11 avril 2009

Redécoupage des circonscriptions : le tripatouillage mis au jour

9 contre 24 : 9 circonscriptions de droite supprimées contre 24 circonscriptions de Gauche. Voilà le résultat du redécoupage des circonscriptions actuellement prévu par le gouvernement qui se garde bien de le rendre public. Il a fallu que le journal Le Monde se procure un document classé « confidentiel » par Alain Marleix, secrétaire d'Etat chargé du remodelage, pour qu'on en sache un peu plus sur le tripatouillage en cours. Evidemment, la plupart des circonscriptions supprimées sont détenues par les socialistes. Il fallait s'y attendre. M. Marleix avait évoqué un opération neutre. Tu parles, Charles. L'opération doit bénéficier à l'UMP c'est ce qu'un député appelle « être bien servi ». Quant au nouvelles circonscriptions redessinées il est fort possible que le tripatouillage fonctionne dans le même sens. L'alternance parlementaire s'annonce difficile. Parions pour un débat chaud bouillant à l'Assemblée nationale si Marleix ose se pointer avec son projet sous le bras.

Rien dans les mains tous dans les poches

Le site de Libération nous apprend que Jean-Pascal Beaufret, un ex-dirigeant de la banque dite d'investissement Natixis, limogé en novembre dernier, a touché le pactole dans des conditions pour le moins abracadabrantesques comme dirait Jacques Chirac. Notre homme a été embauché il y a quelques mois (le 14 favrier 2008) grâce à une amitié ancienne et disons-le grâce au réseau que se mitonnent ceux qui savent, un jour ou l'autre, se renvoyer l'ascenseur. Et là, il ne s'agit pas d'ascenseur social.
Alors, M. Beaufret en arrivant chez Natixis, touche 500 000 euros de prime d'engagement en plus de son salaire annuel de…500 000 euros. Dominique Ferrero, le président de directoire de Naatixis, se voit contraint de le «virer» à l'automne sous les coups de boutoir des actionnaires (Caisses d'épargne et Banques populaires) qui apprécient peu M. Beaufret dont la renommée bancaire est comme l'action Natixis (passée de 19,50 euros à 1,40 euro) plutôt à la baisse. Ce n'est pas grâve. M. Beaufret se voit accorder un prévis de six mois et une indemnité de départ équivalente. M. Beaufret s'est baffré. 500 000 euros pour arriver chez Natixis, 500 000 euros pour neuf mois de présence et 500 000 euros pour partir. Comment dit-on Jackpot en Français ?

Les impôts à Louviers : le tableau qui fait mal

Le journal « Paris-Normandie » a eu la bonne idée de publier un tableau régional (voir ci-contre) rassemblant les communes d'une certaine importance et dont la fiscalité a évolué (ou non) après le vote des budgets primitifs 2009. A la lecture de ce tableau, on comprend mieux pourquoi le maire de Louviers est contraint d'aller chercher ses exemples à l'export (la mairie de Paris par exemple) pour justifier le coup de massue fiscal qu'il impose aux Lovériens. En Haute-Normandie, et évidemment dans l'Eure en particulier, Louviers est la seule ville de cette importance à augmenter ses impôts. Fécamp augmente les siens de 9 %, on ne peut tout de même pas imaginer que le Marité en serait responsable ! Il est même une commune (Lillebonne) qui les a diminués pour tenir compte de la crise et des difficultés que vivent ses contribuables. Quant à Grand-Quevilly et Oissel, elles augmentent leurs impôts de 1 % ! C'est raisonnable.
Que le maire de Louviers ne nous rebatte plus les oreilles avec la crise car la crise elle est la même pour tous les élus, qu'ils soient d'Evreux, Vernon, les Andelys, Pont-Audemer, Val-de-Reuil (maires PS) Gisors (maire PC) Bernay (maire de droite) etc. et ces maires ont choisi la neutralité fiscale. Alors, Louviers est-elle une ville d'une autre planète ? Est-elle un cas particulier ? Oui, elle l'est. Et nous avons dit pourquoi. Les dépenses de fonctionnement (le train de vie de la ville quoi) sont excessives et le maire ne veut pas les réduire (ou si peu). Quant aux dépenses d'investissement qui permettraient de donner du travail aux entreprises, elles sont essentiellement financées par l'emprunt (ou les subventions) d'un montant égal — selon la théorie Doucet — à celui de l'annuité remboursée chaque année. De quelles marges de manœuvre parle le maire ?
Le tableau que nous reproduisons est terrible de cruauté. Il démontre bien l'inanité des choix de la majorité municipale lovérienne car nous considérons que tous ceux et toutes celles qui ont voté le budget et l'augmentation des impôts sont solidaires et collectivement responsables de ce mauvais coup dont ils devront répondre un jour devant les électeurs.

10 avril 2009

AREVA au Niger : il n'y a pas que l'uranium qui s'enrichit

Un collectif (notre photo) comprenant la Ligue des droits de l'homme, le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) le groupe ATTAC, les Verts, ainsi que l'association Sortir du Nucléaire a organisé une réunion publique, jeudi soir au Moulin, pour contester la convention passée entre le groupe français AREVA et le gouvernement nigérien. Le Niger est, en effet, l'un des principaux pays dont le sous-sol contient des milliers de tonnes d'uranium. Implantée là-bas depuis quarante ans, la COGEMA devenue AREVA, présidée par Anne Lauvergeon, veut passer sa production de 6 000 à 12 000 tonnes d'ici à 2012. Cela entraîne des opérations de prospection, d'exploitation, des activités de transport par le port de Cotonou, de l'enrichissements au Tricastin et la distribution de combustible nucléaire aux différentes centrales nucléaires françaises. AREVA ne s'arrête pas là puisque le groupe assure également le retraitement des déchets…lesquels servent à alimenter l'industrie d'armement sans oublier l'enfouissement pour les siècles des siècles comme dirait Benoit XVI.
L'objectif du collectif était simple : démontrer qu'AREVA (l'Etat français est majoritaire dans le capital) exploite dans tous les sens du terme le pays, sa population, ses richesses…Nicolas Sarkozy a même promis la construction d'une centrale nucléaire au Niger, un pays souffrant de détresse hydrique chronique dont les nappes aquifères fossiles s'épuisent à grande vitesse. Comme l'a bien dit Sonia Salès, « certains assurent qu'il y a de l'eau pour cent ans ! » Qu'est-ce que cent ans quand il a fallu des dizaines de milliers d'années pour former ces nappes vitales pour l'homme, l'élevage, les cultures vivrières.
Les zones géographiques affectées à l'extraction du minerai sont situées au nord du Niger, une région bien connue des Lovériens jumelés avec Timia. Ces rapports privilégiés et affectifs avec ce village nigérien sont actuellement mis à mal par la rebellion touareg (Le Mouvement Nigérien pour la Justice : MNJ) qui empêche toute liaison entre Agadez et Timia.
Au cours de la soirée, ont été évoqués : les néocolonialismes européen, chinois, américain, l'instabilité économique et démocratique de ce pays africain classé parmi les derniers pour son indice de développement humain. Jean-Claude Mary, de sortir du nucléaire, a très bien situé le débat entre modernisme à l'occidental et progrès à l'africaine : « doit-on imposer nos schémas culturels, économiques, technologiques à des pays qui n'avancent pas au même rythme que nous ou en tout cas pas forcément dans la même direction ? »
Pierre Vandevoorde (NPA) Rémi Sergé (ATTAC) et le représentant local de la Ligue des droits de l'homme ont, tour à tour, exposé les dangers de cette renaissance de la Françafrique qui, de fait, depuis les réseaux Foccart, n'a jamais vraiment changé. Jérôme Bourlet a, pour les Verts, rappelé les oppositions fondamentales avec le tout nucléaire français, pari financier et technologique des années soixante. Les nouvelles centrales EPR vont coûter très cher et il est même question de prolonger la durée des vies des centrales actuelles. L'association des autorités de sûreté nucléaire sera peut-être d'un autre avis.

Laurent Fabius : « la pétition pour l’égalité audiovisuelle n’aura pas été vaine »

« Dans un arrêt publié le 8 avril, le Conseil d'Etat a annulé le refus du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de prendre en compte le temps de parole du président de la République et de ses collaborateurs dans les médias. C’est une victoire pour tous ceux qui se battent pour le respect du pluralisme et l’équilibre de notre démocratie.
Dès janvier 2008, j’avais pris l’initiative, avec de nombreux responsables, de lancer une pétition pour l’égalité audiovisuelle. Je remercie aujourd’hui les 20 000 signataires qui ont participé à ce combat : la décision du Conseil d’Etat prouve que leur engagement était justifié.
Le Conseil d’Etat l’a rappelé dans son arrêt : le pluralisme de l’expression politique est une des conditions de la liberté et de la démocratie. Il constitue en lui-même un objectif de valeur constitutionnelle. Au CSA désormais de traduire, rapidement, ces principes dans les faits. J’y serai particulièrement attentif. »
http://www.laurent-fabius.net
Laurent Fabius

Le lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil en tête des lycées de l'Eure

Le proviseur (à gauche) du lycée Marc Bloch et Marc Antoine Jamet, maire, à l'occasion de la récente foire aux livres du groupe Amnesty International. (photo JCH)
«En étant pour la troisième année consécutive, placé par le classement annuel du Figaro (dans son édition du 8 avril) celui de l’Express (dans son édition du 8 avril) celui du Nouvel Observateur (dans son édition du 9 avril), au premier rang des lycées de l’Eure, devançant l’ensemble des autres établissements du département et la quasi-totalité des institutions confessionnelles, le lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil témoigne une fois encore de son statut de lycée de la réussite et de l’excellence au service de ses 670 élèves, Rolivalois et enfants des communes alentours.

Ce résultat, obtenu en combinant trois indicateurs — taux de réussite au bac, capacité à faire progresser les élèves, accompagnement durant leur scolarité — n’est pas le fruit du hasard. Il est la conséquence du travail de tous. D’abord de celui des lycéens et de leurs professeurs qui ont porté les taux de réussite de Marc Bloch au baccalauréat au plus haut (93 % de réussite en 2008) amélioré les résultats des passages de seconde en première et su créer une communauté éducative exemplaire rassemblant parents, adolescents et enseignants.

Il provient également d’un partenariat pédagogique avec le rectorat (et il faut saluer pour cela le recteur Pollet qui s’en va) et l’inspection académique qui a permis d’introduire l’enseignement de langues rares, comme le chinois ou l’arabe, d’ouvrir cette année un BTS d’optique lunetterie pour lequel les demandes d’inscriptions sont deux fois supérieures aux capacités d’accueil, d’inaugurer un accès direct à Sciences-Po Paris, parmi de nombreuses autres options et avancées (option théâtre, cinéma, classe européenne «espagnol» partenariat avec le musée du Louvre, la Comédie française et le musée des Beaux arts de Rouen…) qui classent Marc Bloch parmi les 100 premiers lycées de France avec les meilleurs ou les plus anciens des lycées parisiens, mais aussi 2e lycée de l’académie de Rouen (derrière celui de Franqueville-Saint-Pierre en Seine-Maritime).

Cette performance ne peut aller sans soutiens. D’abord celui de la Région qui a investi près de cinq millions d’Euros dans l’établissement et confié son aile nouvelle à l’architecte de talent et de renommée internationale Patrick Mauger. Ensuite celui des partenaires de l’ANRU qui ont décidé de créer autour du lycée Marc Bloch, au moins cinq cents logements de qualité, majoritairement en loyer libre ou offert à l’accession. Également celui du Département qui a construit le nouveau Collège Alphonse Allais pour 12 millions d’Euros et qui, avec l’État, la Région, la Communauté d’Agglomération Seine-Eure et la Ville, dote le quartier neuf qui se construit, d’un équipement de taille européenne, un stade couvert d’athlétisme ouvert aux concerts, colloques et conventions qui, lui aussi, mène vers l’excellence.

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, ne regrette pas d’avoir donné la priorité à l’éducation, à la société de la connaissance, à l’égalité républicaine face au savoir. La ville, en ayant consacré depuis 2001, 35 millions d’Euros à la rénovation de 7 de ses 14 écoles, à la création d’une cyberbase, à la modernisation de son école de musique et de danse, à la rénovation de sa médiathèque, a bien fait le meilleur des choix, le meilleur des investissements. Elle en recueille aujourd’hui la meilleure des récompenses. »

9 avril 2009

Grande victoire des députés socialistes ! « Le Titanic a coulé »

Les députés socialistes ont emporté une belle victoire, ce jour, en repoussant par 21 voix contre 15 pour la majorité, le projet de loi (HADOPI) établi par la commission mixte paritaire (Sénat-Assemblée nationale) et concernant le téléchargement sur Internet et donc la création. Après le vote, Christine Albanel, ministre de la Culture (notre photo) était effondrée tandis que Christian Paul et François Loncle laissaient éclater leur joie. Ce n'est pas tous les jours que l'opposition parvient à mettre le gouvernement en minorité et donc en difficulté.
Après le travail énorme accompli par Didier Mathus et Patrick Bloche, notamment, cette victoire des députés PS (auxquels se sont joints les députés PC, le député Nouveau Centre, Jean Dionis du Séjour, et le député UMP Nicolas Dupont-Aignan) est une juste récompense. Le député PS de Paris, Patrick Bloche, a évoqué « une défaite politique pour Nicolas Sarkozy à titre personnel ». Il a rappelé que le président de la République avait fait « signer les accords de l'Elysée dont le projet de loi était la déclinaison législative ». Les communistes ont précisé : « Il s'agit d'un désaveu sur la méthode du gouvernement qui a voulu passer outre les amendements adoptés par les députés avant leur rejet en commission mixte paritaire. Un désaveu sur le fond s'agissant d'un texte dont les dispositions portent atteinte aux libertés publiques sans répondre aux besoins des créateurs ».
Quant à Jean Dionis du Séjour il a tout simplement déclaré : « Le titanic a coulé ! » La droite, remuée et amère, à l'image de Jean-François Copé, le président du groupe UMP, promet que le projet de loi sera à nouveau examiné par le Sénat puis l'Assemblée au retour des vacances de pâques. Qu'importe, il va falloir sur le métier remettre son ouvrage et Mme Albanel risque de passer de bien mauvais congés…surtout si elle se fait congédier.

« Double peine » pour Patrick Mohr

« Le Tribunal de Grande instance d’Avignon vient de condamner Patrick Mohr à une amende de cinq cents euros avec sursis et un euro de dommages et intérêts pour chacun des CRS interpellateur pour « préjudice moral ». Même s’il s’agit d’une peine de principe, assortie d’une relaxe partielle concernant les délits « d’outrage et d’incitation à l’émeute », il est difficilement compréhensible que celui qui a déjà subi, moralement et physiquement, devant dix-neuf témoins, le 21 juillet 2008, une interpellation abusive et marquée par des violences policières que rien ne justifiait, subisse en plus une condamnation que la Ligue des droits de l’Homme estime profondément injuste.
Cette affaire vient confirmer l’inquiétude de la Ligue des droits de l'homme face à la multiplication des procédures de délit d’outrages et rébellion le plus souvent sans fondement. Elle ne peut manquer de rapprocher cette décision du dernier rapport d’Amnesty International faisant état de l’aggravation des faits de violences policières et de la relative impunité des auteurs de celles-ci. »
(communiqué de la Ligue des droits de l'homme)

Silvio Berlusconi, les joies du camping et celles…des chiottes

Interrogé par la journaliste d'une télévision allemande dans la ville d'Aquila partiellement détruite suite à séisme de forte amplitude, Silvio Berlusconi, président du conseil italien, a déclaré au sujet des milliers de sinistrés dont certains ont perdu parents et maisons : « Il ne leur manque rien, ils ont des soins médicaux, de la nourriture chaude... Bien sûr, leur abri actuel est tout à fait provisoire mais justement, il faut prendre ça comme un week-end en camping.»
A un autre moment, il a plaisanté devant des sinistrés : «Allez à la mer. C'est seulement à une heure de route d'ici et il y a plein d'hôtels qui sont à votre disposition et payés par l'Etat». Avant d'ajouter: «Mettez de l'écran total !»
Cet homme est l'homme des formules-chocs. N'est-ce pas lui aussi qui avait affirmé : « Barack Obama est plus bronzé que moi ». Et comme il ne recule devant aucune goujaterie, c'est aussi ce Silvio Berlusconi-là qui a préféré passer un quart d'heure l'oreille accrochée à son portable plutôt que de serrer la main d'Angela Merkel, première ministre d'Allemagne qui accueillait ses hôtes à l'occasion du sommet de l'OTAN. D'ailleurs de guerre lasse, elle a levé la main en signe de dépit et est rentrée dans la salle de congrès laissant en plan le premier des ministres d'Italie.

Il parait que les Italiens raffolent de ce démagogue souvent en goguette. Son parti vient d'absorber l'ancien parti néofasciste et compose ainsi une droite dure, musclée, laquelle n'hésite pas à manier le vulgaire et le trivial. Je rapporte ce dialogue paru sur www.lepost.fr :
Le décor : 2 avril 2009, G20, Londres, conférence de presse en présence de plusieurs dizaines de journalistes. Silvio Berlusconi cède la parole à son ministre de l'Economie et des Finances Giulio Tremonti, en ces termes: « Je donne la parole à Tremonti qui va vous dire des trucs géniaux ».
Le ministre se sent obligé de rebondir sur la pique: « Généralement dans ces sommets ce sont les sherpas qui travaillent beaucoup, nos assistants, les ministres énormément, et très peu les chefs d'État... Ici à Londres ça a été le contraire, nous les ministres n'avons rien fait alors que les chef d'Etats faisaient tout, travaillaient et s'applaudissaient en privé, entre-eux ».
Le problème est que le Cavaliere tient à avoir le dernier mot: « En contrepartie vous pouviez passer vos journées aux chiottes ». Ce n'est plus Berlusconi, c'est Berlusconnerie !

Le Conseil d'Etat désavoue le Conseil supérieur de l'audiovisuel sur le temps de parole du Président

Saisi par François Hollande et Didier Mathus, députés socialistes, le Conseil d'Etat vient de désavouer gravement le CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel). Ce dernier refusait en effet de comptabiliser dans le temps de parole de la majorité les interventions télévisées ou radiodiffusées de Nicolas Sarkozy, chef de l'exécutif et de ses collaborateurs qu'il s'agisse de Claude Guéant, Henru Guaino et d'autres. Et pourtant. Il est de notoriété publique que tous ces gens ont passé bien des heures à défendre la politique du gouvernement et à se situer dans le combat politicien quotidien. François Hollande et Didier Mathus avaient saisi le CS qui les avait renvoyés dans les cordes au prétexte d'une ancienne décision du Conseil d'Etat qui avait confirmé la règle des trois tiers : un tiers gouvernement, un tiers majorité, un tiers opposition. Rien sur le Président de la République.
Cette décision du Conseil d'Etat va obliger le CSA à revoir ses règles et à se conformer au droit. Il devra trier dans les interventions des Sarkozystes celle qui sont purement politiques et celles qui se placent au-dessus des contingences partisanes. Cela va être coton mais François Hollande se réjouit déjà de récupérer du temps de parole pour contrer sa Majesté qui ne s'attendait certainement pas à voir son temps comptabilisé comme celui de n'importe lequel des ministres ou députés de droite.

8 avril 2009

Val tragique à l’Élysée….par Reynald Harlaut

Cette photographie de Siné a été prise par Alain Lefeez : dédicace au Festival du Film Grolandais à Quend-Plage en septembre dernier. Merci à lui.
Pour tous ceux, fidèles lecteurs de ce blog qui ne sont pas encore des lecteurs assidus de Siné Hebdo – personne n’est parfait –, il me semble nécessaire de fournir quelques explications complémentaires au billet de Jean-Charles Houel afin de l’éclairer et de remettre l’information sur la nomination de Philippe Val à la direction de France-Inter, si elle se confirme, en perspective…
Cela fait quelques années déjà que Charlie-Hebdo n’est plus que l’ombre de lui-même. Se sont installés dans ses pages comme au sein même de sa rédaction, l’ennui et la morosité sous la férule de plus en plus prégnante de Philippe Val, son directeur de plus en plus bien pensant. Qui écoute régulièrement France-Inter a pu constater au fil des dernières années combien sa chronique hebdomadaire était devenue de plus en plus fielleuse envers ses contradicteurs et mielleuse envers le pouvoir. On comprend mieux pourquoi aujourd’hui. Mais, couci-couça, le journal continuait son ronron.
Jusqu’à ce jour de 2008 où l’incorrigible Siné (à quatre-vingts balais et des broutilles, on ne se refait pas, que voulez-vous) qui, grâce à son respirateur ne manque jamais d’air, eut la malencontreuse idée de s’en prendre au fils de sa Majesté. Vous avez bien lu, au fils de sa Majesté Sarko Ier. Il se fendit d’un article à propos du jugement en correctionnelle de Jean Sarkozy pour délit de fuite en scooter, dans lequel entre autres il ironisait sur une prétendue conversion du rejeton élyséen au judaïsme préalablement à son mariage avec la fille du propriétaire de l’enseigne Darty. Que n’avait-il pas écrit là ? Crime de lèse-majesté qui ruinait d’un coup tous les espoirs courtisans de son patron ! Lequel lui demanda aussitôt de s’excuser auprès du prince, ce qu’il refusa de faire, préférant déclara t-il « se couper les roubignolles ». Philippe Val, révélant alors son vrai visage, le licencia séance tenante du journal avec pertes et fracas et, pour faire bonne mesure, la LICRA lui intenta un procès pour incitation à la haine raciale. Procès qu’elle vient de perdre. Siné a été relaxé de ce chef d’inculpation.
C’est pour se venger de Philippe Val à qui il voue désormais une haine tenace que Siné a créé en quelques jours après son éviction de Charlie-Hebdo, Siné-Hebdo. Pari insensé par les temps qui courent et quand on connaît la situation de la presse écrite en France. Sur un coin de toile cirée et avec ses maigres économies, il a lancé comme un défi Siné-Hebdo, « le journal mal élevé » auquel ont aussitôt apporté leur concours de brillantes signatures comme Michel Onfray, Guy Bedos, Christophe Alévêque, Didier Porte, Frédéric Bonnaud, Isabelle Alonso, j’en passe et des meilleures. En quelques mois, non seulement Siné-Hebdo a trouvé son public, mais il taille à présent des croupières à Charlie-Hedbo qu’il devance en tirage. Et le vieux Siné, qui s’est ainsi refait une jeunesse, ne rate jamais plus une occasion de faire à Philippe Val bras et doigt d’honneur. Siné-Hebdo, c’est sa revanche, mais surtout, c’est encore avec le Canard enchaîné, un peu de cette précieuse liberté de la presse, d’une presse qui n’est pas aux ordres de MM. Bouygues, Lagardère, Dassault ou Bolloré, les amis du président. Et cela, certains ont du mal à le supporter.

Reynald Harlaut

Philippe Val à France-Inter : «Ecoutez la déférence»

Je m'empresse de vous conseiller la lecture de « Siné-Hebdo » qui titre, ce matin, « Val tragique à l'Elysée-un mort ». L'avis de faire-part encadré de noir comporte également le dessin d'une tombe dotée d'une croix sur laquelle on peut lire : « Charlie-Hebdo regrets. »
Ceux qui n'ont pas connu les heures glorieuses des années 68 doivent savoir qu'à l'occasion de la mort du général de Gaulle, le journal satirique qui avait alors pour nom « Hara-kiri hebdo » avait titré : « Bal tragique à Colombey, un mort ». Ce titre faisant lui-même référence à un incendie tragique ayant eu lieu dans une boite de nuit avec plusieurs dizaines de morts et de blessés. Le journal fut interdit par le pouvoir (Charlie-Hebdo lui succéda) le ministre de l'intérieur n'étant autre que Raymond Marcellin, ministre de sinistre mémoire. Ne fut-il pas surnommé « Raymond la Matraque »?

Pourquoi Siné s'en prend-il à Philippe Val ? Tout simplement parce que celui qui fut un histrion dérangeant est devenu un féal complaisant. Lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, Philippe Val s'était engagé à fond les manettes en faveur du Oui tout comme certains hommes politiques (à Louviers aussi) intellectuels de droite et de gauche et tout ce que ce pays compte d'européistes fervents. C'était évidemment son droit le plus strict. Mais les partisans du Non furent, lors du vote, plus nombreux et le résultat fut considéré comme illégitime par les « ouistes ». On a, pendant la campagne, entendu un certain Philippe Val traiter Laurent Fabius de « criminel » parce que l'ancien premier ministre avait soutenu le non !

C'est cet homme-là que Nicolas Sarkozy veut voir à la tête de France-Inter après qu'il a désigné Jean-Luc Hees pour présider Radio-France. Stéphane Guillon ne se fait donc aucune illusion sur son avenir : il sera viré tôt ou tard par Val qui a reçu des consignes. La matinale de France Inter, explique Claude Legrand dans Siné-Hebdo, est devenue trop impertinente et le pouvoir ne la supporte plus. « France Inter, écoutez la déférence », titre-t-il !
Val est victime d'un mal trop répandu : le mal de la grosse tête. Il répond d'ailleurs très bien à une définition du journaliste qui vaut ce qu'elle vaut : « C'est quelqu'un qui passe 50 % de son temps à parler de ce qu'il ne connaît pas et les 50 autres % à taire ce qu'il sait. » J'espère évidemment avoir été une exception à la règle.

7 avril 2009

Le culot de Ségolène Royal met la droite dans tous ses états

Je l'ai déjà écrit et je le répète, je ne suis pas un fan de Ségolène Royal. Je dois pourtant admettre qu'elle a un culot monstre et qu'elle détonne dans le paysage politique français au point de mettre la Droite dans tous ses états. En allant à Dakar (où elle est née) elle a demandé pardon aux Sénégalais des propos tenus par Nicolas Sarkozy (sous la dictée d'Henri Guaino son…nègre préposé aux discours) qui estimait que « l'Africain n'était pas assez rentré dans l'histoire ». L'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle, soutenue par Benoit Hamon et Martine Aubry, a suscité une vague de réactions. La Droite s'est étranglée. Bernard Kouchner a tout de même reconnu que la phrase du président était pour le moins « maladroite ».
A l'époque (en 2007) ces propos sarkoziens suscitèrent une réprobation certaine. En Afrique, évidemment, où les intellectuels de tous les pays se sont élevés contre le discours de Nicolas Sarkozy mais en France aussi où nombre d'hommes et de femmes politiques ont mis en cause la teneur de ces « clichés » qu'un président de la République française, digne de ce nom, aurait dû gommer de son répertoire. Sait-il ce qu'il dit ? Se faire écrire des discours, pourquoi pas, encore faut-il se souvenir que parler au nom de la France n'autorise pas tous les poncifs.
Ségolène Royal, elle, sait ce qu'elle fait. Elle joue les iconoclastes, elle refuse la langue de bois, elle provoque et en ce sens, il y a du Sarkozy chez elle, mais elle sait où elle va et elle y va. On finirait par la croire.

A ne pas rater sur Arte ce soir : We feed the world

Rémi Sergé, du groupe ATTAC, rappelle qu'un collectif d'associations avait programmé plusieurs films l'an dernier ayant trait à l'industrie alimentaire et plus généralement à notre comportement agricole d'occidental. La chaîne Arte diffuse, dès ce soir, « We feed the world » qui avait été l'occasion d'un débat fructueux au cinéma Forum.
Ceux qui n'ont pas vu ce film ou ceux qui souhaitent le revoir seront vivement intéressés et préoccupés. Comme le dit bien Rémi Sergé « Films dérangeants, mais la politique de l'autruche ne fait rien avancer. »

Arte : mardi, 7 avril 2009 à 20 h 45, « We feed the world » Le marché de la faim (Autriche, 2005, 90mn) Réalisateur: Erwin Wagenhofer. « Comment l'industrie alimentaire européenne surproduit une nourriture sans goût et affame le Tiers-monde. Un documentaire phare sur la mondialisation. »
Le point de départ de ce film, qui a connu un vrai succès public lors de sa sortie en salles en France en 2007, fut le désir d'Erwin Wagenhofer de remonter la filière des produits vendus sur les marchés de Vienne, sa ville. Une curiosité qui le conduit d'Autriche au Brésil en passant par la Roumanie et l'Andalousie, capitale des «légumes d'hiver», et par la Suisse où il y rencontre Jean Ziegler, alors rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, et Peter Brabeck, PDG de Nestlé.
En chemin surgissent quelques questions simples : pourquoi les tomates voyagent-elles 3 000 km pour arriver jusqu'au consommateur autrichien et pourquoi les retrouve-t-on, à un prix inférieur aux productions locales, sur les marchés de Dakar ? Pourquoi jette-t-on à Vienne 2 000 tonnes de pain encore frais par jour ? Pourquoi le blé et le maïs cultivés en Autriche sont-ils brûlés, et pourquoi gave-t-on les poulets de soja brésilien dans les élevages industriels ? Si l'on produit de quoi nourrir 12 milliards d'êtres humains, comme le dit Jean Ziegler, pourquoi 850 millions d'entre eux souffrent-ils de la faim ? Pourquoi le gouvernement roumain veut-il rendre ses agriculteurs dépendants des coûteuses semences hybrides vendues par Pioneer (multinationale dont le slogan « Nous nourrissons le monde » donne son titre au film) ?

Vague à l'âme
Le patron de Nestlé, lui aussi, s'interroge : pourquoi, dans un monde si prospère et si confortable, qui nous donne « tout ce que nous voulons », avons-nous du « vague à l'âme » ? Sa brève intervention, édifiante, clôt un voyage superbement filmé et rythmé. Mais Peter Brabeck n'incarne pas seulement le méchant de l'histoire, en donnant une voix et un visage au cynisme des multinationales. Il rappelle à sa façon au spectateur que le monde absurde qui vient de se déployer sous ses yeux est aussi conditionné par sa propre consommation. Aussi We feed the world, comme Le Cauchemar de Darwin, mais aussi Super size me et Notre pain quotidien, diffusés cette semaine par ARTE, en appellent-ils à la conscience et à la responsabilité.

A noter aussi : jeudi 9 avril 2009 à 20 h 45
Rediffusions : 11 avril 2009 à 15 h 40 « Super size me » (Etats-Unis, 2004, 98mn) réalisateur : Morgan Spurlock, auteur: Morgan Spurlock, distributeur : Diaphana Distribution

Les théories du contrat social à l'Université populaire d'Evreux

La prochaine conférence de l’université populaire d’Evreux aura lieu le 17 avril 2009 à 18h30 à l'Université d’Évreux – quartier Tilly. Marie-Pierre Vander Plaetse (professeur de philosophie) y parlera des « théories du contrat social »
Calendrier des conférences suivantes
— 15 mai / 18h30 : Le libéralisme paradoxal d’Adam Smith, par Nicolas Rossignol, professeur de SES
— 12 juin / 18h30 : Le projet de paix perpétuelle, par Denis Collin

Nouveau retournement de veste de Bernard Kouchner

Peut-être Bernard Kouchner préférait-il Goerges W. Bush à Barack Obama ?
Sacré Kouchner. Il n'en rate pas une. Le ministre français des Affaires étrangères devient le spécialiste des retournements de veste et des changements de pied. Passé du Parti socialiste au gouvernement de droite de Nicolas Sarkozy, très dubitatif sur la création d'un secrétariat d'Etat aux droits de l'homme qu'il avait appelé de ses vœux, il vient de se renier une fois de plus en assurant que depuis le sommet de l'OTAN, il était devenu hostile à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne alors qu'il y a quelques mois encore, il y était favorable.
Pour justifier ce nouveau changement d'opinion, il invoque l'attitude hostile du premier ministre turc à la candidature au poste de secrétaire général de l'OTAN de M. Rasmussen, premier ministre du Danemark, qui avait refusé de condamner les caricatures de Mahomet parue dans la presse de son pays. Est-ce la vraie raison ? Ne s'agit-il pas, plutôt, pour lui d'accorder son violon avec l'alto de Nicolas Sarkozy qui a contredit Barack Obama, lundi, après que le président américain avait souhaité l'entrée d'Ankara dans l'Union européenne. D'ailleurs, Kouchner joue les matamores du genre « ce n'est pas au président des USA à dicter notre conduite. On est chez nous tout de même ! »
Certes, certes. Mais, du point de vue américain, la Turquie joue un rôle non négligeable dans l'OTAN dont la France vient de réintégrer le commandement opérationnel…sous la tutelle américaine. Allez comprendre. Dominique de Villepin, Alain Juppé, le Parti socialiste, ont d'ailleurs argumenté pour que le Parlement français rejette ce retour dans le commandement intégré. Rien n'y a fait. François Fillon a même posé la question de confiance pour que certains députés UMP ne votent pas non. Je me demande, avec le temps, si je ne me suis pas trompé au sujet de Pierre Péan et du contenu de son livre récent « Le monde selon K.» J'étais réservé. Il doit être plus près de la vérité que je ne l'ai cru de prime d'abord.

Yves Guéna nommé président de la commission de contrôle du redécoupage électoral des circonscriptions

Le président de la République vient de proposer Yves Guéna à la présidence de la Commission de contrôle du redécoupage électoral. On connait bien Yves Guéna. Pas seulement parce que son âge (86 ans) lui permet de présenter un CV long comme deux pages de format A4 mais parce qu'il a tout été. Gaulliste de la première heure, il est devenu énarque, haut fonctionnaire, député, sénateur, ministre. C'est lui que Georges Pompidou a choisi pour « remettre de l'ordre dans les radios périphériques en les menaçant de leur couper les fréquences si ces dernières continuaient à couvrir de façon trop complaisante les manifestations étudiantes. »
Par la suite, il a été nommé président du Conseil constitutionnel pour remplacer au pied levé Roland Dumas, démissionnaire pour les raisons que l'on sait et sur lesquels un homme de Gauche ne souhaite pas s'apesantir. En nommant Yves Guéna, octogénaire avancé, Nicolas Sarkozy ne choisit pas l'innovation. Cet ancien président de l'UDR (qui précéda le RPR) est un homme expérimenté, habile, qui saura préserver les intérêts de l'actuelle majorité tout en sauvant les apparences. D'ailleurs, il ne sera pas seul puisque cette commission de contrôle du redécoupage électoral sera composée de trois magistrats et de trois personnalités « qualifiées ». Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, a désigné Dominique Chagnollaud, constitutionnaliste, et Gérard Larcher, président du Sénat, Bernard Castagnède, ancien député européen et porte-parole du PRG.
Cette commission agira dans le cadre des contraintes fixées par le Conseil constitutionnel qui veillera évidemment à ce qu'elles soient respectées. Rappelons que le redécoupage des circonscriptions est lié à la démographie (depuis le dernier recensement) et aux territoires.

6 avril 2009

On ne peut comparer les finances de Louviers et celles de Paris

Pour contester notre argumentation hostile à l'augmentation des impôts locaux, le maire de Louviers a invoqué l'exemple du maire de Paris, Bertrand Delanoë qui, lui aussi, a choisi de faire croître les impôts des Parisiens à hauteur de 9 %. Il invoque plusieurs raisons à cela. La première tient à la diminution très sensible des recettes de la capitale. Alors qu'il avait estimé à 150 millions d'euros le volume de la perte des droits de mutations immobilières, ce sont 320 millions d'euros qui, finalement, vont faire défaut soit une baisse de 38 % ! Quand on sait que ces droits de mutations sont le trésor de guerre des présidents de départements et du maire de Paris, on comprend qu'il soit plus que difficile d'équilibrer le budget.
Quelles décisions a prises Bertrand Delanoë ? Il a décidé de maintenir son programme d'investissements tout en étalant certains projets comme les crèches…Il continuera de construire des logements (sociaux) indispensables à Paris. Les halles seront rénovées et le sport ne sera pas oublié non plus que la culture. Quant à Paris-Plage (financé par le mécénat d'entreprises) l'opération sera maintenue !
On ne peut évidemment placer sur le même plan les finances de Louviers et celles de Paris. A Louviers, on ne rogne pas sur les dépenses de fonctionnement (ou si peu) alors qu'à Paris, le maire a décidé de faire des économies, les élus devant donner l'exemple. A Louviers la baisse de recettes est estimée à 100 000 euros sur les droits de mutation. Un point c'est tout. Comment le maire de notre ville peut-il oser une comparaison avec Paris et ses contraintes en équipements publics et en services ?
Et surtout, les Parisiens n'étaient pas pressurés comme le sont les Lovériens. Pour avoir des amis et des parents domiciliés à Paris, on connait les prix des loyers, certes, mais on connaît aussi le faible niveau des taux des taxes locales : Le relèvement des taux, annoncé pendant la campagne des élections municipales, laissera Paris très en dessous de la moyenne nationale en ce qui concerne la fiscalité locale. « Les Parisiens resteront, de très loin, les habitants des grandes villes françaises les moins imposés, a précisé l'adjoint aux finances de la capitale, alors qu'aucune hausse n'avait été décidée à Paris de 2001 à 2008. » M. Gaudillière a annoncé que le taux de la taxe départementale sur le foncier bâti sera de 3%, alors qu'il est en moyenne de 9,88% dans les autres départements !
On le voit, cette augmentation des impôts ne pouvait surprendre puisqu'il s'agissait d'un engagement électoral. A Louviers, le maire proposait « de ne pas augmenter les impôts » mais il n'a tenu aucun compte de ses promesses. Il faudra s'en souvenir.

Les nouveaux langages de François Bayrou et Ségolène Royal

Ségolène Royal avec les salariés d'Heuliez. Elle ne croit pas aux promesses de Nicolas Sarkozy qui a abandonné les « Grandrange » à leur sort. (photo Reuters)
François Bayrou, dans « Le Monde » et Ségolène Royal, dans « Le Journal du Dimanche », ont donné deux interviews, de mon point de vue, importantes, qui expriment une radicalisation de leur opposition à Nicolas Sarkozy et aux mesures qu'il préconise ou applique. L'un, François Bayrou, met en cause les fondements même du capitalisme, l'autre, Ségolène Royal, affiche une compréhension des attitudes de révolte des salariés licenciés ou menacés. Je n'ai pas reproduit les questions des journalistes, elles coulent de source en lisant les réponses.

D'abord François Bayrou :
« Le G20, c'est un premier pas qui n'est pas négligeable. De là à jeter les bases d'un nouveau monde... Nicolas Sarkozy emploie une expression que je récuse : il dit " capitalisme moral". Le capitalisme est amoral par nature ; son but mécanique est de faire de l'argent, sa loi est celle du profit. Une fois qu'on a compris cela, on peut lui imposer des règles de transparence et de stabilité. Mais le capitalisme ne peut être un projet de société. Un chef d'Etat français ne peut pas définir son projet par le mot capitalisme. Si comme je le veux, notre projet doit être humaniste, sans concessions, il devra s'imposer en dépit du capitalisme, et s'il le faut contre lui. Le capitalisme est inégalitaire par essence, et l'humanisme est égalitaire par vocation…

…Tout ce qui fait l'originalité et l'universalité du projet républicain français, démocratique, laïque et social, tout cela, peu ou prou, Nicolas Sarkozy y a porté atteinte depuis qu'il est au pouvoir. Depuis le bouclier fiscal jusqu'aux atteintes à la séparation des pouvoirs et à l'OTAN, on conduit la France vers un modèle qui n'est pas le sien et qui minera notre pays…

…Dans le monde, la France avait une originalité : elle était dans l'alliance, mais pas sous l'autorité du commandement américain. Cela avait une grande signification : nous étions amis, mais pas soumis, solidaires mais pas intégrés. Cela nous a permis, par exemple, de dire non au moment de la guerre en Irak. Pour une grande partie du monde qui nous aimait, c'était l'identité de la France. On y a renoncé et, selon moi, c'est une amputation. Et qui nous le demandait ? Personne. Où cela nous conduit-il ? A un ensemble euro-américain face au reste de la planète. Et cela n'est ni notre vocation ni notre intérêt…

Ensuite Ségolène Royal :
« Ce n'est pas agréable d'être retenu, et c'est illégal de priver quelqu'un de sa liberté de mouvement. Mais on ne les a ni brutalisés ni humiliés. Ceux qui sont fragilisés, piétinés et méprisés, ce sont les salariés à qui l'on ment, avant de les mettre à la porte. A Caterpillar, ils ont appris leur arrêt de mort sociale en lisant la presse ; et on s'étonnerait de leur réaction? Etonnons-nous plutôt de l'état du dialogue social dans notre pays…

…Il n'y a pas de fatalité. Aujourd'hui, je constate ce que fait le gouvernement, ou ce qu'il ne fait pas. Les pouvoirs publics sont trop souvent sourds et aveugles, hermétiques à ce que disent les salariés. Ni à Gandrange ni chez Heuliez, l'Etat n'a accepté de prendre en compte les solutions des syndicats... Les gens en pleurent...

…Les injustices sont devenues encore plus insupportables. Parmi ceux qui ont été à l'origine de la crise, beaucoup sont aujourd'hui à l'abri. Pour beaucoup d'autres au contraire, la vie bascule, les salariés perdent leur emploi et n'en retrouvent pas, le chômage des jeunes et des seniors explose, des milliers de familles ne parviennent plus à payer leur loyer ou rembourser leur emprunt. Et comme le pouvoir ne met pas d'ordre dans ce désordre, tout est exacerbé...
Quand on entend des élus de droite expliquer benoîtement que le bouclier fiscal protège les pauvres, on se croirait sous l'Ancien Régime! Alors, est-ce le retour de la lutte des classes? Peut-être. Ce que je sais, c'est que les luttes sociales existent plus que jamais. Longtemps, on a souffert en France de la faiblesse syndicale. La crise, la baisse du niveau de vie, l'injustice provoquent une prise de conscience et une réaction...

…Les salariés doivent forcer le barrage de l'injustice absolue : ce discours dominant qui demande aux salariés de subir et de disparaître en se taisant, d'être licenciés sans faire d'histoire ni de bruit. Je pense le contraire : depuis qu'ils sont médiatisés, les salariés d'Heuliez progressent, on ne peut plus les dénigrer. Ce qu'on appelle la révolte, c'est une réaction contre la violence qui s'exerce contre les salariés et contre le pays. »

No comment.

5 avril 2009

Agglomération Seine-Eure : Le dossier Immochan traité dans les questions diverses à 23 h 30 !

Les délégués de la CASE vont-ils laisser enterrer le dossier Immochan ? (photo archives JCH)
L'affaire Imochan est une affaire diverse examinée à 23 h 30. L'éventuelle implantation de plusieurs enseignes commerciales sur un terrain de 5500 m2 appartenant à la CASE et destinées à diversifier l'offre commerciale à Val-de-Reuil n'a trouvé place, lors de la dernière réunion du conseil d'agglomération, que dans ces questions diverses après un ordre du jour épuisé et face à des délégués qui l'étaient tout autant.
Il a fallu que Jean Carré, maire de Pîtres, interroge le président de la CASE pour connaître l'évolution d'un dossier déjà évoqué sur ce blog. Compte tenu des réponses volontairement évasives, plus que réservées du président Martin, les délégués communautaires ont tous compris qu'il cherchait à gagner du temps et, si possible, à faire échec au projet. Bien sûr, il ne veut pas prendre la responsabilité directe et personnelle de cet échec éventuel mais on connaît sa capacité à chloroformer un débat ou un projet qui ne lui plaisent pas.
Devant les élus de l'gglomération, jeudi dernier, il n'a pas pu reprendre sa déclaration faite devant les commerçants de Louviers : « en tant que maire, je suis contre ce projet ». Alors même qu'il jouait les faux naïfs en s'interrogeant sur l'existence « officielle » dudit projet et félicitait Robert Ozeel, maire de Léry, responsable de la commission compétente, d'avoir déblayé la route…
A la place de Marc Antoine Jamet, je me méfierais du renvoi en commission d'étude. Le maire de Val-de-Reuil a donc raison de placer le président devant sa responsabilité : « Il faut aménager donc organiser et communiquer. » Si Franck Martin a décidé de glisser le dossier sous la pile et de tout faire pour ralentir son avancement, les habitants de Val-de-Reuil et de son immédiate périphérie ont bien du souci à se faire.
Mais alors, quel sera le rôle des délégués de la CASE ? Vont-ils le laisser faire ? Vont-ils se résigner ? Ou vont-ils défendre les intérêts d'une ville, d'une région, d'une agglomération en interpellant un président inique et partisan ? Le président de la CASE vient de gagner quelques semaines. Son second objectif sera d'empêcher l'approbation du dossier avant les vacances. Pourrissement et lassitude sont des attitudes patronales. Pas seulement. Richard Jacquet, maire de Pont-de-l'Arche, a clos la discussion en posant la bonne question : veut-on de ce projet oui ou non ?

38 contre 12 : mes correspondants considèrent que l'augmentation des impôts à Louviers n'est pas dûe à la crise

76 % des personnes qui m'ont fait l' honneur de répondre au sondage mis en ligne sur ce blog il y a quelques jours considèrent que la crise est un mauvais prétexte pour augmenter les impôts à Louviers. D'ailleurs, si on se réfère au graphique publié par Le Canard Enchaîné, il est bien évident que nombreux sont les élus qui profitent des lendemains d'élection pour augmenter les impôts avec l'espoir que les contribuables oublieront.
Il s'est donc trouvé 24 % de ceux et celles qui ont répondu pour rendre responsable la crise économique et financière des maux que connaît notre ville. Je ne referai pas la démonstration si bien faite par Michel Doucet. Le temps viendra où on lui rendra justice d'avoir ouvert les yeux des élus et des contribuables qui comprendront, cet automne, combien il sera douloureux de payer la facture du train de vie de cette municipalité.
Au-delà des différences d'appréciations, je remercie les 100 % de personnes qui se sont intéressées à la question et ont ainsi manifesté leur goût pour le débat public. Je renouvellerai cette expérience en d'autres occasions.