20 décembre 2008

Pas de pitié pour les grands hommes : Anatole France et Jules Ferry mis à pied

Tout le monde peut se tromper, beaucoup, un peu, à la folie. Quand Franck Martin, par exemple, assure que les fonds de concours de la CASE versés aux communes sont des dépenses de fonctionnement, il se trompe puisque ce sont des dépenses d'investissement. Quand il affirme péremptoirement (il l'aurait lu dans Le Monde ?) que Marc-Antoine Jamet est le président d'une « association des voiliers de luxe » qui n'existe pas, il se trompe aussi. Parfois, il est de bonne foi, parfois, il ne l'est pas, surtout quand il fantasme sur son collègue de Val-de-Reuil.
Quand j'ai écrit que « les directeurs d'écoles de la ville avaient reçu une note leur indiquant que le bus pour la piscine était supprimé à partir de la rentrée », cette information était inexacte. Mais en partie seulement puisque les élèves des écoles élémentaires Jules Ferry et Anatole France sont bien visés par la note du maire. La directrice de l'école Saint-Exupéry et les enfants de cet établissement devaient faire partie du lot mais le maire s'est ravisé. On m'a parlé aussi des enfants de Notre-Dame, mais je suis prudent car je ne voudrais pas subir une excommunication.
Les raisons avancées par le président de la CASE pour mettre les élèves à pied sont financières. La compagnie de transport devant faire face à des dépenses de carburant plus élevées que celles prévues, il a été décidé que de janvier à avril, certains enfants, plus proches du bassin aquatique, devraient bouger leurs jambes. Le directeur de l'école Anatole France a refusé la proposition du maire. On lui décernera la palme du service public. Pas à celui de l'école Jules Ferry, plus proche de la piscine Plein soleil et qui a donc quelques excuses pour avoir accepté de traverser la Place du Champ de ville et de monter la rue de Beaulieu. Attention aux rhumes, il faudra sêcher les cheveux des enfants avant de revenir à bon port.
Je remercie mon informateur. Si j'ai généralisé, c'est parce que je ne l'ai pas assez écouté ou peut-être l'ai-je mal entendu ? La pile de mon Phonak devait être usée. A bon entendeur…salut !

Budget de l'agglomération Seine-Eure : «les nuages s'amoncellent, des orages vont éclater»

Patrice Yung est le technicien, Franck Martin, le politicien et Marc-Antoine Jamet…le mandarin. (photo JCH)
Revenons sur la situation financière de la Communauté d'agglomération Seine-Eure. Deux raisons plaident pour un avenir difficile : primo, la dotation de l'Etat n'est plus calculée sur le montant «plancher» de l'inflation mais sur le montant«plafond» de la-dite inflation estimée, selon M.Yung, à 1,5 %. Et encore, n'est-il pas sûr que l'Etat verse sa DGF (Dotation globale de fonctionnement) à ce taux. Secundo, on entre dans une période économiquement délicate avec toutes les conséquences sur la vie des entreprises et donc de l'emploi. Franck Martin n'a pas caché que les modifications politico-administratives étudiées par le gouvernement (et la Commission Balladur) risquaient de peser sur les compétences de la CASE : «L'avenir est inquiétant, a-t-il déclaré, de lourds nuages s'amoncellent et des orages ne manqueront pas d'éclater.»
Bernard Leroy souhaite «que l'attribution de la dotation de solidarité et les fonds de concours (1) versés par la CASE soient gravés dans le marbre pour les six ans à venir.» S'il reconnait que les communes (dont Louviers) en ont besoin cette année pour boucler leur budget, le président craint «une addiction. On ne peut pas mettre les communes sous perfusion permanente.» D'autant plus que la taxe professionnelle (recette de base de la CASE) va être modifiée, que la commission Balladur va déterminer les compétences de telle ou telle collectivité : « la CASE ne pourra plus venir au secours des budgets. Chaque maire se trouvera placé devant ses responsabilités, notamment financières. Je ne m'engagerai donc pas à graver dans le marbre ce que demande Bernard Leroy.»
Ce dernier avait également exigé qu'on limite au maximum les frais de fonctionnement «par des astuces», une recherche d'économies ligne par ligne budgétaire, qu'on cesse d'embaucher du personnel et qu'on ne remplace pas les agents appelés à quitter l'agglomération. Franck Martin a répondu : « nous avons élargi nos compétences et nos besoins : voirie, crèche, policiers ruraux, gardiens de décheteries, agenda 21, milieux naturels, droit des sols, SCOT…dites moi qui est en trop ? » Il propose même de mutualiser certaines dépenses des communes. Exemple : le contrat des photocopieurs.
Le débat d'orientation budgétaire prévoit une dépense de 5,9 millions d'euros en investissement en 2009 que M. Leroy voudrait voir porter à 8 effectivement réalisés. Il aimerait que les frais d'études «à 30 000 euros l'étude», les frais de brochures, de communication, les événements sponsorisés n'ayant rien à voir avec les compétences de l'agglo, soient supprimés ou diminués. Il conclut : « Je vous annonce une bonne nouvelle, oui, on peut le faire ».
Patrice Yung indique que la le taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères demeurera inchangé à 15,10 % et que celui de la taxe professionnelle fixé à 14,93 %…en 2013 sera en deça de ce taux encore cette année.
Si j'osais, je dirais que la CASE va être contrainte de diminuer la voilure. L'année 2010 amplifiera même les effets de la crise puisque la fermeture de certaines entreprises ou les licenciements affecteront les rentrées de taxe professionnelle. Nous en saurons plus sur les choix économiques et politiques lors du vote du budget primitif de l'agglomération dans quelques semaines.
(1) Ces fonds de concours sont des participations de la CASE à certains investissements engagés par les communes.

Quand José Alcala n'est pas José Alcala

Je viens à l'instant d'avoir une conversation téléphonique avec José Alcala, ancien journaliste de France 3 et surtout responsable du blog dont l'adresse figure dans ma blogoliste. Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il y écrit, je m'emporte parfois en lisant certains commentaires, mais je considère que son blog (comme le mien ?) est devenu une source d'information au jour le jour dont il est difficile de se passer.
Pourquoi tenait-il à me parler ? Tout simplement pour m'informer qu'un commentaire paru sur le blog de Franck Martin et me concernant (négativement bien sûr) n'était pas de lui bien que signé de José Alcala. Autrement dit, un anonyme courageux a usurpé l'identité de José Alcala pour déverser sa bile sans que cela n'affecte un seul instant le responsable du blog de Franck Martin. José Alcala, légitimement, cherchait à joindre le maire de Louviers, pour lui demander d'ôter, toutes affaires cessantes, ce texte signé Alcala qui n'était pas d'Alcala. Depuis José a adressé un VRAI commentaire signé de sa VRAIE plume pour exprimer sa pensée.
Je mets donc en garde les lecteurs du blog de Franck Martin qui peuvent y lire des commentaires dépourvus de toute origine fiable et identifiée. On connait, dans son entourage, des plumitifs pas forcément scrupuleux qui peuvent signer des commentaires de circonstance pour duper les lecteurs sincères. Sur mon blog, il m'arrive de publier des commentaires anonymes (tel celui concernant le Marité) mais ils apportent une information qui ne met pas en cause nommément les personnes.

19 décembre 2008

Ressortissants de l'Union européenne, inscrivez-vous sur les listes électorales

Le Parti socialiste appelle les ressortissants des pays de l’Union européenne résidant en France à s’inscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter aux élections européennes du 9 juin 2009.
Pour cela ils doivent s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre 2008. Comment : se rendre dans la mairie de sa commune d’habitation et y remplir un formulaire d’inscription muni d’une pièce d’identité en cours de validité (passeport, CNI, carte de séjour) et d’un justificatif de domicile ou de paiement des impôts locaux.

Pas d'hallali pour la halle rolivaloise. La CASE paie son écot en faveur du Marité

Les élus ont voté majoritairement pour accorder un million d'euros au conseil général en faveur de la halle d'athlétisme régionale. (photo JCH)
La subvention de 44 500 euros en faveur du GIP « Marité » a été votée, jeudi soir, par 49 délégués de la communauté d'agglomération Seine-Eure. 22 se sont abstenus et un d'entre eux a voté contre. Rendons hommage à ce courageux anonyme puisqu'il nous a été impossible d'obtenir l'identité de l'auteur de cette main levée solitaire.
Le président de la CASE a chargé avec outrance la ville de Rouen et son maire qui ont quitté le navire. Il a expliqué que Paimpol (et ses paimpolaises…) Granville, Saint-Vaast-La Hougue, Le Havre, Saint-Pierre-et-Miquelon et d'autres villes, allaient rejoindre le groupement d'intérêt public (GIP) en charge du Marité, le grand voilier qui a coûté si cher à l'achat et réservé tant de mauvaises surprises et de vices cachés. En fait, il s'agissait d'une ruine. Une ruine patrimoniale, certes, mais une ruine tout de même.
Le président Mar(t)in souligne : « Le Marité est le survivant des voiliers terre-neuvas. Il est unique au monde. Il fait partie de notre patrimoine normand comme les mines appartiennent à celui du nord. » Et les nougats à Montélimar. Et d'expliquer qu'il faut solder les comptes, remettre les pendules du cadran à zéro, partir sur de nouvelles bases…et donc remettre de l'argent au pot commun.
Marc Antoine Jamet a bien expliqué qu'on peut aimer les bateaux sans être marin et admirer les églises sans être croyant. Le Marité, surtout dans le contexte actuel, peut-il être une priorité financière de la CASE, alors que l'objectif social d'origine n'a jamais été rempli lorsque le voilier « glissait encore sur les gouffres amers. » Quel rapport entre notre territoire et ce voilier fécampois : « Que les Fécampois et quelques élus portuaires veuillent sauver le Marité, pourquoi pas ? Je m'abstiendrai parce que projet est cher au cœur de notre président. » L'humour est une denrée rare, il faut donc en user avec parcimonie.

La halle d'athlétisme
L'agglomération, comme dirait Jean-Pierre Auger a majoritairement voté pour ce projet. « Nous devons aller jusqu'au bout de notre démarche et verser le million d'euros promis au conseil général maître d'œuvre. » Ce n'est pas l'avis de Pascal Labbé : « J'étais contre au départ. Je reste contre. » Ils seront une dizaine de cet avis au moment du vote. Parmi eux, les élus du Vaudreuil avec un Bernard Leroy très remonté : « C'est une insulte au développement durable ! On va chauffer au gaz un équipement qui servira 7 mois dans l'année (1). Je voterai contre car la facture est énorme ! » Heureusement, Janick Lesœur souligne que le conseil général de l'Eure, le conseil régional, plusieurs collèges, des écoles, des clubs sportifs régionaux importants sont très intéressés par cette salle pour y faire des stages longs, profiter des installations « qui ne seront pas réservées uniquement aux athlètes de haut niveau. » Un peu de fraicheur dans un monde brutal.

Quant aux parkings, Marc Antoine Jamet a conscience de la difficulté. Il a, en tout cas, reçu le message cinq sur cinq : l'agglomération ne bougera pas le petit doigt, directement ou indirectement. « C'est comme si on achetait une voiture sans les roues » commente un élu.
Franck Martin (qui a prévu d'organiser congrès et colloques au Kolysé de Louviers) ne veut pas de salle concurrente à proximité. Il a donc conditionné le vote du million d'euros à un engagement du président du conseil général qui lui écrit en substance : la halle d'athlétisme servira aux athlètes de haut niveau mais à titre dérogatoire et exceptionnel, on pourra y organiser d'autres manifestations que sportives. (lire l'original ci-dessous)
Marc Antoine Jamet n'en demandait pas plus. Le diplomate de carrière Destans, habile et rusé, a souplement répondu au président de la CASE et de la SEM (2) du Kolysé qui devra donc s'accommoder, à certaines époques de l'année, d'une salle rolivaloise pouvant accueillir 3000 personnes. Comme Sophie Ozanne, conseillère municipale de Louviers, pas si Amish (3) que cela puisqu'elle ne vient pas en roulotte aux séances du conseil, n'a pas reçu de réponse (lundi) à la question posée au maire sur l'étude de marché justifiant les choix de la SEM, on en conclut qu'il existe des clientèles différentes et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Je reviendrai ultérieurement sur le débat d'orientation budgétaire et sur la demande réellement extravagante de Bernard Leroy « qui veut graver dans le marbre la dotation de solidarité aux communes et les fonds de concours » apportés par la CASE pendant les six ans à venir. Comme dirait Coluche : gonflé le mec !
(1) Un sportif, ça court, ça saute, ça transpire ! Et il faudrait chauffer la halle ? Non mais…
(2) La SEM est une société d'économie mixte. La ville de Louviers est majoritaire au capital. C'est elle qui oriente la gestion de l'équipement sportif et de loisirs.
(3) Les Amish sont une communauté chrétienne anabaptiste présente en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l'écart de la société moderne. Franck Martin a dit de Sophie Ozanne qu'elle était «vieille» et Amish. Seigneur, il ne sait pas ce qu'il dit.

La lettre de Jean Louis Destans à Franck Martin :
« Monsieur le Président, Vous avez bien voulu appeler mon attention sur le type d'activités qui seront offertes par le futur stade d'athlétisme de Val-de-Reuil. J'ai l'honneur de vous confirmer que cet équipement est dédié à des activités sportives conformément au permis de construire déposé et à son classement en type X, 2ème catégorie par la commission de sécurité.
La commission de la Fédération Française d'athlétisme l'a homologué en tant que stade d'athlétisme couvert pouvant recevoir 499 athlètes et 1 000 spectateurs. Je précise que le Département reste propriétaire et de ce fait, garant de l’utilisation qui en sera faite par l’exploitant.
A titre occasionnel et pour en améliorer la rentabilité, le bâtiment pourra être utilisé pour l'accueil de manifestations non sportives, en particulier pour l'organisation de spectacles ou de meetings. Cette possibilité ne pourra s'envisager que dans un cadre dérogatoire et supposera, outre l'accord de la commission de sécurité, la mise en place de mesures spécifiques tant sur le plan matériel qu'en termes de moyens humains supplémentaires. En tout état de cause, le Département veillera à ce que cette nouvelle structure ne s’inscrive pas en position concurrentielle par rapport aux équipements du secteur concerné. »

Le maire supprime le transport par bus des élèves fréquentant la piscine Plein soleil

A Louviers, les enfants des écoles ont l'habitude de marcher. Ils iront à pied à la piscine comme ils sont allés à pied à la médiathèque faute de chauffage dans leur école. Tout va très bien madame…(phot JCH)
La marche est encore le meilleur des exercices. Fort de cet adage, le maire de Louviers vient d'adresser une note de service aux directeurs(trices) des établissements scolaires de la ville pour leur faire savoir qu'à compter de la rentrée de janvier, les élèves fréquentant la piscine plein soleil devraient, dorénavant, s'y rendre à pied.
Le transport par bus organisé, jusqu'à maintenant, à l'intention des enfants est, jusqu'à nouvel ordre, supprimé. Aux enseignants et parents qui l'interrogeaient sur la remise en cause d'un système essentiel à la réussite de l'apprentissage de la natation, le maire aurait répondu que s'il faisait trop froid cet hiver pour déambuler dans les rues de Louviers, ils n'auraient qu'à attendre le printemps non sans ajouter avec malice que marcher permet d'avoir chaud.
Voilà donc cette municipalité — dite de gauche — prise en flagrant délit de mauvais coup à l'égard des enfants lovériens. Il est bien évident que les élèves de l'école des Acacias, par exemple, auront le plus grand mal à trouver le temps nécessaire pour se rendre à l'autre bout de la ville puisque la piscine se situe en bordure de l'avenue du Maréchal Leclerc. Attendre le printemps, c'est remettre en cause le planning établi en début d'année et, in fine, priver les enfants de natation.
Je le dis comme je le pense : c'est zéro pointé pour cette municipalité ! Qui aurait pu penser que cette équipe majoritaire comprenant d'authentiques défenseurs de l'école publique en arriverait à de telles extrémités pour faire des économies de bouts de chandelles ? Qui aurait pu penser que des membres importants de la FCPE se tairaient devant un tel scandale ? Comment espérer amener les petits Lovériens à bord du Marité s'ils ne savent pas nager ? (Il est vrai qu'ils ont encore du temps devant eux)
Mais le match ne fait que commencer. Des enseignants, des parents vont se concerter, s'organiser pour amener M. Martin-Darcos à reculer et à annuler sa mesure. S'ils ne réagissaient pas qui le ferait ?

18 décembre 2008

Tous et toutes «victimes» de ce régime fichiste : nul n'est à l'abri

Il y a beaucoup d'a priori et d'idées toutes faites sur les prisons françaises. De nombreux habitants de notre pays considèrent que la situation des détenus (en préventive ou définitivement condamnés) est, sinon confortable, du moins très supportable. C'est évidemment un cliché qu'il convient de corriger. Le journal Le Monde s'est procuré deux heures trente d'enregistrement vidéo réalisé en caméra cachée dans une prison bien connue puisqu'il s'agit de celle de Fleury-Mérogis. Cet enregistrement clandestin, imaginé par des détenus qui ont pris des risques, montre la prison sous un jour inconnu des médias. Il est d'ailleurs fort possible que ces deux heures trente minutes de témoignages deviennent un documentaire alors visible par le grand public.
D'habitude, les directeurs de prison autorisent les tournages sous certaines conditions. Les détenus ne doivent pas être identifiables (on ne doit donc pas voir leur visage) et les responsables de la détention s'arrangent pour que les images soient prises « dans la prison sous son meilleur jour. » La vidéo diffusée par Le Monde est terrible : conditions d'hygiène déplorables (douches extérieures inutilisables, douches intérieures avec un mince filet d'eau) surpopulation dans les cellules, absence totale d'intimité, violences répétées, consommation de drogues, cuisine de fortune avec serpillière imbibée d'huile qu'on allume…pour couronner le tout une étude sérieuse montre que plus de 50 % des détenus sont considérés comme victimes de maladies mentales.
La vidéo visible sur le site du monde www.lemonde.fr n'est que le reflet de ce qui se passe dans de nombreux établissements. Cette situation a été abondamment critiquée par des observateurs européens indépendants effarés par ce qu'ils ont découvert dans ce beau pays de France. Amnesty International a attiré l'attention des autorités sur la situation de notre pays dont le classement européen est désastreux quand il s'agit de la détention.
Je sais quels arguments avancent ceux qui ne veulent pas que ça bouge : « s'ils sont en prison, ce n'est pas par hasard. Ils l'ont bien cherché. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. » Ce type de discours est irrecevable car la peine de prison ne comprend ni l'humiliation, ni la promiscuité entre délinquants primaires et caïds mafieux, ni l'absence de soins dentaires ou médicaux, ni les viols ou les brutalités entre détenus. La prison c'est la privation de liberté et l'élaboration d'un projet de sortie. Les condamnés doivent être respectés dans la dignité de leur personne, ils doivent être nourris correctement (les travaux de l'esprit en font partie) soignés normalement, ils doivent pouvoir travailler s'ils le souhaitent et devraient être payés en conséquence et non minablement comme c'est le cas aujourd'hui.
Ce qu'il faut retenir de la vidéo du journal Le Monde : faites tout pour ne pas aller en prison. Par les temps qui courent, il ne fait pas bon être journaliste, manifestant, militant, opposant, tous fichés, tous victimes de ce régime fichiste. Attention aux excès de vitesse, à une parole plus haute que l'autre, la garde à vue-garde-aveu nous guette. Nul n'est à l'abri.

Une Marianne d'or pour la ville de Val-de-Reuil

Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Ville (en visite à Val-de-Reuil sur notre photo) a assuré hier lors de l'émission « c'est-à-dire sur la 5 que les crédits pour la rénovation urbaine ne seraient pas amputés contrairement à certaines déclarations récentes.
Chaque année, sur les 36 000 communes que compte notre pays, moins d’une trentaine reçoivent des mains d’Alain Trampogliéri, son créateur, la désormais incontournable « Marianne d’Or », distinction prisée des décideurs locaux.
Hier, 17 décembre 2008, pour son Opération de Renouvellement Urbain, la ville de Val-de-Reuil fait partie de la promotion 2008. Après avoir été souvent cité en exemple dans la presse professionnelle, comme le Moniteur qui, le 28 novembre dernier, vantait « la qualité architecturale de ses projets, aussi bien pour l’habitat que pour les espaces publics », ainsi que la presse généraliste, entre autres France Culture, Le Monde ou Les Echos. Val-de-Reuil a servi de modèle lors des séminaires ou des journées annuelles de l’ANRU (comme en 2007 au palais des congrès de Paris, à Boulogne-sur-mer en juillet dernier ou encore le 30 janvier prochain à la maison de la chimie). Cette ville sert également de cas pratique dans les écoles de commerce, de la rénovation urbaine ou d’architecture pour sa réussite, après avoir été visitée et analysée par tous les ministres de la Ville sans exception depuis dix ans. Il s'agit donc d'une nouvelle récompense pour l’ex « Ville nouvelle ».

Aux côtés du Président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, de François Patriat, Président du Conseil Régional de la Bourgogne, de Jean-Louis Fousseret, Président de la communauté d’agglomération du Grand Besançon, récompensée au titre de la première ville verte de France ou de Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, saluée pour une Opération de déconstruction sélective, la ville de Val-de-Reuil fait partie des 25 lauréats de l’édition 2008 et a reçu le trophée au pavillon de l’Elysée.

Le jury a reconnu plusieurs aspects innovants ou originaux de l’action de la plus jeune commune de France. Val-de-Reuil, partie parmi les premières, dès 2000, fait partie (pour les spécialistes) de la dizaine d’ORU qui marchent et qui fonctionnent. La réussite d’une opération de 88 millions d’euros comprenant 91 programmes sur huit ans, dont la moitié a déjà été engagée en quatre ans, permettant la réhabilitation, la modernisation ou la résidentialisation de 1800 logements, la rénovation ou la création de 17 équipements publics, la création de 20 000 m² d’espaces verts, la rénovation de 39 000 m² de voirie, l’accueil de 500 logements neufs déjà construits, de 500 en chantier et de 500 autres en projet, constitue plutôt une exception dans le paysage urbain français.

L’intérêt que représente une ville qui se redessine, 33 ans après sa création, grâce aux efforts cohérents et coordonnés des équipes des partenaires (Etat, Département, Région) d’architectes (près de 100, des plus illustres aux plus jeunes, locaux ou internationaux, voisinent sur le site), urbanistes, paysagistes et ingénieurs, des bailleurs, des entreprises, ont su tenir compte de leur environnement pour qu’équipements, logements ou espaces publics se côtoient harmonieusement. Cette pluralité des compétences a permis un succès original.

Enfin, ce trophée confirme le bien fondé de la démarche de Val-de-Reuil qui, en visant les 20 000 habitants à l’horizon 2012, poursuit une action indispensable pour trouver sa taille naturelle. Cette Marianne d’Or est un encouragement supplémentaire et l’encourage à investir, toujours et encore, dans l’amélioration du cadre de vie de ses habitants par le renouvellement urbain.
(Texte communiqué par la mairie de Val-de-Reuil)

17 décembre 2008

Le rond-point…d'exclamation !

On vient de m'informer que le conseil d'agglomération de la CASE allait examiner, jeudi, le transfert de crédit suivant : les 44 500 euros prévus au budget pour l'aménagement complet du rond-point de l'avenue du Maréchal Leclerc à Louviers sont supprimés et affectés au groupement économique chargé de la rénovation du Marité (lire ci-dessous). Le président de la CASE a choisi d'amputer le financement d'un équipement lovérien pour ne pas se mettre à dos un maire d'une autre commune qui aurait pu juger inadéquat ce choix éminemment personnel du président mar(t)in.
Les élus du conseil de l'agglomération ne sont pas tous Lovériens et je suis sûr que certains d'entre eux ont le mal de mer. S'ils votent cette subvention de 44 500 euros en faveur du Marité, et compte tenu des besoins exprimés par ailleurs, les délégués des communes porteront une responsabilité qui non seulement ne les guérira pas du mal des transports maritimes mais risque en plus de leur faire mal au cœur. Sans tomber dans la démagogie, je propose à M. Madroux, marin lui aussi, et rapporteur des affaires financières, de conserver les 44 500 euros à la réalisation complète du rond-point lovérien. Chiche.

Le conseil communautaire se réunit jeudi soir : le Marité au creux de la vague

Les élus de la CASE ont la responsabilité du bon usage des impôts versés par les entreprises de notre agglomération. (photo JCH)
La communauté d'agglomération réunit le conseil communautaire jeudi soir 18 décembre à 20 h 30 au siège de la Fringale. L'ordre du jour comporte quelques sujets importants tels que le débat d'orientation budgétaire obligatoire avant le vote du budget primitif lui-même, la subvention d'un million d'euros de l'agglomération pour la construction de la halle d'athlétisme. Franck Martin, lors de la dernière réunion du conseil municipal de Louviers a conditionné le versement de cette subvention à l'engagement du conseil général de ne pas organiser de concerts, de colloques ou de séminaires pouvant faire concurrence à la salle de «congrès» prévue au Kolysé. Outre que le maire de Louviers n'a pas répondu à Sophie Ozanne, conseillère municipale, qui l'interrogeait sur l'étude de marché qui n'a pas dû manquer d'être effectuée pour définir les besoins et établir un budget prévisionnel (non rendus publics) on peut s'attendre à un beau débat en perspective. Peut-on comparer, en effet, le futur équipement de Louviers, ses capacités volumétriques et la taille de son parking avec une halle régionale dont l'exemple de Clermont-Ferrand montre qu'il s'agit d'une dimension tout autre. J'ai bien l'impression qu'il s'agit de deux équipements très différents l'un de l'autre, voire complémentaires. Sophie Ozanne a plaidé pour que les élus (Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, Franck Martin et Jean Louis Destans, président du conseil général) travaillent ensemble pour élaborer des solutions répondant, avant tout, aux besoins des populations.
Autre sujet récurrent, le Marité. La ville de Rouen et quelques autres ont décidé de ne plus verser un centime dans une opération de sauvetage qui ressemble à s'y méprendre à un puits perdu. La restauration du voilier, véritable coqueluche du maire de Louviers, est estimée à 2,5 millions d'euros, sans les surprises. Les temps sont durs et difficiles. Est-il judicieux, est-il tolérable qu'une collectivité comme la CASE consacre des milliers d'euros à ce navire échoué dans le bassin de radoub de Cherbourg ? Que le président de la CASE soit également le président du groupement économique dont l'objectif est de renflouer le Marité ne justifie pas que l'argent des entreprises de notre région abonde ce projet éloigné de nos réalités historiques et géographiques. Il y a mieux à faire.

16 décembre 2008

A l'UMP, les fraudes «éventuelles» se terminent au tribunal de Paris

Une information judiciaire a été ouverte le 8 décembre à la suite de la plainte d'un ancien conseiller UMP de Paris dénonçant des fraudes lors de scrutins électroniques internes au parti à Paris en juin 2006. Cette enquête vise à faire la lumière sur l'élection du délégué de circonscription du XVe arrondissement-sud pour l'UMP, dont le plaignant, Alexandre Galdin, soupçonne qu'elle a été entachée de fraude. Ce dernier a mis en cause quatre responsables de l'UMP dont certains travaillent dans des ministères. Morale de l'histoire : l'UMP voit la paille dans l'œil du voisin, elle ne voit pas la poutre qu'elle a dans le sien. (Proverbe d'après l'Evangile)

La reculade de Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale

Les Lycéens de Louviers aussi sont descendus dans la rue. (photo JCH)
Les lycéens ont gagné ! Nicolas Sarkozy, président de la République, a senti le vent mauvais. Il a flairé les difficultés à venir et compris qu'il valait mieux reculer plutôt que d'aller dans le mur c'est-à-dire affronter le mécontentement grandissant des lycéens, des parents, des professeurs. L'ancien ministre de l'Intérieur a conservé un œil sur le service de renseignements intérieurs. Les notes blanches ou bleues n'annonçaient rien de bon pour le gouvernement à l'image des événements d'Athènes et de Salonique. Se souvenant du CPE et de la pitoyable retraite de Dominique de Villepin (bien aidé par Nicolas Sarkozy d'ailleurs) l'autocrate de l'Elysée a donné ses ordres à Xavier Darcos : tu lèves le pied et tu attends des jours meilleurs.
C'est ainsi que la réforme de la classe de seconde pour laquelle il n'y avait pas une minute à perdre a été rangée sur une étagère ministérielle où la poussière pourra s'y accumuler pendant l'année 2009…A-t-on jamais vu une réforme retirée, surtout provisoirement, revenir au premier plan de l'actualité ? Ce serait vouloir se faire hara-kiri. Et Xavier Darcos n'a rien d'un samouraï.
La leçon de cet épisode ? Nicolas Sarkozy, malgré ses coups de menton, est un fin politique. Faire retraite en bon ordre et au bon moment, c'est mieux qu'une franche débandade. Même s'il admet que toute réforme ne peut aller à son terme (la leçon sera bien retenue par d'autres) il fait montre d'un pragmatisme qui peut permettre d'éviter de graves incidents. Et surtout, il offre à la jeunesse un cadeau de Noël plein d'espoir.

« Franck, dis-nous quelles questions tu veux qu'on te pose ? » interroge Michel Doucet

Claudine Dutheuil, Christian Renoncourt, Michel Doucet (PS-PC) et Sophie Ozanne (NPA). Une opposition de gauche studieuse et active. (photo JCH)
Les Lovériens devraient prendre l'habitude de venir nombreux lors des réunions du conseil municipal. Non pas qu'ils seraient accueillis avec toute l'attention désirée mais il serait bon que les électeurs(trices) des uns et des autres constatent ce qu'on a fait de leur vote. L'opposition de droite fait son travail. Elle gonfle ses muscles de temps à autre mais la complicité objective entre Olivier Aubert et le maire en atténue quelque peu les effets. Il existe deux oppositions de gauche. L'une animée par Sophie Ozanne, qui travaille les dossiers, pose de bonnes questions et souligne que la ligne politique du maire est aux antipodes de ce qu'elle ferait si elle et ses amis étaient majoritaires à la mairie.

L'autre opposition de gauche est boostée par Michel Doucet, spécialiste des finances, soutenu par Christian Renoncourt et Claudine Dutheuil. Michel Doucet, lundi soir, a évidemment, tenu la vedette de cette opposition dans la mesure où il connaît comme sa poche le contenu des budgets, des comptes administratifs, des décisions modificatives. Dans son journal municipal, le maire souligne que Michel Doucet a fait partie de son équipe de 2001 à 2008, assertion mensongère puisque Franck Martrin a ôté leurs délégations et leurs indemnités aux adjoints et conseillers délégués socialistes dès la rentrée automnale 2007. Aucun accord n'ayant pu être trouvé entre le PS et le maire sortant, celui-ci a usé de mesures de rétorsion immédiates. Michel Doucet a donc abandonné ses fonctions il y a 16 mois et on ne voit pas en quoi il serait responsable de quoi que ce soit dans les malheurs d'aujourd'hui.

L'école de musique sur le budget 2009-2010 c'est la majorité municipale ! L'école Jules Ferry à plus tard, c'est la majorité municipale ! Le chiche programme de voirie 2009, c'est la majorité municipale ! On a appris avec le sourire que le plan Marschall du maire « comprend tout ce qui se fait sur les routes et rues de Louviers : ville, CASE, conseil général, privé…» voilà bien une précaution oratoire dont il faudra se souvenir. Les 18 millions d'euros du catalogue électoraliste municipal engageait le président de la CASE, pas le maire. Elle engageait le président du conseil général et les responsables des voiries privées. Ils seront ravis de l'apprendre. Le maire change de casquette et nous, nous portons le chapeau.

Idem pour les impôts : le maire avait promis que le budget 2009 ne connaîtrait pas d'augmentation de la pression fiscale. Lundi il a déclaré : « 2009 sera difficile. Nous aurons des choses dures et difficiles à faire ». C'est en moins bien : « du sang et des larmes ». Attendons-nous donc en 2009 à voir croître la taxe foncière et la taxe d'habitation. Alors que les impôts locaux atteignent déjà un niveau très (trop) élevé à Louviers, une bonne louche de plus fera bien plaisir à ceux qui les paient, les classes aisées comme les classes moyennes, celles-ci toujours plus pressurées. D'où l'irritation du maire : « l'opposition doit exister. Alors pour exister, elle pinaille. Elle va finir par lasser, les élus, le public, la presse…»

Comme l'a déclaré avec humour Michel Doucet à Franck Martin : « dis-nous quelles questions tu veux qu'on te pose ? ». Malgré l'exaspération du maire, l'opposition PS-PC continuera son travail…d'opposant chaque jour plus justifiée eu égard à une gestion erratique qui, contrairement à ce qu'affirme la majorité municipale, n'est pas du tout cadrée financièrement. Nous continuerons donc d'affirmer que les cessions de propriétés communales votées lundi avaient déjà été prises en compte dans le budget. Nous continuerons de déplorer un budget 2009 périlleux et déjà frappé du sceau de l'insincérité. A la proposition de Michel Doucet d'annuler le show du maître de cérémonie des vœux (il est choquant de bâfrer quand les rangs des bénéficiaires des restos du cœur s'allongent à vue d'œil) a éclaté d'un rire sardonique. Cela prouve que l'idée ne l'a même pas effleuré !
Au fond, ce conseil municipal peut être résumé à une phrase qu'on pourrait inscrire au fronton de la mairie et qui a été prononcée, lundi, par Patrice Yung dont on connait l'humour grinçant : « Nous ne sommes engagés que sur nos engagements ». La municipalité s'engage à s'engager, c'est bien de le savoir.

15 décembre 2008

Répression de manifestations lycéennes : appel au calme et au dialogue

La Fédération de la Somme de la Ligue des droits de l'homme communique :
« La Fédération de la Somme de la Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen (LDH), ayant eu connaissance de l’arrestation d’une quarantaine de lycéens dans la nuit de dimanche (hier) à lundi, certains d’entre eux ayant été gardés au poste de Police d’Amiens, souhaite réagir.
Cette situation n’est que le reflet du manque de dialogue entre les élèves, citoyens soucieux à juste titre de l’avenir que « les décideurs » leur préparent et les pouvoirs publics en l’occurrence le ministre Xavier Darcos et le Rectorat.
Attachée à l’expression pacifique, la LDH en appelle au dialogue entre les protagonistes concernés et ne saurait accepter que la force soit employée, fut-ce par les pouvoirs publics, pour empêcher toute expression démocratique. Elle informe qu'elle va rester vigilante à la suite qui sera donnée à cette forme de répression quelques jours après l’intervention musclée de la gendarmerie dans un établissement du Gers qui a fait la une des médias. »

Le Président, Vincent BAWEDIN

Pourquoi ne pas remettre en usage la salle de la Rotonde du musée ?

Voilà comment on accueille le public dans la salle du conseil municipal ! (photo JCH)
Les nombreux auditeurs présents lors de la conférence de Claude Cornu, samedi, ont évidemment apprécié les talents de l'orateur. Il fallait d'ailleurs qu'il soit très bon pour faire oublier l'inconfort dans lequel chaque présent se trouvait. La salle Pierre Mendès France n'est absolument pas adaptée aux usages qu'on lui réserve. Chaque réunion de conseil municipal est un calvaire pour ceux et celles qui tendent l'oreille (surtout les sourds même appareillés) et cherchent à comprendre ce qui se passe ou ce qui se raconte. Cette salle n'est absolument pas conforme à ce qu'une assemblée élue peut attendre d'une municipalité qui dit faire passer la démocratie participative en priorité. Le système audio date de Mathusalem ou d'Hérode, si bien que les intervenants se voient couper la parole par le maire quand il le souhaite et ne sont pas écoutés quand ils voudraient être entendus. J'étais employé municipal en 1966. Depuis, rien n'a bougé, c'est dire. Pour un maire qui prône le renouvellement et le changement…

Revenons à notre conférence. Claude Cornu s'est rendu audible grâce au microphone installé par un électricien municipal. Bravo pour l'amplification du son. Les auditeurs assis sur leurs muscles fessiers, quant à eux, ont fait travailler le grand et le petit pour ne pas souffrir d'ankylose tant les chaises de la salle sont inadaptées. Alors, que faire par égard pour les invités de la SED qu'ils soient conférencier(e) ou assis(e) dans le public ? Je me demande bien pourquoi, par exemple, la municipalité ou, plutôt, le maire et son adjoint à la culture (ah bon ?) ont décidé de condamner la salle de la Rotonde du musée depuis plusieurs années ? Les précieux livres qu'elle recélait ayant été mis bien à l'abri à la Médiathèque Boris Vian, rien n'empêche (même pas les pigeons) la mairie de remettre cette salle en état et de la tenir à nouveau à la disposition des associations locales.
Cette salle convient parfaitement, qu'il s'agisse de l'acoustique ou de la jauge, aux conférences, aux diaporamas, aux rencontres diverses…telle une réunion de quartier. Qu'on ne vienne pas me dire que l'auditorium de la Médiathèque pourrait convenir…Ce serait irrespectueux pour les membres de la SED, tous d'un certain âge.
Pendant que j'y suis, je ne peux m'empêcher d'imaginer une mairie modernisée, qu'il s'agisse de l'accueil des Lovériens ou d'autres, des conditions de travail des employés administratifs, de celles des élus de la majorité ou de l'opposition qui ne sont vraiment pas bien lotis. Il suffit de descendre la rue Pierre Mendès France, de jeter un œil sur les huisseries des fenêtres de la salle du même nom pour constater que l'entretien courant laisse à désirer dans la mesure où le maire ne souhaite rien changer à ses habitudes.
Je souhaite que le 24 janvier prochain (date de la venue de Charles Ridel le conférencier invité ce jour-là par la SED) les auditeurs soient accueillis dignement. Non par les élus puisqu'on ne peut les obliger à être partout, mais par « la ville de Louviers » tout entière et dans des conditions matérielles conformes à ce qu'on doit attendre d'une ville de 20 000 habitants. en 2008-2009 !

Deux concerts pour les Lovériens et les amis de la musique et du chant choral

Voici le programme général des concerts de Noël offerts par l'École municipale de musique Maurice Duruflé de Louviers.
1 - Le mardi 16 décembre à 20H00 au Grand Forum : 1er concert de Noël. Avec les ensembles des classes instrumentales, l'Harmonie municipale et la Chorale d'adultes (la chorale d'adulte chante avec l'Harmonie municipale : Extraits de "Il était une fois dans l'Ouest" de Enio Morricone ; "1492, Conquest of Paradise" de Vangélis ; "A Concert Celebration" de A.L. Webber (extraits de : "The Phantom of the Opera", "The Music of the night", "Don't cry for me Argentina", "Jesus-Christ superstar", "Memory").

2 - Le mercredi 17 décembre 2008 à 18H30 au Grand Forum : 2ème Concert de Noël avec les Ateliers des Musiques actuelles, l'Orchestre à Cordes, les Ensembles Baroque, les Claviers, la Chorale d'enfants, l' Atelier vocal d'adultes, les Harmonies juniors et débutants.

L'atelier vocal d'adultes ou chœur de chambre est composé d'une quinzaine de membres de la chorale d'adultes qui interprèteront des oeuvres de Josquin des Prés (El Grillo), de G.G. Gastoldi (L'Innamorato) et de G. F. Haendel (Canticorum Jubilo, Benedicat Vobis).

A ces deux concerts, l'entrée est libre et gratuite sur réservation à effectuer auprès du secrétariat de l'école de musique : Tél. 02 32 50 65 58.

14 décembre 2008

Les élections régionales de 2010 n'auraient pas lieu

Jean Louis Destans (à gauche) président du conseil général de l'Eure et Alain Le Vern, président du conseil régional de Haute-Normandie sont conscients du danger qui pèsent sur leur avenir. (photo JCH)
Le gouvernement avance lentement mais sûrement. L'information que j'ai publiée il y a quelques jours devient de plus en plus probable. Le secrétaire d'Etat aux Collectivités locales, Alain Marleix, a en effet annoncé samedi que la Commission Balladur, chargée de plancher sur une réforme des collectivités territoriales, déposerait ses conclusions fin février 2009 et que Nicolas Sarkozy souhaitait les soumettre au Parlement "avant l'été" 2009. M. Marleix a souhaité que soit défini un «modèle original français de l'organisation des collectivités territoriales dans les meilleurs délais» et de «façon républicaine et consensuelle», lors d'une table ronde organisée lors du 109e congrès du Parti radical (associé à l'UMP), réuni jusqu'à dimanche à Massy (Essonne). Ce Parti radical n'ayant rien à voir avec son glorieux ancêtre encore très puissant sous la IVe République.
Selon lui, il y a «consensus général sur le futur schéma» des collectivités territoriales, qui s'articulerait autour de «deux couples», celui des «communes et intercommunalités» et celui «des départements et régions». Trois secrétaires d'Etat, Roger Karoutchi (relations avec le Parlement), Yves Jégo (Outremer) et Alain Marleix ont plaidé pour la suppression de la clause générale de compétence qui permet aux collectivités locales d'intervenir dans tous les secteurs pour satisfaire un intérêt public local.
Selon M. Karoutchi, une redéfinition des compétences entraînerait une modification du mode de scrutin et donc, vraisemblablement, un report des élections régionales prévues en 2010.
Il a proposé de revoir le lien départements-région, avec l'élection de «conseillers territoriaux» qui gèreraient à la fois les régions et les départements. «Il faut créer un vrai lien entre les conseils régionaux et généraux» a-t-il assuré.
M. Marleix souhaite un débat consensuel alors que la réforme semble, d'ores et déjà, bouclée. Aucune réflexion globale sur la définition des compétences n'a été engagée avec les communes, les établissement publics de coopération intercommunale, les conseils généraux, les conseils régionaux. Aucune discussion n'a eu lieu entre majorité et opposition sur la définition et les compétences précises des fameux conseils territoriaux ni sur le mode d'élection de leurs élus. «Il va y avoir des morts » commentait un maire socialiste de l'Eure. Combien ? La Gauche est majoritaire dans Les régions Haute et Basse-Normandie et dans les départements de Seine-Maritime et d'Eure. Il est facile d'imaginer où va se trouver le champ de bataille.

L'affaire Dreyfus dans l'Eure : Claude Cornu, passionné et passionnant


Claude Cornu avait été présenté au public par Bernard Bodinier, président de la SED. (photos JCH)
L'affaire Dreyfus dans l'Eure, tel était le thème de la conférence donnée, samedi, par Claude Cornu, ancien professeur agrégé de lettres classiques au lycée des Fontenelles, docteur en histoire, membre de la Société d'études de Louviers et de sa région. Les auditeurs sont venus nombreux (notre photo) pour apprendre comment les habitants de l'Eure avaient réagi localement à une affaire dont les conséquences se font sentir encore aujourd'hui. Qu'il s'agisse de notre réflexion sur la raison d'Etat, sur le sentiment patriotique et nos rapports à l'Armée française ou de notre réflexion sur le courage de l'engagement finalement victorieux alors même que les chances de faire triompher la vérité étaient, a priori, nulles. Il y fallut des hommes et des femmes exceptionnels comme Emile Zola, le frère de Dreyfus, Mathieu, sa femme, lucie, Le sénateur Scheurer-Kestner, le lieutenant-colonel Picquart, et aussi une presse courageuse, celle qui ne crie pas avec les loups.
Claude Cornu ayant eu la délicate attention de distribuer à tous les présents une chronologie succinte de l'affaire, chacun comprit bien pourquoi les deux années décisives (1898 et 1899) ont d'abord retenu son attention. En 1898, Emile Zola est accusé de diffamation après la parution de son «J'accuse» dans le journal L'Aurore. En 1899 a lieu le second procès de Rennes avec ce verdict contradictoire : Dreyfus est reconnu coupable d'intelligence avec l'ennemi avec circonstances atténuantes. le 19 septembre, le président Loubet le gracie. Dix ans après (en 1908 donc) les cendres du grand écrivain dreyfusard sont transférées au Panthéon. Pour célébrer ce centième anniversaire, l'émérite conférencier tenait à partager ses recherches. Elles paraîtront bientôt d'ailleurs sous forme d'un ouvrage édité par «la revue d'études normandes».

Claude Cornu est un homme passionné, il est donc passionnant. Il aime L'Histoire, les événements (grands et petits) les détails, les faits. Il aime les analyser, les disséquer avec une précision toute chirurgicale n'excluant ni l'humour, ni un certain lyrisme concret. Pour sa conférence, Claude Cornu a fréquenté la Bibliothèque nationale, les Archives de l'Eure, il a compulsé les journaux locaux (pas tous mais presque) et nationaux de l'époque, il a cherché à comprendre pourquoi, finalement, le département de l'Eure, essentiellement peuplé de ruraux à cette époque était demeuré étrangement étranger à cette «trahison» du capitaine Dreyfus dont l'innocence mit quelques années avant d'être, enfin, reconnue.
Pendant ces deux années décisives, la France et Paris ont vécu au rythme de l'affaire. Les grandes villes aussi. Mais dans l'Eure, il n'y eut ni troubles, ni agitation, ni manifestations. 27 Eurois ont tout de même apporté leur obole à la souscription en faveur d'un monument à ériger à la mémoire du colonel Henry (1) Les journaux locaux (L'Industriel de Louviers, le Courrier du Neubourg, pour ne citer qu'eux) ont consacré des pages entières à l'affaire mais l'absence de communauté juive dans l'Eure (et donc de cible) l'absence également de groupes structurés contre ou en faveur de Dreyfus (ceux qui étaient dreyfusards se sont longtemps tu) a limité l'impact de l'affaire à des péripéties électorales telle cette élection législative partielle de Louviers en 1899 durant laquelle un candidat venu de la Meuse (et ancien député de Louviers) dut faire face à quelques interrogations sur ses liens (réels ou supposés) avec la famille de Dreyfus et sur son attitude en faveur (ou non) d'une révision du procès…
On retrouva pourtant dans les articles de presse antidreyusards tous les ingrédients de l'antisémitisme : la xénophobie, la soi-disante influence du «syndicat» sur la politique, l'économie, les arts…et quand l'innocence de Dreyfus fut reconnue et admise, la haine ne s'éteignit pas du jour au lendemain. On préféra invoquer une certaine lassitude à l'égard d'une affaire qui finalement n'avait que trop duré : «maintenant au travail» titraient les journaux !

Il fallait citer, comme l'a fait Claude Cornu, Charles Péguy mais j'ai choisi une autre citation que la sienne, très belle aussi, écrite par Péguy à l'occasion de la réhabilitation officielle de Deryfus : « Le 20 juillet 1906 fut une belle journée de réparation pour la France et la République. [...] l'une des oeuvres de relèvement les plus extraordinaires dont le monde ait été témoin, une de ces oeuvres qui retentissent jusque dans l'avenir le plus lointain, parce qu'elle aura marqué un tournant dans l'histoire de l'humanité, une étape grandiose vers une ère de progrès immense pour les idées de liberté, de justice et de solidarité sociale.»
(1) Le lieutenant-colonel Henry reconnaît le 30 août 1898, qu'il a forgé une lettre en 1896 pour étoffer le dossier Dreyfus (c'est le «faux»Henry). Arrêté, il se suicide le lendemain dans sa prison.

Claude Cornu, très applaudi, a d'ores et déjà donné rendez-vous aux membres de la SED et aux passionnés d'histoire. Le 24 janvier prochain, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France de l'hôtel de ville, Charles Ridel, auteur des «Embusqués»…de la grande guerre (édition Armand Colin) évoquera une autre page de l'histoire de la France, celle de la guerre 1914-1918.