11 décembre 2021

François Loncle fait chevalier de la Légion d'honneur par Jean-Yves Le Drian

Jean-Yves Le Drian décore François Loncle

Décorer François Loncle de la Légion d’honneur n’est pas l’apogée d’une action politique commencée dans le journalisme. En saluant le parcours de l’ancien député de Louviers, lors d’une cérémonie, jeudi, au quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, notre ministre des Affaires étrangères, a simplement dressé le constat d’un engagement au service de l’intérêt général, un engagement jamais démenti..

Encore aujourd’hui, l’ancien président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale fréquente les couloirs du Palais Bourbon où il retrouve chaque semaine ses amis, souvent d’ex-socialistes convertis au macronisme et adhérents de « Territoires de progrès ». S’agit-il d’une nuance ? Non, c’est bien plus que cela. Car François Loncle, adhérent du Parti radical de Maurice Faure, a dû passer par une proximité intellectuelle et morale avec Eugène Descamps et Edmond Maire à la CFDT pour être adoubé par Pierre Mendès France. L’ancien député maire de Louviers l’invita à reconquérir la circonscription de Louviers perdue en 1958 lors d’une législative sous influence gaulliste. Au lendemain de sa victoire sur Philippe Pontet en 1981, François Loncle Invita le président Mendès France. Ils déjeunèrent au « Récamier ». Et là, PMF se montra joyeux et réconforté : sa défaite d’antan était enfin lavée.

Ratée de peu en 1978, la marche fut en effet escaladée lors de la vague rose de 1981 après que François Loncle avait négocié (pour le MRG) le programme commun de la gauche où il apprit à fréquenter François Mitterrand, l’homme aux mille facettes. Parrainé par PMF, repéré par le président élu en 1981, ainsi était lancée une longue carrière politique favorisée à sept reprises jusqu’en 2017, année où François Loncle passa le flambeau à Bruno Questel, député LREM à ses côtés lors de la cérémonie honorifique. Ces sept mandats interrompus une seule fois en 1993 (et à deux reprises pour des fonctions ministérielles) sont la preuve de l’attachement à un territoire, certes, mais aussi et surtout de la confiance tissée sans relâche avec les électeurs et les électrices de la quatrième circonscription de l’Eure.

Jean-Yves Le Drian ne manque ni d’humour, ni de mémoire. Il en fallait pour remarquer un rapport parlementaire de 2012 signé de François Loncle et prémonitoire de la gravissime situation des états sub-sahariens frappés par le terrorisme djihadiste encore aujourd’hui. François Loncle demeure lié à ces états africains devenus, au fil du temps et des voyages, l’objet de toutes ses attentions. La présence de Jean-Hervé Lorenzi et d’Hubert Zoutu (maire de Heudebouville) jeudi soir au quai d’Orsay, en plus de celle de quelques personnalités : Claude Bartolone, Didier Migaud, Jean-Louis Bourlanges, Jean-Michel Boucheron, et de quelques députés compose un vrai groupe d’amitié, celui qu’on forge quand tout va bien mais aussi quand tout va mal. Et une vie politique est ainsi faite qu’elle ne peut pas être un long fleuve tranquille. Catherine Aubé, la secrétaire de la permanence lovérienne de Louviers, fut aux premières loges pour recueillir les doléances des centaines de citoyens ou étrangers qu’un député doit accompagner dans leurs démarches qu’elles soient administratives ou privées.


L’amitié politique est une chose, la famille en est une autre. François Loncle a pu s’appuyer sur une épouse solide (60 ans de mariage) des enfants attentifs, sans oublier ses parents et ses frères et sœurs — pour certains disparus — mais qui comptent beaucoup pour lui. Dans ses remerciements, François Loncle rappela aussi avec émotion son professeur d’histoire et géographie, un certain M. Poirier alias Julien Gracq, lequel l’aura sans doute initié à la géopolitique.

François Loncle aime les gens. Il sait aussi ce qu’il doit à certaines personnes (comme Claude Bellevin par exemple qui nous manque beaucoup) et surtout à Pierre Mendès France. Membre de l’Institut du nom de l’ancien président du Conseil, François Loncle en est devenu, il y a quelques semaines, son président, succédant ainsi à André Azoulay. Avec le soutien de Françoise Chapron, attachée scientifique de l’Institut, se préparent deux actions programmées en 2022. Une journée consacrée à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme et un colloque sur « Pierre Mendès France, le parlementaire ». Jean-Yves Le Drian n’a pas manqué d’insister sur la modernité de la pensée d’un homme dont François Mitterrand a dit lors de la cérémonie d'obsèques organisée dans la cour de l'Assemblée nationale en 1982 : « Sans lui rien n’eût été possible ».

Les amis et la famille