26 novembre 2020

Il n'existe pas de vaccin contre le narcissisme trumpiste

  Trump ? Un pervers polymorphe, bon pour les cabinets de psys spécialisés dans la décompensation ou la dépression. Quand on est comme lui tourné uniquement sur soi-même, on prend de grands risques mentaux quand le monde s’écroule autour de vous. Evidemment, si on dirige la Russie ou la Chine, le problème ne se pose pas puisque les dirigeants, à la suite de fraudes massives ou l’existence d’un parti unique, s’accrochent au pouvoir jusqu’à leur mort ou le prochain coup d’état. L’Amérique des pères fondateurs ne nous avait pas habitués à cela : elle a connu le pire après les quatre ans de Trump mêlant mensonges, insultes, manœuvres, racisme, nationalisme… jusqu’à plus soif. Trump vient même de gracier l’un de ses proches empêtré dans l’affaire russe.

 

La victoire de Jöe Biden a été acquise au vote populaire par plus de six millions de voix d’écart ! Jamais un président des Etats-Unis n’avait réalisé un tel score. Si, dans les « swing states » il s’en est fallu de quelques dizaines de milliers de voix pour assurer la victoire du candidat démocrate, il n’en reste pas moins que Trump continue de crier à la fraude et de se déclarer vainqueur de l’élection ! Derrière cette façade, se cache un plan machiavélique.

 

Tout d’abord, il s’agit pour lui de conserver un électorat mobilisé en Géorgie où la majorité au Sénat se jouera le 5 janvier prochain. Deux sénateurs doivent en effet être élus ce jour-là puisqu’aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue au premier tour. Les démocrates sont déjà en campagne et eux aussi vont décréter la mobilisation générale à Atlanta et à Savannah. La victoire se jouera dans un mouchoir de poche alors même que les deux candidats républicains sortants font l’objet de critiques acerbes quant à certains de leurs comportements financiers notamment. Ce qui se jouera le 5 janvier prochain c’est la majorité au Sénat : soit les républicains la conservent et mènent la vie dure à Joe Biden, soit Kamala Harris (la nouvelle vice-présidente) aura une voix prépondérante en cas de victoire des candidats démocrates ! Excusez du peu. On peut s’attendre à un dépouillement fébrile surtout si des milliers d’électeurs(trices) optent pour le vote par correspondance puisque la pandémie va continuer ses ravages.

 

Ensuite, Trump doit préparer ses rendez-vous avec la justice civile et pénale. Comme homme d’affaires, il passé sa vie dans les prétoires et le paysage lui est familier (3500 procès). S’il ne se gracie pas lui-même, ce qui serait une première dans l’histoire des USA il ne pourra éviter ses rencontres avec les divers procureurs de l’état de New York notamment pour fraude fiscale, et d’autres procureurs pour viols et escroqueries diverses.

 

Enfin, continuer à crier au scandale lui permet de délégitimer Biden et de nuire à sa politique. La plupart des Républicains se taisent ou le suivent. Ils sont quelques poignées à avoir félicité Joe Biden et à avoir reconnu sa victoire incontestable. Les différentes actions judiciaires engagées par le mafieux Giuliani, entre autres, se sont toutes soldées par des déconvenues. Trump va jusqu’à convoquer des élus républicains (ceux du Michigan notamment) pour les empêcher de certifier le résultat des élections au mépris de toutes les lois fédérales. Rien n’y a fait, les délégués républicains n’ont pu que constater la défaite du président sortant.

 

La transition est en cours. Joe Biden nomme les premiers de ses ministres. Il privilégie compétence et diversité. Le secrétaire d’Etat (ministres des affaires étrangères) est même un francophone francophile qui a étudié à Paris. Il faudra évidemment les juger sur leurs actes et non sur la promesse d’une action « normale » après quatre années chaotiques dont la plus triste illustration est la gestion désastreuse de la pandémie. Malheureusement il n’existe pas de vaccin contre le narcissisme poussé à l’extrême. Donald Trump est incurable.