François Loncle fait
chevalier de la Légion d’honneur. Ce n’est pas une surprise. Nommé à l’occasion
de la promotion du 31 décembre celui qui fut député de l’Eure pendant plusieurs
législatures, élu local, à Brionne et Louviers notamment, conseiller régional
de Haute-Normandie, s’est investi entièrement dans la politique au point de
devenir président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée
nationale (il succéda à Jack Lang) et aussi ministre de la ville et du plan
dans le gouvernement Bérégovoy.
Avant d’entrer dans ce monde
âpre et difficile, François Loncle avait été journaliste. Cette profession
l’a marqué à jamais et il aime rappeler des anecdotes, des histoires, petites
et grandes, qui ont jalonné son parcours notamment à la télévision où il lui
arrivait de présenter le journal télévisé en un temps où les Roger Couderc, Léon
Zitrone, Maurice Séveno, Claude Darget, entre’autres, figuraient parmi ses
confrères. En mai 1968, François Loncle fut de ceux et celles qui s’opposèrent à
la vision simpliste d’un pouvoir dont la communication se devait d’être
officielle et régentée. Le résultat ? Il fut limogé avec des dizaines de
ses confrères et consœurs dont certain(e)s revinrent sur le petit écran.
Lui changea d’orientation en
entrant au service de la CFDT et, peu de temps après, des radicaux de gauche au
sein desquels il devient le représentant de son parti et de Robert Fabre au
cours des négociations du programme commun de la gauche. Il y fréquenta Georges
Marchais et François Mitterrand et c’est ainsi qu’après quelques tentatives électorales
avortées, il arriva à Louviers où Pierre Mendès France lui avait fait part de
son désir de le voir gagner une circonscription à laquelle il demeurait
affectivement attaché.
![]() |
François Loncle en 1978.©JCH |
A Louviers, il découvrit le
Comité d’action de gauche d’Ernest Martin et Henri Fromentin. Leurs difficultés
avec les socialistes du crû les incitèrent à accueillir celui que PMF leur
avait recommandé. S’il échoua en 1978 contre Rémy Montagne, pour quelques
dizaines de voix, il gagna nettement en 1981 face à Philippe Pontet profitant
de la vague rose et de l’arrivée à la présidence de la République de François
Mitterrand.
Elu MRG, François Loncle
passa au PS où il devait demeurer jusqu’en 2017 année choisie pour mettre fin à
sa carrière politique active, les électeurs (trices) lui ayant constamment
(sauf de 1993 à 1997) renouvelé leur confiance, confiance qu’ils ont transmise à
Bruno Questel, longtemps suppléant de François Loncle. Il faut dire qu’avec ses
assistants et secrétaires, à Louviers ou à Paris, Claire Fromentin, Smaïl
Chibane, Nathalie Bellevin, Catherine Aubé, Cyril Buffet, les citoyens et
habitants n’ont jamais trouvé portes closes et ont toujours rendu les services
qu’on attend d’un élu influent quel que soit le gouvernement qu’il soit de
droite ou de gauche.
Pour être un député de
province attaché au développement local et régional, François Loncle a également
été passionné par la politique étrangère. C’est d’ailleurs dans la promotion du
quai d’Orsay que ses mérites ont été reconnus pour ses 54 années de service.
Ses liens avec l’Afrique sont permanents tout comme a été saluée son action au
sein du Conseil de l’Europe où les droits de l’homme doivent être constamment défendus.
![]() |
Un soir de victoire à la salle des fêtes de Louviers.©JCH |
François Loncle me fait l’honneur
de me compter parmi ses amis. Il est vrai que j’ai été de ceux et celles qui, à
Louviers et dans la circonscription, ont contribué à sa première élection et ses réélections successives.
Mais nous avons réussi à dépasser le seul domaine politique pour nous trouver
des points communs qu’il s’agisse de voyages, d’œnologie, de visions du monde
et de l’avenir le tout au sein d’un groupe composé d’éminents amis aussi fidèles
qu’inconditionnels même si les aléas de la vie ont parfois porté atteinte à sa
cohésion.
Cette nomination dans l’ordre
la Légion d’honneur couronne une vie au service de l’intérêt général et du bien
commun. Une vie qui continue, d’ailleurs, puisque le dorénavant député
honoraire poursuit son action auprès de Jean-Yves Le Drian, ministre des
affaires étrangères. Ce dernier pourrait d’ailleurs être le parrain du nouveau
légionnaire à une date et en un lieu restant à préciser.