5 août 2017

Jeanne Moreau a créé « Le Tourbillon de la vie » au Moulin d'Andé où François Truffaut tournait Jules et Jim


 
Jeanne Moreau dans la salle de la meule du Moulin d'Andé. (DR)
S’il est un lieu au sein duquel la récente disparition de Jeanne Moreau a été commentée, c’est bien le Moulin d’Andé. C’est en effet là, en 1962, que François Truffaut (1) avait tourné certaines scènes de « Jules et Jim » (2), la célébrissime œuvre de celui allait révolutionner le cinéma au sein de la Nouvelle vague.

François Truffaut et Jeanne Moreau (DR)
Jeanne Moreau, un talent alors naissant bien que « repérée » dans ses créations théâtrales, éprouva beaucoup de plaisir à tourner dans l’Eure. Et c’est surtout dans la salle dite de la meule que l’actrice devenue une icône nationale allait créer la chanson écrite par Rezvani « le Tourbillon de la vie ». Lors de la remise de la palme d’or d’honneur offerte à Jeanne Moreau au festival de Cannes, Vanessa Paradis interpréta en duo avec Jeanne cette œuvre devenue culte. Le piano sur lequel fut écrit la musique de cette chanson magique existe encore et Suzanne Lipinska éprouve une légitime fierté à faire visiter son Moulin et à narrer les grandes et les petites histoires liées au lieu lui-même et à ceux et celles qui l’animaient.

Les photographies reproduites avec cet article appartiennent évidemment à l’histoire magnifique du Moulin. J’ignore qui est l’auteur des clichés de Jeanne Moreau allongée dans la salle de la Meule et celle où elle pose avec François truffaut. Ces photographies ont servi à illustrer l’une des plaquettes éditées par l’Association culturelle du Moulin d’Andé. Elles expriment bien le rôle d’aimant créatif que fut ce lieu unique en bordure de Seine. Et de scène. Et qui continue de jouer ce rôle très favorable à l'épanouissement multiculturel.

(1)  Avant de tourner « Jules et Jim », François Truffaut avait déjà sorti un court métrage : « Les Mistons » d’après une nouvelle de Maurice Pons qui collabora au scénario.
(2)   Le trio était composé de Jeanne Moreau, Oskar Werner et Henri Serre.

La mort de Daniel Marinier, ancien directeur des services techniques de la ville de Louviers

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Henri Fromentin, Daniel Marinier et Maria Dumer à la mairie. (photo JCH)
Avec la mort de Daniel Marinier, c’est une belle page de l’histoire locale lovérienne qui se tourne. Il a, en effet, joué un rôle très important dans l’évolution des services techniques municipaux sous la houlette de maires aussi différents que Pierre Mendès France, André Vincelot, Ernest Martin, Edouard Thiers et Odile Proust, notamment.
A la tête des équipes municipales chargées de l’eau et de l’assainissement, du ramassage des déchets, de l’entretien des jardins, de l’amélioration de la voirie sans oublier les services de l’urbanisme, tout cela bien avant la mutualisation communautaire, Daniel Marinier a dû faire face à la reconstruction de la ville et aux immenses besoins de la période de l’après-guerre, généralisant l’adduction d’eau et modernisant, notamment, le service des ordures ménagères, sans oublier l’embellissement d’une ville que Pierre Mendés France, surtout, privilégiait parmi les tâches quotidiennes des services.
Autrement dit, Daniel Marinier appartient — discrètement certes — de plain pied à l’histoire des dernières décennies autant que Paul Astégiani, secrétaire général de la mairie, décédé avant lui, et avec lequel il a formé un tandem aussi compétent que permanent au service du public et des élus qu’ils ont respectés quelles que soient leurs étiquettes politiques.

Daniel Marinier, là où il agissait, connaissait tout des monuments, des écoles, des bâtiments communaux. Il veillait avec soin à leur entretien ou leur restauration. Il dirigeait plusieurs dizaines d’hommes et de femmes dévoués au bien commun avec un tact et une difficulté non feinte parfois eu égard aux exigences « sociales » de certains maires. Il dut, par exemple, revoir les objectifs assignés à ses services par Ernest Martin et Henri Fromentin, deux maires qui voulaient rendre les services techniques aussi performants voire plus professionnels encore que les employés de certaines entreprises privées. 

Au-delà de sa profession, Daniel Marinier était passionné par l’histoire de la ville, de ses rues, de ses sites touristiques et tout naturellement, il a agi au sein de la Société d’études diverses de Louviers et sa région où il mit à disposition commune ses talents et ses connaissances pointues. A la SED, il sera regretté.
Tout comme les Lovériens d’un certain âge se souviennent de cet homme au carnet crayonné (où il notait tâches directoriales et observations des citoyens) adepte du cyclisme utilitaire qu’on voyait partir de la rue de Verdun pour traverser la place de la république et gagner ce qui s’appelait alors le chantier municipal. Il avait d’ailleurs quitté la « cité Morin » pour la MAPA où il passé les dernières années de sa vie. La cérémonie d’obsèques aura lieu lundi après-midi 7 août à Louviers. J’adresse à son fils Michel et à sa famille mes condoléances sincères.