16 avril 2016

Réflexions au débotté : La belle alliance (?) Hollande perd son public, plus de glyphosate pour les jardiniers du dimanche, le service municipal des archives de louviers…


« La belle alliance populaire ». Si les mots ont un sens, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, devrait y accorder plus d’attention. Comment peut-il nommer l’association qu’il vient de lancer (avec quelques autres) et destinée à dépasser les intérêts du seul parti socialiste avec des mots si chargés de signification et si éloignés de la réalité concrète.
L’association n’est alliance que par la grâce de quelques écologistes groupusculaires, quelques personnalités en mal de notoriété…et elle se distingue surtout par tous ceux qui n‘en font pas partie : les communistes, les socialistes frondeurs, les Verts organisés (ou non) le Front de gauche. Il n’y a donc pas d’alliance réelle quant au qualificatif de « populaire »…on cherche ceux et celles qui ne sont pas apparatchiks.
De fait, M. Cambadélis sent venir le vent du boulet et tente de trouver la potion magique afin d’éviter à nouveau la catastrophe électorale (de 1993) quand le PS n’avait eu qu’une grosse cinquantaine de députés lors des législatives. L’année 2017, surtout si le président élu n’est pas de gauche, sera terrible pour les partis du gouvernement actuel. Et aussi pour les autres partis de gauche victimes de l’éparpillement des suffrages. Quand la Gauche ne pèse plus qu’un tiers de l’électorat, sa seule chance est le rassemblement. Mais pour ce faire, il faut plus que des hommes et des femmes, il faut des idées et un programme qui ne soit pas seulement un catalogue de fausses promesses.

Ils étaient 10 millions devant leur poste de télé en février. Ils n’étaient plus que 3 millions et quelques jeudi soir pour l’intervention de François Hollande sur France 2. Ce simple constat prouve combien le président est loin des préoccupations des Français et aussi combien les réponses qu’il apporte ne séduisent plus les citoyens. Il est symptomatique de constater que sa parole n’imprime plus, le convainc plus, ne séduit plus.
En réponse à une question de Léa Salamé, François Hollande a indiqué qu’il rendrait publique sa candidature (ou non) à la présidentielle de 2017 en fin d’année 2016. Peut-être nous réserve-t-il une annonce tonitruante lors de la présentation de ses vœux aux Français ? Ils sont (aujourd’hui) 80 % à souhaiter qu’il ne soit pas candidat. Ce score démontre la petite forme que tient notre président. Ce dernier a également ajouté que les résultats sur le chômage dicteraient son attitude. L’inversion de la courbe des sans emplois entrainerait-elle celle des intentions de vote ? C’est tout le pari du tandem Valls-Hollande. En ce mois d’avril, il est perdu.

Dans la lettre qu’il a adressée à ses amis et camarades, Christian Renoncourt indique les raisons qui le poussent à démissionner du conseil municipal de Louviers et de l’agglomération Seine-Eure. Je ne reviendrai pas sur ces raisons déjà publiées sur ce blog. Je veux simplement marquer, malgré l’amitié que je porte à l’ancienne tête de liste de la gauche non PRG de 2008, mon désaccord avec l’une de ses affirmations.
Il précise, en effet, que le fait d’avoir composé une liste indépendante de celle de Franck Martin, a été une « erreur ». Ce jugement me semble anachronique et « justifié » par la suite des événements qui colorent étrangement les propos d’aujourd’hui. Quand on prend une décision après avoir pesé les avantages et les inconvénients, il faut aller au bout de sa logique et ne pas exprimer de regrets. Pourquoi ? Parce qu’on ne refait pas l’histoire. Et comme l’avenir n’est écrit nulle part il n’est pas interdit de se rappeler le passé.
Le contexte de 2008 était évidemment différent de celui de 2014. Si tout dans la gestion Martin n’avait pas été mauvais, il reste que les rapports humains brillaient par un sentiment d’exécration de la part du maire sortant à l’égard de tous les opposants internes ou externes. Le capital confiance avait été dilapidé. Et surtout, la volonté de ne pas réduire les impôts montrait que la colonne dépenses continuerait de croître dangereusement. Christian affirme maintenant qu’il vaut mieux augmenter la dette que de freiner l’irrésistible attrait pour des équipements nouveaux. Quand on connaît l’assiette des contributeurs, on constate que, comme d’habitude, les classes moyennes supportent le plus l’effort commun (ou ce qu’il devrait être) et que de plus en plus de ces contribuables considèrent que la coupe lovérienne est plus que pleine. La défaite de la liste Martin en 2014 a été essentiellement due à ces deux causes : la personnalité atypique du leader de la liste de gauche (qui continue dans l’opposition sur sa ligne d’échec) et le poids des impôts locaux. Point barre.

100 000 tigres il y a six ou sept décennies. Près de 4000 aujourd’hui après avoir atteint le seuil de la disparition de l’espèce à 3000 unités ! Le tigre du Bengale et d’Asie est fortement menacé. Son habitat naturel se raréfie, les hommes voulaient l’exterminer…heureusement, une prise de conscience (bien tardive) permet à ce tigre de prospérer même dans des basses eaux. Car c’est un bon nageur…

Le glyphosate a usage particulier sera bientôt interdit à la vente directe. Autrement dit, jusqu’en 2019 il faudra s’adresser à un vendeur dans les magasins spécialisés avant la totale interdiction de vente aux jardiniers du dimanche. Le glyphosate a un nom plus connu : le Roundup. Il s’agit d’un herbicide puissant. Il atteint les feuilles et les racines. Il est utilisé massivement par les cultivateurs à hauteur de 95 % des volumes consommés mais la réglementation leur permettra de continuer à répandre ce « poison » à usage professionnel.
Nous, jardiniers amateurs, devront laisser croître les mauvaises herbes qui n’ont de mauvaises que le défaut qu’on leur accorde. Car les mauvaises herbes contribuent à la biodiversité et, conservées dans des limites raisonnables, elles n’ont jamais empêché les bonnes récoltes domestiques de légumes.

Je me suis laissé dire que le service des archives municipales de la ville de Louviers était accessible uniquement sur rendez-vous ? Si le maire ou un adjoint compétent lit ses lignes, j’aimerais qu’il indique au public et si c’est le cas pourquoi l’accès ce service n’est plus libre, si des changements dans le personnel ont eu lieu, si ce service est considéré comme un vrai service public et pas seulement un aimable endroit où s’entassent des tonnes de vieux papiers.






14 avril 2016

Le recul du gouvernement sur le nucléaire est impardonnable


Début du chantier de Paluel. (photo JCH)
Un recul de plus. Un renoncement supplémentaire. En décidant de reculer la diminution de la part du nucléaire dans la production d’énergie électrique après 2019, le gouvernement manifeste ainsi le peu de cas qu’il fait de la parole et des promesses présidentielles. François Hollande, lors de sa campagne de 2012 avait pourtant affirmé qu’il diminuerait cette part, progressivement, certes mais qu’il la diminuerait au cours de ce quinquennat notamment en fermant la centrale de Fessenheim.

Cette centrale, vétuste, sans doute plus dangereuse que ce que les dirigeants d’EDF affirment, devait disparaître du paysage avant le terme du bail de cinq années donné par les Français à l’actuel président. Il faut croire que les dirigeants d’EDF et les actionnaires (dont l’Etat) ont été de puissants lobbies pour amener Ségolène Royal, ministre de l’Environnement à fouler aux pieds cette promesse si essentielle à tenir.

C’est vraiment dommage et pitoyable. Nous qui, dans l’Eure, habitons à quelques dizaines de kilomètres des centrales de Paluel et Penly, savons ce qu’un accident nucléaire engendrerait dans les environs immédiats et lointains de dangers et de risques pour les populations. Récemment, ce qui ne devait jamais arrivé est…survenu puisqu’un générateur de 450 tonnes est tombé, au cours d’une fausse manœuvre, sur l’enceinte de protection d’un réacteur d’une des centrales normandes. La direction d’EDF affirme qu’aucun dommage n’a été constaté mais tout de même que vaut la parole de ceux qui vivent du nucléaire.

Mme Royal jure que des crédits importants vont être dévolus aux énergies renouvelables : éolien, hydrolien, solaire, notamment, cette nouvelle promesse servant de prétexte à la reculade décrite plus haut. Décidément, toutes les émissions télévisées du président (comme ce soir sur France 2) ne feront rien pour rétablir la confiance qui doit s’instaurer entre les dirigeants et le peuple qui les a élus. Et qu’on ne vienne pas invoquer je ne sais quelle bonne raison pour justifier cet abandon. Sortir du nucléaire, au moment où l’on se remémore la catastrophe de Tchernobyl, est une nécessité absolue, un devoir même de la part de ceux qui gouvernent. C’est une question d’hygiène mentale, une question politique et aussi un impératif économique puisque les énergies renouvelables sont un trésor d’emplois, de recherche et de développement.

12 avril 2016

Le concours de plaidoiries des lycéens avec la Ligue des droits de l'homme


La Ligue des droits de l’Homme (Section de Louviers – Val de Reuil) organise le second concours de plaidoiries des lycéens le lundi 25 avril 2016 à 13H30 à la salle du Moulin – rue des Anciens Combattants d’Afrique du Nord à Louviers.

Agréée par le ministère de l’Education nationale en tant qu’association prolongeant l’action de l’enseignement public, la section locale de la Ligue des droits de l’Homme collabore pour la seconde fois avec deux lycées de Louviers dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté.
Les lycéens, appelés à réfléchir aux divers aspects du respect des droits humains fondamentaux, ont ainsi exploré des thématiques variées sous la conduite active de leurs professeurs. Ils présenteront publiquement, dans le cadre d’un concours de plaidoiries, les travaux réalisés durant l’année scolaire 2015-2016, devant un jury composé de diverses personnalités du monde enseignant, juridique, associatif...
Soyez nombreux à venir les soutenir !

 


11 avril 2016

« L'histoire de Paris-Normandie » par Cécile-Anne Sibout devant la Société d'études diverses


La prochaine conférence de la Société d'Études Diverses aura lieu le samedi 23 avril, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l'Hôtel de Ville de Louviers. Mme Cécile-Anne Sibout, historienne et professeur à la Faculté de Droit de Rouen, abordera un sujet qu'elle connaît parfaitement, pour lui avoir consacré sa thèse de doctorat : « L'histoire du quotidien Paris-Normandie ».
« Paris-Normandie succède au Journal de Rouen, condamné en 1944 pour collaboration. Son directeur de 1945 à 1972, Pierre-René Wolf, ancien imprimeur, évince en 1945 une première équipe installée à la Libération. Patron-éditorialiste chaleureux, paternaliste et autoritaire, Wolf donne une orientation socialisante au quotidien. Avec quelques journalistes, il contribue à la renaissance culturelle d'une région sinistrée par la guerre. Paris-Normandie développe entre 1945 et 1970 ses agences et ses éditions, s'implantant même un temps dans le Calvados et le Mantois. Son matériel se modernise (utilisation pionnière de l'informatique dès 1967). La société propriétaire reste bénéficiaire jusque vers 1970. Le patron de presse Robert Hersant la rachète alors, malgré quelques vives oppositions. La teneur comme la gestion du journal se transforment, la logique commerciale étant désormais privilégiée. Toutefois les recettes baissent tandis que les dépenses augmentent : nouveaux concurrents (hebdomadaires gratuits, blogs sur internet) ; coûteux déménagement en banlieue de Rouen en 2006 ; passage au format tabloïd ; introduction de la couleur... Placé en redressement judiciaire en 2012, Paris-Normandie a quitté le groupe Hersant et se bat désormais contre le groupe Ouest-France. L'histoire un peu chaotique de ce quotidien pose plus globalement la question de l'avenir d'une presse régionale quotidienne de qualité en Normandie. »

Note du blogueur : Je me souviens avec une certaine nostalgie de la vente du grand quotidien régional à Robert Hersant, dit aussi le papivore. Il était parvenu à prendre les rênes d’un journal dirigé par des hommes issues de la Résistance française alors même que son attitude personnelle n’avait pas été des plus dignes durant la seconde guerre mondiale et l’occupation allemande.
La façon dont il réussit à racheter les parts de certains actionnaires, si elle est routinière aujourd’hui, fut jugée plus qu’indélicate à l’époque. Les salariés, journalistes et ouvriers du livre  (photo prise en juillet 2012 lors d'un nouveau règlement judiciaire) se sont battus pour empêcher la prise de pouvoir de Robert Hersant mais l’appât du gain fut trop vif pour certains et finalement celui qui avait racheté Le Figaro et quelques autres journaux régionaux mit la main sur le journal normand.
De grandes signatures comme celles de Pierre Lepape, Jacques Grall, Marc Lecarpentier, Serge Bolloch, pour ne citer qu’eux, invoquèrent une clause qui leur permit de quitter le journal et de gagner qui, Le Monde, qui Télérama…où leur carrière s’est poursuivie avec un talent non démenti.
J’écouterai donc avec infiniment de plaisir et d’intérêt le récit de ces années tumultueuses.

10 avril 2016

J.L. Crémieux-Brilhac : de la défense de la République à la libération de la France

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Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Peut-être êtes-vous nombreux à ne pas connaître cet homme décédé récemment à l’âge de 98 ans et qui eut, au cours de sa longue vie, deux fidélités politiques : le général de Gaulle et Pierre Mendès France. Auprès du premier il fut actif et militant à Londres au sein des Forces françaises libres comme secrétaire à la propagande, aux côtés du second il fut l’un de ses conseillers les plus avisés et les plus écoutés. Son grand regret aura été que ces deux hommes d’état ne puissent travailler ensemble au bien commun.

L’Institut Mendès France organisait, mardi dernier à Paris, une séance d’hommage à Jean-Louis Crémieux-Brilhac après l’hommage national et le discours prononcé par François Hollande dans la cour des Invalides en avril 2015. Sous la présidence d’André Azoulay, le nouvel animateur de l’institut, des invités prestigieux tels que Pierre Nora, Robert Franck, Jean Pierre Azéma, Léone Nora, Eric Roussel notamment, ont souligné les qualités humaines et intellectuelles d’un homme de l’ombre dont la discrétion n’égalait que la force de l’engagement, l’un de ses mots préférés.

Ce fut aussi l’occasion de marquer la sortie de son dernier livre, paru de manière posthume, consacré à une lecture originale de la fin de la seconde guerre mondiale. Avec « l’Etrange victoire » (1) Jean-Louis Crémieux-Brilhac a souhaité rebondir après que Marc Bloch avait écrit « l’Etrange défaite » peu après les accords signés par Pétain et les Nazis. Dans ce livre « récit posthume de son aventure qui est autant celle d’une génération que celle de la France » Jean-Louis Crémieux-Brilhac, historien de la France libre, dresse l’état de notre pays sous la botte fasciste et met en valeur les hommes et les femmes dont l’attitude patriote a permis de laver l’honneur sali par les collaborationnistes. Jusqu’à la fin de sa vie, il a été un administrateur actif au sein de l’Institut Mendès France fidèle au sens de l'organisation et au besoin de l'information qui avait été les siens à la Documentation française qu'il contribua à inscrire dans le paysage démocratique de notre pays.

(1) « L’Etrange victoire », titre de Pierre Nora, collections Témoins Gallimard, 241 pages.