14 septembre 2019

La maison des associations et des sportifs de Louviers, inaugurée hier, était attendue depuis si longtemps


La foule des grands jours pour l'inauguration. ©Jean-Charles Houel
Le timing est excellent. Excellent pour les Lovériens avec des équipements structurants nouveaux et utiles ; excellent, il faut bien le dire, pour l’équipe municipale majoritaire, à quelques mois des élections municipales. L’inauguration de la maison des sportifs et des associations de Louviers, hier, en présence d’une foule intéressée et conquise, sera en effet une corde de plus à ajouter à son arc sachant quand même qu’on ne tire qu’une flèche à la fois. Quand bien même le calendrier n’aurait-il rien d’innocent (après l’inauguration de Glaceo surtout) on ne peut reprocher aux édiles leur volonté de partager le fruit de leurs décisions devenues réalités concrètes.
Louviers était une rare ville de 20 000 habitants à ne pas posséder de maison des associations. Et pourtant, ce n’est pas ce qui manque. Culture, arts, sports, sociétés savantes etc ; notre ville ne manque ni de bénévoles ni d’acteurs. Et pourtant, bien que maintes fois réclamée, cette salle ne vit jamais le jour. L’erreur est réparée. La Maison des associations (aux lieu et place de la piscine plein soleil) inaugurée par François-Xavier Priollaud et Bernard Leroy, président de la CASE, les deux principaux financeurs (1,4 million d’euros chacun) et le département (250 000 euros) présente plusieurs facettes. Il s’agit d’un bâtiment à énergie positive, comprenant une grande salle pouvant accueillir 1000 personnes debout et 300 personnes assises et être transformée en salle d’armes ou de terrain de badminton et volley, une salle de musculation avec appareils, des bureaux administratifs, une salle réservée aux haltérophiles bien mal logés jusqu’aujourd’hui, sans oublier des abords boisés et une architecture contemporaine défendue par les élus et les auteurs du projet.

FX Priollaud, maire, au micro. © photo JCH
Il y eut ruban, discours, remerciements, chacun recevant sa part de félicitations, notamment José Pirres, adjoint chargé des sports, qui n’a ménagé ni sa peine ni son temps pour associer les sportifs au projet et en faire ce qu’il est devenu. Le maire aurait eu tort de ne pas insister sur l’évolution des quartiers ouest de la ville avec la réhabilitation du quartier de Maison rouge inclus dans le périmètre du renouvellement urbain avec la nouvelle gendarmerie, les commerces, les circulations…sans oublier la démolition en cours des anciens logements des cadres du lycée des Fontenelles. Une place sera créée offrant de nouveaux espaces plus adaptés aux circulations diverses non sans arbres et espaces verts devenus si nécessaires.

Cerise sur le gâteau, la salle a été présélectionnée pour servir de base arrière aux équipes étrangères pratiquant l’escrime dans la perspective des JO de 2024. Présélectionnée ne veut pas dire choisie mais Louviers a une petite chance à saisir. Une démonstration a d'ailleurs eu lieu avec les commentaires avisés d'un champion de sabre venu à Louviers encourager le président Istin, (notre photo) du comité régional de la fédération française.

10 septembre 2019

Ingrid Levavasseur sur le plateau de C à vous : Elle poursuit son combat contre la précarité pour « Rester digne »


Ingrid Levavasseur (ex-gilet jaune) sur le plateau de C à vous hier soir.
Il n’y a pas à dire. Ingrid Levavasseur est une battante. Présente, hier soir, sur le plateau de l’émission C à vous animée par Anne Elisabeth Lemoine, l’ancienne gilet jaune normande est revenue sur les débuts d’un mouvement qu’elle a initié, soutenu, popularisé, avant d’en être expulsée par des forces violentes hostiles à ses méthodes fondées sur la discussion et le compromis.
Battante, elle l’est au point d’avoir écrit un livre avec Emmanuelle Anizon, du Nouvel Obs et de l’intituler « rester digne » pour démontrer la force intérieure qui l’anime et l’espoir qu’elle continue d’incarner pour elle-même, ses enfants et ceux qu’elle a rejoints dans le combat municipal du mois de mars prochain à Louviers.
Interrogée sans ménagement par l’animatrice de l’émission, Ingrid Levavasseur n’a pas baikssé les yeux. Qu’il s’agisse de son engagement initial, de la lettre adressée à Emmanuel Macron (restée sans réponse) de sa présence le 17 nomvebre 2018 au péage d’Heudebouville où un cadreur la remarque, qu’il s’agisse encore de sa rencontre avec Bernard Tapie (si honnie), des insultes qu’elle a subies dans la rue, devant chez elle, sur les réseaux sociaux, Ingrid Levavasseur garde le cap : améliorer le sort des précaires, rendre visibles les invisibles, trouver des solutions concrètes aux problèmes des familles monoparentales, le tout en discutant avec le gouvernement et en luttant avec les moyens légaux que sont la manifestation non violente, sans antisémitisme, sans homophobie, sans susciter la peur ou la casse !

Capture d'écran.
Dans « Rester digne » Ingrid Levavasseur fait preuve de courage. Elle a fait preuve de courage physique dans la rue, elle fait preuve de courage moral en assumant des revendications (1) qu’elle égrène au fil des pages non sans rappeler d’où elle vient, ce qu’elle est, ce qu’elle veut être. J’ai écrit, il y a quelques mois sur ce blog que sa naïveté se transformait en ambition. Attendons donc de la voir en action sur la place de Louviers où elle manquera pas de distribuer tracts, compliments, mais aussi de dire, à sa façon, ce qu’il faut changer dans cette ville.

(1) Ingrid Levavasseur a raconté avec émotion comment elle est blacklistée dans un hôpital régional qui a pourtant besoin d'aides-soignant(e)s. Elle aurait pu commencer une nouvelle vie professionnelle le 1er septembre. Le gilet jaune qu'elle portait, hier, lui nuit aujourd'hui.

8 septembre 2019

Coup d'arrêt pour les Johnson, Salvini et tous ces apprentis de la droite extrême…


Les Londoniens sont très remontés.©GH
Boris Johnson lâché par son frère et certains conservateurs
Personne, en France et en Europe, ne peut rester indifférent aux événements qui ont lieu en Grande-Bretagne et en Italie. A l’évidence, si le Brexit se fait sans accord de sortie, des conséquences fâcheuses interviendront pour la Grande-Bretagne, d’abord, et l’Union européenne ensuite. La succession d’échecs parlementaires enregistrés par Boris Johnson et les démissions enregistrées au sein de son gouvernement (dont celle de son frère) démontrent que les parlementaires et les conservateurs — du moins certains d’entre eux — refusent les solutions définitives et excessives prônées par le nouveau Premier ministre sous l’influence de son conseiller le plus redoutable, Dominic Cumings. Celui-là même qui avait orchestré la campagne du référendum de 2016, campagne ponctuée de mensonges, de promesses intenables, bâtie sur une haine viscérale de l’Europe décrite avec des caricatures et des procès d’intention auxquelles a été sensible une majorité de citoyens britanniques.
S’il est bien difficile de dire comment va tourner le bras de fer en cours entre Johnson et la majorité Parlementaire, il est certain qu’un Brexit sans accord modifierait sensiblement les relations entre les anciens partenaires que seraient la Grande-Bretagne et l’Union européenne : Taxes douanières, combat des pêcheurs dans la Manche, rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande, difficultés de circulation entre la France et la Grande-Bretagne, chute des échanges économiques…le tout aboutira certainement à une croissance en berne Outre-Manche et à des difficultés pour des entreprises françaises et européennes. Et quand on voit l’état du Parti travailliste qui devrait voir un boulevard électoral s’ouvrir devant lui, on ne peut que déplorer le gâchis dû aux ambiguïtés de Jérémy Corbyn, le leader de ce parti pas vraiment à la hauteur de la tâche.
Mais les Britanniques sont impayables. Une vidéo virale circule sur Internet. On voit un homme serrer très courtoisement la main de Boris Johnson à Leeds et il lui fit : « quittez ma ville ». Autrement dit on vous assez vu ! Et on aimerait ne pas vous revoir. So British.

Salvini n'est plus ministre
En Italie, le coup de maître préparé par Mattéo Salvini apparaît, encore maintenant, comme un coup d’épée dans l’eau. En faisant voler en éclat le pacte majoritaire passé entre la Ligue (son parti) et le Mouvement cinq étoiles, Salvini croyait devoir retourner devant les électeurs et empocher le magot, les sondages le plaçant nettement en tête des intentions de vote. Patatras ! Le Parti démocrate a proposé une union de gouvernement au mouvement cinq étoiles qui, sans barguigner, a tapé dans la main du centre gauche pour continuer à gouverner. Aussi inattendu qu’incongru.
On se demande combien de temps va durer le gouvernement Conte puisque l’ancien Président du conseil demeure en place. Ce qui se joue en Italie est édifiant. Une digue de sécurité a été construite pour empêcher les pré-fascistes d’arriver au pouvoir. Évidemment, que Salvini ne soit plus ministre de l’Intérieur est une grande satisfaction pour les démocrates et les ONG qui sauvent des centaines d’hommes et de femmes à la mer ! Les bateaux ne devraient plus être confisqués et les migrants dispatchés dans tous les pays européens. Mais les problèmes de l’Italie restent entiers : dette énorme, budget serré, promesses sociales intenables sauf grand courage des gouvernants.
En France, la digue tient encore pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir. Lors de son discours de rentrée, ce jour, elle a à nouveau fait sa petite soupe sur son petit réchaud avec « l’immigration massive » et l’insécurité…Avec Marine Le Pen ce serait zéro migrant et zéro crime. Comme dit l’un de mes amis « si tu ne crois pas celle-là, je t’en raconterai une autre. » Ce fonds de commerce — c’était déjà celui de son père — va-t-il enfin tomber en faillite ? Les municipales pourraient être l’occasion de donner une bonne leçon à tous ces sabreurs verbeux, les Marine, Mariani, Marion et compagnies, contraints de lancer des appels publics à candidatures faute de militants crédibles. A Louviers on sait ce que Vassard veut dire !