Début du chantier de Paluel. (photo JCH) |
Un recul de plus. Un
renoncement supplémentaire. En décidant de reculer la diminution de la part du
nucléaire dans la production d’énergie électrique après 2019, le gouvernement
manifeste ainsi le peu de cas qu’il fait de la parole et des promesses présidentielles.
François Hollande, lors de sa campagne de 2012 avait pourtant affirmé qu’il
diminuerait cette part, progressivement, certes mais qu’il la diminuerait au
cours de ce quinquennat notamment en fermant la centrale de Fessenheim.
Cette centrale, vétuste,
sans doute plus dangereuse que ce que les dirigeants d’EDF affirment, devait
disparaître du paysage avant le terme du bail de cinq années donné par les Français
à l’actuel président. Il faut croire que les dirigeants d’EDF et les
actionnaires (dont l’Etat) ont été de puissants lobbies pour amener Ségolène
Royal, ministre de l’Environnement à fouler aux pieds cette promesse si
essentielle à tenir.
C’est vraiment dommage et
pitoyable. Nous qui, dans l’Eure, habitons à quelques dizaines de kilomètres
des centrales de Paluel et Penly, savons ce qu’un accident nucléaire
engendrerait dans les environs immédiats et lointains de dangers et de risques
pour les populations. Récemment, ce qui ne devait jamais arrivé est…survenu
puisqu’un générateur de 450 tonnes est tombé, au cours d’une fausse manœuvre,
sur l’enceinte de protection d’un réacteur d’une des centrales normandes. La
direction d’EDF affirme qu’aucun dommage n’a été constaté mais tout de même que
vaut la parole de ceux qui vivent du nucléaire.
Mme Royal jure que des crédits
importants vont être dévolus aux énergies renouvelables : éolien,
hydrolien, solaire, notamment, cette nouvelle promesse servant de prétexte à la
reculade décrite plus haut. Décidément, toutes les émissions télévisées du
président (comme ce soir sur France 2) ne feront rien pour rétablir la
confiance qui doit s’instaurer entre les dirigeants et le peuple qui les a élus.
Et qu’on ne vienne pas invoquer je ne sais quelle bonne raison pour justifier
cet abandon. Sortir du nucléaire, au moment où l’on se remémore la catastrophe
de Tchernobyl, est une nécessité absolue, un devoir même de la part de ceux qui
gouvernent. C’est une question d’hygiène mentale, une question politique et
aussi un impératif économique puisque les énergies renouvelables sont un trésor
d’emplois, de recherche et de développement.
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