Le président de la République vient de proposer Yves Guéna à la présidence de la Commission de contrôle du redécoupage électoral. On connait bien Yves Guéna. Pas seulement parce que son âge (86 ans) lui permet de présenter un CV long comme deux pages de format A4 mais parce qu'il a tout été. Gaulliste de la première heure, il est devenu énarque, haut fonctionnaire, député, sénateur, ministre. C'est lui que Georges Pompidou a choisi pour « remettre de l'ordre dans les radios périphériques en les menaçant de leur couper les fréquences si ces dernières continuaient à couvrir de façon trop complaisante les manifestations étudiantes. »
Par la suite, il a été nommé président du Conseil constitutionnel pour remplacer au pied levé Roland Dumas, démissionnaire pour les raisons que l'on sait et sur lesquels un homme de Gauche ne souhaite pas s'apesantir. En nommant Yves Guéna, octogénaire avancé, Nicolas Sarkozy ne choisit pas l'innovation. Cet ancien président de l'UDR (qui précéda le RPR) est un homme expérimenté, habile, qui saura préserver les intérêts de l'actuelle majorité tout en sauvant les apparences. D'ailleurs, il ne sera pas seul puisque cette commission de contrôle du redécoupage électoral sera composée de trois magistrats et de trois personnalités « qualifiées ». Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, a désigné Dominique Chagnollaud, constitutionnaliste, et Gérard Larcher, président du Sénat, Bernard Castagnède, ancien député européen et porte-parole du PRG.
Cette commission agira dans le cadre des contraintes fixées par le Conseil constitutionnel qui veillera évidemment à ce qu'elles soient respectées. Rappelons que le redécoupage des circonscriptions est lié à la démographie (depuis le dernier recensement) et aux territoires.
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