du congrès qui sera réuni à Versailles le 21 juillet prochain. En réalité, il est patent que la réforme va passer et que la majorité est acquise. Les trémolos de Copé et d'Accoyer ne sont là que pour duper les gogos et jouer à se faire peur. Quand on a la droite, les centristes, les radicaux de gauche, Jack Lang, Tapie, Baylet dans sa manche, on ne peut pas perdre la mise. A moins que. A moins que les villepinistes aillent jusqu'au bout. A moins que les socialistes serrent les rangs. A moins que des radicaux réellement radicaux rejettent la soumission d'un Baylet opportuniste en diable.
Il y aura vote des 900 et quelques parlementaires, lundi, et le suspense est, artificiellement insoutenable. Si la réforme passe, le président verra ses pouvoirs renforcés tout comme le groupe majoritaire (UMP-nouveau centre) de l'Assemblée nationale. Si elle ne passe pas. On ne versera pas une larme.

François Bayrou qui votera contre la réforme des institutions demande la constitution d'une commission d'enquête parlementaire afin de connaître dans les détails les conditions qui ont conduit une commission d'arbitrage ad hoc à accorder à Bernard Tapie des sommes faramineuses. François Bayrou s'étonne des compensations (dans la vente d'Adidas) accordées à cet homme dont la réputation n'est plus à faire et qui figure dans les petits papiers du président Sarkozy. François Bayrou note avec perspicacité que les ennuis financiers de Tapie cessent quand le président ou l'ancien ministre de l'économie s'en mêle. Il ne s'agit pas de petites sommes. On parle de 400 millions d'euros (avec les intérêts) et compte tenu de ce que Tapie doit au fisc, il pourrait lui en rester entre 20 et 80 millions dans sa poche. Avec son train de vie, me direz-vous, c'est peu de chose. Tout de même.

Quand on pense que les amis lovériens de Bernard Tapie et de Bernard Kouchner nous accusent, nous, notre groupe et certains autres camarades, d'habiter dans des maisons individuelles ou des pavillons. A quel niveau de bassesse sont-ils descendus ? Faudra-t-il les interroger un jour (en demandant de les publier) combien ils touchent d'indemnités d'élus, couples compris, à la ville, à l'agglo, et dans diverses structures ? Faudra--t-il dresser le bilan de leurs résidences secondaires, à la mer ou à la montagne ? Faudra-t-il recenser la liste des copains salariés de la ville ou de l'agglomération qui peuvent remercier Franck Martin de son indulgence ?

Nous ne le leur demandons pas. Nous sommes engagés en politique pour défendre des valeurs et des principes. Nos camarades anciens adjoints ou conseillers délégués — s'ils avaient été motivés seulement par l'argent — seraient encore dans la municipalité. Mais un accord politique ne se fait pas sur la base des parts de gâteau distribuées. Il se fait dans la clarté, la transparence, dans des choix politiques assumés collectivement au grand jour. Après, comme disait le général De Gaulle, l'intendance suivra.

Un mot sur le mode d'élection du conseil régional. Un ami m'a confié qu'il n'avait rien compris au système électoral mis en place pour l'élection des conseillers régionaux. Qu'il se rassure, personne n'y comprend rien surtout pas les électeurs qui se soucieront plus de voter pour ou contre Sarkozy, pour ou contre Le Vern, si Alain Le Vern est la tête de liste socialiste (et alliés) régionale. Le reste, c'est de la mathématique…et des pourcentages.

15 juillet 2008

Sarkozy veut maintenir le scrutin régional tel qu'il est

François Fillon, Premier ministre, avait clairement laissé entendre qu'il souhaitait un changement de scrutin à l'occasion des élections régionales de 2010. Pour faire avaler sa potion (magique pour la droite) il avait même imaginé d'attendre 2011 pour permettre au Parlement de voter la nouvelle loi dans les mêmes termes. Patatras. Nicolas Sarkozy a fait savoir, aujourd'hui même, qu'il n'était pas favorable à un changement de mode de scrutin pour les élections régionales.
Pour quelles raisons ? A quelques jours du vote du Congrès sur les modifications institutionnelles (le 21 juillet ?) Nicolas Sarkozy cherche à s'attirer les bonnes grâces d'une partie du ventre mou de la gauche et du centre. Peut-être pense-t-il que sa prise de position pourra aider ses propositions à devenir majoritaires (aux 3/5 des suffrages exprimés) députés et sénateurs réunis à Versailles. Peut-être se dit-il qu'à quelques mois de la campagne, il ne ferait pas bon modifier un scrutin alors même que la droite est au plus bas dans les sondages ?
Rappelons le mode de scrutin. Il n'est pas des plus simples.

La liste arrivée en tête bénéficie d'une prime égale au quart des sièges du conseil régional. Le seuil pour se maintenir au second tour est de 10 % des suffrages exprimés, calculés sur les résultats régionaux (Eure plus Seine-Maritime). Le seuil nécessaire pour pouvoir fusionner avec une autre liste est de 5 % des suffrages exprimés calculés sur les résultats régionaux. Les listes pour lesquelles les électeurs votent sont une juxtaposition de listes départementales. C'est pour la répartition des sièges que les choses se compliquent. En effet, une fois les sièges répartis globalement entre les listes sur le plan régional, leur répartition à l'intérieur de chaque liste se fait selon le résultat obtenu dans chaque département selon la règle de la plus forte moyenne. Le nombre de sièges par département n'est donc pas fixe d'une élection à l'autre, seul l'effectif du conseil régional est invariant.
Des départements — l'Eure par exemple — peuvent avoir plus d'élus qu'actuellement ou…inversement. Le nombre de sièges par département dépend de la participation au scrutin. Dans chaque liste départementale, la parité s'applique de manière alternée.
La complexité du système est évidente. L'explication réside dans le poids que chaque total départemental pèse dans le résultat régional. Le caractère régional du scrutin et l'existence de la prime majoritaire font que les sièges ne sont pas attribués au poids départemental de chaque liste mais bien compte tenu de son importance dans le résultat final. Le conseil constitutionnel a d'ailleurs souligné que c'est au niveau régional que doit être appréciée la représentativité de chaque liste. Cela explique que d'une élection régionale à une autre, le mécanisme de répartition pourra faire varier le nombre de sièges attribués à une section départementale.
Le vbulletin de vote devra comprendre le libellé de la liste, le nom du candidat tête de liste régional et répartis en section départementale, les noms de tous les candidats de la liste. La loi n'isole pas de tête de liste dans les sections départementales.
Le conseil régional compte 55 élus. Actuellement la majorité régionale (Gauche) comprend 36 élus dont 23 élus socialistes et radicaux dont 16 en Seine-Maritime et 7 dans l'Eure. Le PCF compte 6 élus dont cinq en Seine-Maritime et un dans l'Eure. Les Verts comptent 7 élus, cinq en Seine-Maritime et deux dans l'Eure.
Les trois groupes d'opposition comptent 19 élus issus de l'UMP, du nouveau centre et du MODEM, ainsi que du Front national.

14 juillet 2008

« Fet Nat partie » à Val-de-Reuil


Nos photos : Marc Antoine Jamet, Maurice Maire et François Loncle.
Sous l'un des chapiteaux, on partage le buffet par un temps splendide.

Chaque année, à l'occasion de la fête nationale, Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et son conseil municipal invitent les amis de la ville et diverses personnalités à participer à une « Fet Nat partie » sur l'île du Roy. François Loncle, député, avait préféré l'herbe tendre des prairies normandes aux jardins de l'Elysée où il était également attendu. Ingrid Betancourt devait en effet y recevoir les insignes de chevalier de la Légion d'honneur et Nicolas Sarkozy y avait convié les quarante chefs d'Etat invités à la création de l'Union pour la Méditerranée.
François Loncle a bien fait de choisir la Normandie. Il y a rencontré des hommes et des femmes qu'il connait bien et qui ne l'ont jamais trahi. C'est ainsi qu'il a eu le plaisir de retrouver Maurice Maire, 85 ans, doyen des présents (sous réserve) ancien maire de Gaillon venu pour la première fois en terre rolivaloise. Maurice est un puits de science et il est aussi doté d'une mémoire prodigieuse. En grand champion de bridge, il connait le jeu de l'adversaire comme personne et c'est pourquoi il a su nous narrer en détail les aléas de l'élection municipale gaillonnaise de 2001 qui avaient vu trois listes de gauche s'affronter au second tour dont une liste conduite par un radical de gauche qui, « bien » conseillé, s'était foutu du tiers comme du quart de la discipline républicaine et du désistement à gauche. Cette année, la gauche a su se rassembler à Gaillon et gagner nettement.
Maurice s'est également souvenu de l'arrivée de François Loncle qui dormait et dinait chez lui dans les années soixante-dix. Ne fut-il pas le suppléant du futur député de Louviers ? « Ce que j'aimerais pour Gaillon, déclare-t-il, en faisant un coup d'œil à Bernard Ledilavrec, nouveau maire, c'est le développement touristique de la Seine. 400 000 visiteurs viennent à Giverny mais ne vont pas plus loin. C'est dommage. »
Il a même promis à Marc Antoine Jamet de l'inviter à déjeuner, de lui faire visiter le château de la ville (une perle rare !) et de lui faire découvrir les terres gaillonnaises qu'il connait si bien.