16 septembre 2023

Quelle mouche a piqué Fabien Roussel ?

La dernière fois que j’ai entendu parler d’envahir les préfectures, c’était en mai 1968. Le 13 mai, je crois. Nous manifestions dans une rue d’Evreux et Jean-Pierre Vidal, dont le nom évoque les grandes heures de l’équipe de basket de la Madeleine (amateure) aux côtés duquel je marchais d’un pas révolutionnaire (de salon) me dit tout de go : « Tu vois, on n’envahit pas la préfecture. La révolution est terminée. »

Fabien Roussel, le leader maximo du Parti communiste français, qui n’avait pas manqué de tacler Jean-Luc Mélenchon pour une incitation à la révolte, s’est distingué ces jours derniers. Pour lutter contre l’inflation, il a proposé, ni plus ni moins, « d’envahir » les préfectures. Et de faire la révolution ? Si les mots ont un sens, le responsable communiste invite les Français et les Françaises à sortir de la légalité et à occuper les lieux du pouvoir représenté par les préfets dans les départements français.

On peut être d’accord avec M. Roussel sur les méfaits de l’inflation. Depuis Keynes, elle est considérée comme une ponction exorbitante sur les moyens d’existence des familles françaises notamment les plus pauvres d’entre elles. Pierre Mendès France, un des rares hommes de gauche à avoir fait preuve de courage et de compétence en matière économique et financière, redoutait l’inflation. Tout au long de sa vie, il n’a eu de cesse de dénoncer ce qu’il appelait la facilité car l’inflation est une facilité. Peut-être M. Roussel aurait-il dû relire les œuvres complètes d’un homme dont l’action continue d’irriguer la pensée de gauche. On l’a peut-être oublié mais lors de son discours du 10 octobre 1954 à Louviers, PMF avait annoncé une sensible augmentation du salaire minimum pour contrer les effets de l’inflation sur les budgets modestes.

Que veut M. Roussel ? Le grand bazar ? Qui est prêt à descendre dans la rue pour la remonter jusqu’aux murs des préfectures ? Il ne sert à rien de se payer de mots. Face à la montée du RN dans les sondages et dans les têtes, face à un danger réel pour les libertés démocratiques et le maintien d’une cohésion sociale déjà abimée par le macronisme, nous n’avons pas besoin de matadors. L’arène politique n’est que trop encombrée.

13 septembre 2023

Avec la SED « découvrir Louviers » et la lecture de « sorcières la puissance invaincue des femmes »

La place du béquet avant la création de l'A 154©Jean-Charles Houel
La SED (Société d’études diverses de Louviers) propose plusieurs rendez-vous ce week-end, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine :

 

Vendredi 15 septembre, à 20 h 30, dans la salle du Moulin, la présentation du nouveau livre, Découvrir Louviers, suivie d’un verre de l’amitié.

 

Samedi 16 septembre, en partenariat avec la Médiathèque, une après-midi consacrée à l’affaire des Possédées de Louviers : à 14 h, visite commentée de l’exposition présentée à la Médiathèque ; à 15 h, au Moulin, communications de Claude Blanluet, Isabelle Arnaud, Jean-Pierre Binay et la psychanalyste Nadine Michel ; à 17 h, pause gourmande, suivie d’une lecture d’extraits du livre de Mona Chollet, Sorcières, la puissance invaincue des femmes.

 

Dimanche 17 septembre, 15 h-16 h 30, une visite guidée de l’un des circuits proposés dans le livre  Découvrir Louviers, de la place Ernest Thorel à l’église Notre-Dame. Jean-Pierre Binay et Claude Cornu vous donnent rendez-vous sur la place, devant le Musée.




11 septembre 2023

Mathieu Kassovitz : « Ce qu'il se passe dans les hôpitaux est tout simplement incroyable »

« On a beau dire ce que l’on veut de la France à tous les niveaux, mais ce qu’il se passe dans les hôpitaux est tout simplement incroyable », dit-il, s’émerveillant du fait qu’on puisse rentrer dans un hôpital et se faire soigner sans « qu’on nous demande quoi que ce soit ». « Ces gens sont payés beaucoup trop peu pour le travail qu’ils donnent » regrette-t-il. « Tout ce qu’ils font, ça me rend fier d’être Français et je comprends qu’on paie autant d’impôts », poursuit-il.

Celui qui s’exprime ainsi est l’acteur Mathieu Kassovitz, victime d’un accident de moto sur un circuit où il n’a pas réussi à démontrer ses talents de motard accompli. Dans une vidéo publiée hier, il revient sur son accident, une de ses jambes en charpie et un pied en miettes. Il essaie de traiter ce gravissime accident avec  l’humour et le détachement qu’on lui connaît mais il a été à deux doigts d’une amputation.

La déclaration de Mathieu Kassovitz devrait mettre du baume au cœur de tous les hospitaliers : chirurgiens, médecins, infirmières, aides-soignants hommes et femmes qui tous et toutes à leur niveau défendent avec ardeur et courage un système de soins exceptionnel. Pour en avoir eu besoin moi-même dans certaines circonstances, je suis heureux de confirmer le jugement de l’homme-comédien qui nous a appris ce qu’était le bureau des légendes des agents secrets. Pour défendre l’hôpital public et ses dévoués serviteurs, nul besoin de secrets ou de taupes. Les Français et Françaises qui, à un moment de leur vie, expriment une souffrance, savent que le maximum sera fait pour les soigner toujours et les sauver le plus souvent.

Le 11 septembre 1973, Salvador Allende se suicidait. Le dictateur Pinochet était soutenu par la CIA.

 

Le groupe chilien Quilapayun à la fête des sablons de 1972.©jean-charles houel

La fédération de l’Eure du Parti socialiste n’oublie pas Salvador Allende. Elle communique :

« Il y a cinquante ans, une expérience démocratique unique au monde était balayée par un coup d’État qui mit brutalement fin à la « voie chilienne vers le socialisme ».

Aujourd’hui, comme chaque 11 septembre, les socialistes n’oublient pas Salvador Allende, les enfants enlevés à leurs parents, les veuves, les orphelins, les torturés et toutes les victimes de la dictature fasciste de Pinochet.

 Des milliers d’exilés ont alors trouvé dans la France une seconde patrie. Certains sont aussi devenus nos camarades…

Dans l’Eure, un hommage sera rendu ce soir à Gaillon par des enfants d'exilés, rassemblées dans l’Association culturelle franco-chilienne Pablo Neruda. A cette occasion, la Fédération de l’Eure du Parti socialiste sera présente et invite les camarades qui le souhaitent à la retrouver à :

 

·      18 heures – Rassemblement place Jean Moulin, devant le Monument aux morts.

·      18 heures 30 - Marche jusqu’au buste de Salvador Allende pour un hommage et les dépôts de gerbe

 

Alors que de nombreux journaux consacrent aujourd'hui de belles pages à la mémoire de l'expérience socialiste chilienne, Partageons ce matin la dernière prise de parole radiophonique de Salvador Allende, improvisée et émise le 11 septembre 1973 à 7heures55 quelques heures avant sa mort : https://www.monde-diplomatique.fr/mav/106/ALLENDE/17623