19 novembre 2016

Promesse de baisse des impôts, 1000 habitants de plus, grands travaux et investissements : le maire de Louviers refuse de « ronronner »

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1000 habitants de plus à Louviers ! Une assiette fiscale plus grande et la volonté rendue publique de baisser progressivement les taux d’imposition avec un programme de grands travaux. Voilà donc le programme de François-Xavier Priollaud et de sa majorité. Ce que Franck Martin n’a jamais voulu accepter, le maire de Louviers actuel compte s’y atteler. Est-ce réalisable ? Est-ce possible ? Il s’agit là, si la municipalité actuelle tient ses engagements, d’une vraie révolution locale. D’un tournant stratégique car la ville de Louviers est depuis trop longtemps « addicte » à l’impôt. On verra, lors de l’examen du budget 2017, si le maire s’engage réellement sur cette voie, une voie que nous ne nous lasserons pas de juger intéressante car favorable à une restauration positive de l’image de notre ville et de son attractivité.

Comment cette volonté sera-t-elle rendue réalisable ? Par un nouveau partage du fardeau grâce à l’agglomération Seine-Eure et à l’accompagnement du président Bernard Leroy, présent hier soir au cinéma Forum, lors de la présentation du programme de travaux du cœur de ville. On lira plus loin (ou sur le site de la mairie) le contenu synthétique et l’échéancier de ce programme destiné à rendre « plus belle la ville ». Mais entendre M. Leroy affirmer que la patinoire du futur à Louviers ne coûtera pas un centime au budget de cette ville (1) montre que les pistes ouvertes par Franck Martin et le complexe CASEO (dont le succès ne se dément pas) sont empruntées par d’autres. Regrettons seulement que l’ancien maire n’ait jamais compris la nécessité de faire baisser la pression fiscale jugée excessive.

Revenons au cœur de ville. L’objectif de ce billet de blog n’est pas de narrer dans le détail la nature des travaux à engager dès janvier 2017 ni d’expliciter le rythme des dits travaux. Retenons simplement que les efforts municipaux seront prioritaires : sur la place de la Halle aux drapiers avec la halle couverte, du Parvis, du Pilori, de la Porte de l’eau, des rues du général de Gaulle, du Matrey, du Marché aux œufs (2), du boulevard de Crosne, avec de nouveaux aménagement urbains, la construction d’une résidence senior, des logements en locatif et accession, de rendre le centre-ville plus attractif par un effort de cohérence avec un mobilier urbain moins disparate et des circulations plus douces et plus vertes, notamment grâce à des pistes cyclables dédiées sur la ceinture de boulevards.

Le film de présentation en 3D et les travaux de l’atelier Sciences Po montrent une réelle préoccupation des élus à adapter le cœur de ville aux changements (numérique notamment) et aux nouvelles pratiques commerciales des habitants. Si, comme le souhaite Bernard Leroy, on doit permettre à la majorité des cadres et des salariés de l’agglomération de vivre sur notre territoire, il est évident que de gros efforts doivent être faits pour les satisfaire en habitat, équipements publics, accueil commercial…de Val-de-Reuil à Louviers sans oublier Pont-de-L’arche. Tâche ardue mais pas insurmontable. Et cela ne se fera pas en six ans…

En répondant aux questions du public, M. Priollaud a affiché une maîtrise certaine de ses dossiers. Il a donné la parole à ses collaborateurs — élus ou techniciens — et également prouvé une certaine habileté (3) contraire aux anciennes pratiques lorsque le maire seul présentait les projets et voulait s’attirer tous les mérites. Je ne suis pas naïf. Il doit bien exister quelque tirage à l’intérieur des équipes, inhérent à toute activité humaine de groupe. Sur la forme, en tout cas, la municipalité actuelle parvient à exprimer une apparente cohésion, utile par les temps qui courent.

(1) Bernard Leroy a insisté sur le fait que les recettes de la CASE proviennent essentiellement de la contribution économique territoriale payée par les entreprises. Le développement économique est donc la clé des futurs investissements et des créations d'emplois.
(2) Pendant les travaux sur la Place de la Halle le marché du mercredi rejoindra la place du Champ de ville et celui du samedi sera aménagé sur la place elle-même, la rue du Matrey et la rue aux Huiliers.
(3) M. Priollaud sera sans doute candidat aux élections législatives. S'il était élu, il serait contraint d'abandonner son poste de maire…mais resterait certainement adjoint.

16 novembre 2016

« L'état d'urgence ? Une drogue pour les autorités » par la Ligue des droits de l'Homme


« La LDH avait annoncé, passée la première période d’état d’urgence, que le renouvellement de celui-ci serait sans fin. De tout temps, sous tous les gouvernements et sous tous les régimes, les mesures d’exception sont comme une drogue pour les autorités : après y avoir goûté, elles ne peuvent plus s’en passer.

Soutenir qu’il est nécessaire de renouveler l’état d’urgence en raison de l’élection présidentielle et, probablement, des élections législatives qui suivent, c’est reconnaître un peu plus que l’exception devient la règle.

Si l’état d’urgence semble indolore à la grande majorité d’entre nous, ce n’est pas le cas des dizaines de personnes assignées à résidence, et qui ne bénéficient pas de la protection du juge judiciaire. Le prolonger, c'est prolonger la possibilité permanente d’effectuer des perquisitions dans des conditions qui ont été largement dénoncées, c’est donner un quasi blanc-seing aux pouvoirs publics pour interdire des manifestations et c’est, d’une manière générale, installer l’habitude de pouvoirs exceptionnels peu et mal contrôlés et qui sont utilisés à d’autres fins que celles annoncées.

Cela aboutit, enfin, à exacerber les tensions de toute nature, notamment en continuant à stigmatiser une partie de la population et en imposant aux forces de l’ordre des suggestions qui épuisent leurs capacités.
On est en droit de s’interroger sur l’utilité d’un état d’urgence destiné à lutter contre les actes de terrorisme, utilité dont le gouvernement n’apporte aucune justification.
La LDH appelle les parlementaires à prendre conscience qu’un tel renouvellement est une mesure dangereuse et démagogique, qui s’inscrit dans la remise en cause de l’Etat de droit. »
Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Quelques réflexions au débotté : Les mensonges de Trump et de la droite extrême, le financement libyen de la campagne de Sarkozy, les salaires des PDG du CAC 40, la primaire de la droite…


Les populistes ne tiennent pas leurs promesses. Heureusement. Mais ils mentent.
Ce qu’il y a de remarquable dans l’élection de Donald Trump, ce n’est pas que les sondages se soient trompés ni qu’Hillary Clinton ait été rejetée même si elle dépasse Trump de 700 000 voix ! Ce qui est remarquable c’est que les électeurs(trices) américain(e)s aient cru tout ce que le bateleur milliardaire leur racontait. Il s’est passé en Amérique ce qui s’est passé en Grande-Bretagne lors du référendum sur le Brexit. Les tenants du out ont menti effrontément et avancé des arguments aussitôt dénoncés après l’élection.
Avec Trump, le même phénomène a produit les mêmes effets. Il retropédale sur des points essentiels de son soi-disant programme et finalement avoue qu’il ne remplira pas le dixième des promesses de sa campagne. Le mur entre les États-Unis et le Mexique devient une clôture ! Les 11 millions de sans papiers expulsés deviennent de « 2 à 3 millions » soit autant que le nombre d’expulsions sous Obama ! Nommer un procureur spécial pour poursuivre Mme Clinton « il y a d’autres urgences » et le reste à l’avenant.
Ne soyons pas dupes. Il en ira de même avec les promesses de Sarkozy ou de Le Pen. Ils mentent, savent qu’ils mentent, les électeurs(trices) doivent le savoir aussi.

Un souci de plus pour Sarkozy : le financement libyen de sa campagne de 2007
Le financement libyen de la campagne 2007 de Sarkozy. Voilà un nouveau souci pour l’ancien président de la République. Le site d’informations Mediapart a publié une vidéo dans laquelle M. Takiedine explique tranquillement qu’il a porté des valises (trois) remplies de billets de 500 et 200 euros remises en mains propres (euphémisme…)à MM. Claude Guéant et Nicolas Sarkozy quand ce dernier était encore ministre de l’Intérieur. Le tout pour une somme de 5 millions d’euros.
Sarko et Guéant crient au mensonge et menacent de porter plainte contre M. Takiedine. Est-il habile de chercher un procès public ou ne s’agit-il que de paroles en l’ai commandées par la campagne électorale ? Certes, Ziad Takiedine n’a pas tous les caractères de la probité ou de l’honnêteté mais ses déclarations concordent avec un ensemble d’autres éléments qui pourraient bien déboucher sur une nouvelle affaire Sarkozy. D’ailleurs, M. Takiedine se tient à la disposition des juges d’instruction chargés de l’enquête. Éléments troublants, Le porteur de valises décrit parfaitement bien les lieux qu’il a fréquentés, fournit des dates précises, celle des vols entre Paris et Tripoli et de remise des valises, narre les circonstances avec force détails s’agissant des intermédiaires libyens, la taille et la couleur des supports…le feuilleton mérite d’être suivi avec attention. Au passage, merci encore à Mediapart.

Les salaires n’augmentent pas dit-on. C’est faux.
Ceux des PDG du CAC 40 ont cru de 18 % en moyenne l’année dernière. Comme quoi la crise ne frappe pas de la même manière selon qu’on est en haut ou au bas de l’échelle. On savait que l’hypocrisie n’avait aucune limite mais là, c’est le bouquet. Alors que l’inflation est à 0,4 % d’une année sur l’autre et que depuis trois ans le point des fonctionnaires est gelé, le salaire moyen n’augmente quasiment pas, en tous cas pour les catégories moyennes et modestes.
La question se pose : quelle justification vont bien pouvoir trouver les PDG pour faire passer des augmentations de salaires et des bonus à deux chiffres ? Je sais bien qu’un Emmanuel Macron tentera d’expliquer que les grands patrons ne travaillent pas 35 heures par semaine et que la stratégie économique d’un grand groupe nécessite quelques compétences, il faudra quand même expliquer en détail pourquoi un salarié lambda n’a droit qu’aux miettes et que les profits sont très inégalement répartis.

Sarkozy-Fillon-Juppé : les salariés n’ont rien à gagner
Dimanche prochain a lieu le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Compte tenu des résultats de l’élection américaine, la prudence s’impose et Juppé, archi favori, risque d’y laisser des plumes. Le fait que Fillon grimpe dans les sondages ne me rassure pas. J’ai pris le temps de lire son programme : oh la purge ! Si son programme était réalisé il ferait très mal à certaines bourses.
L’augmentation du taux de TVA ! Voilà bien une mesure facile mais qui frappe très inégalement les Français puisque c’est le consommateur qui paie. Qu’il soit riche ou pauvre. Sans compter que la suppression des 35 heures, celle de l’impôt sur la fortune, ajoutée à la pression sur les salaires, tout cela compose une panoplie redoutable pour les foyers modestes.

Quelques nouvelles du Vendée globe 
Tanguy de la Motte rentre aux Sables d'Olonne. (photo JCH)
Tanguy de la Motte fait demi-tour suite à la casse de son mât. Il ne se voyait pas voguer 40 000 km avec un mât défectueux et une durée de trajet excessive eu égard à son projet d’origine. Heureusement, le bateau est manoeuvrable et il rentre aux Sables d’Olonne. Il sera à Port Olonna dans une douzaine de jours.





14 novembre 2016

Du bon usage de l'orthographe par Claude Cornu, agrégé de lettres classiques


Claude Cornu au musée de Louviers. (photo JCH)
« La SED apporte sa contribution aux activités de l’Université Populaire mise sur pied l’an dernier par la municipalité. Dans le cadre des manifestations organisées par celle-ci, Claude Cornu donnera une conférence sur l’histoire de l’orthographe, le jeudi 17 novembre, à 18 heures, dans la salle Pierre Mendès France. L’orthographe est depuis longtemps un sujet de débats et d’affrontements entre tenants de la tradition et partisans d’une réforme qui apporterait des simplifications et corrigerait les anomalies. Sans alimenter cette querelle, il s’agira simplement de rappeler que les particularités de notre orthographe sont le produit d’une longue histoire, dans laquelle l’origine latine de la langue joue un rôle essentiel. Où l’on découvre, par exemple, que des lettres superflues (ex. doigt, vingt, temps…) ont leur raison d’être. »

Cette conférence tombe à pic. Une étude récente démontre en effet que les élèves du même âge et en deux décennies, obtiennent des résultats très différents s’agissant de l’orthographe. Le nombre de fautes commises par ces élèves a augmenté sensiblement durant les quinze dernières années, des fautes d’accord le plus souvent, alors que les mots invariables ne semblent pas souffrir de cette baisse globale de niveau.
La question d’une réforme de l’orthographe ressurgit régulièrement dans le but de faciliter la pratique de l’écriture, celle-ci ayant tendance à souffrir d’une honte réelle ou virtuelle de la part des hésitants. Il est pourtant fini le temps qui permettait aux examinateurs de certaines épreuves d’éliminer les candidats auteurs (à leur corps défendant) de plus de cinq fautes. Une tolérance générale contribue peut-être aussi à la baisse régulière du niveau, entraînant un relâchement de l’attention notamment à l’égard des règles grammaticales les plus  difficiles à acquérir. Je pense aux conjugaisons des verbes, à l’emploi de certains modes, à la concordance des temps et surtout aux accords avec les auxiliaires ou les verbes pronominaux.
La conférence que donnera Claude Cornu nous permettra de mieux comprendre l’importance historique de l’orthographe dans l'histoire de la langue française et la nécessité de toujours mieux maîtriser sa pratique. Connaissant le personnage (et ceci n’a rien de péjoratif, au contraire) l’honorable membre de la Société d’études diverses devrait plaider contre le laxisme et pour un enseignement qualitatif de la langue française, écrite et parlée.