25 avril 2008

Le Pen et sa pensée défaillante

Malgré la lettre recommandée qu'il a adressée, il y a quinze jours, à la revue « Bretons » et qui visait à empêcher une publication d'interview, ses responsables ont passé outre la demande de Jean-Marie Le Pen et publié les réponses qu'il avait accepté de leur donner. Sur le plan déontologique et journalistique, je ne suis pas certain que cette solution soit la meilleure même si Le Pen ne conteste pas avoir répondu aux questions qu'on lui posait. Il n'a donc pas été pris en traitre et l'homme s'est présenté tel qu'il est. Mais le problème dépasse le journalisme quand un responsable d'un parti politique candidat à l'élection présidentielle (second en 2002 au premier tour) et présentant des candidats dans nombre de circonscriptions et de cantons continue d'affirmer des inepties. Ainsi, répète-t-il à l'envi : « les chambres à gaz demeurent un point de détail de l'histoire ». Pour ces propos-là, Jean-Marie Le Pen a déjà été condamné à deux reprises et lourdement. Il est évident que la publication de ses réponses et de la confirmation de ses propos va entrainer des plaintes des associations antiracistes et du parquet concerné soit le procureur du siège de la revue.
Point de détail de l'histoire la destruction massive et systématique du peuple juif ! Je recommande à mes lecteurs le livre de Raul Hilberg (paru chez Folio) et intitulé « La destruction des juifs d'Europe ». C'est le livre de référence sur le génocide. Les éditeurs écrivent : « Il explique le comment de la Solution finale à défaut de comprendre le pourquoi de la volonté qu'eurent des hommes de détruire jusqu'aux cadavres, à la langue et à la mémoire d'autres hommes. »
« Le génocide, ce n'est pas la banalité du mal mais sa quotidienneté routinière : chacun, à son échelon, appliqua les procédures normales à une situation exceptionnelle, déployant machinalement ou par amour du travail bien fait, des trésors d'ingéniosité pour définir, classer, transporter comme si rien — malgré la volonté de camouflage par le vocabulaire — ne distinguait la Solution finale des affaires courantes. »
Jean-Marie Le Pen en choisissant ce mot de « point de détail de l'histoire » poursuit, lui aussi, son œuvre de camouflage de la réalité historique par le vocabulaire. Car ce point de détail n'est rien d'autre que l'une des plus grandes catastrophes humaines vécues par des millions d'hommes, de femmes et d'enfants assassinés parce qu'ils étaient juifs.

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