Sévy Golden, pour ceux et
celles qui ne le sauraient pas, appartient au patrimoine lovérien. Jeune élève à
l’école municipale de musique au sein de laquelle il étudia le piano avec Mlle
Hentz, il est devenu au fil des ans et de l’apprentissage réussi un musicien
professionnel capable de créer un orchestre et de s’inscrire dans le paysage
follement dingue des années soixante et soixante-dix.
Combien de fans, combien de
jeunes rassemblés le samedi à Louviers, aux Andelys, à Vernon, pour participer
au mouvement global ! Mieux même puisque Sévy Golden continue — avec sa
compagne — d’animer des soirées, des bals, des rencontres individuelles et
collectives. Et parfois à la demande des collectivités territoriales locales.
Si j’osais, je dirais que Sévy
Golden est un monument lovérien. Il a dû être reconnu comme tel puisque la
ville de Louviers et son maire actuel ont fait appel à lui pour éditer à sa façon
la célèbre chanson « sur la route de Louviers » distribuée en CD dans toutes
les boites à lettres de Louviers.
Mais pourquoi, aujourd’hui, évoquer
Sévy Golden ? Parce qu’il a tout simplement émis un cri de colère sur son
profil Facebook. Les habitants des quartiers Est de Louviers avaient pris l’habitude,
le samedi soir, d’entendre Sévy Golden
et Rosita (domiciliés à Pinterville) qui proposaient un mini concert à l’heure des
applaudissements envers les soignants. Rien de bien méchant bien au contraire.
Mais comme l’unanimité n’existe
pas et que, bon an mal an, les grincheux trouvent toujours à s’exprimer, Sévy
Golden, un soir de cette semaine, a reçu la visite des policiers de Louviers-Val-de-Reuil,
à la suite d’une plainte pour trouble de voisinage. J’ignore si notre musicien sera l’objet
de poursuites quelconques ou d’infractions à quelques règlements ? Des oreilles
très (trop) sensibles et pas très aimables ont en tout cas jugé que les décibels émanant de la sono de
Sévy Golden, en concert de quartier gratis pro deo, devenaient assourdissants. Voilà
pourquoi Sévy Golden s’est fâché tout rouge et a réussi à susciter un nombre de
commentaires aussi indignés qu’amicaux.
Les policiers d’aujourd’hui
ne sont pas ceux d’hier. Dans le temps, les gardiens de la paix passaient
plusieurs années dans une même région et prenaient ainsi le temps de s’inscrire
dans leur environnement qu’ils maîtrisaient dans tous ses effets. Aujourd’hui au
fil des mutations et des promotions, au nom de la loi aussi, certains sont plus
à l’aise dans la sanction…J’ose espérer que la commissaire de police de Val-de-Reuil
appréciera à sa juste valeur le geste musical et vocal de Sévy et Rosita et que
nulle amende ne viendra les frapper. Un simple rappel à l'ordre serait, selon nous, bien suffisant. Pour la forme quoi.