26 janvier 2013

Il trie le bon grain de l'ivraie mais Arnaud Levitre fait erreur sur la personne


Sur sa page Facebook, Arnaud Levitre a reproché à Marc-Antoine Jamet d’avoir été présent à Alizay lors de la visite d’Arnaud Montebourg venu assister à la signature de la vente par le Département du site M-Real aux responsables de l’entreprise double A. Le maire de Val-de-Reuil m’a adressé la réponse qu’il a publiée sur son blog afin de publication.
Je m’interroge sur l’objectif du texte d’Arnaud Levitre qui aurait dû, plutôt, se poser la question de la présence inopportune du maire de Louviers, lequel n’a pas levé le petit doigt pour défendre le légitime combat des salariés de M-Real ce qui n’est pas le cas des socialistes de la région et ceux appartenant à la CASE, d’où mon titre. Richard Jacquet, maire de Pont-de-l’Arche et Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil étant emblématiques de l’investissement personnel de ces élus locaux (parmi d’autres) très concernés par l’emploi. Je n’ose imaginer que l’arrivée des élus d’Alizay au sein des postes à responsabilité à la CASE ait pu jouer un rôle dans cette vilaine manière de pratiquer le tri entre le bon grain et l’ivraie…surtout quand les volontés d’agir se situent dans le même camp : celui de la défense de l’emploi et des salariés.

Marc-Antoine Jamet…et Franck Martin (photo JCH)
« Ce que dit, depuis hier, à propos de ma très modeste personne, Arnaud Levitre, sur sa page Facebook, est à la fois bête et méchant. Il faut lui pardonner, car ce parti-pris banal ne s'est imposé à lui que par ignorance, étroitesse d'esprit et ostracisme. Autant de maux qu'il a pourtant, à mon grand regret, lui même subis. Il aurait donc pu me les épargner. En effet, selon lui, je n'aurais pas du être à Alizay mercredi dernier pour y saluer la reprise de l'entreprise M-Real ? La belle affaire !
En clair, comment un social démocrate, un réformiste, qui n'est pas né -je l'ai souvent rappelé- avec une cuiller en or, même de Sibérie, dans la bouche, uniquement passé par les concours de la République pour s'imposer dans l'ascenseur social, aujourd'hui cadre dirigeant d'une entreprise qui exporte, emploie, produit "made in France", peut-il pousser la fidélité à ses convictions jusqu'à se montrer, à ses risques et périls, au moins celui de l'incompréhension conjuguée de son milieu professionnel et de certains élus locaux, aux cotés des travailleurs. Le centralisme démocratique y perd son bas latin. Rétrospectivement, j'en viendrais presque à regretter le temps passé place du Colonel Fabien avec Hue, Gayssot, Lajoinie et consorts à "gratter" des accords byzantins pour préparer ce que serait la Gauche plurielle.
Puis-je, en m'inclinant bien bas devant lui et l'omniscience ontologique de mon contradicteur lui rétorquer quelques arguments qu'il balaiera, fort de ses certitudes solitaires, d'un revers de sa belle main...
1) D'abord qu'il se renseigne un peu mieux, un peu plus, auprès de ceux qu'il est censé connaître. Lorsque le dossier M'Real était en panne, encalminé, immobile, et qu'il fallait le ranimer juste après l'élection du Président de la République, j'ai à leur demande, en juin dernier, monté la première réunion à Bercy avec les collaborateurs du ministre du redressement progressif pour Thierry Philippot et Eric Lardeur. Nul n'était parvenu jusqu'alors à établir ce contact. Cette réunion est restée secrète. Pendant deux heures, nos amis syndicalistes ont plaidé leur cause, raconté leur lutte, dit leurs espoirs. C'est la première fois qu'on a parlé au gouvernement de Double A, de réouverture possible, d'excellence de l'outil de travail. C'est de là qu'est parti la première instruction au Préfet Sorain qui s'est immédiatement montré remarquable. Il n'y avait qu'un seul élu que j'ai emmené avec moi : un certain Gaëtan, père de mon censeur qui, à son retour de Cuba, lui confirmera point par point ce que je dis. Sans doute n'est-il pas facile de se référer à son géniteur quand on demande à être présenté, non comme son fils, mais comme son collaborateur, ainsi que Monsieur Levitre jr, heureusement hostile à l'hérédité des charges tel que la pratiquait, avant la révolution française, l'ancien régime, me l'a sèchement rappelé, alors que, par amabilité, par simple courtoisie, parce que cela me semblait utile et normal, j'attirais vers lui Montebourg afin qu'il lui serre la main et lui dise trois mots... 

25 janvier 2013

« Martin a déclaré la guerre à Jamet depuis des années ». Le tribunal correctionnel dira-t-il stop ou encore ?

Marc-Antoine Jamet s'est-il roulé sur la moquette ? (photo JCH)
C’est la fin du procès. Le président du tribunal correctionnel d’Evreux lui rabaisse le caquet. Car avec Franck Martin, rien ne nous surprend plus. 
Au lieu de laisser son avocat conclure, l’ancien président de la CASE donne des cours de droit au président du tribunal et l'interrompt. Ce dernier se trouve même contraint de lui demander d’écourter sa répétition monotone et ennuyeuse d’arguments. « J’ai mille raisons de…» tonne le maire de Louviers. « Une seule suffira… » enchaîne le président. Ambiance.

Un procès en diffamation est toujours un moment délicat. Les stratégies des hommes de robe se télescopent sur la forme et le fond. L’avocat de Franck Martin tente l’habituelle faute de procédure…que le président écarte d’un revers de main. Il y aura donc débat.
D’un côté, le plaignant, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil s’estime diffamé par Franck Martin. Celui-ci l’accuse de refuser systématiquement de signer des permis de construire, de saboter le développement économique de la CASE et de mettre en danger la SODEVIL, une société d’économie mixte dont le capital est détenu à 80 %…par la CASE. Rien que cela. De l’autre côté, Franck Martin, sûr de lui et dominateur, osant cette formule extraordinaire : « Marc-Antoine Jamet refuse de manière arbitraire des permis de construire non encore déposés ! »  
A-t-il bien réfléchi à une déclamation pareille ? Elle rappelle malheureusement les formules provocatrices du personnage.
Résumons ce procès de deux heures d’horloge. Martin a raison sur un point. Il considère que deux visions s’opposent : la sienne et celle de Jamet. Il n’y a pas opposition entre eux sur la vision géographique du territoire de l’agglomération mais il y a plus que des nuances sur les politiques urbanistique, de développement économique, d’habitat entre l’ancien président de la CASE et Marc-Antoine Jamet. Il suffit de comparer les efforts architecturaux et urbains accomplis avec cohérence dans la ville nouvelle à la politique chaotique d’équipements et d’aménagement entreprise à Louviers. 
La qualité contre la quantité. Là se trouve la différence entre les deux hommes. Jamet : rigoureux, ambitieux, exigeant, cassant parfois, avec les hommes de l’art. Martin : épidermique, confus, désordonné, à l’image du mobilier urbain de centre-ville, de l’immeuble Calderon ou du jardin du Manoir de Bigards, pour ne citer qu’eux. 
Que souhaite Marc-Antoine Jamet en intentant ce procès ? Mes Marc François et Patrick Maisonneuve le formulent simplement : le maire de Val-de-Reuil en a assez des attaques personnelles et offensantes délivrées sur les blogs de Martin (1). 
Attaques récurrentes, permanentes qui n’ont rien à voir avec la politique. « Martin a déclaré la guerre à Jamet depuis des années » : alors les noms d’oiseaux succèdent aux qualificatifs infamants. Tantôt c’est le roi MAJ, tantôt c’est le suppôt du capitalisme, tantôt c’est « l’homme qui se roule sur la moquette pour obtenir la visite de François Hollande à Val-de-Reuil. » En fait de système, c’est le système Martin que les avocats mettent en cause même si Martin reconnaît que son blog demeure « confidentiel ».
Les refus de permis de construire systématiques ? Ils sont UN ! Pour une entreprise dont le projet ne répondait pas aux exigences du maire de Val-de-Reuil. « Voilà pourquoi nous sommes ici, indique Me François, pour un permis de construire refusé sur des centaines délivrés ! » 
Le témoignage équilibré de Patrice Yung (2) n’apporte rien au débat. Celui de M. Boutin, directeur général de la SODEVIL, demeure factuel. Me Bourdon, le conseil de Franck Martin, en appelle à la liberté d’expression, à la Cour européenne des droits de l’homme, à la polémique « normale en politique », il cite même Copé ! Pour défendre un homme dit de gauche ? Avocat de la défense, il est sur la défensive. Le combat — il le sait — est difficile. 
Le handicap est lourd à remonter. La conférence de presse tenue la veille par Franck Martin pourrait indisposer le tribunal…« Je ne suis coupable de rien…la politique c’est la guerre …les mots utilisés sont des métaphores qu’il ne faut pas prendre au premier degré… sabotage ? C’est courant…on est dans la querelle politique pas dans l’attaque personnelle… etc.» 
Est-ce crédible ? Est-ce admissible ? Il appartiendra aux trois magistrats de trancher et le 7 mars prochain le tribunal rendra son verdict. Dira-t-il stop ou encore ?
(1) Marc-Antoine Jamet se consolera-t-il de savoir qu'il n'est pas la seule victime de ce blog confidentiel aux dires de Martin ?
(2) Patrice Yung est devenu président de la CASE. Il a été cité par F. Martin.

24 janvier 2013

Bus au départ d'Evreux : dimanche marchons ensemble pour l'égalité


Communiqué de Timour Veyri, secrétaire de la section d’Evreux du parti socialiste :
« Ce dimanche aura lieu le deuxième grand rassemblement national en faveur du Mariage pour Tous. Déjà pleinement mobilisés le 16 décembre dernier aux côtés de l’inter- LGBT,  les socialistes Ebroiciens le seront encore davantage ce dimanche 27 janvier à Paris pour défendre une réforme que les Français, par l’expression de leurs suffrages et celle de leur fidélité aux grands principes de notre République, ont souhaité porter en mai dernier. L’Egalité doit prendre tout son sens, la France doit être le pays où le droit de chacun s’appuie sur l’Egalité de tous.
C’est pour l’Egalité que les Français ont fait le choix du changement, c’est pour l’Egalité que les députés du Progrès font avancer, chaque jour, depuis plusieurs semaines, l’adoption du projet de loi de Mariage pour tous,  c’est encore et toujours pour l’Egalité que dimanche à 12h15, à l’initiative de la section d’Evreux et en réponse à l’appel lancé par l’ensemble des mouvements socialistes du département, les socialistes se réuniront Place Dupont de l’Eure, à Evreux, où un car sera affrété pour l’occasion. Permettre à toutes et à tous, socialistes ou simples hommes et femmes de progrès, de se rendre à moindre frais à ce rassemblement qui, souhaitons-le, sera le dernier avant l’adoption définitive du texte par la représentation nationale, tel est l’objectif poursuivi par la section d’Evreux. L’appel est lancé, le rendez-vous fixé, des places sont actuellement encore disponibles pour participer à cette manifestation. Pour tout renseignement et demande d’inscription, contactez-nous à l’adresse mail suivante : sectionps.evreux@gmail.com

La libération de Florence Cassez fait polémique

« Je me réjouis d’autant plus de la décision prise par la Cour Suprême de Justice mexicaine que, dès le premier jour de sa détention, avec un certain nombre de collègues de la région Nord-Pas de Calais, nous n’avons cessé de nous mobiliser pour demander la révision de la position de la justice mexicaine et la libération de Florence CASSEZ. Malheureusement, les maladresses et les erreurs diplomatiques de M. SARKOZY, ainsi que l’attitude rigide de l’ex-président mexicain Felipe CALDERON, ont brisé bien des espoirs et abouti à la prolongation de l’emprisonnement de notre compatriote. Le Président François HOLLANDE et Laurent FABIUS ont repris le dossier en main, avec une efficacité exemplaire. Suite à l’une de mes dernières interventions, le ministre des Affaires étrangères Laurent FABIUS, m’avait indiqué le 4 janvier dernier, que « la France estime que notre compatriote n’a pas bénéficié d’un procès équitable, la procédure ayant été marquée par de nombreuses irrégularités ». Il précisait que « ce dossier est désormais devenu au Mexique un symbole des dysfonctionnements de la police et de la justice du pays ». Il convient de remercier chaleureusement les nouvelles autorités et la justice mexicaines de cette libération tant espérée.»
François Loncle
Député de l’Eure

La libération de Florence Cassez suscite une polémique comme les Français l'adorent. Pour la droite, Sarkozy est le meilleur, il a tout fait, il a clivé comme il convenait et c'est à lui que revient le mérite de cette libération. Les Chatel, Dati, Guéant et consorts ne ressentent aucune gêne, aucune modestie en affirmant ce rôle si essentiel de l'ancien président. Heureusement, la famille Cassez remet les pendules à l'heure en accordant, sans conteste, une part du combat à Nicolas Sarkozy ce que personne ne cherche à gommer mais sans ignorer pour autant l'importance du rôle de François Hollande. D'ailleurs Valérie Trierweiler était en compagnie de Charlotte Cassez, hier soir à Paris, dans l'attente du jugement de la Cour Surême du Mexique. Jean-Luc Romero, président du comité de soutien pour la libération de Florence a dit ce qu'il fallait dire. Les deux présidents ont agi comme ils pouvaient là où ils pouvaient. Avec des interlocuteurs différents et des méthodes différentes. Le résultat est là. Florence Cassez est libre. N'est-ce pas le plus beau cadeau qu'elle pouvait faire à tous ceux qui souffrent de l'injustice et des conditions de vie insupportables dans de nombreuses prisons mexicaines et françaises. Le reste, c'est bon pour Voilà et Gala.

M-Real : Le succès de la départementalisation provisoire n'est pas tombé du ciel


(photo Jean-Charles Houel)
La reprise du site M-Real ouvre des perspectives industrielles prometteuses. Les trois hommes de la photo ci-dessus ont joué un rôle décisif dans cette décision politique et économique fêtée hier. A Gauche, Jean-Louis Destans, député, président du conseil général a convaincu l’unanimité des élus départementaux (de gauche et de droite) d’accepter l’acquisition provisoire de l’ensemble du site industriel d’Alizay afin de permettre au vendeur finlandais de ne pas négocier directement avec le repreneur thaïlandais considéré comme un concurrent. C’est lui qui a permis un débouché industriel essentiel pour la vitalité du bassin d’emploi et pour nombre d’entreprises de sous-traitance. Cette départementalisation provisoire a été la clé permettant d’ouvrir la porte d’une solution positive. Il était légitime qu’Arnaud Montebourg se félicite de ce retour de la puissance publique lui qui n’a pu convaincre le gouvernement de nationaliser — fût-ce provisoirement — le site sidérurgique de Florange. Invité ce soir sur France 2, les salariés de M-Real vont certainement entendre parler par Arnaud Montebourg de leur usine et de son avenir.
La machine à papier est prête à repartir. (photo Jean-Charles Houel)
Évidemment, les premiers concernés sont les salariés eux-mêmes. Licenciés il y a quelques mois, ils ont su préserver l’outil de travail, le défendre, le promouvoir, et participer activement aux solutions imaginées. Thierry Philippot, au centre de la photo, membre de la CGT, a été l’une des chevilles ouvrières du succès. Avec Eric Lardeur de la CFE-CGC, les salariés ont toujours été parties prenantes dans les négociations même quand elles se déroulaient dans la discrétion afin de défendre les intérêts commerciaux.
Le troisième personnage à droite de la photo est le préfet Dominique Sorain en poste depuis septembre 2011. Représentant de l’Etat et des ministres, il a joué un rôle de facilitateur, de médiateur, en relation avec le commissaire régional du redressement productif et la sous-préfète Christine Ayache. Ces trois hommes sont donc bien les premiers à devoir se féliciter de la réussite de leur difficile entreprise.
Il faut ajouter d’autres parties prenantes dans la performance réalisée. Nul ne songe à nier le rôle des élus nationaux, régionaux et locaux, celui du collectif comprenant des membres du PS, du PCF, du NPA, de syndicats, autant de courroies d’entraînement créatrices d’un bruit de fond essentiel à la médiatisation du combat des M-Real. Là est la nouvelle donnée des conflits entre salariés et patronat. Les médias télévisés, radiodiffusés, la presse écrite, les blogs, les réseaux sociaux jouent, dorénavant, un rôle moteur dans la popularisation des combats syndicaux engagés. Il n’est plus possible de monter des coups, de tromper ses interlocuteurs, de jouer la montre…car tout se déroule en direct avec les inévitables bavures inhérentes à ce besoin de rapidité mais avec la certitude que rien n’est tu, rien n’est caché.
Le combat n’est pas terminé. Parmi les 200 salariés promis à l’embauche, quels sont ceux parmi les anciens dont on peut espérer le retour ? Combien d’entre eux souhaitent retrouver leur emploi, à quelles conditions ?  Le nouveau propriétaire Thaïlandais ne peut ignorer les besoins de ces salariés, leur attachement à leur usine et à leurs fonctions. Des négociations à venir dépend sans doute le retour à une certaine tranquillité sociale indispensable à toute production d’avant-garde.

23 janvier 2013

Triple A pour Arnaud Montebourg : de l’Audace, encore de l’Audace, toujours de l’Audace chez M-Real «départementalisé »


Arnaud Montebourg ne dédaigne pas jouer les Mirabeau. Au cours de sa longue visite chez M-Real à Alizay, ce jour, il a laissé libre cours à son talent oratoire et à sa volonté politique. On a senti un homme heureux et passionné par la difficile tâche à remplir et les multiples obstacles placés sur sa route. Ministre du redressement productif n’est pas un job pour timide. Eu égard à la situation industrielle de notre pays, le ministre en question doit évidemment croire aux chances des travailleurs, des élus, du gouvernement et des entreprises associés dans un patriotisme économique autant que social et sociétal. Tel le message qu’a voulu faire passer Arnaud Montebourg en venant signer, sous le regard de la gigantesque machine à Papier prête à redémarrer, l’accord scellé par le département présidé par Jean-Louis Destans et l’industriel Thaïlandais double A.

Il y avait foule pour assister aux festivités : le préfet Dominique Sorain, d’anciens salariés, l’intersyndicale avec Thierry Philippot (CGT) et Eric Lardeur (CGC) des représentants du collectif fort utile pour le succès de l’action, des élus nationaux et locaux (Guillaume Bachelay, Marc-Antoine Jamet, Patrice Yung, Richard Jacquet, plusieurs conseillers généraux) et, cerise sur le gâteau, Franck Martin dont le principal but semblait de figurer sur les photos souvenirs. Un membre du NPA l’a d’ailleurs agressé verbalement (1) le maire de Louviers étant devenu célèbre quand il déclara de façon fort imprudente « qu’il ne miserait pas un kopeck sur l’avenir de cette usine…»

Heureusement, les personnes les plus concernées ne l’ont pas écouté. Elles n’ont pas baissé les bras, elles ont agi avec des moyens d’influence limités mais considérables puisque élus, député, préfet, président du conseil général, ont uni leurs intelligences et leurs forces pour aboutir à une solution industrielle négociée. Elle permettra dans un premier temps de fournir un emploi à 200 personnes avant, sans doute, d’aller plus haut et plus loin.

Dans son discours, Arnaud Montebourg s’est félicité du retour de la puissance publique sur le front industriel. Il a vanté « une micro-départementalisation provisoire (2) » à l’origine de la crédibilité du projet et de sa faisabilité. Ce signal important sera conforté, a assuré le ministre, par une proposition de loi soutenue par le gouvernement et visant à permettre à l’Etat de contraindre un industriel à vendre son bien à un repreneur fiable en cas de cessation de l’activité et à condition qu’elle soit rentable. François Brottes, président de la commission compétente de l’Assemblée nationale, va travailler sur la proposition législative à présenter dans les semaines à venir. Évidemment, c’est compliqué juridiquement mais ne s’agit-il pas d’une promesse du candidat François Hollande, présent sur ce site même en mars 2012 ?

Un mot sur double A, le repreneur thaïlandais. L’entreprise a pour ambition d’être internationalement reconnue parmi les premiers fabricants de papier de qualité supérieure. La marque a été lancée en 2000 est présente dans plus de 120 pays sur tous les continents.

Quelques chiffres clés : 3 000 salariés, 65% de la production à l’exportation, 600 000 tonnes de pâte à papier et autant de tonnes de papier produites par année, 425 millions d’euros de ventes de papier en 2010 et 40 millions d’euros de ventes de pâte à papier.
(1) Pas gêné le maire de Louviers de se pointer sur les estrades après avoir déclaré ce qu'il a déclaré. Mais les salariés n'étaient pas dupes.
(2) Le Département n'est pas demeuré longtemps propriétaire. Il a fallu une heure seulement pour passer de la Finlande à l'Eure et de l'Eure à la Thaïlande.

Franck Martin devant le tribunal correctionnel d'Evreux. Il est poursuivi pour diffamation par Marc-Antoine Jamet


Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil en a assez des agressions (verbales ou écrites) commises à son encontre par le maire de Louviers, Franck Martin. Depuis treize ans, indique-t-il, il a été l’objet de moqueries, de mots douteux, de qualifications offensantes bien loin d’un débat démocratique ordinaire voire normal. Sur son blog — le fameux blog martinesque lieu de bien des offenses — l’ancien président de la CASE s’est livré à des attaques plus personnelles que politiques contre celui qu’il considère comme un adversaire. Pour sa défense Martin affirme qu’un homme politique doit accepter « d’en prendre plein la gueule (1) car c’est la règle du jeu », un jeu dont Martin est d’ailleurs le seul à fixer des règles quelque peu originales et singulières.
Ces règles, il va devoir les justifier, demain jeudi, devant le tribunal correctionnel d’Evreux où Marc-Antoine Jamet le poursuit pour diffamation. Le maire de Louviers a, en effet, sur son blog écrit une diatribe accusant Marc-Antoine Jamet d’avoir «saboté» un projet d’implantation d’entreprise sur Val-de-Reuil et de jouer perso contre l’intérêt général de la CASE dont il présidait alors les destinées. J’ignore s’il s’agit d’une diffamation, il ne s’agit, en tout cas, pas de louanges.
Lors des élections régionales, à la demande d’Alain Le Vern, un procès — déjà — avait été évité grâce à la mansuétude de Marc-Antoine Jamet. La tête de liste dans l’Eure ayant accepté de côtoyer Franck Martin (en 5e position éligible) se voyait mal conduire une équipe dont le capitaine aurait mis en cause le jeu de tête d’un de ses ailiers…gauche. Mais le naturel étant plus fort que tout, Martin (une fois élu) en a rajouté et attaqué à nouveau le maire rolivalois lui infligeant au passage quelques humiliations comme celle de l’empêcher de siéger au sein du pôle métropolitain formé par les communautés d’agglomération de Rouen et de Louviers-Val-de-Reuil. L’élection de Patrice Yung à la tête de l’agglomération Seine-Eure devait permettre sinon une réconciliation entre les deux maires, du moins une baisse du niveau d’acrimonie. Patrice Yung aurait ainsi tenté, en début de semaine, une médiation destinée à éviter le procès de jeudi. Martin ayant refusé de signer quoi que ce soit, la justice suit son cours et les deux hommes en découdront avec leurs avocats dont Marc François pour Marc-Antoine Jamet.
Je serai évidemment présent au Palais de justice d’Evreux pour entendre les arguments de l’un et de l’autre et en rendre compte sur ce blog.
(1) Dans Paris-Normandie d’aujourd’hui. Quelle bizarre conception de la politique !

22 janvier 2013

La reprise du site M-Real : une victoire industrielle et collective


François Loncle, François Hollande, Arnaud Montebourg à Louviers
« La reprise par le groupe papetier thaïlandais Double A de la grande entreprise M-Real d’Alizay (Eure) est, à maints égards, exemplaire.
— Exemplaire par l’implication des salariés et de leurs représentants syndicaux (CGT et CGC) qui ont su formidablement allier en permanence la mobilisation nécessaire et le sens de la responsabilité, tout au long de négociations souvent pénibles, mais au bout du compte décisives.
— Exemplaire par la décision et le savoir-faire du Conseil général de l’Eure, présidé par Jean-Louis Destans qui a acheté l’ensemble du site d’Alizay pour faciliter la transmission de l’entreprise au groupe thaïlandais.
— Exemplaire par l’engagement de l’Etat, l’action efficace du Préfet de l’Eure, de la Sous-Préfète des Andelys et du Ministre du Redressement productif.
— Exemplaire enfin par le soutien sans failles des élus du site, en particulier les maires et le Conseiller général du canton de Pont-de-l’Arche.

Député de la circonscription d’Alizay, je n’ai cessé de me mettre au service des salariés et de leurs représentants syndicaux pour concourir à la mobilisation des pouvoirs publics et obtenir du Groupe socialiste de l’Assemblée Nationale le dépôt d’une proposition de loi concernant le cas des entreprises dont les salariés se heurtent aux propriétaires, lorsque des repreneurs se présentent. Cette proposition doit faire l’objet, prochainement, d’un débat et d’un vote à l’Assemblée Nationale.
La cérémonie de signature officielle de la reprise du site se déroulera demain mercredi à 14 heures, à Alizay, en présence du Ministre Arnaud Montebourg. Retenu à l’Assemblée Nationale par plusieurs réunions concernant la guerre au Mali, je serai représenté par mon suppléant, Bruno Questel, vice-président du Conseil général, lui-même impliqué dans le dossier Petroplus. »

François Loncle 
Député de l’Eure

Michel Rocard : « ceux qui reprochent à Hollande son improvisation sont des crétins »

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Michel Rocard n’a pas toujours été compréhensible. La raison ? La complexité de sa pensée et une certaine exigence intellectuelle. Hier soir dans l’émission « 28 minutes » d’Elisabeth Quin sur Arte, l’ancien premier ministre français a été d’une clarté implacable. Invité pour évoquer son dernier livre écrit avec Pierre Larrouturou « La Gauche n’a plus le droit à l’erreur », il a évidemment été interpellé sur la guerre au Mali. Michel Rocard fait remarquer que les états africains de l’ouest, engagés aux côtés de l’armée malienne et des soldats français, sont des états où la religion musulmane domine à 80 voire 90 % ! Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Nigéria (100 millions d’habitants) Algérie…Il s’agit bien de faire la guerre à des Djihadistes fanatiques et non aux musulmans. Guerre de civilisation ? Oui, si l’on considère que les états démocratiques peuvent être submergés par une vague intégriste.

La droite fait le procès de François Hollande et de son « improvisation » ! Là, Rocard se met en colère. Il fustige ces hommes « dont j’ai oublié le nom », « des imbéciles ou des crétins ». Ils agissent uniquement en politiciens. Voilà des mois que les responsables de l’armée française étudient la géographie, surveillent le territoire, se préparent à intervenir au Mali. Des plans ont évidemment été suggérés au président de la République. Pour empêcher la prise de Bamako et ses conséquences dramatiques pour le Mali et les Maliens, pour les 6000 ressortissants français, pour tous les occidentaux présents dans ce pays, Hollande a réagi comme il fallait aussi rapidement qu’il le fallait. L’attaque aérienne était aussi indispensable que nécessaire. Et Rocard de reprocher à Giscard-d'Estaing l’expression qu’il a utilisée « d’intervention post-coloniale » : « Nous n’avons rien à gagner au Mali » même si Noël Mamère, député du groupe Verts-Europe-Ecologie, affirme quelques minutes plus tard que des sondages d’exploitation pétrolière et gazière ont été effectués dans le nord du pays ( ?)

Interrogés sur le contenu de leur livre, les deux co-auteurs confirment la nécessité de réduire le temps de travail en France. 32 heures ? Pourquoi pas. « Avec 5 millions de chômeurs à temps complet ou partiel, il ne faut pas prendre de demi-mesures. » Pierre Larrouturou défend ce principe depuis des lustres. Avec Rocard, il confirme que la croissance « c’est fini » et qu’il faudra bien y venir « à cette réduction du temps de travail » si l’on veut répartir l’emploi pour tous.

21 janvier 2013

Les cantons devraient être divisés par deux et les candidats se présenter en binômes « homme-femme »

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Leslie Cléret, conseillère générale de Louviers-nord
Parmi les projets de réforme territoriale figure le nouveau mode d’élection des membres de l’Assemblée départementale ainsi qu’une modification des compétences des conseils généraux. Jusqu’à maintenant — et après la loi de Sarkozy visant à supprimer les conseillers généraux et régionaux pour en faire des conseillers territoriaux, loi abolie par la gauche — les conseillers généraux étaient élus au scrutin uninominal à deux tours (scrutin majoritaire donc) dans des cantons définis depuis des décennies. L’avantage du scrutin uninominal est qu’il permet aux citoyens de connaître leurs élus et de pouvoir s’adresser directement à eux. Il dégage également des majorités nettes dans les assemblées départementales. Jusqu’ici les élus étaient renouvelés par moitié tous les trois ans. L’inconvénient majeur de ce scrutin est que les partis politiques — sauf les Verts et des petits partis —  ne respectaient pas du tout la parité si bien que peu de femmes siègent comme conseillères générales et encore moins comme responsables des exécutifs départementaux.

Manuel Valls vient de présenter le projet de réforme gouvernementale au Sénat où il a été recalé suite à une majorité de circonstance rassemblant droite et front de gauche et suscitant l’abstention des radicaux de gauche. Il reviendra donc à l’Assemblée nationale d’examiner le projet gouvernemental (et de l’approuver ?) dont l’essentiel tient en deux points : limitation des compétences du conseil général (essentiellement cantonnées au social) élection de binômes homme-femme avec division par deux des cantons redécoupés.

L’Eure compte actuellement 43 cantons très inégalement peuplés. La volonté du gouvernement est de redistribuer les cantons futurs — 22 donc — en faisant qu’aucun d’entre eux ne s’écarte de plus de 20 % d’électeurs (en plus ou en moins) de la moyenne départementale. Il nous faut souligner également que le projet du gouvernement vise à rééquilibrer la démographie cantonale, ce que le Conseil d'Etat avait demandé à plusieurs reprises sans obtenir satisfaction. Le canton d’Evreux nord compte plus de 20 000 habitants tandis que le canton de Lyons-la-Forêt par exemple n’en recense qu’un peu plus de 4000…Il y a là une disparité importante favorisant l’influence du vote rural sur le vote urbain ce que conteste la gauche depuis longtemps.

Quel sera le sort final réservé au projet défendu par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique ? Il est loisible d’imaginer que l’Assemblée nationale aura le dernier mot mais sait-on jamais ?

20 janvier 2013

Taisez-vous Monsieur Wauquiez, allez défiler avec Mme Frigide Barjot !


Taisez-vous M. Wauquiez ! Voilà un «éminent» membre de l’UMP version Fillon, ancien ministre de Sarkozy, qui se répand sur les ondes et dans les journaux pour fustiger la conduite de François Hollande au Mali ! On croit rêver. Tous ces anciens ministres à la Hortefeux ou Copé veulent en remontrer à un chef de l’Etat soi-disant hésitant, agissant dans l’impréparation, l’improvisation. Un président de la République lancé tête baissée, à la Armstrong quoi, dans le désert où les djihadistes l’ont attiré.

Cette fable racontée aux militants et à la droite est d’une indignité totale. J’ai envie de leur lancer au visage : qui a décidé la guerre en Libye ? Qui a aidé à installer un régime aujourd’hui corrompu ? Où sont passés les stocks d’armes accumulés par le dictateur Kadhafi ? La faute à qui cette après-guerre anarchique ? Et Sarkozy, qu’en est-il du financement de sa campagne présidentielle ? Ce que raconte Takiedine au juge d’instruction, est-ce une vue de l’esprit ou un début de preuve ? Le voilà bien l’héritage Sarkozy : un bordel sans nom au Sahel ! Il va bien se trouver un député (socialiste SVP) pour poser les bonnes questions dès cette semaine ? Mais à qui les poser ces questions ? L’opposition UMP-RUMP n’a plus de tête, ne subsistent que des seconds couteaux. Et ils agissent comme Nadine Morano et comme des seconds couteaux : stupidement.

La situation au Mali est très confuse. Elle l’était depuis des années. Elle l’est encore plus maintenant puisqu’il n’y pas (ou si peu) d’Etat, pas (ou si peu) d’armée digne de ce nom. Et voilà que les Wauquiez donnent des leçons de stratégie et de conduite au chef de l’Etat heureusement soutenu par l’ONU et l’Union européenne. La prise d’otages d’In Amenas confirme le danger permanent des salafistes intégristes. Ils prévoient sans doute d’autres coups d’éclats et peut-être d’autres attentats en France ou ailleurs.Le stock d'armes de Kadhadi semble inépuisable !

Cela n’empêche pas, évidemment, de se poser des questions sur ce qu’on appelle les buts de guerre. Laurent Fabius a répondu à ses collègues européens : retrouver l’intégrité du Mali, aider à restaurer un état démocratique, dialoguer avec les Touaregs du nord. Poursuivre l’inlassable lutte contre les intégristes criminels. Noël Mamère voulait un débat parlementaire et un vote en amont de l’intervention. Il fallait annoncer aux Djihadistes : « attention, demain on vous attaque, préparez-vous à nous tirer dessus ! » Brice Hortefeux, l’homme lige de Sarko ne souhaitait pas une intervention terrestre…j’ai envie de lui dire ce qu’un député communiste avait balancé à un général député : « les seules balles que vous connaissez, ce sont les balles de tennis ! »

Quant au NPA et au Front de gauche, ils affirment qu’on fait la guerre pour défendre les mines d’uranium d’Areva. La Françafrique en un mot. Quid des 200 pickups chargés à bloc d’armes et de fanatiques en route pour Bamako et pour irriguer la Mauritanie, l’Algérie, le Niger, le Burkina Fasso, de leur idéologie fascho-islamiste ? Fallait-il les laisser faire ?

Je n’aime pas la guerre. Qui aime la guerre ? A entendre les populations de Konna, de Bamako, à écouter les familles des victimes de Gao et Tombouctou (qui ont eu des frères et des pères aux mains et pieds tranchés au nom de la Charia) à apprendre que les mausolées classés au patrimoine mondial de l’UNESCO ont été détruits, je ne suis pas certain que le langage des Wauquiez-Hortefeux-Mamère et compagnie soit audible et encore moins responsable. Taisez-vous Monsieur Wauquiez ! Allez défiler avec Mme Frigide Barjot !