30 mai 2009

Eric Besson est une flèche brisée

Cliché Solers : Manifestation contre la venue d'Eric Besson à Evry.
« La Cimade n'exercera plus seule l'assistance juridique aux étrangers en rétention, comme elle le fait depuis 1984. Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a signé dimanche soir le texte attribuant la responsabilité de cette mission à six associations différentes : la Cimade, l'Ordre de Malte, Forum Réfugiés, le Collectif Respect, France Terre d'Asile et l'Assfam. Une décision contestée par la Cimade, qui dénonce «un véritable bras d'honneur à la justice». Car l'association, très critique à l'égard de la politique gouvernementale en matière d'immigration, avait décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. »
Voilà ce qu'on pouvait lire sur le site du Figaro, il y a quelques jours. Le tribunal administratif de Paris, dans un jugement en référé pris aujourd'hui, donne raison à la Cimade et interdit l'application de l'arrêté pris par Eric Besson, ministre de l'Identité nationale etc. « Eric Besson est une flèche » dit de lui Nicolas Sarkozy qui en a fait son chouchou. Non seulement Besson est un socialiste défroqué mais, en plus, il a été promu secrétaire général adjoint de l'UMP, c'est dire dans quelle estime le tient le président et combien est importante son image pour l'action du gouvernement.
A une semaine du scrutin européen et alors que la Droite reprend ses antiennes : insécurité, Turquie, immigration, le tribunal administratif de Paris donne un coup d'arrêt à une flèche brisée. Dans leur requête, les associations soulignaient que les contrats désignant les associations compétentes pour intervenir dans les centres de rétention ont été signés trois jours avant l'audience prévue pour étudier une requête en référé pré contractuel introduite par la Cimade, "alors que le juge des référés avait explicitement demandé au ministre de l'immigration de ne pas signer avant la tenue de l'audience".
Eric Besson a justifié sa précipitation en arguant du fait que le 2 juin prochain, les précédentes conventions arrivent à échéance. Le voilà contraint de tout reprendre à zéro ou de faire appel de la décision du juge administratif. De toute façon, il ne sera pas prêt le 2 juin. C'est bien fait pour lui.

Que font les banques de notre argent ?


Chers lecteurs retenez d'ores et déjà votre soirée du 4 juin à 20 h 15. Le groupe ATTAC de Louviers-Gaillon-Val-de-Reuil propose une projection-débat avec la participation de Djilali Benamrane, économiste et membre du conseil scientifique d'ATTAC. La soirée comprend la projection du film « Let's make money » (que font les banques de notre argent ?) du réalisateur autrichien Erwin Wagenhofer, auteur de « We feed the world », projeté sur nos écrans il y a 18 mois. La trame du film : on découvre les circuits de l'argent, souvent scabreux, voire totalement illégaux. De l'usine allemande de fabrication de chaudières industrielles délocalisée en Inde en passant par les plantations de coton en Afrique pour aboutir à Jersey, île anglo-normande et célèbre paradis fiscal. Ce film « dénonce l'inégalité flagrante d'une machine à spolier. »
Documentaire rude et sans concession, mais véritable œuvre de salubrité publique et économique, le film mérite d'être salué et donc regardé pour les questions qu'il pose, le constat insensé qu'il dresse, la réflexion collective qu'il appelle et les solutions que l'on doit trouver pour voir notre monde changer. A la veille du scrutin du 7 juin, c'est le moment de bien choisir.

2e séance le 5 juin à 20 heures au Cin'évasion de Gaillon.

Le rapport de force semble se stabiliser entre les principaux partis candidats aux européennes

Les derniers sondages des intentions de vote pour les élections européennes du 7 juin démontrent une certaine stabilisation des choix des Français. L'UMP reste à 26 %, le PS à 20 %, le MODEM à 13 %, les Verts autour de 10 %. Le Front de gauche (7 %) devance maintenant le NPA (6 %) mais le plus intéressant est dans le nouveau rapport droite gauche. Avec 37, 5 % des suffrages potentiels, la Droite et l'extrême-Droite sont 9 points en dessous du total des voix de Gauche qui totalisent 46,5 %. Les voix de Bayrou sont, à proprement parler inclassables politiquement compte tenu des ambiguïtés du leader du MODEM très antisarkosyste mais aussi très libéral.
Ce résultat (à une semaine du scrutin) n'est pas très étonnant dans la mesure où une majorité de Français disent vouloir s'opposer à la politique conduite par le gouvernement. Il est évident, maintenant, que les électeurs de notre pays veulent sanctionner le gouvernement d'abord puisqu'ils ne mesurent pas les enjeux du vote européen. Ailleurs, il en sera de même : en Espagne, en Irlande, en Hongrie… les électeurs sont mécontents et veulent le faire savoir par n'importe quel moyen. La première élection venue fera l'affaire. Qu'elle soit européenne ou non. Il est évident que les prochaines élections régionales seront, pour nous Français, bien plus éloquentes quant au rapport de force réel entre les différentes composantes de notre vie politique. Mais les choses étant ce qu'elles sont, plus le PS sera haut le 7 juin, plus les chances de constituer une coalition crédible pour assurer l'alternance seront élevées.

29 mai 2009

Un Data center d'Orange sera construit à Val-de-Reuil

« Le développement de Val-de-Reuil se poursuit : la direction nationale d’Orange vient de choisir Val-de-Reuil pour y construire un « data center » d’une première tranche de 10 000 m2 et signe, aujourd’hui, avec l’aménageur EAD, le compromis de vente lui permettant d’acquérir le terrain de 18 hectares (ouvrant un droit à construire de 100 000 m2 de SHON) sur lesquels les quatre bâtiments composant cet équipement de haute technologie seront construits. Val-de-Reuil qui a toujours souhaité l’implantation d’entreprises de grande taille, mondialement ou nationalement connues (Sanofi, EADS, Johnson & Johnson, La Poste…) qui s’est engagée, en dehors de la pharmacie, pour diversifier ses parcs d’activités industrielles et se positionne désormais sur les segments technologiques porteurs d’avenir (télécommunications, énergie, informatique, santé, biochimie), se félicite que soit inaugurée, d’ici deux ans, une des unités stratégiques et de pointe du leader français sur le marché international des télécommunications. La puissance informatique produite sur le site permettra aux abonnés d’Orange de recevoir la télévision sur leur portable dans les meilleures conditions.

Le site de Val-de-Reuil a été retenu pour la qualité de son environnement, la proximité et la grande qualité de ses infrastructures de transports, mais aussi sportives, culturelles, sa dynamique de renouvellement urbain, l’augmentation de sa capacité de logements, l’existence de moyens de communication à haut débit tout autant que l’engagement des différents acteurs du territoire au service de son développement économique. L’opérateur annonce que ce data center « vert » sera d’une conception ultra moderne, équipé de matériels informatiques innovants au service d’une dépense énergétique maîtrisée (haute densité des serveurs, système de free-cooling pour la climatisation...) divisant par deux les pertes énergétiques constatées dans les anciens data centers urbains. Déjà, plusieurs grandes équipes d’architectes ont contacté la mairie pour visiter le site et soumettre un projet à Orange. La prochaine étape sera la délivrance d’un permis de construire à la fin de l’année par la mairie.

Complémentaire en activités des « green data center » d'EDF et d’Altitude Telecom, à proximité immédiate, profitant de la zone de sécurité créée autour d’EDF, de Sanofi, du Bassin d'essai des carènes et d'EADS, cette unité fera partie des entreprises qui, comme Val-de-Pharm ou Jansen-Cilag, font la réputation de la commune et lui permettent de demeurer, avec Evreux, l’espace de plus forte dynamique industrielle de l'Eure.

Cette implantation est le fruit d’un travail partenarial avec la CASE et Orange, mais aussi de nombreuses rencontres de travail entre les élus rolivalois et les techniciens d’Orange, à Paris ou à Val-de-Reuil. Marc-Antoine Jamet, maire, a remercié Didier Lombard, Président d’Orange avec lequel il avait évoqué personnellement le dossier à plusieurs reprises depuis 18 mois, ainsi que les dirigeants du groupe de télécom : « Orange a tenu parole, organisant une concurrence ouverte et transparente entre les différents sites. A tous les niveaux, le contact a été permanent et loyal. Les échanges nombreux entre la Ville et l’entreprise ont été un modèle de coopération. C’est une bonne nouvelle pour l’attractivité de Val-de-Reuil et, même si la création de postes sera limitée, pour l’emploi ».»
(communiqué de la mairie de Val-de-Reuil)

Le permis de construire sera déposé dans les tout prochains jours. Marc-Antoine Jamet, maire, accompagnera les responsables du futur chantier en préfecture pour régler un ensemble de détails techniques. Et ensuite, place aux travaux

Je ne porterai pas plainte en diffamation…

Je remercie tous les amis et tous ceux et celles qui me témoignent de la sympathie à l'occasion de la publication d'un texte écrit par un homme désemparé. Je le comprends. Depuis les élections locales, la conduite de Monsieur 9 % est devenue hésitante, inconstante, versatile. Il reconnaît d'ailleurs, avoir commis des erreurs et il sait bien qu'il en commettra d'autres. Le passage devient de plus en plus étroit.
Ce texte de Franck Martin est truffé d'attaques personnelles, diffamatoires et injurieuses à mon égard. Il ressasse sa défaite des cantonales dont il ne se remet pas et remâche ses regrets. Comme il le dit si bien « entre remords et regrets » il me faudra choisir…
Malgré les conseils avisés d'experts, je ne porterai pas plainte en diffamation. La matière y est cependant mais ce n'est pas mon style. Franck Martin a mieux à faire (je sais combien il est lent à écrire) que de passer des heures à enfoncer des aiguilles sur ma photo d'affiche. Il vaut mieux qu'il consacre ses précieuses minutes à imaginer comment il pourrait transférer le siège de la CASE de Val-de-Reuil à Louviers ou combien vaudrait un car de transport urbain acheté aujourd'hui et revendu dans quatre ans. Il fut un temps où, parmi ses amis, il en était un qui avait une idée par minute. Déjà une bonne par an, ce serait bien.

La cyber-base de Val-de-Reuil inaugurée par le directeur général de la Caisse des Dépôts


La Cyber-base Isaac Asimov de Val-de-Reuil financée par le conseil général et la Caisse des Dépôts et Consignations a été inaugurée ce matin. Augustin de Romanet de Beaune, président directeur général de la Caisse des Dépôts et consignations était présent, non seulement pour se féliciter du développement de ces nouveaux outils de connaissance et de culture, mais également pour se rendre sur les lieux des opérations engagées dans le cadre de l'ORU.
Marc-Antoine Jamet, maire et Janick Léger, vice-présidente du conseil général, ont insisté sur la qualité de l'engagement des promoteurs de cet équipement à vocation pédagogique si important pour les jeunes, les chômeurs, les précaires et tous ceux qui ne peuvent se permettre l'achat d'un ordinateur ou d'un abonnement Internet. M. Moya, inspecteur d'académie, présent également, a constaté de visu l'engouement des scolaires pour cette Cyber-base. Mais, comme l'a souligné le maire, « sur Internet, il y a le meilleur et le pire». Aux enseignants et encadrants de privilégier le premier point de la proposition.

28 mai 2009

Le projet Immochan de Val-de-Reuil approuvé par l'agglomération Seine-Eure

Après le débat qui a duré deux heures quinze, les élus avaient encore 51 questions à examiner. (photo JCH)

Le vote qui a eu lieu ce soir lors de la réunion du conseil de l'agglomération Seine-Eure est très important.
Sur le plan symbolique, 42 élus ont affirmé qu'un maire, son conseil municipal et les citoyens d'une ville, ont droit au respect, à l'autonomie et doivent être libres de construire leur avenir comme ils le souhaitent et en concertation avec les commissions compétentes de la CASE.
Sur les plans économique et commercial, 42 élus ont fait le pari de « l'avenir, de la confiance, de l'ouverture, de l'optimisme » comme l'a souligné Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil. 29 élus ont suivi Franck Martin qui a évoqué « le risque pris sur le dos des autres » autrement dit sur la vitalité du commerce des villes alentour. Ce soir là, Frank Martin avait visiblement changé sa philosophie sur le risque, lui qui répéte souvent « la vie est pleine de risques, la preuve c'est qu'on en meurt. »

Pour le maire de Louviers, la pilule est difficile à avaler. Il a pourtant fait appel à Véronique Julien-Mitsieno, Rolivaloise, et conseillère municipale à Louviers, Pascal Labbé qui a brandi un dossier rouennais, Bernard Leroy, maire du Vaudreuil, dont, par altruisme, je ne citerai pas l'exemple sur lequel il s'est appuyé pour expliquer que le commerce rolivalois se porte mal. Evidemment, le président de la CASE a mis le paquet pour effrayer les élus : « C'est moi qui signerai l'acte de vente. Je ne voudrais pas avoir à choisir entre les remords et les regrets. » Triste choix en effet.

Robert Ozeel, président de la commission commerce et artisanat de la CASE, avait auparavant expliqué en long et en large le projet, ses avantages, ses inconvénients : « La stratégie globale c'est d'offrir des enseignes de moyenne gamme. La superficie commerciale d'Immochan sera de 4950 m2, avec en plus, 1600 m2 de bureaux et 3100 m2 de logements. »

Tout le monde est d'accord sur un point : Val-de-Reuil, avec ses quarante commerçants actuels, ne répond pas aux besoins de ses 14 000 habitants. Il y a donc une fuite massive des Rolivalois vers Louviers, Pont-de-l'Arche, Rouen, Evreux…Marc-Antoine Jamet a insisté sur la cohérence urbanistique du projet : la création d'un vrai centre ville et, tout simplement, la nécessité d'élargir l'offre. Richard Jacquet, maire de Pont-de-l'Arche, Jean Carré, maire de Pîtres, ont mis en avant « le renforcement de l'attractivité du territoire » pour l'un, « le droit des citoyens d'acheter dans leur ville » pour l'autre.

Après un ultime baroud d'honneur du président de la CASE, le vote à bulletins secrets a donné les résultats suivants :
42 pour le projet, 29 contre et 4 bulletins blancs.
On peut affirmer qu'une page s'est tournée, ce soir, à la CASE avec la mise en minorité — et nettement — de la position défendue par son président.
Le vote à bulletins secrets est une garantie démocratique puisque chaque élu peut se déterminer en conscience, sans pression, librement.
Inauguration prévue au 3e trimestre 2012.

sa majesté Nicolas «oublie» Sa Majesté Elisabeth, reine d'Angleterre et d'Irlande

Les Britanniques sont furieux. sa majesté (en minuscules) Nicolas a oublié d'inviter la reine Elisabeth d'Angleterre et d'Irlande, chef d'Etat de la Grande-Bretagne, à l'occasion du 65e anniversaire du 6 juin 1944. Nicolas voulait être seul sur la photo avec Barack Obama, le président américain, et faire la Une des quotidiens et des journaux télévisés la veille du scrutin européen. On n'est jamais mieux servi que par soi-même surtout, comme dirait un journal anglais, quand on est un chef d'état « miniature » au figuré s'entend.
Quelle goujaterie ! Quel manque de tact ! Alors que la moitié des forces alliées présentes sur les plages du Débarquement étaient britanniques et canadiennes (les autres étant américaines) comment ne pas avoir songé à inviter la reine Elisabeth qui, parait-il, ne s'attendait pas à être conviée eu égard, sans doute, au manque de savoir-vivre du président français. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, assure que si elle veut venir en France la reine d'Angleterre sera la « bienvenue » mais ajoute aussitôt que cette fête est avant tout « franco-américaine ». Ah bon ! Si Monty était toujours vivant, il pourrait raconter à Luc Chatel comment les alliés ont préparé leur plan d'invasion et comment ses hommes devaient prendre Caen…ce qui demanda plusieurs semaines et des pertes humaines très importantes. Peut-être n'a-t-il jamais entendu parler du plan « Fortitude » ?

L'erreur est humaine, il est diabolique de persévérer…

L'échec de la droite sur la sécurité est patent. Nicolas Sarkozy en est même à tancer Michèle Alliot-Marie, sa ministre de l'Intérieur, qui n'a pas encore réalisé la fusion « police-gendarmerie ». Les chiffres de la délinquance ne sont pas bons. Les violences augmentent. A l'école, mais aussi à l'usine, dans les quartiers, dans les familles…On arrête des enfants de six ans à la sortie des écoles, des délinquants tirent à la kalachnikov sur des véhicules de police, on interpelle toujours plus, on augmente les peines plancher, on punit plus sévèrement la récidive, on fustige les étrangers.
Et pourtant. Depuis 2002, les lois succèdent aux lois. De plus en plus sévères. Pour quel résultat : une aggravation des tensions sociales, des atteintes sérieuses à l'image de la police et finalement les Français déplorent l'impuissance d'une politique uniquement fondée sur la répression.
Nicolas Sarkozy, aujourd'hui même, annonce de nouvelles mesures censées prévenir les violences à l'école : portique, fouilles des cartables, OPJS (Officier de police judiciaire scolaire) l'entrée illicite dans un établissement scolaire devient un délit…cet président-là n'a qu'une réponse à l'insécurité : cogner. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la situation ne s'améliorera pas. Elle continuera d'empirer. Et c'est là-dessus qu'il compte clore la campagne des Européennes pour contenir le Front national. L'erreur est humaine, il est diabolique de persévérer.

Deux cents personnes au meeting socialiste de Val-de-Reuil : dimanche 7 juin votez pour l'alternance

François Loncle, Yves Léonard (premier secrétaire fédéral) Pervenche Bérès, Leslie Cléret (conseillère générale du canton de Louviers-nord) Gilles Parneaux et Estelle Grellier (premiers de liste) et Marc-Antoine Jamet à Val-de-Reuil. (photo JCH)
Plus de deux cents personnes étaient présentes, mardi soir, au Théâtre des Chalands de Val-de-Reuil, à l'occasion du meeting organisée par les sections socialistes de Louviers, Val-de-Reuil et Pont-de-l'Arche. Pervenche Bérès, Présidente de la Commission des affaires économiques et monétaires et membre suppléante de la Commission des affaires constitutionnelles, était présente avec Gilles Pargneaux et Estelle Grellier, les deux premiers de la liste socialiste pour la région Nord-Ouest. Pervenche Bérès est compétente, active, elle figure parmi les député(e)s les plus actifs(ives) du Parlement européen. Elle est y respectée et admirée pour ses propositions et ses idées neuves. C'est, en effet, le rôle d'un élu digne de ce nom de proposer des pistes nouvelles, de faire preuve d'imagination surtout dans le contexte de crise que nous connaissons. Une crise qui va se traduire par un million de chômeurs en plus en France en 2009 et donc par un appauvrissement de dizaines de milliers de familles.
Les militants et sympathisants du Parti socialiste vont continuer de faire campagne jusqu'au 6 juin contre l'abstension, l'indifférence et contre la politique du gouvernement Sarkozy.

27 mai 2009

Justice administrative : la fragilisation du rapporteur public menace la garantie des droits des justiciables

La Ligue des droits de l’homme a pris connaissance des inquiétudes dont ont fait part tant le Syndicat de la juridiction administrative que l’Union syndicale des magistrats administratifs face aux menaces qui pèsent sur le rapporteur public auprès des juridictions administratives.
La LDH est profondément attachée à la garantie d'indépendance et de qualité juridictionnelle qu'apporte l'intervention du rapporteur public devant ces juridictions, lequel n'est ni un représentant du gouvernement ni une partie au procès parmi d'autres, mais un membre de la juridiction placé dans des conditions d'indépendance et d'expertise irremplaçables à bien des égards.
Elle considère que les réformes envisagées, qui tendent à supprimer l'intervention du rapporteur public dans de nombreuses affaires et tout particulièrement en contentieux des étrangers, mais aussi à substituer trop souvent un juge unique à des formations collégiales, portent gravement atteinte aux droits des justiciables et à leur garantie par le bon fonctionnement du service public de la justice administrative.
La Ligue des droits de l’homme partage pleinement les préoccupations des juges administratifs et de leurs organisations syndicales et appelle les gouvernants à ne pas réduire inconsidérément les conditions d'application des droits des justiciables.
(communiqué de la Ligue des droits de l'homme)

Ouf ! La proposition Lefebvre fait pschiit…

Frédéric Lefebvre se souviendra longtemps de l'unanimité (à Droite et à Gauche) des députés contre sa proposition de faire travailler (à la maison) les salariés en arrêt pour maladie ou maternité. Le «fan » de Nicolas Sarkozy croyant plaire à son patron, a cru bon d'émettre cette proposition réellement scandaleuse dans la mesure où elle remet en cause un droit acquis depuis des décennies que le plus réactionnaire des gouvernants n'aurait jamais osé toucher. Frédéric Lefebvre, lui, a osé. Il a été renvoyé dans les cordes de manière assez sèche par Nathalie Kosiusko-Morizet, Secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique qui a parlé au nom du gouvernement.
Mais cette proposition n'est pas venue de nulle part. Elle a un sens. Pour qu'un député, porte-parole de l'UMP qui plus est, se permette de présenter une proposition pareille, c'est qu'il croit pouvoir le faire et croit aussi pouvoir convaincre une majorité de ses collègues. Il est dans l'air du temps. Comme est dans l'air du temps la possibilité prochaine qu'auront certains commerces et certaines zones de chalandise d'ouvrir leur boutique le dimanche.
Les socialistes s'opposeront à nouveau à cette mesure de régression sociale. Ils étaient vent debout contre la proposition Lefebvre, ils seront également à la pointe du combat contre l'ouverture dominicale des commerces qui, même sur la base du volontariat des salariés, est un coin enfoncé dans le code du travail déjà fort malmené depuis que Sarkozy-Bertrand sont au pouvoir.
Faut-il, aussi, que le pouvoir se sente fort pour qu'en pleine campagne électorale européenne, un des siens ne s'offusque pas d'avancer des mesures aussi rétrogrades. Le 7 juin, il sera temps de lui dire STOP, changeons d'Europe maintenant !

A l'université populaire d'Evreux : le projet de paix perpétuelle par Denis Collin

L’abbé de Saint-Pierre compose en 1707 un Projet de paix perpétuelle. Constatant que les peuples d’Europe forment historiquement une unité, il propose que soit parachevée l’œuvre de la nature et de la raison en formant un « corps politique » commun sous la forme d’une confédération. Le droit des gens donne les embryons de cette organisation européenne qui reste cependant menacée tant que la paix n’existe que par l’équilibre des forces.
Dans les textes de l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau lit que « d’un côté la guerre de conquête et de l’autre le progrès du despotisme s’entraident mutuellement ». Autrement dit, il est impossible de réfléchir sur la liberté de l’homme comme citoyen sans penser, en même temps, les moyens d’assurer la paix. Rousseau réfute les critiques qui dénoncent les projets de l’abbé de Saint-Pierre comme de vaines rêveries.
Kant reprend le projet de l’abbé de Saint-Pierre et de Rousseau. En 1795, il publie le Projet de paix perpétuelle qui définit les conditions d'une véritable société des nations. Faut-il admettre qu'entre les nations ne peut régner que la force ("le droit de nature") et que la paix ne soit que le fragile équilibre des États - le "concert des nations" ? Ou, au contraire, doit-on oeuvrer à la constitution d'une puissance étatique supra-nationale ? Kant refuse l'une et l'autre solution. La synthèse qu'il propose dans le texte de 1795 reste d'une actualité brûlante.

Conférence de 18h30 à 20h30 le vendredi 12 juin 2009 à l'Université d'Évreux - Quartier Tilly. Conférencier : Denis Collin

26 mai 2009

Européennes : les têtes de la liste socialiste à Louviers, Val-de-Reuil et Pont-de-l'Arche

Les têtes de la liste socialiste « Changeons l'Europe maintenant » et candidates aux Européennes ont passé la journée dans notre région. Gilles Pargneaux et Estelle Grellier ont visité Pont-de-l'Arche sous la conduite de Richard Jacquet, maire, avant de se rendre à Val-de-Reuil où Marc-Antoine Jamet, maire et Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme leur ont présenté la halle…d'athlétisme qui sera terminée le 17 juillet prochain.
Chacun a donc pu admirer cette réalisation financée par l'Etat, la Région, le Conseil général de l'Eure, la CASE et qui offrira un volume exceptionnel pour d'autres activités que les seules passions sportives. Avant de se rendre à Incarville, où ils avaient rendez-vous dans une entreprise d'insertion, les candidats socialistes ont emprunté la route de Louviers. Christian Renoncourt souhaitait leur présenter la ville dont il est l'un des élus locaux. Gilles Pargneaux fut incollable sur l'histoire de Louviers, de sa chanson, de son grand homme et de ses plantations. Connaissez-vous le chou de Louviers ou la mâche de notre ville. Quant à Estelle Grellier, elle savait déjà tout cela. N'est-elle pas vice-présidente du conseil régional de Haute-Normandie ?
Le périple devait se poursuivre avec un point d'orgue : le grand meeting tenu en soirée au théâtre des Chalands à Val-de-Reuil avec le concours de Pervenche Bérès.

J'invite les électeurs lovériens à vérifier l'horaire de fermeture des bureaux, le 7 juin. Ce serait 18 heures et non 22 heures comme un quotidien l'a annoncé.

Le maire de Pont-de-l'Arche adresse une lettre ouverte au maire de Louviers

Richard Jacquet, maire de Pont-de-l'Arche et Arnaud Levitre, son adjoint à la culture, viennent d'adresser une lettre ouverte à Franck Martin, maire de Louviers, après que celui-ci a mis en cause publiquement la politique culturelle de cette importante commune de la CASE. Ils écrivent :
« Nous avons découvert, avec grande surprise, dans la presse locale, les propos que vous avez tenus lors de votre dernier conseil municipal concernant la programmation culturelle de la ville de Pont-de-l'Arche. A l'occasion d'un débat lovérien qui portait sur la participation de la ville de Louviers à la Scène nationale, vous avez qualifié l'action de la municipalité de Pont-de-l'Arche de « fête à Neuneu » depuis que les élus avaient choisi de ne plus conventionner avec et organisme.
Nous avons été choqués par ces propos et nous ne comprenons pas cette attaque méprisante pour les élus, les techniciens qui se donnent du mal pour la population qui répond chaque jour de plus en plus nombreuse.
Sur le fond, vous nous reprochez de nous être désolidarisés de la Scène nationale Evreux-Louviers dès le printemps 2008. C'est un choix réfléchi d'élus municipaux responsables et tout à fait assumé. Nous pensons que les élus avec leur population doivent être les acteurs de la vie locale. Il leur revient de donner les grandes lignes de la politique municipale qui ne doit pas être confisquée par quelques-uns.
Concernant la politique culturelle de notre ville, nous avons mis en place plusieurs comités de pilotage qui ont la particularité de réunir toutes les bonnes volontés au service d'une initiative. Ils regroupent des élus, bien sûr, mais pas seulement : des passionnés d'art, des personnes qui veulent s'investir et faire développer la création. La ville de Pont-de-l'Arche travaille à l'élaboration d'un projet culturel local qui nous permettra de définir nos objectifs et de mieux évaluer nos actions. Faut-il rappeler qu'une partie de notre programmation est soutenue par l'Office de diffusion et d'information artistique de Normandie.
Sur la forme, nous restons stupéfaits qu'un élu voisin, de surcroît président de la CASE et avec lequel nous développons des collaborations importantes au sein de notre agglomération se permette de porter un tel jugement de valeur. La CASE n'ayant pas aujourd'hui la compétence culturelle, en tant que maire de Louviers, vous ne pouvez pas intervenir dans ce domaine car cela relève de l'ingérence. Elle paraît loin l'époque où certains représentants de la municipalité archépontaine construisaient avec vous les fondements de l'intercommunalité dans notre bassin de vie !
Nous pensons, pour notre part, que la collaboration entre nos communes doit reposer sur des valeurs partagées, à commencer par le respect des élus et de leurs choix.
En conclusion, sachez que nous sommes tout à fait disposés à vous rencontrer si vous le souhaitez pour discuter des futurs projets culturels à l'échelle de notre agglomération. Ensemble, nous pourrions par exemple, donner une ampleur plus importante au salon de la céramique d'octobre prochain, demande restée sans suite à ce jour. Nous restons persuadés que la vie locale et culturelle doit être partagée par le plus grand nombre. C'est la base même de notre projet culturel et nous le revendiquons. Nous restons ouverts au dialogue.
Nous vous prions etc. »

Frédéric Lefebvre et le travail domestique…pendant les congés de maladie

Frédéric Lefebvre, député UMP et porte-parole du parti majoritaire est impayable. Il vient de proposer au vote de la commission compétente de l'Assemblée nationale l'approbation d'un amendement de son cru : permettre aux salariés en congé de maladie ou autre de continuer à servir leur entreprise ou leur administration de leur domicile par le télétravail.
Le congé de maladie ou de maternité ou de paternité existe pour que les salariés qui en bénéficient soient délivrés (provisoirement) du stress et des obligations qui résultent d'un contrat de travail. La loi prévoit ce congé dans certains cas précis. M. Lefebvre, l'un des principaux admirateurs de Nicolas Sarkozy, cherche-t-il à plaire à son maître ou s'inspire-t-il de Rachida Dati qui avait repris ses fonctions quelques jours seulement après son accouchement ?
Heureusement la commission parlementaire a retoqué le projet de M. Lefebvre qui a promis de présenter à nouveau son amendement en séance publique. C'est bien, ainsi il pourra se faire huer et Yann Bartès aura du grain à moudre pour le Grand journal de Canal Plus.

25 mai 2009

La République doit rester laïque, annulation de l’accord Vatican-Kouchner

« L’accord signé le 18 décembre 2008 entre la République Française et le Saint-Siège sur l’enseignement supérieur, est entré en vigueur le 1er mars et vient d’être publié le 20 avril au Journal Officiel. Il a pour objet « la reconnaissance mutuelle des périodes d’études, des grades et des diplômes de l’enseignement supérieur délivré sous l’autorité compétente de l’une des Parties (…) » (article 1). Nous disposons maintenant du texte et de son protocole d’accompagnement. Plus aucun doute n’est possible : nos craintes, notre révolte et notre indignation sont pleinement confirmées. Le monopole de la collation des grades et des diplômes universitaires est attaqué.

L’article 2 laisse d’ailleurs la liberté complète aux « autorités compétentes », c’est à dire au Saint Siège, à son bureau auprès de la Nonciature en France : «Une liste des institutions ainsi que des grades et des diplômes concernés sera élaborée par la Congrégation pour l’Éducation catholique, régulièrement tenue à jour et communiquée aux Autorités françaises ».
Le journal La Croix , dès le 21 avril, se félicite du fait que l’accord, comme le rappelle de son côté la nonciature apostolique, s’applique non seulement au domaine canonique ou théologique mais également aux matières profanes. Et le baccalauréat est bien aussi concerné, comme premier grade universitaire. Cet accord est anti-laïque, anti-républicain et anticonstitutionnel !

Anti-laïque : il bafoue l’indépendance de l’État par rapport aux religions. Les diplômes et titres universitaires attribués par les universités françaises n’ont pas à être reconnus par le Saint Siège.
Il ne respecte pas non plus l’indépendance des religions, en l’occurrence, de la religion catholique. L’État n’a pas à reconnaître des diplômes attribués par une religion quelconque.
Il s’oppose à la loi de 1905 de séparation des églises et de l’État.

Anti-républicain : il va contre plusieurs lois de la République.
Contre la loi du 18 mars 1880 : Art. 1 :Les examens et épreuves pratiques qui déterminent la collation des grades ne peuvent être subis que devant les facultés de l'État. (…) Art. 4 : Les établissements libres d'enseignement supérieur ne pourront, en aucun cas, prendre le titre d'universités. Les certificats d'études qu'on y jugera à propos de décerner aux élèves ne pourront porter les titres de baccalauréat, de licence ou de doctorat. Art. 5 :Les titres ou grades universitaires ne peuvent être attribués qu'aux personnes qui les ont obtenus après les examens ou concours réglementaires subis devant les professeurs ou jurys de l'État.
Contre la loi de1905 dont l’article 1 stipule « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ».
Contre l’avis du Conseil d’État de 1984 qui a réaffirmé que le principe du monopole de l’État sur la collation des grades universitaires s’imposait, même au législateur.

Anticonstitutionnel : il ne respecte pas l’article 53 de notre constitution. «Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'Etat, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi.» Une loi serait donc nécessaire pour qu’il soit ratifié et puisse entrer en vigueur.

Les citoyennes et citoyens Français ont le droit et le devoir de se mobiliser massivement contre tout ce qui met en cause la République et ses institutions laïques. Comme l’écrit le Canard Enchaîné du 22 avril, seul un recours devant le Conseil d’État pourrait faire capoter ce torpillage d’un des piliers de la laïcité. Depuis 3 mois, le Comité 1905 mène campagne : il a déposé au mois de janvier un recours devant le Conseil d’État pour l’annulation de cet accord et a lancé une pétition de soutien à ce recours. En trois mois, plus de 1600 signatures ont été collectées sur papier et sur internet (http://comite1905.over-blog.com). Sont d’ores et déjà signataires de la pétition au niveau national : le Grand Orient de France, le Comité Valmy, l’Association des Libres-Penseurs de France et le Parti de Gauche.
Textes en main, ce recours va pouvoir maintenant être amendé, précisé. Le Comité 1905 en appelle à toutes les organisations qui se réclament de la République et de sa Laïcité pour qu’elles exigent l’annulation de cet accord liquidateur. Faciliter les cursus universitaires en Europe ne doit pas s’accompagner de la liquidation des lois laïques de la République. »
Patricedecorte@aol.com http://comite1905.over-blog.com
(communiqué)

La loi doit respecter la foi mais la foi ne doit pas dicter la loi

Le 18 décembre dernier, la France et le Vatican ont signé un accord sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur. C'est la fin du monopole de l'État dans l'attribution des diplômes de faculté.
Dans son discours de Saint-Jean-de-Latran du 20 décembre 2007, Nicolas Sarkozy jugeait "dommageable" que les diplômes des universités catholiques ne soient pas reconnus par l'état français. L'allocution de notre chanoine honoraire avait alors soulevé bien des critiques. Mais le "dommage" est maintenant réparé. Dans un communiqué, Bernard Kouchner précise que « cet accord a pour objet de reconnaître la valeur des grades et des diplômes
canoniques (théologie, philosophie, droit canonique) ou profanes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur catholiques et reconnus par le Saint-Siège et de faciliter les différents cursus universitaires »

Sur le site national du Parti radical de Gauche, Jean-Michel Baylet, son président, écrit : « Dans la conception qu’en ont toujours eue les radicaux, le principe de laïcité n’est absolument pas une pensée de combat anti-religieuse. C’est, au contraire, la vision d’un rempart de neutralité absolue protégeant toutes les institutions publiques – et spécialement l’école – contre les influences confessionnelles certes, mais aussi économiques ou partisanes. Selon cette approche, c’est la laïcité elle-même qui garantit le libre exercice des choix de conscience, notamment des choix religieux par des citoyens librement éclairés. Telle est la philosophie qui nous permet aujourd’hui encore, pour ce qui concerne la France, d’affirmer que l’école libre est l’école de la République.

En application de ce principe, l’État détient le monopole de la délivrance des diplômes, monopole qu’il exerce, pour l’enseignement supérieur, par le biais des universités publiques. Hors le cas des départements concordataires d’Alsace-Moselle, les instituts d’enseignement supérieur privés existant en France doivent faire valider leurs formations profanes (l’enseignement théologique n’étant à l’évidence pas de la compétence de l’État) par des universités publiques ou par des jurys installés par l’autorité étatique.

Tout aurait pu continuer ainsi, à la satisfaction des parties concernées, sans la volonté du chef de l’État, exprimée dans son fameux discours de Latran, de replacer l’identité collective et républicaine française dans une sorte de berceau chrétien, ou encore de matrice catholique, renvoyant à égalité les figures emblématiques du curé et de l’instituteur, incarnations de la foi et de la raison…
…Le monopole de délivrance des diplômes constitue une garantie concrète de l’égalité entre les étudiants d’une part, entre leurs professeurs d’autre part. C’est aux mêmes critères, à la même aune, que l’autorité publique évalue la qualité des formations universitaires. Cette règle d’égalité est aujourd’hui rompue puisqu’une simple habilitation par le Saint Siège, dont on comprend bien qu’elle peut être accordée sur des critères non scientifiques, vaut reconnaissance par l’État de certains diplômes…
…Mais le paradoxe est peut-être ailleurs : la rupture opérée par le décret du 19 avril dernier porte atteinte à la liberté des institutions d’enseignement catholique elles-mêmes. Être strictement laïque ne signifie pas être intégriste de la laïcité et, pour les radicaux (qu’on se rappelle les controverses entre Clémenceau et Jaurès !) l’enseignement peut n’être pas public. Il doit toutefois éclairer les consciences. Or en étendant l’accord aux enseignements profanes, la France a remis sous l’autorité canonique mais aussi « scientifique » du Vatican des institutions qui s’accommodaient mieux du contrôle tolérant de l’État que des injonctions vétilleuses de l’église catholique. Un seul exemple en convaincra : les cinq « cathos » françaises devront-elles demain traiter à parts « scientifiques » égales le créationnisme et l’évolutionnisme ?

Allons, il est encore temps de reculer et de renoncer à ce funeste accord. Temps aussi de dire aux autorités de l’État que, dans une République conséquente, la loi doit respecter la foi mais la foi ne doit pas dicter la loi. »
Je ne suis pas toujours d'accord avec Baylet mais en l'occurrence, son texte me va bien.

24 mai 2009

L'absention gagne du terrain ! Il faut dire non à la résignation

A quinze jours des élections, l'abstention enregistre la plus forte hausse dans les sondages avec 3 points, puisque 54% des Français interrogés lors d'un sondage CSA publié dimanche 24 mai par Le Parisien/Aujourd'hui en France déclarent qu'ils n'iront pas voter le 7 juin.
L'UMP, malgré une perte de 2 points, reste en tête des intentions de vote avec 26%, devant le PS avec 21%. Le MoDem de François Bayrou arrive troisième recueillant 14% des suffrages, soit un point de plus et le rassemblement Europe Ecologie mené par Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Eva Joly, fait 9%.
Le Front national de Jean-Marie Le Pen et le NPA d'Olivier Besancenot voient tous deux leurs intentions de votes augmenter de 1 point, recueillant respectivement 7 et 6%. Le MPF-CPNT de Philippe de Villiers et Frédéric Nihous est également à 6 %. Les listes du Front de Gauche (PC et Parti de Gauche) obtiennent 5 % des suffrages potentiels.
Sondage réalisé les 19 et 20 mai auprès d'un échantillon de 903 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Une conclusion s'impose au-delà des chiffres : les Français se désintéressent sérieusement des Européennes parce que les partis politiques, les élus, les médias font mal leur travail. Depuis le début de cette campagne, on essaie de faire accroire que tout est joué et qu'il faut se résigner aux résultats virtuels affichés par les instituts de sondage. Il faut dire non à cette résignation ! En votant, on accomplit un devoir civique chargé de sens et on contribue de manière active au bon fonctionnement de la démocratie qui, on le sait, ne peut se faire sans le peuple ni contre lui.

Européennes : les grosses ficelles de l'UMP et de Nicolas Sarkozy

Le 7 juin approche à grands pas. Il reste donc deux semaines de campagne pour convaincre les électeurs français d'aller voter, d'abord, et ensuite de faire le bon choix. Comme la campagne s'accélère (enfin…) Nicolas Sarkozy a réuni ses stratèges pour définir une ligne avec plusieurs objectifs : continuer de siphonner le Front national, marcher sur les brisées de la Gauche, réactiver les thèmes qui ont fait le succès de la Droite aux élections présidentielles : sécurité et immigration.
Il ajoute un argument bien spécial et bien spécieux : l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Là-dessus, depuis deux semaines, l'Etat-major UMP martèle son opposition à l'entrée de la Turquie alors même que Nicolas Sarkozy, président du conseil européen, a ouvert deux chapitres supplémentaires de la négociation (qui en comporte une trentaine). C'est ce qu'on appelle le double langage. Et c'est particulièrement honteux de la part de la Droite.

Sur la sécurité et l'immigration (le premier sujet n'entre pas dans le cadre des directives européennes sauf à la marge) la Droite est gonflée. Elle est au pouvoir depuis 2002. Cela fait donc sept ans qu'elle conduit SA politique. Sarkozy a été ministre de l'Intérieur pendant cinq ans. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. On nous affirme que la délinquance globale a diminué mais que les violences aux personnes ont sensiblement augmenté sans insister sur les violences urbaines qui connaissent des rebonds spectaculaires. On nous avait promis monts et merveilles. En fait, Darcos propose des portiques aux entrées des établissements scolaires, il suggère de créer un GIGN de l'éducation nationale. On arrête des enfants de 6 et 10 ans aux portes des écoles. Des enseignants sont quotidiennement agressés. Le bilan de la Droite est calamiteux.

Depuis qu'il est Président de la République, Nicolas Sarkozy instrumentalise régulièrement ce thème de l'insécurité pour droitiser les campagnes et susciter la peur. Quant à l'immigration, il a eu le «bonheur» de trouver un ancien socialiste devenu secrétaire général adjoint de l'UMP qui applique avec empressement la politique symbolisée par Brice Hortefeux : toujours plus de reconduites à la frontière…

L'élection du Parlement européen c'est autre chose. Il s'agit d'élire 72 (74 si le traité de Lisbonne est ratifié) député(e)s français(e)s dont les pouvoirs au sein des institutions européennes, n'ont cessé d'augmenter. Aujourd'hui, le Parlement européen s'impose comme un co-législateur, dispose d'un pouvoir budgétaire et joue un rôle de contrôle démocratique sur toutes les instances européennes. C'est de cela qu'il s'agit. Il ne s'agit ni de l'entrée de la Turquie dans l'UE ni de la manière de faire la police aux portes des écoles.

Les grosses ficelles de l'UMP et de Nicolas Sarkozy vont-elles tromper les électeurs ? On apprend ce matin que, dans les sondages d'intentions de vote, l'UMP perd deux points (26 %) et le PS, un (21 %). Le MODEM passe à 14 % ! L'homme de « l'Abus de pouvoir » trace son sillon pour 2012. Il a compris que l'élection présidentielle se jouait sur la personnalité d'un homme (ou d'une femme) charismatique, s'appuyant sur des valeurs et un programme. Être le meilleur opposant à Sarkozy ne fait pas un projet.