12 mars 2011

Le capitalisme : un système où le cynisme le dispute à l’odieux

La grande vague de Hosukaï
C’était hier midi. La nouvelle venait de tomber du tremblement de terre au Japon et du tsunami qui s’en est ensuivi. On ne parlait pas encore des conséquences sur le parc nucléaire nippon. France à Terre annonçait les titres.

« Mais avant, on passe par la Bourse de Paris pour prendre les dernières nouvelles des marchés… Bonjour Truc machin, quelles sont les nouvelles à midi ? ». « Les nouvelles sont plutôt bonnes. L’indice se maintient autour du seuil des 4.000 points ; le CAC 40 résiste bien malgré le Crédit agricole qui perd 1%, etc… Un coup d’œil sur les monnaies : Le Yen est en baisse de 2%, consécutivement au tremblement de terre qui vient de se produire et qui forcément inquiète les investisseurs, mais l’Euro reste stable. Etc... Ici Truc machin en direct de la Bourse, à vous les studios…»

L’idée qu’une poignée de salauds, disséminés un peu partout dans le monde, à l’affut du moindre coup, puissent ainsi spéculer sur la monnaie d’un pays en plein drame, et tirer profit de la détresse d’un peuple frappé par le destin, ajoutant ainsi à leurs difficultés en anticipant sur le coût humain et financier qu’il entraînera, me révulse.

Comme est inadmissible que les mêmes, ne pouvant plus spéculer sur le marché de l’immobilier nord-américain ruiné par la crise précédente, se rabattent aujourd’hui sur les matières premières : le pétrole, les métaux : l’acier, le cuivre etc., les produits alimentaires : le blé, le maïs, le sucre, etc., condamnant ainsi inexorablement à la famine des millions de gens à travers le monde dans les pays déjà les plus pauvres.

La première mesure de salubrité publique que prendrait un véritable gouvernement de gauche serait de nous libérer sur les chaînes publiques de la dictature de ces bulletins qui nous informent heure par heure de la hausse et de la baisse des cours des entreprises, de l’indice de confiance de n’importe quel ménagère américaine selon le pied qu’elle a mis par terre en se levant. Comme si la vie de millions et de millions de nos concitoyens ne tenait qu’au fil de cette information anxiogène. C’est insupportable !

Qui sont-ils ceux-là qui affament ainsi les peuples que la violence du désespoir pousse à se révolter ? C’est ce que nous verrons prochainement. Mais ils ne sont pas toujours dans des buildings climatisés à vitres teintées, à l’autre bout du monde. Pas besoin d’aller à New York, à Londres ou à Francfort, ou encore à Paris. Ils sont parfois nos voisins. On peut même en rencontrer au coin de sa rue. Nous en reparlerons prochainement.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

PS : Mon dégoût a été identique. Michel Denisot anime le grand journal de Canal Plus. Comme les autres, il fait son ouverture sur le séisme japonais. Il a invité trois personnes dont un restaurateur parisien originaire de Tokyo. Des membres de la famille sont concernés par la tragédie. Mais la pub commande tout. Interruption des témoignages, du récit de la catastrophe. Quel que soit le contexte, l’argent doit rentrer. Le tunnel dure plusieurs minutes. On reprend le fil du drame comme si de rien n’était. Dur, dur.

J.-C. H.

11 mars 2011

Les « sages » censurent une loi liberticide

Le Conseil constitutionnel a censuré sévèrement la loi LOPPSI 2 sur la sécurité intérieure. Saisis par des députés et sénateurs socialistes, les « sages » (le sont-ils tous vraiment ?) ont considéré que les mesures coercitives à l'égard des mineurs n'étaient pas conformes à la constitution. Autrement dit, une quinzaine de mesures nouvelles visant directement les mineurs ou leurs parents parfois sont passées à la trappe suite à la censure de la juridiction suprême.

Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du PS, ne peut être que satisfait de cette censure lui qui se bat depuis des années pour rendre crédibles les propositions de son parti en matière de sécurité et surtout de prévention de la délinquance. Enfin quoi, les députés de droite et du centre se sont-ils rendus compte de l'énormité de leurs propositions visant à responsabiliser des jeunes pré-ados comme s'ils avaient la lucidité, l'expérience, le vécu d'adultes « consentants » au délit ou au crime. Les juges constitutionnels ont ramené de la raison et du raisonnable dans la loi même s'il existe encore des propositions qui heurtent les esprits.

Le discours de Grenoble prononcé par Nicolas Sarkozy est donc en lambeaux. Le président voulait stigmatiser les jeunes, peine perdue. Il voulait satisfaire sa droite populaire, échec sur toute la ligne. En annonçant, toutefois, aux membres de l'UMP qu'ils seraient exclus en cas de désistement pour le FN, Nicolas Sarkozy revient à des schémas plus acceptables. Il est, en effet, grand temps de rétablir la frontière entre les démocrates et les populistes fascisants.

Cabaret Tsigane au Moulin d'Andé

Samedi 12 mars à 20 heures au Moulin d'Andé, grand cabaret Tsigane. Des mélodies hongroises et roumaines tissées sur des poèmes roms, célébrés par la chanteuse Awena Burgess, d'origine franco-arabe, nous transportant dans un univers coloré aux influences jazz latines et orientales.
Une violoniste, Rosalie Hartog, un guitariste, Daniel Mizrahi, le contrebassiste, Benjamin Body et le percussionniste, Patrick Gigon, composent avec Awena Burgess, le quintet « Balval musique tsigane à caractère imaginaire ».
Apéritif, spectacle et dîner (à l'entracte) 55 euros.

« Le vrai patron de la CASE c'est Véolia »

Anne le Strat : convaincante et déterminée (photo CB)
Un discours simple, méthodique, rigoureux. Une élue imprégnée d'idéologie dans le noble sens du terme, une décision déjà concluante après plus d'un an de retour en régie publique. Anne Le Strat, présente à Louviers, hier soir, à l'invitation de l'Association pour l'amélioration et la protection de l'environnement, a séduit la cinquantaine de personnes venues l'écouter pour mieux comprendre la démarche de l'actuelle majorité parisienne visant à mettre fin aux contrats de délégation de service public eau et assainissement.

Cette réunion publique n'avait d'autre objectif que de faire comprendre aux citoyens et aux élus pourquoi et comment le retour en régie publique est utile écologiquement, efficace économiquement et indispensable financièrement. Anne Le Strat n'a pas caché que mettre fin aux liens avec Véolia et Suez environnement pouvait a priori sembler insurmontable. Les délégataires privés prévoyaient des catastrophes, annonçaient le pire. Rien de tout cela ne s'est produit. L'adjointe de Bertrand Delanoë, après des études rapides mais sérieuses, aidée par un personnel compétent voire expert, a proposé à la municipalité parisienne de « gauche plurielle » un retour en régie publique réussi en à peine 18 mois. « Aujourd'hui, assure Anne Le Strat, nous assumons tout : la production, la distribution, la facturation. »

En une année de régie publique, la ville de Paris (93 000 abonnés dont de nombreux collectifs et plus de 900 salariés) a gagné 35 millions d'euros (1) somme qui sera réinvestie dans les travaux ou équipements, permettra d'améliorer les conditions de vie des salariés, et aussi, favorisera une baisse du prix de l'eau (2) annoncée le 22 mars prochain. Interrogée par le public, Anne Le Strat n'a rien éludé et exprimé un souci de transparence financière totale en contradiction avec la gestion opâque des délégataires privés. Le représentant local de Véolia, présent à la réunion, a tenté de nous faire croire que le délégataire agissait sous le contrôle strict et permanent des élus de la CASE. Pour en avoir rencontré un grand nombre, nous savons que, comme dirait Leslie Cléret, « le vrai patron de la CASE, c'est Véolia. »

Raison de plus pour poursuivre notre action et tendre vers notre objectif : le retour en régie publique en 2015 !

(1) Les délégataires privés affirmaient réaliser une marge nette de 6 % ! A la CASE ce serait même 2 % !
(2) Le prix du mètre-cube d'eau assainie est de 3 euros à Paris contre 3,86 euros à Louviers.

10 mars 2011

Debout les morts !

Guy Mansuy ne recule devant aucun sacrifice ! (photo GH)
Mon correspondant exclusif à Puteaux a découvert un candidat original. Jean Mansuy, membre de Debout la République, club présidé par Nicolas Dupont Aignan, souverainiste, fait campagne en utilisant la mémoire de son frère mort il y a 27 ans ! Il est vrai que ce frère devait avoir une conduite irréprochable puisqu'il était le chauffeur du général De Gaulle et qu'au passage, il lui servait de garde du corps. A sa décharge je rétropédale pour affirmer que ce monsieur Mansuy était un résistant authentique ! Le général De Gaulle n'aurait évidemment jamais accepté que son chauffeur fût d'une manière ou d'une autre, un collaborateur vichyste, par exemple.

J'avoue quand même ma stupeur. Qu'en 2011, à l'occasion d'élections cantonales — à Puteaux il est vrai — on mène une campagne électorale en affichant l'avis de décès de son frère mort il y a plus de deux décennies, il faut le faire ! Qui sera séduit par cette fraternité et la survie d'un sentiment si vif tant d'années après ? Quel sera le score de Jean Mansuy ? Je vais étudier de près les résultats du premier tour car au second je crains qu'il ne lui faille crier « Debout les morts ! »

UMP : Cachez ce sigle que je ne saurais voir…

Les électeurs intéressés par les cantonales (il y en a !) et lecteurs des affiches des candidats en lice seront surpris de découvrir la relative absence de l'UMP. C'est comme si le parti majoritaire était devenu subitement muet, sourd, émigré. Non pas que ses représentants ou sans candidats aient quitté notre département et nos cantons mais l'UMP s'annonce des jours difficiles aussi est-il judicieux de la part de ses porte-parole de taire ou de cacher le mouvement auquel ils appartiennent.

Ni UMP, ni Sarkozy ! Mais une droite mollassonne, ou mieux encore, des candidats sans étiquette classés divers droite. Je parie que cette année — et même si cela pose un problème de financement de l'UMP — nombre de candidats de droite aux cantonales vont être affublés de l'étiquette…« sans étiquette et divers droite ». Dans notre canton de Louviers-nord, le candidat divers droite s'appelle Olivier Aubert. Déjà candidat, dans le passé, aux élections cantonales, il avait essuyé un échec en étant (clairement) membre de l'UMP. Je ne lui jetterai pas la pierre car seuls ceux qui ont été battus par le suffrage universel, tout en ayant le courage de l'affronter, savent de quoi il retourne.

Il y a pire. Il y a ceux qui sont affublés d'une étiquette divers gauche ou radical de gauche et sont en fait des candidats masqués travaillant pour le centre droit ou la droite. Il parait même, si j'en crois Christian Renoncourt, secrétaire de la section PS de Louviers, qu'il existe des candidats « non encartés » ici et membre du PRG, là. C'est selon. Selon l'humeur du moment, le public, la couleur du maire ou celle des murs.

Je sais bien qu'être sarkozyste en ce moment n'est pas d'un grand secours. On peut même dire qu'il s'agit d'un handicap. Quand même. Les électeurs ont le droit de savoir et les candidats ont le devoir de préciser de quel bord ils sont et quelle politique ils conduiront ou soutiendront s'ils sont élus au conseil général. On a vu des députés radicaux de gauche soutenir les changements constitutionnels proposés par le président de la République actuel. On a vu des sénateurs radicaux de gauche voter comme un seul homme avec les sénateurs UMP-NC pour accepter des régressions sociales. Dans l'assemblée départementale actuelle, Claude Behar (PRG) est clairement aux côtés de Jean-Louis Destans et de sa majorité. Tout le monde ne s'appelle pas Claude Behar.

9 mars 2011

L’affaire du gaz de schiste : une bombe prête à exploser à la moindre étincelle


Ce pourrait bien être là l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres. Venant après toutes les décisions désastreuses de la droite tombant les unes après les autres sur la France comme les plaies d’Égypte, cette affaire de gaz de schiste, dernière-née des calamités sarkozystes, rassemble à elle seule toutes les tares du système mis en place par l’Élysée depuis 2007.

Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore entendu parler du gaz de schiste, il faut dire qu’il s’agit là de gaz naturel piégé dans les roches schisteuses. Le procédé d’exploitation est américain, aux mains des compagnies pétrolières. Sa description à elle seule remplit d’effroi. Des quantités énormes d’eau sont envoyées dans les couches profondes du sous-sol sous des pressions colossales pour fracturer la roche, additionnées de plusieurs centaines de produits chimiques tous plus dangereux les uns que les autres, afin de dissoudre le gaz et lui permettre de remonter avec les boues en surface. Il subsiste après l’exploitation un paysage ravagé, une interrogation sans réponse sur les conséquences liées à la destruction des couches internes du sous-sol et dans tous les cas la contamination pour des siècles des nappes phréatiques par les résidus des produits toxiques utilisés. Une vidéo montre qu’en certain endroit des États-Unis, un incendie a pris naissance dans une habitation alors que son occupant a approché la flamme d’un briquet de l’eau du robinet de l’évier.

Tous les habitants des régions Nord-Américaines et canadiennes où a débuté cette exploitation s’accordent à dire qu’il s’agit de la plus grande catastrophe écologique de l’histoire de leur pays dont on ne mesure pas encore les conséquences à moyen et long terme. Les compagnies pétrolières, elles, se frottent les mains. Les profits juteux sont pour le moment au rendez-vous et la législation très laxiste ne leur impose guère de contraintes, y compris pour la remise en état des zones dévastées par les multiples forages et les boues polluantes.

Les choses, pour dramatiques qu’elles soient, auraient pu en rester là. Après tout, libre aux Américains de faire ce qu’ils veulent de leur pays et d’en faire un enfer inhabitable pour leurs petits enfants. Mais, dès qu’il s’agit de faire du fric, même à n’importe quel prix, il y a toujours et partout des mariolles pour rêver qu’ils pourront faire fortune en deux temps trois mouvements et après eux le déluge.

En France, on en connaît au moins deux que l’idée a inspirés. Un certain Gérard Mestrallet, président du groupe GDF-Suez fraîchement privatisé (et qui ne gagne que 1.016.667 euros par mois, une misère) et un second, un certain Julien Balkany, demi-frère de l’autre, le repris de justice député-maire de Levallois-Perret et grand ami du président.

L’affaire s’est jouée en douce, comme il se doit dans le milieu sarkozyste. Juste avant de quitter son ministère de l’Environnement, le ministre Borloo a signé dans le plus grand secret un arrêté accordant des concessions et autorisant le groupe Total, le groupe GDF-Suez et la société Toréador – celle de Julien Balkany –, alliés à des sociétés américaines, à procéder à des forages de prospection en vue de l’exploitation ultérieure de ce gaz de schiste. Comme dans les meilleurs films de truands, ils se sont partagé les territoires potentiellement intéressants. Des surfaces qui couvrent des régions entières. Tout cela bien entendu sans la moindre enquête publique préalable, sans la moindre concertation avec les habitants et les élus des régions concernées. Circulez, y a rien à voir ! L’histoire de l’extension du camp du Larzac sous Giscard, n’est à côté de cela qu’une fabulette pour endormir les tout-petits.

Pour tenter de calmer les esprits, au moins jusqu’aux cantonales, NKM, Nathalie Kosciusko-Moriset, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, rien de moins, a décrété en catastrophe un moratoire devant la levée de boucliers que ce projet suscite partout dans le pays. Mais tous ceux qui sont concernés n’y voient là qu’une manœuvre dilatoire, puisqu’il doit prendre fin au 15 avril et qu’alors, la prospection devrait reprendre comme si de rien n’était.

Sauf que la fronde est lancée. Ils étaient près de 20.000 manifestants, rassemblés autour de leurs élus et de personnalités médiatiques comme José Bové, Éva Joly, Cécile Duflot, etc. à Villeneuve-de-Berg, petite commune d’Ardèche de 2.500 habitants directement menacée par le projet, le 26 février dernier. Et presque 3.000 à Doue, en Seine-et-Marne, pas très loin de Château-Thierry, ce samedi 5 mars. Tous sont prêts à en découdre avec le pouvoir, élus de droite compris, et empêcher le démarrage de la prospection par tous les moyens. Mon petit doigt me dit que tous les ingrédients sont réunis pour une confrontation et que la révolution citoyenne pourrait bien prendre racine dans un de ces coins là.
À suivre…

Reynald Harlaut


Pflimlin est aux ordres, il veut marquer les esprits


Lors de deux précédents articles sur l’immigration, je voulais également évoquer le rôle des médias rarement indépendants sur ces sujets. Car justement, leur indépendance n'est plus à démontrer ! Martin Bouygues, parrain du p'tit Louis, Jean-Pierre Elkabbach toujours prêt à dégainer un tube de Baranne de sa poche et Rémy Pflimlin nommé par l’agité à talonnettes.
Et les accointances avec les financiers sont telles que lorsqu’un valeureux journaliste veut juste faire son métier, la sanction est immédiate en suppression de pages de publicité qui tue plus vite un journal que ne met de temps une ministre à démissionner !
 
Une actualité récente me permet d’en parler plus facilement. La mort d'Annie Girardot. Grande actrice avec de très grands films au début de sa carrière suivis de films plutôt moyens mais où sa présence suffisait à garantir de grands succès populaires. Malheureusement atteinte à la fin de sa vie d'une maladie sournoise et dévastatrice, celle d'Alzheimer.

Le cœur des pleureuses se fait entendre comme à son habitude ainsi que le rappel de sa carrière et de ses 120 films. On se dit bêtement, qu'une énième rediffusion d’un de ses films va avoir lieu pour commémorer la mort d'un « monstre » du cinéma français. Remarquez les guillemets, car ce terme a été utilisé dans presque tous les journaux télévisés de la semaine précédente.
 
Et paf !! Rien de tout cela ! Pas l’ombre de la queue d’un film même d'un navet ! Rien ! Que dalle ! Wallou ! Pas une seule chaîne n'a procédé à l'inévitable déprogrammation pour passer un film de feu l'artiste ! Venant des chaines privées, on a l’habitude. Mais pour les hommages aux artistes disparus, on avait l’habitude de zapper sur une chaîne du service public dès le soir de l’annonce de leur mort. Même une énième rediffusion d’un film était appréciée des téléspectateurs. Rien ! Que dalle !...

Au lieu de cela, reportages, documentaires et gros plans sur l'artiste diminuée et sa maladie dégénérative qui a fait d'elle un légume avant l'heure «malgré sa terrible résistance face à un destin sans scrupule !» Qu'est-ce à dire ? Ah, « bon dieu, mais c'est bien sûr », comme disait Raymond Souplex dans les Cinq Dernières Minutes !

Que nous a dit l'actuel président qui veut essayer de se faire réélire en 2012 ? Qu'il allait s'occuper de notre vieillesse. Celle qui nous fait peur, puisque l'on va vivre soi-disant plus longtemps, mais pas forcément en bonne santé ! Et pour cela, non pas créer une cinquième branche de la sécurité sociale, seuls les naïfs peuvent encore y croire, mais bien en rendant obligatoire une assurance privée !
 
Or donc, quoi de mieux qu'une actrice célèbre et ravagée par la maladie pour bien faire peur aux imbéciles qui ne se sentiraient pas concernés par cette inévitable vieillesse ravageuse. Plutôt que montrer la défunte dans toute sa splendeur d'actrice, mieux vaut la montrer dans la déchéance d'une maladie incurable. De quoi bien marquer les esprits !

Après cela, si vous n'êtes pas convaincu de votre inévitable déchéance dans une solitude désolante que vos enfants ne pourront soulager vu qu'ils pointeront à Paul Emploi (je préfère écrire Paul que Pôle), il est évident que vous signerez des deux mains une assurance privée, comme Malakoff-Médéric présidée par Guillaume, grand frère de l’agité, qui vous dépouillera de vos derniers deniers avant le cul de basse fosse, car, comme de bien entendu, d'ici là le dernier krach boursier vous aura privé de cette soi-disante protection !
 
Ah, décidément, il est trop fort ce Sarko. Et Pflimlin est bien obligeant, quand même !!

Alain Lefeez

8 mars 2011

Jacques Chirac passe entre les gouttes

La question prioritaire de constitutionnalité sera donc posée à la Cour de Cassation qui aura quelques mois devant elle pour savoir si elle transmet le dossier d'un ancien membre du cabinet de Jacques Chirac au Conseil constitutionnel. Voilà encore quelques mois de gagnés pour Jacques Chirac qui pourra continuer de dormir dans la maison Hariri du quai Voltaire à Paris.

Et pourtant. Le magazine special investigation de lundi soir sur Canal Plus est ravageur pour Jacques Chirac. L'ancien maire de Paris, ancien président de la République aura donc réussi l'exploit de passer entre les gouttes des pluies d'orages qui n'ont pas épargné Alain Juppé et nombre de chefs d'entreprises poursuivis pour l'affaire des marchés truqués des lycées d'île de France. Et pourtant, le dossier des multiples billets d'avion payés en liquide est lourd, très lourd. Et pourtant, les deux millions d'euros de frais de bouche pendant la période où il était maire démontre que Jacques Chirac et son épouse Bernadette se gobergeaient aux frais des contribuables parisiens. Et pourtant, ces emplois fictifs, ils étaient bien réels au point que Bertrand Delanoë, maire de Paris, a accepté la transaction que lui proposaient les avocats de M. Chirac pour retirer sa plainte. Au grand étonnement de ceux qui espéraient en la justice.

La soirée fut terrible hier. L'émission C dans l'air était consacrée aux méthodes des Guérini à Marseille. Témoignages poignants, incroyables, au vrai sens du mot, et pourtant bien réels et donc tragiques s'agissant de socialistes. Je pense à tous ces militants anonymes, courageux, passionnés loin d'imaginer les trames des arrières cours de la fédération des Bouches-du-Rhône. Qu'attend Martine Aubry pour porter le fer dans ce dossier où le minable côtoie l'abominable.

Bernard Amsalem : « Je suis très attaché au modèle d'intégration à la Française »

Le sport, outil d'intégration. Voilà la conclusion du remarquable travail entamé par Bernard Amsalem et la fédération française d'athlétisme depuis plus d'une décennie. Dans une déclaration à l'agence France Presse, le président de la FFA revient sur les magnifiques résultats des athlètes de l'équipe de France aux championnats d'Europe d'athlétisme en salle et commente : « Les tricolores contribuent par leur diversité ethnique et culturelle à activer le modèle d'intégration à la Française. Je suis très attaché à ce modèle. Les bleus sont une représentation de la société. On le voit dans l'apport constaté dans les différentes disciplines des athlètes de diverses origines, souvent d'ailleurs nés en France mais originaires du Maghreb, d'Afrique noire ou des Antilles…
…Le sport n'a pas vocation à tout régler mais, très modestement, il contribue à faire évoluer les mentalités. Ce que j'entends de certains hommes politiques me gêne beaucoup, m'indispose même parce que je ne vis pas les choses de la même manière qu'eux. Je dois même dire que pour le président que je suis, il s'agit d'une certaine souffrance…
…Mon vécu de terrain me laisse penser que le discours qui stigmatise est un discours dangereux pour la société française, un discours qui divise les individus, qui les oppose, et ce n'est pas du tout l'essence même de l'activité sportive là où nous devons nous rassembler où la notion d'équipe est extrêmement importante, où le port du maillot de l'équipe de France, la défense du maillot sont des notions importantes qui valorisent la nation…
…Il faut que les discours des hommes politiques puissent évoluer. Je ne pense pas seulement au Front national. Je leur demande de bien réfléchir à ce qu'ils disent car on entre dans une période électorale qui est toujours une période de stigmatisation et de tension. »

7 mars 2011

Blum et Mendès France diffamés, Georges Mandel et Jean Zay assassinés…le poison de l'antisémitisme

Il y a  eu la saillie de Christian Jacob (président du groupe UMP de l'Assemblée nationale) et la réflexion sur Dominique Strauss-Kahn : « ce n'est pas la France que l'on aime, la France des terroirs et des territoires ». On a maintenant une seconde référence officielle avec le secrétaire d'Etat Wauquiez « Dominique Strauss-Kahn qui habite une grande maison près du Potomak loin des racines de la Haute-Loire…» Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy, nationaliste échevelé et ancien de l'extrême droite, a convaincu Sarkozy d'attaquer Dominique Strauss-Kahn, non sur sa politique au FMI, non sur son passé de ministre ou de maire de Sarcelles, non sur son adhésion au projet socialiste, mais sur ce qu'on appelle, avec une certaine indélicatesse, ses origines. Quand les attaques se succèdent sur un thème précis, c'est que les éléments de langage, comme ils disent à l'Elysée, ont été travaillés, élaborés et réfléchis.

Georges Mandel : assassiné par la milice
Pour qu'un Alain Minc ou qu'un Serge Klarsfeld s'émeuvent de ces déclarations aux «relents moisis», c'est que la stratégie du président — bientôt sortant — en fait frémir plus d'un. C'est avec raison que les campagnes aux accents antisémites ou anti-musulmans nous choquent et nous scandalisent. Pas seulement parce que ces agressions font monter «la» Marine mais surtout parce qu'ils sont indignes de républicains dignes de ce nom. L'objectif est toujours le même : le rejet de l'autre, la peur de l'autre, le repli frileux sur un monde morbide car fermé sur lui-même.

Depuis l'affaire Dreyfus, le 20e siècle a été parsemé d'attaques antisémites contre nombre de leaders et dirigeants de la gauche. Blum a été diffamé, Roger Salengro s'est suicidé, Georges Mandel et Jean Zay ont été assassinés par la milice. Pierre Mendès France a été calomnié et c'était par le père de la présidente actuelle du Front national et quelques autres (n'est-ce pas Rémy Montagne !) pourtant classés chez les démocrates-chrétiens. Quant à Laurent Fabius, il s'est même trouvé un (des) socialiste(s) pour clamer qu'il n'avait pas l'air « très catholique ».

Il existe un terreau français favorable au développement de la xénophobie et du racisme. Il existe aussi une tradition culturelle avec Céline, Brasillach, l'Action française et Maurras, le Crapouillot…c'est donc avec une intention malveillante que s'orchestre une campagne contre Dominique Strauss-Kahn avec tous les dégâts qu'elle peut susciter dans certaines consciences fragiles ou fanatiques.

Le pouvoir aurait donc choisi la tactique du bouc émissaire pour tenter de favoriser un deuxième tour entre Sarkozy (1) et Le Pen ? Ce calcul, cynique et hideux, échouera. Il échouera parce que tous les démocrates, tous les républicains se mobiliseront pour refuser cette détestable manipulation. La manipulation du désespoir !

(1) Nicolas Sarkozy a pourtant écrit un beau livre sur la vie de Georges Mandel ! « Georges Mandel (1885-1944), le plus proche collaborateur de Clémenceau, plusieurs fois ministre, fut un des grands symboles de la République. Sa fin tragique - il fut fusillé en forêt de Fontainebleau par la milice... - donna encore plus de relief à une existence qui n'en manquait guère. Cet homme était habile et courageux ; il fut insulté comme personne et se battit avec obstination pour que la vie parlementaire et le service public soient aussi exemplaires qu'il était possible dans le contexte tumultueux de la Troisième République. A travers cette biographie, Nicolas Sarkozy a voulu rendre hommage à un homme politique largement méconnu et dont le destin fut toujours, pour lui, un exemple et une source d'inspiration. »Le président de la République devrait relire son ouvrage et…s'en inspirer vraiment.

Quand Olivier Aubert se prend pour Jean-Luc Mélenchon


Très drôle, la lecture de la profession de foi du candidat Olivier Aubert aux prochaines cantonales. Rendons-lui au moins justice qu’il a le courage de se présenter sous l’étiquette UMP. Contrairement à beaucoup d’autres de son camp qui n’osent même plus l’arborer et la cachent ostensiblement. C’est, que par les temps qui courent, se réclamer de Nicolas Sarkozy et de l’équipe au pouvoir représente un handicap majeur. Avec le soutien d’un président de la République si profondément enraciné dans les sondages qu’il va bientôt faire jaillir du pétrole, la droite, ce n’est un secret pour personne, aborde l’échéance cantonale dans les pires conditions.

Qu’à cela ne tienne et quand bien même sa voyante personnelle qu’il préfère à tous les instituts de sondages réunis, lui a déjà annoncé la couleur. Il part au combat la fleur au fusil et rien ne l’arrête. Pas même d’emprunter à Jean-Luc Mélenchon la formule à peine revisitée du titre de son dernier ouvrage « Qu’ils s’en aillent tous » et qui sous la plume de cet enfonceur de portes ouvertes devient : « Il est temps de tourner la page et de les renvoyer tous ». Quelle audace !

Sûr qu’avec le bilan de la droite au pouvoir, les électeurs du canton de Louviers-Nord vont tous courir voter pour Olivier Aubert. La fermeture du tribunal d’instance de Louviers, la casse des emplois industriels consécutive à la crise du système néolibéral que défend son camp, le démantèlement jour après jour des services publics et les transferts de charges non compensés aux départements et aux collectivités territoriales, la réforme territoriale qui portera un coup fatal aux cantons ruraux, etc., les sujets qui fâchent ne manquent pas.

Mais en ces temps bénis où le chanoine honoraire de Latran vante les bienfaits de la religion – chrétienne, cela s’entend – à défaut de nous faire prendre le Messie pour des lanternes, il reste à Olivier Aubert un espoir : celui d’un miracle qui verrait ensuite Notre-Dame de Louviers se transformer en un nouveau lieu de pèlerinage à l’égal de Lisieux.

Reynald Harlaut

6 mars 2011

S'écoule mieux quand il est liquide : l'argent !

Le Parisien d'aujourd'hui ne fait pas que publier le sondage plaçant madame fille en tête d'un premier tour de la présidentielle. Il donne aussi la parole à un membre de l'équipe de campagne d'Edouard Balladur. Cet homme a accepté de répondre aux questions d'un journaliste après qu'il a témoigné devant le juge d'instruction chargé de l'affaire dite Karachi, à l'origine d'un attentat ayant coûté la vie à onze de nos compatriotes au Pakistan.

Que dit ce monsieur ? Que M. Balladur n'est pas très net ni très honnête. Si ses comptes de campagne ont été validés, c'est que Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionnel, a passé outre l'avis défavorable des techniciens chargés de les expertiser et de les contrôler. Ces comptes étaient plus que troublants, le trouble provenant de sommes énormes en liquide, apparaissant sans contre-parties. Le témoin assure aujourd'hui qu'il pensait que ces sommes étaient issues des fonds secrets.

Ces fonds secrets — Lionel Jospin a mis fin à leur pratique — permettaient à des ministres de recevoir d'énormes sommes d'argent dépensées selon leur bon vouloir. Il est possible que M. Balladur se soit gardé une poire pour la soif sur ces fonds secrets mais il est hautement probable que d'autres billets de 500 F (par valises entières) émanaient d'autres sources dont, il faudra en faire la preuve, de possibles rétro commissions versées après la vente d'armements importants.

Déjà, M. Galy-Dejean, trésorier du candidat Balladur, a reconnu qu'il ignorait la provenance de ces énormes sommes d'argent en liquide. Le témoin du Parisien affirme de son côté qu'il lui était impossible de poser les bonnes questions pour connaître le pourquoi du comment. Quoi qu'il en soit, Il n'aurait pas obtenu de réponse. Ce cher Edouard, on lui aurait donné le bon Dieu (catholique s'entend) sans confession. Le prêtre de sa paroisse peut déjà lui infliger trois ave et deux pater.

26 places de gagnées au classement Wikio !

114e au classement Wikio. 26 places de gagnées. Tout cela grâce à une certaine constance et une certaine obstination à aider, modestement, à éclairer ceux qui me font l'honneur de bien vouloir fréquenter ce blog et y lire mes textes ou ceux de mes amis. Un classement mensuel n'a, par définition, rien de définitif. Rien n'étant jamais acquis, nous allons poursuivre notre travail pour apporter un air de liberté décidément de plus en plus nécessaire à en juger par la montée de certain(e)s dans les sondages qu'il va donc falloir faire mentir au jour J.

Nous ne sommes pas les seuls, loin de là, dans le monde des blogs régionaux. Je serais impardonnable si je ne mettais pas en avant les blogs des amis rencontrés à Gisors à l'initiative de Philippe Méoulle, toujours plein d'allant. Je serais coupable de ne pas insister sur la diversité des textes de Vie Militante et de ces bénévoles, durs à la tâche mais toujours en première ligne. Ma blogoliste est une indication des sites que je vous invite à visiter. Par amitié, curiosité ou tout simplement…perplexité.