26 octobre 2023

Philippe Brun et le PS sortent de la NUPES

Dans un entretien qu’il accorde à La Dépêche de Louviers daté de ce mercredi 25 octobre, Philippe Brun, député PS-NUPES de Louviers, explique pourquoi les socialistes ont décidé de se mettre en congé de la…NUPES. Je ne suis pas surpris par les arguments qu’il utilise et qui justifient le retrait d’un parti politique qui ne peut pas se reconnaître dans les errements d’une coalition frappée dès l’origine, par des malentendus et des faux semblants.

La radicalité et la brutalité tiennent lieu de ligne politique au sein de la France insoumise…soumise, pour le coup, aux colères et aux excès de Jean-Luc Mélenchon. Le PS ne pouvait plus cheminer avec des hommes et des femmes qui refusent d’appeler les combattants du Hamas des « terroristes » après les crimes commis le 7 octobre dernier. Sans oublier les saillies violentes des Boyard-OBono, qui transforment l’Assemblée nationale en monômes pour étudiants immatures.

Philippe Brun et Olivier Faure.©JCH
Philippe Brun a des atouts que la NUPES ancienne formule risquait de mettre sous le boisseau. Il travaille dur, va à la rencontre des habitants, s’occupe des dossiers individuels et collectifs grâce à une équipe de collaborateurs dévoués et expérimentés. Dans les commissions du parlement il propose des amendements plus qu’à son tour. Il lui arrive parfois de réunir une majorité de voix malgré les différentes nuances de l’Assemblée nationale. Il est souvent le porte-parole du PS lors des votes de censure, le groupe ayant trouvé dans le député de Louviers une voix forte et écoutée par ses pairs et dans les médias nationaux ou locaux.

Il a d’ailleurs récemment remodelé son équipe plus à même de faire face aux situations très difficiles que vivent les familles monoparentales, les artisans et les commerçants, les victimes de la désertification médicale pour ne prendre que ces quelques exemples. Ses rendez vous avec les habitants de toutes les communes des cantons lui permettent de bien connaître les difficultés sur le terrain et d’entrer en contact avec les élus de tous les bords puisque Philippe Brun a des facultés d’écoute, d’information et un état d’esprit tourné vers les solutions.

Récemment, lors de sa « fête » annuelle organisée à Léry, Philippe Brun avait invité Alexis Corbières, député LFI de Seine-Saint-Denis, qui fait partie de ces élus marginalisés par les Bompard et compagnie. Autrement dit, le député de Louviers n’a pas d’œillères. J’avais — et je n’en tire aucune gloire — alerté le PS et ses élus depuis plusieurs mois sur les dangers de la NUPES. La dérive de LFI risquait en effet de nuire gravement à la crédibilité de la gauche de gouvernement. Olivier Faure, l’actuel premier secrétaire du PS, a tenté de maintenir une union qui, à l’approche des européennes, montrait lacunes et risque de fatigue. Le moratoire qu’il a proposé a été bien compris par Mélenchon. La France Insoumise devra dorénavant faire cavalier seul. Une situation qui ne déplaira pas à une autre
gauche républicaine, laïque et humaniste.

24 octobre 2023

La mélenchonnite : la maladie incurable de la France insoumise

La situation au Proche-Orient est trop grave pour accepter les commentaires guidés seulement pour des intérêts électoraux de court ou moyen terme. Après l’attaque atroce et barbare du Hamas contre Israël, ce mouvement classé comme entité terroriste par les organisations internationales, le débat public français gagnerait à être plus digne et plus responsable qu’il ne l’est par la faute d’un mouvement à vocation hégémonique. La plupart des partis et mouvements politiques de notre pays ont réagi rapidement et souvent avec gravité compassionnelle après les crimes commis par le Hamas le 7 octobre dernier. Une fausse note a été toutefois été entendue et malheureusement, elle est venue de la gauche, de LFI (la France insoumise) ses principaux responsables refusant de qualifier les actes commis d’actes terroristes. Jean-Luc Mélenchon a donné le ton par des tweets répugnants qu’il a complétés ce week-end en attaquant Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. Celle-ci venue à Tel Avis pour apporter le soutien de la France à Israël, a été accusée par Mélenchon « de camper à Tel-Aviv et d’encourager les massacres ».

François Loncle et Yael Braun-Pivet. ©Jean-Charles Houel

C’est faire injure à Mme Braun-Pivet, souvent menacée et insultée parce que juive. La présidente de l’Assemblée nationale au cours de son voyage dominicale était entourée de députés LR ou de membres de la majorité relative venus au nom de l’Assemblée nationale française apporter un message de soutien sans oublier les victimes civiles du conflit qu’elles soient israéliennes, palestiniennes ou de différentes nationalités. Trente de nos compatriotes ont été assassinés le 7 octobre, d’autres ont sans doute été pris en otage. Les partis de gauche (le PS, les écologistes, le PCF) ont refusé de l’accompagner considérant que le fléau de la balance penchait trop d’un seul côté.

La NUPES a explosé en vol à la suite des déclarations du futur candidat LFI à la présidentielle de 2027 puisque Mélenchon ne vit que pour cette échéance et que ses subordonnés ont décidé de lui emboiter le pas. Il en est — heureusement — à LFI pour contester le positionnement de celui qui a toujours agi dans la radicalité ou plutôt la brutalité. Avec Mélenchon, il n’y a pas de nuances, pas d’échanges, pas de recherche du compromis. C’est la politique de l’inflammable, du mot qui cogne, et  du seul contre tous. Cette maladie incurable a un nom : la mélenchonnite.

Je lis, en ce moment, les actes du colloque organisé en 1991 sous la présidence de Claude Cheysson et consacré à la vision qu’avait Pierre Mendès France du rôle de la France dans le monde. Et notamment au Proche-Orient. Ce serait trop demander à Jean-Luc Mélenchon d’agir en homme d’Etat — ce qu’était PMF — et non en chef milicien. PMF a tout fait, jusqu’à la fin de sa vie, pour que Palestiniens et Israéliens se parlent et tentent de se comprendre afin que les uns et les autres vivent dans deux états où la sécurité serait assurée et la paix obtenue puisque ces deux peuples ont évidemment droit à la vie et à l’avenir : « Ce n’est pas l’histoire juive ou l’histoire palestinienne qui, à ses yeux, fondent les droits de ces deux peuples, mais leur volonté de disposer d’un foyer national et l’universalité du droit des peuples à l’autodétermination. »