15 février 2020

La liste de Diego Ortega est publiée : « Nouveauté, diversité, compétence et implantation »


Diego Ortega.©JCH
Diego Ortega, tête de la liste Louviers ensemble demain, autre liste de gauche en lice pour les municipales de Louviers de mars prochain, a l’art de la communication. On n’a pas été directeur de cabinet d’un ancien maire de Louviers devenu président de la communauté d’agglomération Seine-Eure sans posséder de réelles qualités d’ouverture et de mise en scène. Même s’il s’agissait d’un numéro de soliste, Diego Ortega l’a joué avec la connaissance du dossier, la compétence acquise et l’espoir qui anime chaque candidat avant le jour de l’examen.
Réunis dans un café-restaurant de la rue du quai, face au jardin de Bigards, les colistiers de Diego Ortega se sont montrés à la fois ravis de cet éclairage médiatique et surtout étonnés du récit subjectif visant à les décrire à un public qui aspire à mieux les connaître. Si pour certains, le passé et l’expérience acquise rappellent certains bons souvenirs, d’autres, jeunes et nouveaux, doivent encore apprendre, l’engagement sur une liste n’étant pas synonyme de long fleuve tranquille.

Quatre grands mots résument cette liste : « Nouveauté, compétence, diversité, implantation ». La compétence est évidente quand Diego Ortega appelle auprès de lui Sabine Anquetin-Ranger, Philippe Giroux ou Fabrice Le Moal. L’implantation est réelle quand il cite le nom de Lovériens de longue date ou de militants comme Olivier Taconet ou Pascal Hébert. La diversité révèle des âges, des origines, des métiers et des quartiers et l’éventail se montre large. La nouveauté réside sans doute dans le classement des candidats, les 10 premiers (sauf la tête de liste) n’ayant jamais eu d’activités politiques publiques en tout cas. Ce sera l’ossature de la liste en cas de victoire, certes, d’union avant le 22 mars, sans doute, ou de défaite car une opposition — si elle vient — nécessite du courage, de l’abnégation et un certain talent. Le point commun de l’ensemble de la liste est évidemment l’intérêt pour la chose publique et la volonté de réaliser un programme maintenant mieux connu.
Le journaliste de La Dépêche présent à mes côtés a posé les bonnes questions à Diego Ortega : Comment se situe cette liste par rapport à Franck Martin et lui-même (si on le sait) se situe comment par rapport à la liste ? Question délicate puisque tous les efforts de Diego Ortega, du moins au début de la campagne, ont visé à marginaliser cette question. Si l’ancien maire conserve des soutiens assurés, son dernier mandat a laissé des traces ainsi que sa participation épisodique-chaotique aux réunions de conseil municipal. Son rapprochement avec LAREM ne facilite pas les affinités. Diego Ortega a deux réponses : on trouve d’anciens colistiers de Franck Martin sur toutes les listes (sauf le RN bien sûr) l’ancien maire ne vit plus dans la région et donc n’habite plus à Louviers. On ne se situe pas par rapport à un fantôme : « on ne doit rien renier de ce qui a été fait pour les Lovériens, assure Diego Ortega, mais on doit avant tout se tourner vers l’avenir. »Autre question : le second tour. La tête de liste est claire : « les résultats du premier tour établiront les rapports de force à gauche. Le premier dirigera la liste de second tour. C’est sans équivoque. » Diégo Ortega pense à Philippe Brun, bien sûr, mais aussi à Hacen Mohamedi. Celui-ci a pourtant affirmé qu’il ne ferait aucune union au second tour…jusqu’à lire les résultats du premier ? 
José Alcala qui connaît bien Louviers s'est inquiété du sort de la présidence de l'agglomération. Les discussions à gauche ne sont pas encore ouvertes. Syons patients.
Cerise sur le gâteau, Diego Ortega a présenté deux anciens (ils ne m’en voudront pas de les classer comme tel(e)s) qui soutiennent la liste de leurs qualités et de leur notoriété. Il s’agit de Patrice Yung, élu pour la première fois en 1976 (équipe Fromentin) et de Véronique Jeanne-Tellier, colistière de Franck Martin dès 1995. Les symboles, cela compte aussi.

La liste Louviers ensemble demain

11 février 2020

Dans l'armoire aux souvenirs : Georges Marchais à Evreux en l'honneur de Pierre Semard

Le 7 mars 1942, Pierre Semard, ancien secrétaire général du Parti communiste français, syndicaliste militant, était fusillé par les nazis dans la prison d'Evreux. Une rue de cette ville porte d'ailleurs son nom. La photo que je publie a été prise dans les années quatre-vingt. Georges Marchais, alors secrétaire général du PCF, a été invité par les dirigeants communistes de l'Eure à venir à Evreux pour honorer la mémoire de Pierre Semard. 
Sur la photo on reconnaît Rolland Plaisance, alors maire de la ville, Roland Leroy, député de Seine-Maritime et directeur du journal l'Humanité et sur la gauche de M. Plaisance les observateurs attentifs reconnaîtront Francis Courel alors membre du PCF et toujours élu au conseil départemental où il représente l'un des cantons de notre département.
Quand je saisis cette photo, Georges Marchais me fixe droit dans les yeux. Il a un sourire amusé tandis que les responsables de la fédération du PCF lèvent leur verre à sa santé.

10 février 2020

Du jazz au café de la Poste de Muids le 22 février


On dirait du Benny Goodman… (DR)
Le café de la Poste 5 rue Nationale à Muids, organise le samedi 22 février à partir de 19 heures, le « 37e rendez-vous chez Jeannette » cabaret jazz quartet wind of swing. Buffet spectacle (1)
Ils sont quatre, dingos de Django, dingues de swing, swing manouche et swing Dixie, jubilant en fous de jazz dans des apothéoses de rythmes et de vibrations qui nous emportent de bossa nova en Be Bop et de blues en ragtime. Benoît et Philippe aux guitares, Jean-Yves à la contrebasse et Antoine au Saxo annoncent le jazz du nouveau monde. Entrée libre.

(1) Chacun apporte un plat, salé ou sucré, et on partage. Les consommations sont à commander au bar.







I

9 février 2020

« J'avais 10 ans et je ne savais pas où aller ». Larissa Cain raconte ses souvenirs du ghetto de Varsovie


Larissa Cain et Claude Cornu. ©JCH
La destruction des juifs d’Europe fut un des pires moments de l’histoire humaine. Jamais une politique, un gouvernement, une armée, une industrie, ne se mirent à ce point à l’unisson pour faire disparaître de notre continent des hommes, des femmes, des enfants de tous âges et de toutes conditions uniquement parce qu’ils étaient juifs.
Dès 1933 et la prise pouvoir d’Hitler en Allemagne, les juifs étaient en danger. Le livre écrit par Hitler « Mein Kampf »  dans les années vingt annonçait la douleur. L’ennemi juré serait le juif qu’il faudrait exterminer !
Larrisa Cain, invitée ce samedi par la société d’études diverses de Louviers, jeune juive du ghetto de Varsovie, demeure un témoin survivant de ces années noires. A l’occasion du 75e anniversaire de la libération des camps, Jean-Pierre Binay et Claude Cornu souhaitaient inscrire au calendrier un événement relatif à cette période. Ils ont été entendus puisque la salle Pierre Mendès France s’est avérée bien exiguë pour accueillir le public intéressé par le témoignage de Mme Cain. Un témoignage émouvant, parsemé d’anecdotes et de souvenirs encore très présents dans sa mémoire et écoutés dans un silence religieux par les dizaines de Lovériens (ou non) intéressés.
« J’avais 10 ans quand on m’a extrait du ghetto et je ne savais pas où aller. » Perte des parents, perte de repères, souffrances physiques (la faim) psychologiques, affectives, Larissa Cain raconte comment « la chance » qui l’a accompagnée a fait d’elle une femme debout, auteure de plusieurs livres. Comment elle a trouvé en la France sa nouvelle patrie, sa nouvelle langue et son nouvel avenir. Au passage elle aura été accueillie par des Polonais courageux risquant la mort pour oser abriter des juifs et des juives et devenus des « justes parmi les nations » avec leur nom inscrit sur le monument de Yad Vashem (1) en Israël. Grâce à Internet, une famille polonaise a même retrouvé la trace de Larissa Cain. Avec émotion, elle raconte comment, aujourd’hui encore, elle fréquente cette famille devenue « sa famille polonaise. »
Mon but n’est pas de revenir en détail sur l’histoire du ghetto de Varsovie. Sachons qu’il se composait de deux quartiers, peuplés de 400 000 personnes, où la faim, la terreur, la mort régnaient en maîtres. Ici comme ailleurs dans le gouvernement général (2), les Nazis voulaient faire disparaître toute trace de la race dite inférieure. En avril 1943, à la suite d’un patient travail de collecte et une organisation secrète, des armes sont entrées dans le ghetto permettant une insurrection — vouée à l’échec contre des forces bien supérieures — mais qui dura tout de même 27 jours et permit à quelques dizaines de combattants de fuir (par les égouts notamment) et de continuer le combat dans la résistance. L’autre insurrection à Varsovie eut lieu en août 1944. Elle fut l’œuvre de cette résistance polonaise qui crut, naïvement, à l’assistance de l’armée soviétique laquelle n’avança pas d’un mètre pour lui venir en aide.
Bien des questions ont été posées à Mme Larissa Cain. Elle y répondit méthodiquement faisant de cette conférence un moment privilégié pour celles et ceux qui ont eu le bonheur de partager cet intense moment d’une mémoire dont on souhaite que la flamme brûle encore très longtemps.
(1)  Mémorial vivant du peuple juif en souvenir de la Shoah, Yad Vashem œuvre à préserver la mémoire du passé et à lui donner un sens pour les générations à venir.
(2)  La Pologne a été divisée en trois dès 1939. La partie orientale pour les soviétiques, la partie occidentale pour les Allemands, la partie centrale étant appelée Gouvernement général de Pologne (en allemand : Generalgouvernement Polen, Generalna Gubernia pour les Polonais) une entité administrative mise en place sur une partie du territoire, contrôlée – mais non incorporée – par le Troisième Reich selon le décret signé par Hitler le 12 octobre 1939.