26 avril 2008

Le feuilleton de la rue du 8 mai


Circuler le samedi, jour de marché, dans la rue du 8 mai relève du gag. Nous avons pris cette photographie samedi matin, à une heure d'affluence mais comme le soleil brillait, les humeurs n'étaient pas à la méchanceté. La conductrice de ce 4X4 a dû réaliser des exploits en manœuvrant au plus serré pour permettre aux voitures se dirigeant vers le boulevard Jules Ferry de circuler. le stationnement est-il autorisé sur les trottoirs, des deux côtés de la rue ? Voilà une question à étudier par les services et l'adjoint spécialisés. Bon courage.

Du bonheur de se retrouver

Notre photo : Rien ne vaut un sympathique repas pris en commun pour parler d'avenir (photo JCH)
La défaite est digérée. Plus ou moins bien selon les estomacs et les tempéraments. Ce fut donc un vrai bonheur de se retrouver, samedi dernier, pour partager un repas préparé par tous les membres de la liste Pour Louviers Gagnons ensemble et arrosé par François Loncle, spécialiste en Bourgogne, Bordeaux et autres rosés (à boire avec modération) et Reynald Harlaut pour le Moulin à vent. Les conversations ont roulé sur la situation locale et sur l'agglomération Seine-Eure. Pour certains, il est navrant que le président sortant ait été le seul candidat « comme s'il n'y avait personne d'autres pour remplir la fonction » et pour d'autres, il est bien que l'union se soit réalisée dès le premier tour pour tenter, sans trop d'espoir tout de même, de marcher dans la même direction.
On a évidemment abordé l'avenir. Il est question de créer une association dont le nom, les objectifs, les statuts, les animateurs restent à définir précisément. Le but essentiel est de demeurer au contact des Lovériens, d'aller dans les quartiers de la ville où la souffrance n'est pas prise en compte. Chacun d'entre nous a gardé sous le bras les sept projets phare et les promesses du maire sortant et de son équipe. Nous ne manquerons pas de leur mettre sous le nez au premier reniement. Car s'il est bien d'être élu sur un programme — Nicolas Sarkozy en sait quelque chose — il vaut mieux l'appliquer. Quelqu'un a osé insister sur le plan Marschall de Franck Martin dans le domaine de la voirie : 18 millions d'euros en six ans a-t-il promis ! Le budget 2008 aurait dû comporter une ligne voirie de un million d'euros puisque les communes paient un tiers de la dépense, la CASE aurait financé les deux autres tiers. Nous invitons tous nos lecteurs et tous les Lovériens à se renseigner et à demander au maire quelle somme est inscrite au chapitre de la voirie du Budget primitif 2008. Nous communiquerons la réponse dans un prochain article. En attendant, rendez-vous dimanche à la foire à tout des quartiers ouest, lundi soir au Moulin à 20 h 30 pour entendre trois architectes à l'occasion du mois de l'architecture et mardi soir à 20 h 30 à la Fringale pour la réunion du conseil de l'agglomération. Pour en parler, il faut tout entendre. A bientôt, donc.

25 avril 2008

Le Pen et sa pensée défaillante

Malgré la lettre recommandée qu'il a adressée, il y a quinze jours, à la revue « Bretons » et qui visait à empêcher une publication d'interview, ses responsables ont passé outre la demande de Jean-Marie Le Pen et publié les réponses qu'il avait accepté de leur donner. Sur le plan déontologique et journalistique, je ne suis pas certain que cette solution soit la meilleure même si Le Pen ne conteste pas avoir répondu aux questions qu'on lui posait. Il n'a donc pas été pris en traitre et l'homme s'est présenté tel qu'il est. Mais le problème dépasse le journalisme quand un responsable d'un parti politique candidat à l'élection présidentielle (second en 2002 au premier tour) et présentant des candidats dans nombre de circonscriptions et de cantons continue d'affirmer des inepties. Ainsi, répète-t-il à l'envi : « les chambres à gaz demeurent un point de détail de l'histoire ». Pour ces propos-là, Jean-Marie Le Pen a déjà été condamné à deux reprises et lourdement. Il est évident que la publication de ses réponses et de la confirmation de ses propos va entrainer des plaintes des associations antiracistes et du parquet concerné soit le procureur du siège de la revue.
Point de détail de l'histoire la destruction massive et systématique du peuple juif ! Je recommande à mes lecteurs le livre de Raul Hilberg (paru chez Folio) et intitulé « La destruction des juifs d'Europe ». C'est le livre de référence sur le génocide. Les éditeurs écrivent : « Il explique le comment de la Solution finale à défaut de comprendre le pourquoi de la volonté qu'eurent des hommes de détruire jusqu'aux cadavres, à la langue et à la mémoire d'autres hommes. »
« Le génocide, ce n'est pas la banalité du mal mais sa quotidienneté routinière : chacun, à son échelon, appliqua les procédures normales à une situation exceptionnelle, déployant machinalement ou par amour du travail bien fait, des trésors d'ingéniosité pour définir, classer, transporter comme si rien — malgré la volonté de camouflage par le vocabulaire — ne distinguait la Solution finale des affaires courantes. »
Jean-Marie Le Pen en choisissant ce mot de « point de détail de l'histoire » poursuit, lui aussi, son œuvre de camouflage de la réalité historique par le vocabulaire. Car ce point de détail n'est rien d'autre que l'une des plus grandes catastrophes humaines vécues par des millions d'hommes, de femmes et d'enfants assassinés parce qu'ils étaient juifs.

Déclaration de principes du PS : et mai 68 ?

La Déclaration de principes du PS rendue publique ces jours derniers suscite déjà le débat. Tant mieux. Marc Dolez, député du nord, n'hésite pas à parler de reniement et d'abandon de principes fondamentaux. Le mot « réformisme » en choque plus d'un dans ce parti où la gauche de la gauche est encore forte. J'ai lu intégralement cette Déclaration de principes qui s'adapte aux temps nouveaux : développement durable, réchauffement de la planète, mondialisation, capitalisme financier, économie de marché…Finis les rêves de grand soir, finies les révolutions. Mais jamais une révolution ne s'est faite, excepté en Russie peut-être en octobre 1917, quand un parti ou un groupe en a donné l'ordre et posé les principes.
Mai 68 n'était pas une Révolution. Il s'agissait d'un mouvement dont l'héritage, a dit Sarkozy, doit être liquidé. En 68 la parole était libre, la rue (à Paris et en province) occupée par des étudiants ou des grévistes. Il s'agissait surtout de sortir du carcan familial trop étroit (Rimbaud s'en plaignait déjà) et de mettre à bas les vieux schémas autoritaristes représentés par le général de Gaulle, pas celui de juin 1940 mais celui de mai 1958. Il y eut le fameux Grenelle qui permit une hausse spectaculaire des salaires et des modifications considérables dans les relations entre patrons et salariés, entre professeurs et élèves ou étudiants entre parents et enfants. Mai 68 a donné le coup d'envoi des mouvements féministes (les militants garçons de 68 étaient très machistes) c'est grâce à Mai 68 qu'on est allé vers l'utilisation de la pilule, vers l'avortement légalisé, vers la reconnaissance des droits des minorités, homosexuelle et autres . Il est étonnant que la Déclaration de principes du PS fasse référence à la Commune de Paris (c'est bien) mais ne dise mot des événements de mai 68 dont nous allons fêter le 40e anniversaire. Le PS nous demande même des photos et des documents personnels à partager. D'ici le 14 juin, date de la convention nationale, il est encore temps de rectifier le tir même si nous ne croyons pas du tout, comme disait Mao, que « le pouvoir est au bout du fusil. » Nous préférons nettement : « sous les pavés, la plage ! » A condition de ne pas les prendre sur la tête.

Claque et défaite : les mots pour le dire

Notre photo : dépouillement de premier tour à Pinterville (photo JCH)
Un courageux anonyme (j'ai personnellement toujours signé ce que j'ai écrit dans La Dépêche et ce que j'écris dans ce blog) se félicite que je ne sois pas devenu un élu cumulard puisque j'ai personnellement perdu les élections cantonales et collectivement perdu les élections municipales. Je signale à ce courageux anonyme que j'étais à la onzième place de la liste conduite par Christian Renoncourt pour indiquer clairement aux électeurs que je n'étais pas en course (en cas de victoire) pour un poste municipal à responsabilités. Et à la condition que je gagne l'élection cantonale ce qui faisait beaucoup de présupposés.
Dois-je me mettre la tête dans le sable et raser les murs de Louviers parce que j'ai perdu les élections ? Dois-je renoncer à mes convictions parce que la sanction des électeurs est passée et que mes adversaires ont fait mieux que moi ? On peut avoir tort et être élu, on peut avoir raison et ne pas être élu. Ce qui importe c'est que le suffrage universel ne se discute pas. Il place les candidats à égalité et ce sont les citoyens qui les départagent pour des raisons qui leur appartiennent : des mobiles politiques, la sympathie ou l'antipathie, l'histoire donc le passé, sans oublier l'immense avantage dont bénéficie un candidat sortant avec des moyens matériels et de communication sans commune mesure avec ceux que je possèdais. Etre maire, conseiller général et président d'une agglomération en imposent plus qu'être le simple candidat du Parti socialiste. De ce point de vue, mes 21 % du premier tour et mes presque 27 % du second sont peut-être des résultats pitoyables aux yeux de mon courageux correspondant, ils sont pour moi plus qu'un encouragement et plus qu'une anecdote. On a rarement vu un candidat arrivé en 3e position augmenter à ce point son score quand chacun sait que le vote « utile » fonctionnera à fond pour le candidat considéré comme du même camp. Quoique. C'est bien pour cela, d'ailleurs, que Franck Martin a perdu alors qu'il devait gagner tous les jours. Mais pour gagner, il eût fallu qu'il sorte de son obsession anti-Houel et pratique l'anti-Auzoux.
J'ai pris des claques, certes. Mais on apprend plus dans l'échec que dans la victoire et, surtout, on en apprend plus sur soi-même et sur ses amis, vrais ou faux. Pendant longtemps, les camarades du Parti communiste français ont été aux ordres de Moscou. Il a fallu le rapport (secret) de Kroutchev, Budapest, Varsovie, Prague, la chute du mur de Berlin pour que nombre de communistes sincères changent de voie. J'ai été un martiniste sincère, admiratif des choix et de la ligne politique d'Ernest Martin. Je sais aujourd'hui encore qu'il était et est dans le vrai. J'ai soutenu Franck Martin pensant qu'il marcherait sur les traces de son père puisqu'il se réclamait de son héritage. Tout le monde a le droit de se tromper. Je me suis trompé. Mais celui ou celle qui s'aperçoit qu'il ou elle s'est trompée ne doit pas persévérer. J'ai compris (au-delà de deux événements personnels d'ordre privé quelques mois avant l'élection et du temps nécessaire pour maturer un choix difficile) que Franck Martin, ayant des choix à faire, privilégierait toujours le pouvoir quitte à sacrifier lignes politiques et relations personnelles…j'en ai tiré les conséquences en toute connaissance de cause même s'il m'a fallu subir des attaques grossières, injustes, mensongères, qu'il faut accepter quand on est un homme public. Ce qui s'est passé à la CASE ne me plait qu'à moitié car « il n'y a pas de plus grand ennemi des hommes que l'ami de tout le monde. » (Voltaire). Je n'ai pas vocation à devenir l'ami de tout le monde. Surtout de ceux dont je connais l'insincérité et le cynisme. Je vais rassurer mon courageux correspondant anonyme : je ne suis pas certain d'avoir toujours raison. Qui ne se trompe pas ? Mais l'âge aidant, l'expérience des hommes aidant, les victoires et les défaites aidant, je sais que mes choix d'aujourd'hui sont des choix libres, indépendants de quiconque, et à ce titre, parfaitement honorables.

24 avril 2008

Le non cumul des mandats aux oubliettes ?

Ma campagne électorale cantonale, outre qu'elle a mis en avant les absences du conseiller général sortant qui lui ont coûté cher dans les communes rurales, a également dénoncé le cumul des mandats qu'il affectionnait. Dans l'avant-projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République approuvé par le Conseil des ministres on ne trouve aucune trace de cette règle du non cumul des mandats. Christophe Caresche, député de Paris, a publié une tribune libre dans le journal Libération dans laquelle il reproche à la direction nationale du Parti socialiste de traiter cette question avec légèreté puisqu'elle n'en parle pas alors que cette règle figurait dans le projet socialiste et dans le programme présidentiel de Ségolène Royal. Il est vrai que François Hollande et Arnaud Montebourg, pour ne citer qu'eux, sont dorénavant mal placés pour reprocher à qui que ce soit de cumuler. Et pourtant.
Pourtant, cumuler les mandats ne présente que des inconvénients. On connait la litanie des sénateurs : un pied à Paris, un pied en province. On connait aussi le raisonnement que tenait Franck Martin : « il faut être conseiller général, maire et membre de la CASE pour faire efficacement son travail. » Comme il n'est plus conseiller général, cela voudrait-il dire qu'il ne fera pas efficacement son travail ?
Soyons clair : le cumul des mandats c'est le cumul des indemnités. Les élus considèrent (et ils nont parfois raison) que les indemnités de certaines fonctions sont insuffisantes eu égard au temps passé et aux responsabilités. Tout de même, bien des avantages en nature (voiture, chauffeur, frais, repas) limitent l'amputation des indemnités qui sont, je le rappelle limitées à près de 8 000 euros tous mandats locaux confondus. j'en connais plus d'un qui serait heureux d'être limité à 8000 euros mensuels ! Et il arriverait à vivre plus que correctement !
Non, le cumul des mandats est une exception française qui date de la 4e République. On se souvient de Maurice Faure, hypercumulard radical qui était tantôt sénateur, tantôt député européen ou député national, président de conseil général, conseiller régional, maire, et il a été ministre de nombreuses fois dans de nombreux gouvernements. j'ai même dû oublier quelques autres fonctions !
J'espère que le PS va se ressaisir et que lors de la convention nationale du 14 juin, le non cumul des mandats reviendra sur le tapis.

Corrections de quelques erreurs

A l'occasion de la présentation des nouveaux vice-présidents de la Communauté d'agglomération Seine-Eure, j'ai indiqué des résultats inexacts. Mme Jullien a été élue par 62 voix et non par 82. Robert Ozeel (maire de Léry) a obtenu 73 voix, Pierre Aubinais (maire de Poses) 64 voix, Pascal Labbé (adjoint au maire de Louviers) 59 voix, Hubert Zoutu (maire de Heudebouville) 64 voix.

Les 27 membres du bureau : Patrick Madroux (Le Vaudreuil) Jacqueline Pons (Le manoir-sur-Seine) Marie-Joëlle Lenfant (Amfreville-sur-Iton) Hervé Letellier (La Haye-Malherbe) Jérôme Bourlet de la Vallée (Saint-Pierre-du-Vauvray) Yves Lanic (Amfreville-sous-les-monts) Roland Liénard (Louviers) Jean Quéré (Acquigny) Jean-Marc Moglia (Andé) Jean Carré (Pitres) Jean-Claude Christophe (Vironvay) Paulette Lecureux (Pont-de-l'Arche) Guillemette Nos (Le Mesnil-Jourdain) François Merle (Val-de-Reuil) Jean-Claude Courant (La Vacherie) Alain Lemarchand (Incarville) Jean-Pierre Bréval (Herqueville) Christelle Bondu (Connelles) Pascal Lemaire (Quatremare) Dominique Delafosse (Saint-Etienne-du-Vauvray) Agnès Halbout (Tournedos-sur-Seine) Jean-Michel Derrey (Crasville) Michèle Lecesne (Acquigny) Didier Dagomet (Pinterville) Alain Loeb (Saint-Pierre-du-Vauvray) Lionel Bécus (Léry).

Les kilomètres-avion de l'indécence

Le Canard enchainé nous apprend que les trois policiers (pourquoi trois systématiquement ?) qui raccompagnent les sans papiers, à Bamako, Dakar ou ailleurs en Afrique ou en Asie, bénéficient de billets d'avion nominatifs payés par l'Etat français. A ce titre, ils bénéficient comme tous les voyageurs, de kilomètres-avion. Mis bout à bout ces kilomètres-avion donnent droit à des billets gratuits, ce que tous les voyageurs habituels des modes de transport par les airs connaissent bien, et les familles des policiers (volontaires ?) partent ainsi en vacances à l'étranger ou en France sans débourser un centime d'euro du moins pour leur transport aérien.
Je m'imagine mal en train de voyager aux frais de la princesse sous prétexte que j'aurais ramené chez eux, menottes aux mains, parfois, après des algarades violentes, parfois, après des coups échangés, parfois, des hommes, des femmes et des enfants sans papiers uniquement coupables d'être ce qu'ils sont, c'est-à-dire des gens comme vous et moi dont le seul tort est d'être venu en France pour y chercher du travail et pour faire vivre sa famille. Ces billets gratuits suintent l'indécence et, il faut bien le dire, le scandale. On apprend que le ministère de l'Intérieur cherche une solution pour que la gratuité acquise ne soit plus nominative mais revienne dans le giron de l'Etat. Quand on vous dit que la presse sert à quelque chose !
Une amie chère me racontait ce matin qu'elle veut visiter le centre de rétention de Oissel, l'un des plus importants de France, qui « accueille » les familles en attente d'un retour dans leur pays d'origine. La CIMADE engage des actions que plus d'un d'entre nous devrait suivre et connaître. Car le Centre de Oissel n'est pas exemplaire de ce qu'on fait de mieux en France. Rappelons, enfin, que les familles accueillies ne se voient reprocher aucun délit, aucun crime. Elles n'ont pas les papiers nécessaires pour continuer de travailler, d'aller à l'école, ou tout simplement pour demander un logement. Des milliers de sans papiers qui travaillent depuis des années sont actuellement en grève. Le patronat et la CGT ensemble (c'est rare) demandent leur régularisation massive sinon le bâtiment et l'hôtellerie vont souffrir et manquer de bras et de têtes. Voilà des gens qui ont des bulletins de salaires, qui paient des charges et qui sont obligés de raser les murs pour ne pas être contrôlés inopinément avant d'être expulsés et reconduits à la frontière. Hortefeux ne veut pas de régularisation massive, Ségolène Royal veut des régularisations au cas par cas. Quand on pense qu'elle aurait pu être présidente de la République !

23 avril 2008

Pétitionnons pour agglobuz

Quelqu'un d'insolent, sans aucun doute, s'est permis de demander aux petites fouineuses et autres fureteurs d'Agglobuz de mettre un terme à leurs rumeurs, cancans, potins…ce qui serait assurément dommageable à la liberté d'expression et de désinformation. Nous sommes d'ailleurs certain aujourd'hui que les fouineuses sont…plusieurs et que Franck Martin est en vacances cette semaine car lui sait écrire en Français et jamais il n'aurait confondu le verbe savoir avec le verbe être. Il a des défauts, certes, mais pas celui de trahir sa langue maternelle.
Son remplaçant possède d'ailleurs un style plus gauche (pas plus à gauche) et plus plat. Qu'importe, ces rubriques autoproclamées, souvent égotistes, parfois loufoques, qui nous sont offertes par la liberté de communication d'Internet sont devenues (presque) indispensables au débat public et à l'information en temps réel. Même s'il ne faut pas exagérer l'importance des blogs et de leurs auteurs, on doit prendre en compte ce nouveau moyen de communication, outil de liberté et à ce titre, cher au cœur de tous ceux qui font leur la parole de Voltaire comme l'a fait l'association Rive Gauche qui a porté Michel Champredon à la mairie d'Evreux : « Je défendrai mes opinions jusqu'à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. » Après recherche, il appert, comme disent les juristes, que cette citation est apocryphe et qu'aucun texte de Voltaire ne la mentionne. Pétitionnons pour sauver Agglobuz sans restriction ni retenue !

Les ministres : une bande d'amateurs !

Journaliste dans l'âme, je suis forcément sensible à tout ce qui touche la liberté et la liberté d'information en particulier. Ayant été formé à l'école des Mandle-Nespoulous c'est-à-dire une école de la confiance réciproque, il m'est difficile de me taire (surtout maintenant) quand je constate, et d'autres avec moi, des atteintes à l'exercice du métier de journaliste en France et ailleurs.
Ce qui pourrait passer pour un caprice n'en est pas un. Ce matin, les ministres sortant du conseil qui les avait réunis à l'Elysée ont constaté que les journalistes parqués derrière un cordon ne leur posaient aucune question. Ce fut silence dans les rangs et un silence respecté par l'ensemble des confrères. Un silence a vrai dire inhabituel quand on connait la joyeuse cohue qui marque chaque sortie du conseil le mercredi. Il semblerait que le nouveau grand chef de la communication sarkozyenne, Thierry Saussez, ait imposé cette nouvelle mise en forme, L'objectif étant d'empêcher les journalistes d'approcher de trop près les ministres et de leur poser des questions avec autant de réponses improvisées et mal vécues par le Président.
On sait que le gouvernement actuel, le gouvernement des couacs, a du mal à parler d'une même voix. Que de contradictions, d'affirmations-négations, de mesures annoncées puis annulées…Quelqu'un a dit, je crois qu'il s'agit de Bertrand Delanoé, le maire de Paris, « que ce gouvernement n'était pas professionnel. » Tout est dit. Une bande d'amateurs qui se prend pour une bande de professionnels. C'est dangereux. Et tellement imprévisible.

La théorie du complot socialiste a fait long feu

Notre photo : les nouveaux délégués ont voté pour le président sortant comme un seul homme. (photo JCH)
Il faut bien que quelqu'un l'écrive. Alors que le président sortant de la CASE a affirmé, depuis des mois, que les socialistes avaient décidé de le « tuer » politiquement, il a été réélu maire de Louviers, d'une part, sans l'aide des socialistes il est vrai, mais il est redevenu président de la CASE avec l'aide de tout le monde dont les socialistes. Il serait mensonger de ne pas reconnaître que les responsables locaux du PS n'ont pas fait leurs comptes et essayer de concourir pour le grand prix. Janick Léger a, à l'annonce de sa candidature, soulevé des espérances chez de nombreux maires et délégués, notamment, ceux pouvant être classés à gauche. Au fil des semaines et de ce qu'il faut bien appeler une nouvelle campagne électorale, Janick Léger, malgré ses efforts pour convaincre de la nécessité d'une nouvelle approche de la fonction de président et de nouvelles méthodes ainsi que des objectifs revus notamment dans le cadre du contrat territorial, n'a pas réussi à convaincre une majorité de délégués et surtout, à créer un rassemblement qui ne soit pas (ce qui s'est passé à Vernon) un camp contre un autre.

Rempart fragile
Plusieurs éléments ont joué contre sa candidature : elle n'a pas réussi à se défaire de l'image de « femme de paille » que lui a collée très tôt dans le dos Franck Martin. Elle n'a pas réussi à convaincre les maires qu'elle pouvait gagner. Et, surtout, elle a vite compris que Bernard Leroy et Franck Martin étaient sur la même longueur d'onde s'agissant du chiffon rouge agité pour faire peur sur la fusion dans la communauté urbaine de Rouen. Janick Léger a paru être un rempart fragile alors que l'on verra, très bientôt, de grands esprits marquer une évolution inévitable sur ce dossier d'envergure et d'avenir.
A la CASE ce sont les petits maires qui font la loi. Il ne faut pas chercher ailleurs l'aide apportée par ces derniers à Franck Martin lors de la cantonale et le soutien discret mais réel de ce dernier aux maires sortants lors des municipales. Intérêts bien compris, intérêts bien partagés. Après 43 ans de mandat à Surville, Guy Pétel, par exemple, aurait pu passer la main avec les honneurs. Elu aux municipales pour quelques mois, a-t-il dit, pour préparer la suite, il vient de se voir attribuer une vice-présidence à la CASE qui durera plusieurs années. Mme Ternisien devra patienter. Elle aussi saura que les promesses n'engagent que celles et ceux qui les écoutent.
Au vote final, socialistes, gauche, droite, radicaux, centre…tous ont voté pour la candidature de Franck Martin qui ne pourra plus se plaindre d'un quelconque complot. Surtout pas d'un complot socialiste puisqu'il est remis en selle pour d'autres échéances, plus proches ou plus lointaines où il affrontera…des socialistes, ceux-là même qui l'ont élu président de la CASE. Mais la politique est un combat de chaque jour. Ce qui était vrai hier ne l'est plus demain. Anne Mansouret rappelle souvent cette parole de Laurent Fabius : « les idées ne marchent pas toutes seules. Il faut des femmes et des hommes pour les porter. » On verra que notre territoire ne manque ni d'idées, ni de femmes ni d'hommes pour les porter.

22 avril 2008

Christiane Taubira en mission pour Sarkozy

Christiane Taubira, ancienne candidate à la Présidence de la République (soutenue par le PRG), députée de Guyane a accepté une mission de Nicolas Sarkozy. Elle devra rendre un rapport le 15 juin sur les relations commerciales entre l'Europe et 77 pays d'Afrique, de la zone caraïbe et du Pacifique. l'annonce en a été faite par l'Elysée, c'est dire l'importance que Nicolas Sarkozy accorde à la personne et à la mission de Christiane Taubira.
S'agit-il de la poursuite de la politique d'ouverture à gauche ? La députée jure que non. Quand on accepte de servir Nicolas Sarkozy, on accepte aussi de l'aider et donc d'aider le gouvernement de droite. Mais compte tenu de la personnalité attachante et des engagements de Christiane Taubira, il est difficile de l'attaquer comme un vulgaire Eric Besson.

Les compétences de l'agglomération Seine-Eure

Plusieurs lecteurs de notre blog nous ont demandé de préciser les compétences de la communauté d'agglomération. Il suffit de se reporter à la loi de 1999 qui a créé les agglomérations. On y lit : « La communauté d'agglomération exerce de plein droit au lieu et place des communes membres les compétences suivantes :
— En matière de développement économique : création, aménagement, entretien et gestion de zones d'activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire qui sont d'intérêt communautaire ; actions de développement économique d'intérêt communautaire.
— En matière d'aménagement de l'espace communautaire : schéma directeur et schéma de secteur ; création et réalisation de zones d'aménagement concerté d'intérêt communautaire ; organisation des transports urbains au sens du chapitre II du titre II de la loi no 82-1153 du 30 décembre 1982 d'orientation des transports intérieurs, sous réserve des dispositions de l'article 46 de cette loi.
— En matière d'équilibre social de l'habitat sur le territoire communautaire : programme local de l'habitat ; politique du logement, notamment du logement social, d'intérêt communautaire et action, par des opérations d'intérêt communautaire, en faveur du logement des personnes défavorisées ; amélioration du parc immobilier bâti d'intérêt communautaire.
— En matière de politique de la ville dans la communauté : dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d'insertion économique et sociale d'intérêt communautaire ; dispositifs locaux d'intérêt communautaire de prévention de la délinquance.

D'autres compétences
La communauté d'agglomération doit en outre exercer au lieu et place des communes au moins trois compétences parmi les cinq suivantes :
—Création ou aménagement et entretien de voirie d'intérêt communautaire ; création ou aménagement et gestion de parcs de stationnement d'intérêt communautaire.
— Assainissement.
— Eau.
— En matière de protection et de mise en valeur de l'environnement et du cadre de vie : lutte contre la pollution de l'air, lutte contre les nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets des ménages et déchets assimilés ou partie de cette compétence dans les conditions fixées par l'article L. 2224-13.
— Construction, aménagement, entretien et gestion d'équipements culturels et sportifs d'intérêt communautaire.
Le choix de ces compétences est arrêté par décision des conseils municipaux des communes intéressées dans les conditions de majorité qualifiée requise pour la création.
A la lecture de ces textes, on constate que la communauté d'agglomération Seine-Eure remplit les conditions imposées. En acceptant de financer une part de l'investissement de la halle d'athlétisme régionale construite à Val-de-Reuil et en proposant la construction d'une piscine intercommunale (où ?), elle pourrait même se doter de la cinquième compétence et décider d'assumer l'entretien et la gestion des équipements. Il s'agit d'un choix politique et financier. Bernard Lefebvre, ancien adjoint aux sports de Louviers, a souvent plaidé (mais vainement) pour que l'agglomération se dote de cette compétence. Il voyait là un moyen de dépasser les capacités financières des communes en difficulté (Louviers) ou aux budgets trop faibles. Il aurait bien voulu rendre d'intérêt communautaire le Kolysé… ce qui aurait soulagé les finances de Louviers.

L'intérêt communautaire
L'expression « intérêt communautaire » revient systématiquement dans le texte fondateur. Qu'est ce que l'intérêt communautaire ? Le législateur a voulu éviter que les responsables des agglomérations ne s'engagent dans un système d'aides ou de projets individualisés qui ne répondraient pas à certains critères d'intérêt collectif. L'intérêt communautaire permet de juger les projets à l'aune de l'intérêt du territoire global des 29 communes ou de l'intérêt partagé de quelques communes. Il est évident qu'une piscine intercommunale est d'intérêt communautaire. Qu'une maison de l'emploi est d'intérêt communautaire. Ensuite, des subtilités sémantiques peuvent permettre à l'exécutif de l'agglomération d'appeler communautaire un projet qui ne l'est que parce qu'on l'appelle ainsi. Il semble bien que le président de la CASE ait décidé (pour aider individuellement les communes) d'élargir cette notion d'intérêt communautaire, ce qui facilitera l'attribution de subventions ou d'aides matérielles (bureaux d'études, personnel de la CASE) pour distribuer la manne financière de l'agglomération aux PMC (petites et moyennes communes).

21 avril 2008

Agenda 21 : de quoi s'agit-il ?

Véronique Jullien-Mitsieno, vice-présidente de la CASE, sera responsable de l'Agenda 21 au niveau des 29 communes du territoire. Question : qu'est-ce que l'Agenda 21 ? En farfouillant sur Internet, voici quelques réponses :
En 1992, lors du sommet de la Terre de Rio, 173 pays adoptent le programme Action 21 (connu en anglais comme Agenda 21). C'est une déclaration qui fixe un programme d'actions pour le XXIe siècle dans des domaines très diversifiés afin de s'orienter vers un développement durable de la planète. Ainsi, Action 21 énumère quelque 2 500 recommandations concernant les problématiques liées à la santé, au logement, à la pollution de l'air, à la gestion des mers, des forêts et des montagnes, à la désertification, à la gestion des ressources en eau et de l’assainissement, à la gestion de l’agriculture, à la gestion des déchets. Aujourd’hui, le programme Action 21 reste la référence pour la mise en œuvre du développement durable au niveau des territoires.
L'Agenda 21 local

Dans le cadre du chapitre 28 de cet Agenda 21, les
collectivités territoriales sont invitées, en s'appuyant sur les partenaires locaux que sont les entreprises, les habitants et les associations, à mettre en place un Agenda 21 à leur échelle, appelé Agenda 21 local.La démarche Agenda 21 d'élaboration d'un projet de territoire répondant aux principes du développement durable s'appuie désormais sur des fondements législatifs. À la Loi Voynet, votée en 1999, il convient d'ajouter la loi sur la coopération intercommunale (1999) et la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU, 2000) ainsi que la loi d'orientation agricole (LOA, 1999) et la loi démocratie de proximité (2002). Chacune de ces lois propose aux collectivités locales maîtres d'ouvrage des outils qui favorisent, au plan local, une politique de développement durable dans le sens des orientations de Rio de 1992.

La CASE et la parité très imparfaite

Notre photo : Véronique Jullien-Mitsieno sera responsable de l'Agenda 21 (photo JCH)
Personne n'en a parlé. Je le ferai donc. Alors que nombre d'institutions s'efforcent de respecter la parité dans les organes exécutifs ou dirigeants, on s'aperçoit que l'exécutif de la Communauté d'agglomération Seine-Eure comprend trois femmes sur seize membres soit 18 % des principaux responsables. C'est très peu. Je sais bien qu'il y a un débat, même chez les plus féministes des féministes pour savoir s'il faut accepter des quotas comme on a institué la parité obligatoire au scrutin de liste ou comme cette parité « titulaire-suppléant » aux cantonales où le suppléant a le plus souvent été une suppléante. Dans le canton de Louviers-sud, les cinq titulaires étaient des hommes, les cinq suppléantes, des femmes.
Chacun doit être jugé sur ses compétences. C'est vrai. Chacun doit être élu s'il est candidat ou candidate. C'est vrai aussi. On ne peut pas désigner quelqu'un contre sa volonté. Sur 83 délégués, dont un certain nombre de femmes de qualité (j'en connais) on aurait pu adjoindre à Ghislaine Baudet, Janick Léger et Véronique Jullien-Mitsieno quelques femmes disponibles pour prendre les plus hautes responsabilités et apporter leur capacité de travail. Je sais aussi que d'autres femmes seront présentes dans les commissions. Et que les maires-femmes feront partie du bureau. Tout de même, je reste persuadé que le faible nombre de femmes parmi les vice-présidents n'est pas un signe positif.

Le Parti socialiste « est un parti réformiste »

Notre photo : belle salle pour Bertrand Delanoë lors de la fête de la Rose à Val-de-Reuil en 2007.
Les auteurs de la Déclaration de principes rendue publique par la direction nationale du PS (ce n'est pas un scoop du journal Le Monde) ont (comme j'en ressentais ces jours derniers, à mon humble niveau, l'absolue nécessité) jugé utile de rédiger un texte solennel actualisant les principes d'un Parti qui n'avait fait aucune révision idéologique depuis les années 90. Cette déclaration fruit d'un travail collectif est l'œuvre d'une commission présidée par Alain Bergounioux. Elle reflète l'accord de tous les " courants " et sera soumise aux fédérations et à la convention nationale réunie le 14 juin à Paris. certains lecteurs vont encore m'accuser de faire trop long. Je reproduis la quasi intégralité d'une déclaration qui tourne une page de l'histoire du PS et qui va susciter bien des débats dans le PS et hors du PS. Pourquoi pas ? C'est l'avantage d'un blog…

En préambule, cette déclaration rappelle que le PS plonge ses racines dans la tradition de l'humanisme et la philosophie du siècle des lumières…Il revendique le souvenir de la Commune, l'héritage de la République et de son œuvre démocratique, des grandes conquêtes sociales du Front populaire et de la Libération, de mai 1981 (note du blogger : rien sur mai 68) et des gouvernements de gauche qui se sont succédés. Il rappelle les combats pour la liberté de l'homme de l'affaire Dreyfus à l'abolition de la peine de mort.

Pourquoi adhérer au PS ?
Pourquoi adhèrerait-t-on en 2008 au Parti socialiste ? Il y a bien des réponses possibles et heureusement, nombre d'entre elles sont contenues dans la déclaration de principes rédigée le 16 avril et rendue publique ce lundi. La déclaration rappelle « que le but de l'action socialiste est l'émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète. » Ce qui est nouveau et évident aujourd'hui, c'est que l'écologie et le développement durable sont devenus des éléments de base de tout programme politique, du local au national. La récente campagne municipale l'a démontré : tous les programmes de gauche et de droite avaient un volet développement durable. On verra, à l'usage, si c'est un engagement profond.

L'égalité
« L'égalité est au cœur de notre idéal ». La déclaration insiste sur le fait que cette égalité ne sera possible que « si la redistribution des ressources et des richesses donne une réalité à l'égalité des droits ». De manière à réduire les écarts de conditions.
« Le développement durable doit permettre de répondre aux besoins du présent sans compromettre l'avenir des générations nouvelles. » Des interrogations économique, écologique, philosophique en découlent. Que peut se permettre la génération d'aujourd'hui qui n'aura pas de conséquences négatives sur la vie de nos enfants et petits-enfants : OGM, nucléaire, CO2, raréfaction des combustibles fossiles, protection de l'air et de l'eau, sources d'énergie propres, pollutions chimiques, pesticides, insecticides, les sujets d'inquiétude et d'optimisme ne manquent pas. Le protocole de Kyoto en est un exemple.
« Le progrès est une valeur fondamentale pour les socialistes. » Ce progrès passe par la connaissance, l'éducation, la recherche et la culture. Les socialistes veulent mettre en avant les avancées scientifiques et technologiques au service des hommes et de la planète. « Le progrès ne peut plus être apprécié à l'aune de la seule croissance de la production marchande. » On voit là l'influence des Verts et des écologistes qui, comme René Dumont, en son temps, avaient compris que la croissance peut être synonyme de régression si elle cause des dommages irréparables aux écosystèmes.

La démocratie
« La démocratie représente une fin et un moyen. Elle incarne une valeur et un combat universel. Etre socialiste, c'est penser que les hommes et les femmes décidés à agir ensemble peuvent influer sur l'évolution de leur vie, de leur société et du monde…Démocratie représentative et démocratie participative en découlent pour permettre la délibération et la décision collectives. » No comment.

L'économie
« Les socialistes portent une critique historique du capitalisme, créateur d'inégalités, porteur d'irrationalité, facteur de crises. Il demeure d'actualité à l'âge d'une mondialisation dominée par le capitalisme financier. » C'est là que les socialistes sont attendus au tournant. Les rédacteurs de la Déclaration écrivent : « les socialistes sont partisans d'une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique ainsi que par les partenaires sociaux. Le système voulu par les socialistes est une économie mixte combinant un secteur privé dynamique, des services publics de qualité, un tiers secteur d'économie sociale. » La conséquence c'est que certains domaines de l'activité ne peuvent relever du fonctionnement du marché quand ils concernent des droits essentiels.
La déclaration poursuit : « les socialistes se préoccupent non seulement de la quantité de richesses produites et de leur distribution, mais aussi de la manière de les produire et du contenu de leur production. » C'EST UNE SOCIÉTÉ NOUVELLE, QUI DÉPASSE LES CONTRADICTIONS DU CAPITALISME, faisant toute sa place au secteur non marchand que les socialistes veulent bâtir. Il faut sortir de la dualité emploi-assistance. La qualité de l'emploi est un objectif fondamental qui suppose une rémunération juste, des droits garantis et respectés, un accès à la formation tout au long de la vie favorisant la promotion professionnelle et sociale. » temps libre, culture, sport…

L'état social
L'article 8 est consacré à l'Etat social : « il permet aux réponses collectives de satisfaire les besoins individuels dans leur diversité. Celui-ci privilégie l'investissement productif au détriment de la rente. Il assure une protection contre les risques sociaux. Il repose sur une redistribution assumée. Il doit garantir pour tous le sécurité des personnes et des biens sans laquelle il n'y a pas de liberté réelle. » On a longtemps dit des socialistes qu'ils étaient angéliques à l'égard des problèmes de délinquance. Ils ne doivent pas l'être mais ils ne doivent pas non plus tomber dans la démagogie. Nombre de maires (de gauche et de droite) se sont emparés du sujet pour se dégager des marges de manœuvres électorales en conjuguant sentiment d'insécurité virtuel et insécurité réelle ce qui n'est pas du tout la même chose.
l'article 9 est consacré à la paix et à la vocation internationaliste des socialistes. « C'est notre horizon pour le siècle qui commence. » « Vers un monde équilibré, juste et sûr. » L'utilité de l'ONU et de l'Union européenne pour préserver la paix (notamment en Europe) est évidente. La paix, elle vient aussi par l'acceptation de l'autre, la lutte contre les discriminations : « La France doit rester fidèle à son histoire singulière et universaliste. »

Le Parti socialiste
« C'est un parti républicain. Il œuvre pour le progrès social, il s'organise au service de l'engagement citoyen. Il fait siennes les valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité, il combat pour la séparation des pouvoirs. Il défend le pluralisme et l'indépendance de l'information dans les médias…»
Le Parti socialiste « est un parti laïque qui défend la séparation des Eglises et de l'Etat. Il veille au respect de la liberté de conscience. La Laïcité…est un combat contre tous les fondamentalismes et tous les intégrismes. Elle est une condition de notre vivre ensemble. »
Nous en venons à la formulation qui va susciter la discussion dans les sections et les fédérations : « Le Parti socialiste est un parti réformiste. Il porte un projet de transformation sociale radicale (note du blogger : ouf !) Il sait que celle-ci ne se décrète pas. qu'elle résulte d'une volonté collective forte assumée dans le temps prenant en compte l'idéal, les réalités et l'histoire…Le Parti socialiste veut changer la vie par la loi et le contrat. » Finies les envolées révolutionnaires, finis les références au grand soir, même si le PS « entend lutter contre tous les déterminismes sociaux, source d'injustices et d'inégalités. »
Article 14 : « Le Parti socialiste est un parti décentralisateur. » D'un côté l'Etat régulateur de l'autre une démocratie locale vivante et innovante. Avec 20 régions sur 22, 57 départements et des dizaines de villes de plus de 10 000 habitants, il serait dommage de ne pas être innovant.
Article 15 : le PS est attaché aux grands principes de la Justice. « Elle est garante de la réalité des droits de chacun. Elle doit être accessible et égale pour tous. » Si elle sanctionne, elle doit aussi réhabiliter et réinsérer.

La culture au centre des valeurs
Article 16 : la culture est au centre des valeurs du PS. « La culture permet de rassembler et de libérer. La culture contribue à construire un monde fondé sur la diversité, le dialogue, l'ouverture. » L'accès à la culture pour tous et la démocratie des pratiques culturelles sont notre objectif. (note du blogger : ils auraient dû écrire nos objectifs).
Article 17 : « Le PS est un parti européen qui agit dans l'Union européenne qu'il a non seulement voulue mais en partie conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l'Union européenne et de la construction d'une Europe politique. » On appuie là où cela fait mal. Le Oui et le Non au projet de traité constitutionnel ne sont pas dépassés malgré les déclarations langues de bois des uns et des autres. Laurent Fabius demeure la bête noire des partisans du oui au PS et ailleurs.
Article 18 : le PS est un parti internationaliste, il condamne toutes les oppressions et exploitations dont sont victimes les hommes et les peuples. Il agit pour le développement des pays du sud. Il combat la xénophobie, le racisme et l'antisémitisme sous toutes leurs formes…il défend le rôle de l'ONU…

Un parti démocratique
Article 20 : « le PS est un parti démocratique. Il fait de la parité entre les hommes et les femmes un principe. Il respecte chacun de ses adhérents. Il organise un débat politique transparent et ouvert. Il veille à la diversification des responsabilités partisanes et électives à tous les niveaux. le PS est un parti qui défend une éthique politique dans l'engagement militant. Il repose sur une adhésion volontaire qui demande que les décisions, les textes et les règles adoptés en commun soient respectés. » Dans l'Eure, voilà un article qui en fera réfléchir plus d'un. Mais il faut, tout d'abord, que les dirigeants nationaux donnent l'exemple et ne passent pas leur temps à s'écharper pour être candidat aux présidentielles.
Enfin, le PS veut rassembler « toutes les cultures de la gauche » (note du blogger : que ces choses-là sont bien dites). Il ne se résigne pas aux divisions de l'histoire…il appelle tous les hommes et toutes les femmes qui partagent ses valeurs à rejoindre ce combat. »

Fumer tue. Les fabricants de cigarettes ont de l'argent à se faire


En passant chez mon marchand de journaux habituel (et qui vend aussi du tabac) j'ai eu l'œil attiré par ces publicités provocatrices. On y lit que les fabricants de tabac dont je tairai le nom (il n'y a qu'à lire sur la photographie) se proposent d'aider les fumeurs à arrêter de fumer en vendant des produits spéciaux dont j'ignore la nature et le contenu. Je n'ose imaginer un seul instant que ces produits peuvent provoquer une addiction quelconque et ainsi habituer le client fumeur à devenir un client ancien fumeur mais toujours prêt à débourser quelque euro. Encore une tafe ?

20 avril 2008

La cote de Sarkozy au plus bas. Que fait la Gauche ?

« Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Fait-il envie ou bien pitié ? » La cote de Sarkozy a encore baissé dans les sondages (JDD du 20 avril) où elle était déjà à un niveau de mécontentement très élevé. Consolation pour le président, celle du Premier ministre chute aussi. En un an, Nicolas Sarkozy a réussi l'exploit de descendre aussi bas que Chirac en cinq ! Ne nous réjouissons pas. La chute de Sarkozy c'est aussi, d'une certaine façon, la chute de la France. Une France qui s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne pour les six derniers mois de 2008, annus horribilis, s'il en est. Cette présidence de l'Europe devra bien servir à quelque chose surtout si Fillon, Kouchner et un tas d'autres ministres et secrétaires d'Etat décident de s'en mêler. Ses mauvais rapports avec Angela Merkel seront sans doute compensés par le retour de Silvio Berlusconi qui lui proposera peut-être de privatiser la 3 ou la 2, sait-on jamais.

Que fait la Gauche ?
Mais alors que fait la Gauche ? Que fait le Parti socialiste, surtout, pour redevenir crédible chez les Français et avancer des solutions susceptibles de préparer des lendemains meilleurs ? Il ne suffira pas d'attendre que l'opinion publique mette en cause les soi-disantes réformes du gouvernement, des réformes injustes socialement et improductives économiquement. Il ne suffira pas que le mécontentement devienne contagieux et touche toutes les strates de la société française. Les politiques et tous les militants de la gauche ont une responsabilité historique devant eux : préparer l'alternance et l'élection présidentielle de 2012. C'est la loi du quinquennat. Dans l'attente nous allons passer par toutes les élections intermédiaires : sénatoriales (avec de l'espoir dans l'Eure pour un, voire deux sièges ?) régionales (mais avec quel mode de scrutin ?) cantonales (dans trois ans)…Ces élections doivent devenir un élément de mobilisation permanente.
Yves Léonard, le nouveau premier secrétaire fédéral du PS de l'Eure ne va pas chômer. Sur les 1500 adhérents recensés, nous n'avons été que 630 à voter lors de la partielle récente puisque le bureau fédéral demeure intact. C'est un double signe : de désintérêt, d'une part et d'indifférence d'autre part, qui contraste avec les excellents résultats des socialistes aux municipales et aux cantonales (si l'on excepte le canton de Louviers sud et les municipales de Louviers). Que veulent les militants socialistes dans l'Eure et en France ? Que l'on reconstruise une gauche solide sur des valeurs de gauche (sinon, pourquoi adhérer au PS ?) que l'on défende une doctrine fondée sur la solidarité, la justice sociale, la défense de certains acquis et de certains droits (fruits de luttes anciennes) que l'on se tourne vers les exclus de la société et ceux qui souffrent d'un capitalisme financier vorace et aveugle.

Des souffrances bien réelles
Ce ne sont pas que des mots. La campagne électorale m'a permis de toucher du doigt des détresses et des souffrances bien réelles. Le PS ne doit pas seulement être un parti d'élus (c'est très important certes) il doit aussi mettre en mouvement cette fraction de la population qui se désespère et attend de la Gauche des réponses comme autant de projets à réaliser demain. Et à réaliser vraiment ensemble.

Les langues se délient à la CASE : ce sera la distribution des prix

48 heures après le triomphe de Franck Martin élu président de la CASE avec 72 voix sur 83 votants, les langues se délient. Ceux qui n'y voyaient que magouille de dernière minute et arrangements in fine se trompaient. Le président sortant de la CASE a tout simplement fait une campagne de longue haleine qui a débuté au lendemain de sa victoire aux élections municipales et de sa défaite aux élections cantonales.
Cette campagne a été construite sur un relationnel attentif, suivi, permanent. Avec des arguments de poids puisqu'il s'agissait d'abord d'écouter les maires, ensuite d'analyser leurs besoins et enfin de trouver des solutions à leurs problèmes financiers avec des promesses bien fermes. Quand on s'appelle Franck Martin et qu'on a l'expérience de la politique et des hommes qu'il a, c'est jeu d'enfant que de se mettre dans la poche des élus (souvent nouveaux) bien plus intéressés par l'avenir de leur commune et la défense de leurs intérêts collectifs locaux que par les grands discours sur un territoire homogène qui ne formerait qu'un tout conduisant chacun à défendre l'intérêt communautaire contre l'intérêt local. La discussion close avant d'être entamée sur la Communauté urbaine de Rouen illustre ce que nombre de politologues et de politiques dénoncent dans la décentralisation : la création de fiefs électoraux défendus becs et ongles par de nouveaux seigneurs et il n'est pas innocent que Franck Martin ait utilisé le mot de « duc » pour contester, selon lui, à Laurent Fabius sa volonté d'en faire un vassal.
La victoire numérique de Franck Martin signe, également, la défaite de son ancien projet qui consistait à répéter à satiété : agissez local mais pensez global. Cette victoire a été chèrement acquise et on bien compris que derrière le discours apprêté de Bernard Leroy sur la redistribution des richesses de l'agglomération au communes (la cagnotte !) se cachait une nouvelle stratégie consistant à entrer non plus dans une logique de projets mais bel et bien une logique de guichets. Chacun demandera sa part, chacun exigera son dû. L'agglomération Seine-Eure, sous l'effet mécanique des résultats électoraux et des nouveaux rapports de forces qu'a très bien compris le président de la CASE, va donc évoluer et changer. Les trois semaines qui ont précédé l'élection du président ont conduit le président, parait-il, à réfléchir à ce qu'il doit modifier dans le fonctionnement d'un outil assez lourd avec des réunions de bureau, de commissions, de commissions plénières, des études à étudier…pour rechercher plus d'efficacité et plus de résultats concrets pour les habitants. Armons-nous de patience. La distribution des prix ne devrait pas tarder.