16 décembre 2015

Marine Le Pen diffuse en ligne les atrocités de Daech !


Je sais. De nombreux lecteurs et  lectrices de ce blog vont me reprocher d’évoquer une fois encore les turpitudes de Marine Le Pen mais l’actualité commande. Comment pourrait-on taire l’infamie à laquelle elle s’est livrée ? En mettant en cause Jean-Jacques Bourdin, journaliste, dont le style général ne me convainc d’ailleurs pas, elle a perdu les pédales. Quel crime a donc commis JJB sur Radio Monte-Carlo (RMC) aujourd’hui ?

En invitant Gilles Kepel dont j’aime à vanter l’intelligence et sa connaissance approfondie du monde arabo-musulman, la conversation entre les deux hommes a porté sur des similitudes pouvant exister entre le Front national et Daech. Non pas une communauté d’actions ou de méthodes mais une communauté idéologique en rapport avec l’autarcie, le repli sur soi et le refus de l’ouverture au monde. A aucun moment les deux hommes n’ont comparé qualitativement Daech et le FN.

Mais Marine Le Pen, dans l’état psychologique qu’on peut imaginer malgré des simulacres de victoire qui ne trompent personne, n’a pas digéré sa défaite et celle de ses acolytes. Elle est donc (sans doute) dans un état dépressif passager qui l’a conduite à sortir de ses gonds. En publiant sur Internet les scènes atroces et tragiques des exactions des bourreaux de Daech, Marine Le Pen a franchi les limites de la loi et de la décence. Les décapitations et les souffrances infligées à des martyrs otages de monstres fanatisés ne doivent en aucun cas être diffusées quelle que soit la motivation des auteurs responsables de cette publication. Marine Le Pen comme les autres.

C’est si vrai que Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a saisi les services policiers compétents pour mettre un terme à la diffusion de ces horribles scènes de crimes et mener une enquête pouvant déboucher sur une instruction pénale. Quand on aspire à diriger un pays il faut savoir conserver son sang froid et dominer ses émotions. Sinon, le pire devient certain.

15 décembre 2015

Hervé Morin débarque (pour de vrai) en Normandie



Cette fois, Hervé Morin débarque pour de vrai en Normandie. Il avait, disait-on, un boulevard, son trajet a bien failli finir en cul de sac. Un peu plus de 4000 voix sur plus d’un million de suffrages l’ont conduit à la tête de la grande région normande dont il connaissait surtout les plages où il avait, naguère, débarqué. C’est donc la seconde invasion du maire d’Epaignes à la tête de troupes dont les principales tâches seront de réduire le chômage, d’offrir des formations aux jeunes et de lutter contre l’insécurité, certaines de ces compétences n’ayant d’ailleurs rien à voir avec les attributions régionales.

Si je lis bien les premières déclarations du nouveau futur président (il sera élu le 4 janvier 2016) le siège du conseil régional s’installera à Caen (conformément aux promesses faites pendant la campagne) mais des bureaux et des directions continueront d’occuper les bâtiments rouennais. Ainsi, comme le dit le soldat Morin, la droite a maintenant les rênes de nombreuses villes sauf Le Havre, Rouen, Caen, Cherbourg (excusez du peu), des cinq départements normands et de la Région. Elle n’aura donc aucune excuse si elle échoue puisque les oppositions de gauche et de l’extrême droite n’auront pas les moyens de contrarier la gestion de la majorité.

Il aura donc fallu attendre les dernières minutes du dépouillement régional (à Louviers ce n’était pas triste) pour connaître le nom du vainqueur. Malgré une remontée sensible de toute la gauche, Nicolas Mayer Rossignol a dû lâcher prise dans la dernière ligne droite, coiffé qu’il fut, sur le fil. C’est dommage car NMR était un bon président. Elu, il aurait donné de l’ampleur à son projet –écolo-socialo-solidaire — et affirmé qu’il était à la fois une forte personnalité et une belle personne. Il est jeune, il est doué. Il saura rebondir plus rapidement qu’on ne le croit.

Au niveau national, je reconnais que les faits me donnent tort. Je ne souhaitais pas le retrait des listes de gauche dans le nord et en PACA. Le résultat positif est que le FN a été sévèrement battu mais la gauche disparaît des enceintes régionales pour six années ! Le prix à payer par toute la gauche pour éviter le pire est d’autant plus élevé et injuste qu’en cas de duel FN-gauche, la droite ne se serait pas mobilisée en sa faveur. NKM, hostile au ni-ni, le paie cher aujourd’hui puisque Sarkozy fait le ménage et vire tous ceux et toutes celles qui mettent en cause sa stratégie. Avec l’arrivée de Wauquiez au conseil national de l’ex-UMP, on voit que la manif pour tous n’a pas fini d’influencer la droite extrême. Pécresse en île-de-France, aura su en profiter également.

Le FN (1) conteste le soi-disant système. Ledit système (16 millions d’électeurs-trices) ne supporte pas de voir le FN diriger le pays ou les régions. Donc le «système» se défend et il a bien raison. Nous sommes des millions à droite et à gauche à ne pas accepter que les héritiers de la Révolution nationale de sinistre mémoire prennent le pouvoir en France. Question de morale, d’éthique et de République. Que deviendraient la liberté, l’égalité, la fraternité avec des gens qui « promettent de pourrir la vie du gouvernement à chaque minute de chaque jour ? » Au passage je dénonce les hold-up sémantiques du FN. De même qu’il a voulu annexer à son seul profit le drapeau tricolore et la Marseillaise — peine perdue — ses militants se revendiquent «patriotes», eux les enfants de Maurras et de Pétain ! « Les nationalistes cherchent toujours à masquer sous des sentiments patriotiques, leurs velléités belliqueuses. » C’était vrai pour Roger Martin du Gard, cela reste toujours vrai aujourd’hui.
(1) Le FN a recueilli 6 820 000 suffrages.

On étale les enveloppes sur les tables…(photo JCH)
A Louviers, le dépouillement se fait de manière originale. Au lieu de cacheter les enveloppes par centaines on étale les bulletins sur les tables (voir photo) au risque de les voir subir, qui un vol, qui une destruction, sans se soucier d'appliquer le code électoral dont je rappelle les contraintes ci-après : « Les enveloppes contenant les bulletins sont regroupées par paquets de cent. Ces paquets sont introduits dans des enveloppes spécialement réservées à cet effet. Dès l'introduction d'un paquet de cent bulletins, l'enveloppe est cachetée et y sont apposées les signatures du président du bureau de vote et d'au moins deux assesseurs représentant, sauf liste ou candidat unique, des listes ou des candidats différents. » A ma connaissance, on ne procède pas ainsi et c'est bien dommage.
De même l'usage voulait que les citoyens suivent les opérations des scrutateurs des huit bureaux de la ville au fur et à mesure des centaines de bulletins dépouillés…la municipalité actuelle a décidé de stopper ce système pourtant pratique et très démocratique. Il permettait en effet aux Lovériens de suivre en direct l'évolution des scores des listes ou des candidats. Quel changement…