23 novembre 2013

Laurent Fabius dit avoir refusé le poste de Premier ministre


Laurent Fabius avec Yves Léonard, ancien premier secrétaire fédéral du PS de l'Eure. (photo Jean-Charles Houel)
Lors de ma campagne dans le canton de Louviers sud, j’avais été frappé par la véritable et insupportable haine que suscitait Laurent Fabius chez certains habitants. Candidat du Parti socialiste, j’étais évidemment associé à toutes les turpitudes (réelles ou supposées) de ce parti et de ses responsables. Le principal reproche qu’on lui adressait tenait en deux mots : sang contaminé. Malgré le non lieu dont il bénéficia fort justement, malgré les preuves concrètes des efforts accomplis par l’ancien premier ministre en matière de dépistage du SIDA, malgré sa bonne foi évidente, rien n’y fit : dans l’esprit du public, Laurent Fabius était coupable parce que responsable.
Lors de la campagne du non qu’il préconisa lors du référendum «pour ou contre» le traité constitutionnel européen de sinistre mémoire, d’autres critiques lui ont été adressées. Laurent Fabius, « grand bourgeois, fils de riche antiquaire, homme de gauche par opportunisme » était forcément insincère. S’il préconisait de voter non, c’était par pure tactique. Mais dans quel but ? Je rappelle tout de même que lorsqu’il annonça le sens de son vote, 75 % des Français sondés étaient favorables au oui.
J’ai eu la chance — je dis bien la chance — de côtoyer Laurent Fabius à plusieurs reprises, notamment lors d’un voyage à Moscou en 1991. L’homme est élégant, distingué, un peu distant, très déterminé, animé par des convictions aussi profondes qu’authentiques. Mais le monde politique n’est pas un monde peuplé de bisounours. On s’y déteste autant qu’on s’y admire, on s’y déchire autant qu’on s’y estime. Comme il s’agit de pouvoir et de conquête du pouvoir, c’est la loi du genre. Alors, les exégètes s’en donnent à cœur joie et chacun y va de son avis pour commenter les choix de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Des choix qui seraient toujours inavouables !
Si j’écris ces lignes c’est parce que Laurent Fabius a rendu public, ces derniers jours, le fait que François Hollande lui aurait proposé de devenir à nouveau Premier ministre. Laurent Fabius a refusé, a-t-il précisé, sans qu’on sache quelles raisons l’ont conduit à ne pas accepter cette fonction que n’importe quel homme ou n’importe quelle femme dévoué(e) au bien commun aurait d’emblée assumée. Sans trahir aucun secret, je me demande s’il ne faut pas chercher (sans enquêter bien sûr) du côté de sa vie privée. La fonction de ministre des affaires étrangères est harassante, palpitante, nécessitant une disponibilité constante. Il réussit dans un poste qui convient à son intelligence et à sa vision du monde. Le métier de premier ministre complique considérablement la vie du titulaire. 
Agé de 67 ans, Laurent Fabius considère (peut-être ?) qu’il a suffisamment donné au pays, au progrès, à la gauche. Parfois, il est inutile de se creuser plus avant les méninges.Il écrit des livres sur l'art pictural, il aime visiter les salles des ventes pour dénicher des meubles de la haute époque…qui lui reprochera de vouloir vivre une autre vie ?


22 novembre 2013

Le Parlement européen est aussi un cimetière pour les éléphants du parti socialiste…


Les listes de candidat(e)s présentées aux militants socialistes dans le cadre des futures élections européennes, hier soir, ont été loin de réunir l’unanimité des suffrages exprimés. De nombreux membres du PS ont souhaité faire savoir aux responsables du parti que les recherches d’équilibres internes et de reclassement de certaines personnalités battues au suffrage universel dans des circonscriptions françaises ne convenaient pas forcément avec le bilan de certain(e)s député(e)s sortant(e)s éliminé(e)s au cours d'une nuit de bureau national. En votant contre les listes proposées, ils ont manifesté un désaccord de fond et de forme.
Françoise Castex, députée européenne depuis 2004, n’était titulaire que de ce mandat de députée européenne. Farouchement hostile au cumul et fortement engagée à Strasbourg sur la protection des données personnelles, elle a accompli deux mandatures remarquables et aurait dû être reconduite. Elle n’a malheureusement pas bénéficié des protections dont a usé Claude Roiron, en Haute-Normandie (1) et a été balancée sans ménagement ni reclassement. Elle a publié un texte sur le site du Nouvel observateur qui mérite d’être lu avec attention.

« Le Parti socialiste a présenté ses listes pour les élections européennes au terme d'obscures négociations internes. Il semble assez difficile d'y lire une quelconque stratégie électorale globale pour les prochaines élections au Parlement européen. Il n'est pas sûr non plus que ces listes traduisent une vision claire du rôle de parlementaire européen, de la place que les socialistes français souhaitent conquérir dans cette institution, et plus généralement de l'influence que la France veut développer dans l'Union européenne.

Un peu de pédagogie

D'un point de vue électoral, il est clair que le Parti socialiste français ne considère pas les député(e)s sortant(e)s comme un atout pour la prochaine campagne. La délégation socialiste française au Parlement européen a pourtant tenté de convaincre que, dans un contexte politique difficile, il fallait une campagne longue durant laquelle les députés sortants pourraient expliquer leurs actions, leurs combats, leurs victoires même, dans un parlement pourtant dominé par la droite européenne.
Quand on sait la grande méconnaissance de nos concitoyens en ce qui concerne le fonctionnement des institutions européennes, le processus de décision et les responsabilités de chacun dans les choix opérés, il apparaît évident qu'un peu de pédagogie n'est pas superflue.
Cela suppose que la reconduction des sortants soit une priorité. Certes, l'exercice de composition de listes est toujours difficile, mais les socialistes français constituent durant le mandat 2009-2014 une toute petite délégation, et les choix pouvaient ne pas être trop déchirants !
Le résultat des négociations de constitution de ces listes pose d'autres questions sur l'investissent politique, et humain donc, que le Parti socialiste entend faire sur le Parlement européen par les hommes et femmes qui le représentent à Bruxelles et Strasbourg. Cela amène aussi à se demander quelle est la connaissance réelle (et la reconnaissance) du travail qui y est accompli et s'l existe une conscience que ce travail sert la cause du socialisme en général et du Parti socialiste français en particulier, des citoyens européens, de nos partenaires, de nos interlocuteurs ?

En d'autres termes, à quoi sert un(e) député(e) européen(ne) pour le Parti socialiste ?

Député européen, un mandat de longue haleine

Il faut rappeler la spécificité de ce mandat. L'efficacité d'un député, aussi brillant soit-il, dépend de son assiduité, notamment au sein des commissions parlementaires. Il y en a 20 au Parlement européen. Chaque député est titulaire dans l'une d'elle et suppléant dans une seconde. On imagine aisément que lorsqu'on est une délégation de 13 députés dans une assemblée de 750, chacun est isolé dans sa commission. L'absence de l'un à la place qui lui a été assignée entraine l'absence du Parti socialiste français tout entier dans un débat important, dans un processus législatif dont nous aurons ensuite à rendre compte à nos électeurs.
Ces conditions d'exercice du mandat nécessitent aussi que chaque député se forge une expertise dans un domaine particulier sur laquelle il appuiera son pouvoir de conviction et d'influence auprès de ses collègues des autres partis socialistes et sociaux-démocrates européens.
Tout candidat est légitime et tout député européen peut devenir un député compétent et efficace mais il faut être conscient que cette compétence et cette efficacité s'acquièrent et se confirment au cours des mandats. On reconnait en général que trois mandats est une "bonne" durée pour apprendre, confirmer et occuper enfin des postes d'influence au sein du Parlement.
Quelques députés français y parviennent. Ils sont rares à cause de ce "turn-over" infernal que pratiquent plus ou moins tous les partis politiques français. Parmi les socialistes français, on ne peut guère citer que Pervenche Berès et Catherine Trautmann qui ont accompli toutes les deux plus de trois mandats.

J'ai aimé ce mandat

Force est aussi de reconnaître que les hommes et femmes politiques français ont eux-mêmes intégré que ce n'est pas au Parlement européen "que l'on fait carrière" et que ce mandat est peu reconnu par leur parti. Beaucoup, dès lors, choisissent de quitter le Parlement européen en cours de mandat pour briguer un mandat national. Ce qui accélère encore ce "turn-over". C'est là une spécificité française qui nuit à l'influence que notre pays pourrait avoir dans cette assemblée.

Je fais partie de ces quelques politiques français qui se sont investis à plein temps et au-delà dans cet unique mandat, qui ont appris à l'appréhender et à l'aimer. J'ai la fierté de croire que j'ai contribué à faire comprendre à mes concitoyens le rôle des parlementaires dans le fonctionnement de l'Union européenne.
Le Parti socialiste n'a pas jugé utile de me donner la possibilité de poursuivre le travail que j'ai initié au Parlement européen sur les services publics ni de confirmer le travail d'influence que j'ai commencé sur le droit d'auteur ou la protection des données personnelles sur internet. Tout comme il n'a pas jugé utile de donner à Liêm Hang Ngoc la possibilité de devenir un député européen socialiste français qui compte sur les questions économiques et budgétaires. C'est du travail perdu.

Stop au turn-over

Bien sûr, il va arriver en mai 2014 de nouveaux députés compétents. Je ne doute pas un instant qu'ils vont s'engager à 100% dans ce mandat et trouver leur domaine de spécialisation, mais il leur faudra encore au moins un mandat pour tenir une place qui compte. C'est du temps perdu.
Or, pendant que les partis politiques français font d'un siège au Parlement européen un enjeu de rapports de forces internes, les autres partis européens ont, quant à eux, bien compris l'intérêt d'envoyer à Strasbourg des femmes et des hommes engagés dans ce mandat unique et pour plusieurs mandats. En limitant le "turn-over" de leurs eurodéputés, nos voisins, au premier rang desquels les Allemands, s'assurent une influence prépondérante dans une assemblée dont les pouvoirs législatifs ne cessent de s'étendre.

Je forme le vœu que le Parti socialiste français comprenne vite l'importance politique et stratégique du Parlement européen dans la réorientation de l'Union européenne et que les prochaines désignations 2019, sur les listes européennes montrent que notre parti aura compris à quoi sert un(e) député(e) européen(ne). »

(1) Claude Roiron, conseillère générale d’Indre-et-Loire, conseillère municipale de Tours se retrouve seconde sur la liste « Nord-Normandie » pour être certaine ou à peu près certaine d’être élue…

21 novembre 2013

Les céréaliers ne sont pourtant pas à plaindre…


Manifestation à Louviers en 2009 (photo JCH)
J’entendais José Bové, député européen Europe Ecologie les Verts, sur une radio ce midi. Il laissait éclater sa colère contre le mouvement de protestation des grands céréaliers (membres de la FNSEA) mécontents de la nouvelle répartition des aides européennes dans le cadre de la Politique agricole commune. José Bové n’est pas content parce que le revenu moyen des céréaliers d’Ile de France est de 100 000 euros, charges et impôts payés, quand celui des agriculteurs de Lozère, par exemple, n’est que de 13 000 euros. Il existe, en effet, de grandes disparités entre les agriculteurs. Ou plutôt entre les agricultures. Ce sont ces disparités que le gouvernement français, avec d’autres, souhaite réduire. L’agriculture d’élevage souffre beaucoup plus que celle des producteurs de blé, d’orge, de colza ou de maïs.
Comment comparer, en effet, les exploitations des céréaliers de la Beauce et celles des éleveurs de l’Isère ou du Gers ? Depuis 20 ans, les subventions européennes renforcent les revenus de ceux qui ont le plus au détriment de ceux qui ont le moins. C’est d’autant plus navrant que les cours des céréales, depuis plusieurs années, ont atteint des niveaux élevés. On est loin des 130 euros la tonne de blé puisque le cours actuel varie de 200 à 206 euros la tonne rendue au port de Rouen, principal port des exportations françaises.
Je sais bien que la vie d’un agriculteur est difficile. Liée au climat, au rythme des saisons, dépendante des règlements et des contrôles, la tâche des agriculteurs nécessite de la disponibilité, du savoir-faire et pour des résultats parfois aléatoires.
Il ne fait pas de doute, pourtant, que le blocage des accès à Paris ce jour, avec les deux accidents dont l’un mortel, porte préjudice à l’image des exploitants franciliens. Je déteste l’expression de prise d’otages — un vrai otage souffre vraiment — et on l’utilise un peu trop souvent à la légère. Mais on peut admettre que les provinciaux utilisant leur automobile pour se rendre au travail dans la capitale, émettent plus que des réserves à l’égard de ces mouvements d’agriculteurs dont les excès, impunis le plus souvent, troublent la paix civile.

20 novembre 2013

Faisons nous l'écho de certains bruits : NKM, Jacky Bidault, le tireur de Libé, Luc Besson, Marc-Antoine Jamet, Marine Le Pen…


Commençons par le commencement. La victoire de l’équipe de France de football contre l’Ukraine est une claque pour Marine Le Pen. Persuadée que les Français allaient perdre leur match pour la qualification en coupe du monde au Brésil, la responsable du FN a cru bon lire dans l’échec récent de l’équipe A un résultat économique lié aux situations financières plus qu’enviables des joueurs. Peut-être n’a-t-elle pas tort quand elle évoque des salaires mirifiques tout simplement déraisonnables et quand des présidents de clubs de football professionnels menacent de faire la grève du jeu pour protester contre l’impôt à payer par les entreprises pour les salaires dépassant un million d’euros par an ?
Mais La France a battu l’Ukraine par trois buts à zéro après avoir accompli une remontée prodigieuse due à des qualités techniques, certes, mais surtout à des qualités de cœur et une vraie envie très éloignées des seuls mobiles économiques et financiers. Le football demeure un jeu et Didier Deschamps, l’entraîneur, a eu l’intelligence de modifier l’équipe, de faire rentrer des joueurs jeunes et de donner une chance à ces derniers. Cette chance vise à créer une nouvelle image de l’équipe de France enfin qualifiée pour le voyage au Brésil contre les arrière-pensées de Marine Le Pen et de tous ceux qui cultivent la politique du pire et ont le déclinisme hexagonal comme nouvelle religion. Marine Le Pen aurait mieux fait de se taire plutôt que de publier (aujourd’hui) un communiqué totalement hypocrite.

Mes amis de la section de Louviers du Parti socialiste ont décidé, à la majorité, de faire une liste d’union avec le maire sortant lors des prochaines élections municipales. J’ai dit que je serai loyal à leur égard. Mais cette loyauté ne peut pas m’empêcher de commenter certains événements locaux surtout quand il s’agit de la démission d’un adjoint important dans le dispositif actuel de la municipalité Martin.
En 2008, deux personnalités bien connues à Louviers ont en effet apporté un plus évident à la liste Martin : Marie-Hélène Gateau, un médecin réputé, fort engagé dans la vie associative et Jacky Bidault, ancien commandant du centre de secours principal de Louviers-Val-de-Reuil. Ce dernier a eu le temps d’y développer le sens du collectif et de la solidarité. Certes, ils n’étaient pas connus pour être de Gauche mais la tête de liste parvint, avec un mélange d’habileté et de confusion, à faire passer la pilule au nom de l’ouverture.
La décision récente des socialistes a poussé M. Bidault, ancien candidat aux élections cantonales contre Leslie Cléret (PS) mal remis de son échec, à présenter des doléances jugées exagérées par Franck Martin. Ces demandes n’ayant d’autre but, il est vrai, que d’essuyer un refus et de servir de prétexte à un départ tonitruant. C’est bien ce qui s’est passé, lundi soir, lors de la réunion récente du conseil municipal. Les élus de la majorité Martin (ils ont fait profil bas pendant la séance) ont tenu une conférence de presse avant la réunion pour exiger la démission de leur collègue stipendié, lequel était tout de même présent dans la salle du conseil pour tenter de s’expliquer. L’ancien sapeur-pompier a salué MM. Renoncourt, Thouement et Veyrat, assis sur les bancs de l’opposition. Il y a rejoint un autre « vendu » ou « acheté » puisque M. Martin n’étant pas avare de mots cruels inappropriés a oublié que je suis toujours resté fidèle à mes engagements et que ce n’est pas moi qui ai rejoint les radicaux de gauche (mais lui) en complète contradiction avec les fondamentaux du Comité d’Action de Gauche. Il est vrai que je n’ai jamais caressé l’espoir d’aller siéger au Palais du Luxembourg, la conquête d’un mandat parlementaire étant le vrai moteur du maire actuel. Et sur ce point Jacky Bidault n'a pas tort.

Le tireur de Paris n’est pas encore interpellé (à l’heure où j’écris ces lignes) mais la vidéosurveillance occupe la scène médiatique comme jamais. On l’a vu passer ici, il repassera par là. Des centaines de témoins auraient donc reconnu l’auteur des coups de feu dans le hall de Libération et à la Défense grâce aux écrans, ceux de la RATP comme ceux de la ville de Paris. Les policiers comptent donc beaucoup sur les images filmées pour retrouver ce fou furieux.
Soyons clairs : les caméras, si elles sont utiles, le sont pour aider à identifier un délinquant ou un criminel mais pas du tout pour empêcher leur passage à l’acte. Quand on nous vend la vidéosurveillance comme outil de prévention, on nous ment. Si les caméras servent à conduire des enquêtes judiciaires et policières, il n’y a aucune raison de les faire financer par les communes. La police et la justice sont des services régaliens. Il revient donc à l’Etat d’en assumer les dépenses.

Heureusement, on a NKM ! La candidate UMP à la mairie de Paris a le sens de la formule. Voilà qu’elle considère que prendre le métro peut être comparé à « un état de grâce. » Ma chère amie, comme vous y allez…bonheur, état de grâce, je n’imaginais pas qu’un usager régulier empruntant le RER B pouvait ressentir ce grand frisson, cet orgasme des transports publics, ce nirvana des déplacements quotidiens. 
Tassés comme des sardines, les Parisiens devraient s’inspirer des réflexions de celle qui vise la mairie de Paris. Ils devraient faire abstraction des cohues, du tohu-bohu, des bousculades et des courses sans fin, lots habituels des clients du métro et des lignes saturées. Il faut être bien ignorante des réalités et des difficultés des Parisiens pour oser proférer de tels propos. A moins que NKM soit simplement une touriste de passage à Paris avant de regagner sa ville de Longjumeau.

Luc Besson est un ami de Nicolas Sarkozy. Il en a bien le droit, non ! Le PDG d’Europacorps, sa société de cinéma, a dépensé 152 millions d’euros pour réaliser un complexe comprenant des studios de tournage dans une ville de la région parisienne. La Caisse des dépôts et consignations ayant participé au tour de table, la Cour des comptes a produit une note confidentielle pour s’étonner que des fonds publics permettent la réalisation d’une opération totalement privée.
Pour sa défense et justifier la présence de la CDC (sur demande de Sarkozy) Luc Besson évoque un Partenariat Public Privé (PPP). Sauf que ces partenariats sont réalisés à l’initiative de l’Etat ou de collectivités territoriales pour réaliser des équipements de services publics. Des hôpitaux, des prisons, le ministère de la défense…ont fait l’objet d’un PPP. D’ailleurs, cette solution semble bien plus coûteuse pour le contribuable comparée aux modes de financement habituels. La Cour des comptes suggère l’ouverture d’une enquête pénale pour détournement de fonds publics.

La vie de la fédération socialiste de l’Eure n’est pas aussi paisible qu’il y paraît. L’élection comme premier secrétaire de Marc-Antoine Jamet n’est toujours pas digérée par les soutiens de Richard Jacquet. A l’occasion de la publicité faite autour des listes socialistes des prochaines européennes, une poignée d’opposants à MAJ ont publié un texte de reproches et de réprimandes accusant le premier secrétaire de la fédération de laxisme voire d’inaction concernant le contenu de cette liste et la non information des militants. Les signataires, vieux de la vieille pour certains d’entre eux, connaissent pourtant bien la vie du PS. Ils savent que les huit listes des huit régions ne comporteront que peu d’élus. Ils accusent même la tête de liste — Gilles Pargneaux — d’être totalement inconnu des militants de l’Eure. Gilles Pargneaux, bras droit de Martine Aubry à Lille, était pourtant venu faire campagne à Val-de-Reuil et Louviers en 2009 avec Estelle Grelier devenue députée européenne avant de gagner le Palais Bourbon en 2012. Gilles Pargneaux conduira la prochaine liste socialiste qui comprend aussi Claude Roiron, Jean-Louis Cottigny, Anne Ferreira, Lucien Fontaine, Josette Travert, Matthieu Mayer, Christine Rodriguez, Nicolas Vincent et Valérie Auvray.
Rappelons que la circonscription Nord-Ouest comprend les départements de Basse et Haute Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais.
De droite à gauche : Marc Antoine Jamet, Estelle Grelier, Gilles Pargneaux, Bernard Amsalem et Christian Renoncourt. Etaient également présents : Michel Doucet, décédé depuis et Janick Léger, conseillère générale de Val-de-Reuil. (photo JCH)

18 novembre 2013

Le tireur de La Défense victime d'un dérangement meurtrier ? Et s'il s'agissait d'un fanatique !


L'esplanade de la Défense, devant la Société générale. (JCH)
Les tirs déplorés dans le hall de BFMTV, l’agression armée contre un photographe de Libération (il est dans un état grave) et sans doute aussi les tirs contre l’immeuble de la Société générale dans le quartier de La Défense (notre photo) illustrent une réalité : un cinglé peut, à tout moment et en tous lieux attenter à la vie des gens. Cette constatation banale l’est un peu moins quand il s’agit d’attaques contre les journaux ou les journalistes, cibles de choix dans toutes les dictatures du monde et aujourd’hui malheureusement, dans notre république.
Depuis toujours, les fanatiques préfèrent s’en prendre aux porteurs de mauvaises nouvelles plutôt qu’aux mauvaises nouvelles elles-mêmes. En ce sens, les boucs émissaires, qu’ils soient juifs, musulmans ou noirs comme l’est Christiane Taubira, font partie des victimes désignées comme prioritaires d’une manière odieuse par tous les racistes et tous les xénophobes de la terre. Parmi les professions les plus « atteintes », il n’est ni neutre ni indifférent d’y trouver les avocats, les médecins, les employés de La Poste ou de la CAF, ou encore les magistrats et les journalistes.
Comme ces derniers ont pour mission l’information du public, ils sont évidemment en première ligne pour avoir à subir les vengeances, les colères, les comportements irrationnels des faibles d’esprit, des fanatiques (et il y en a de plus en plus) des intégristes de tout poil mécontents des gouvernants ou des élus .
A lire la description de la silhouette et des vêtements du tireur d’aujourd’hui, j’aurais envie de le placer dans une case bien définie mais j’aurais tort. J’aurais tort car rien ne prouve que l’auteur des coups de feu appartient bien aux groupes identitaires ou aux cohortes de la manif pour tous. J’aurais tort car l’enquête ne fait que commencer et tant que l’auteur présumé des coups de feu n’aura pas été identifié, il serait malvenu d’extrapoler le caractère confessionnel du personnage ainsi que son engagement politique.Peut-être ne s'agit-il que d'un psychopathe ?
Manuel Valls assure que tous les moyens sont mis à la disposition des policiers pour identifier et retrouver le coupable de ces actes répugnants. C’est bien le moins qu’il puisse promettre.

Le retour de Sarkozy ne se fera pas sur un lit de roses


Robin Wright
L’ancien feuilleton du jeudi soir de Canal Plus mettait en scène un homme politique amer après que son candidat, devenu président, n’a pas tenu les promesses faites à son endroit. Cette déception finit de le convaincre de la vacuité des politiciens de métier et de la naïveté manifestée par les militants, les colleurs d’affiches, les faiseurs de rois en un mot. A l’évidence, aucun élu ne doit son siège à ses seules capacités. Je sais bien qu’il est de bon ton de le croire, surtout chez les égocentristes très nombreux dans ce métier, mais sans un entourage à la dévotion et sans des petites mains pour faire le boulot matériel ingrat, Hollande ne serait pas ce qu’il est et Copé non Plus.
« House of Cards », puisque tel est le titre de ce feuilleton, a fourni un rôle en or à Kevin Spacey et à Robin Wright. Tous deux formaient un couple formidable selon un scénario exceptionnel de cynisme et de manigances. Intelligents, malins, dominateurs ils ont tiré toutes les ficelles possibles et imaginables pour arriver à leurs fins.  Cela tombe bien puisque les deux héros ne manquaient pas d’imagination pour mener la vie dure à leur entourage et à ceux et celles qui leur devaient tant. Un slogan résume à merveille l’esprit des histoires : « faites lui (leur) confiance pour vous trahir. »
Je trouve que ce slogan s’applique bien à Jean-François Copé. Le président de l’UMP est un rouleau compresseur sans foi ni loi. Sa conquête de la présidence du parti ex-gaulliste restera dans les annales comme l’histoire d’un putsch parfaitement réussi et maîtrisé. A côté de lui, reconnaissons-le, François Fillon fait  figure d’amateur. Le favori des sondages s’est fait avoir dans les grandes largeurs et depuis, il rame, rame tant et tant parfois à contre courant que les électeurs de droite continuent de placer Sarkozy en tête des sondages. Ils le connaissent, celui-là, ils savent tout sur ses tours de passepasse, ses fausses promesses et ses vrais mensonges. Sarko est un vrai politicien madré et expérimenté. Il utilise toutes les méthodes, sacrifie tous les amis ( ?) tous les obligés, tous les redevables. Seul compte son avenir à lui.
Copé copie le maître mais il est encore en phase d’apprentissage. En proposant un inventaire du sarkozysme, le maire de Meaux a montré le bout de son nez, la pointe émergée de l’iceberg de l’ambition et de la conquête du pouvoir. Mais l’inventaire a fait pschiitt ! Avec un ami comme Copé, Sarkozy n’aura de cesse que de le circonscrire. Si l’on ajoute Fillon, Bertrand, Wauquiez, Juppé, Le Maire et les autres, il devra se méfier à sa gauche et à sa droite. Le retour de Sarkozy ne se fera pas sur un lit de roses.

17 novembre 2013

Il faut moins de ministres au gouvernement et plus de compétences


François Hollande à l'Elysée (JCH)
Je demeure persuadé que la colère des différentes corporations est surtout liée à l’injustice (réelle ou supposée) ressentie par les Français à l’égard des contributions. S’y ajoutent d’autres motifs de mécontentement. Primo, l’affaire Cahuzac a été ravageuse dans l’opinion publique et la queue de comète continue de faire perdurer ses effets : pour Hollande, à qui on reproche de ne pas savoir s’entourer et d’avoir tardé à sévir, pour la Gauche prise en flagrant délit d’affairisme.
C’est tragique aussi pour l’idée même qu’on se fait d’une société au sein de laquelle un pouvoir de gauche doit veiller à répartir les efforts de manière la plus équilibrée possible et la plus favorable aux classes sociales modestes. Si un citoyen-ministre déclare lutter contre la fraude fiscale et possède un compte en Suisse, c’est plus que fâcheux. C’est même révoltant autant que scandaleux.
Secundo, le défaut d’explications vraiment convaincantes de l’exécutif. Une politique, ça se définit, ça se pratique, ça s’explique. Hollande ne veut pas être un président à tout faire si bien qu’il donne l’illusion d’être absent ou, pire, de ne pas savoir où il habite laissant à Jean-Marc Ayrault un rôle-costume peut-être trop large pour ses épaules. Tertio, la droite intégriste-fanatique et la droite tout court n’acceptent pas le verdict des urnes (1). Le procès en illégitimité de la gauche au pouvoir, soyons-en certains, ne cessera pas d’ici à 2017. Quarto, le rôle des médias est évidemment important voire décisif dans le jugement de la politique conduite à l’heure des tweets et de Facebook. Jamais la vitesse de la lumière ne semble être allée aussi vite (même si elle est constante) et les informations (vraies ou fausses) circulent à vive allure. Dans ce contexte, les critiques sont bien plus virulentes, bien plus agressives et bien plus nombreuses que les louanges même si on sait, depuis toujours, que le pouvoir est un exercice ardu, complexe, et que l’impopularité est inévitable. Sauf au niveau local où les citoyens-contribuables peuvent juger sur pièces l’usage qui est fait de leurs impôts.
Le Hollande Bashing (2) étant devenue une spécialité des magazines depuis l’élection de l’ancien premier secrétaire du PS malgré des ventes en baisse sensible pour l’ensemble des journaux, il n’y a pas de raison que cela s’arrête. Tant que la crise économique perdurera, tant que l’inversion de la courbe du chômage ne sera pas engagée (si elle l’est un jour) les Français ne croiront pas aux chances de succès de la politique conduite actuellement. Faut-il faire comme Malek Boutih, député PS de l’Essonne, et invoquer un geste fort du président ? Un changement de gouvernement…une dissolution ? Ce serait la catastrophe électorale assurée si, par malheur, Hollande tentait l’aventure qu’a courue Jacques Chirac en 1997. Protégé par les institutions de la 5e république, le président et sa majorité peuvent tenir. A une condition : que la rue n’agrège pas les mécontentements corporatistes et variés. Quand on voit le NPA manifester avec la nouvelle droite à Quimper, on se demande s’il ne faudrait pas changer la couleur des bonnets et transformer le rouge en jaune.
Qu’il faille bouger, réagir, cela devient aussi évident qu’urgent. Ceux qui ont soutenu Martine Aubry lors de la primaire socialiste ne sont, au fond, pas réellement surpris ni déçus par les événements en cours. Les hommes et les femmes politiques ont leur personnalité, leur caractère. Ils sont portés autant par leur volonté que par les événements. Il leur appartient d’équilibrer les influences sans que l’une prenne le pas sur les autres. Avec Hollande, on a tout de même l’impression que le président est protégé par les murs de l’Elysée et par les conseils de son cabinet au sein duquel on trouve peu de politiques d’ailleurs. La promotion Voltaire de l’ENA est sur-représentée ce qui n’est pas sans conséquence.
Et puis, des ministres semblent déjà à avoir la tête ailleurs. Le ministre de l’Economie et des finances ne cache pas son intérêt pour Bruxelles. Autrement dit il est déjà dans le coup d’après. Ne serait-il pas nécessaire, avant les municipales, de nommer un nouveau premier ministre et un gouvernement resserré doté d’une quinzaine de ministres entourés de secrétaires d’état non contraints de répondre aux questions des députés le mardi et le mercredi ?  
Changer d’hommes et de femmes, soit mais changer de politique, c’est une autre paire de manches. L’année 2013 est difficile, 2014 avec la hausse de la TVA, les municipales et les européennes s’annonce comme périlleuse. Le président pense récolter quelques fruits de sa politique en début d’année. Il sait qu’il n’échappera pas à la sanction électorale, surtout lors des européennes lesquelles n’avaient pas été une réussite pour le PS en 2008.
Alors quoi faire ? Ne pas faire le dos rond. Ne pas tergiverser. Il est encore temps de modifier le tempo avant l’explosion des exaspérations et de la grogne. La marge de manœuvre du président est si étroite qu’il ne peut agir qu’en changeant le gouvernement. Il faut donc moins de ministres et plus de compétences. Sinon, gare à la cata…
(1) François Baroin n'a-t-il pas déclaré que la gauche avait pris le pouvoir par effraction ?
(2) Le Hollande Bashing ou l'acharnement anti-Hollande

« France, ressaisis-toi ! » Cette pétition doit obtenir 100 000 signatures !


J’ai reçu ce texte ce matin. Je le publie volontiers.
« Nous sommes déjà plus de 60000 citoyens dont une  centaine de personnalités à avoir signé l'appel contre la banalisation du racisme : « France, ressaisis-toi !» en 10 jours. Nous voulons atteindre les 100000 signataires d'ici Lundi. Continuons à signer cet appel : « France, ressaisis-toi ! » et de le diffuser très largement autour de vous et avec tous les moyens de communication à votre disposition.
 « C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon ». C'est par ces mots qu'une fillette de 12 ans a brandi il y a quelques jours à Angers une peau de banane à l'endroit de Christiane Taubira. Après la comparaison simiesque dont notre Ministre de la Justice fut la cible quelques jours plus tôt par une candidate du Front national, ce sont des mots qui ne peuvent être tenus pour des « dérapages » comme la presse les qualifie avec une pudeur de violette. Ils sont tout au contraire le signe qu'une gangrène purulente est en train, sous nos yeux, d'infecter le pacte républicain. Le mal semble tellement avancé que ce sont donc des parents qui, le temps d'une manifestation, montrent avec fierté à quel point leur fille a été élevée dans la haine.
Christiane Taubira est une femme politique ses positions et son action sont critiquables notre soutien n'est donc pas là pour empêcher le débat démocratique. Mais  nous, citoyens engagés, défendant le progrès de la société dans laquelle nous vivons ne pouvons pas accepter qu'elle soit attaquée sur sa couleur de peau ni sur son sexe.
Nous soutenons et vous demandons de soutenir cet appel de plusieurs personnalités. Pour marquer notre refus d'une société qui se replie sur elle-même, et la normalisation de la parole raciste !

Par ailleurs, comme nous n'avons pas les moyens financiers pour recruter de grosses agences de communication pour qu'ils fassent parler de nous dans les grands médias, nous comptons donc sur chacun d'entre vous pour faire connaître notre action auprès de ces médias afin qu'ils publient et diffusent la pétition "France ressaisis-toi 
Pour cela nous vous demandons: 
1) Par tous les moyens dont vous disposez d'envoyer un message aux responsables des rédactions de tous les média et de leur demander de publier ce lien http://franceressaisistoi.wesign.it/fr
2) Appelez, twittez, écrivez des commentaires sur les pages (Facebook et autres), envoyez des mails à toutes les émissions de radio, de télé, aux journaux avec le lien http://franceressaisistoi.wesign.it/fr. Exemple: si vous voulez qu'on passe au JT de France 2 dans 24h, vous leur envoyez ce tweet (+60000 personnes ont signé la pétition contre la haine et le racisme http://franceressaisistoi.wesign.it/fr #Taubira via @wesignit @France2tv et vous?
En cas de problème ou d'interrogations n'hésitez pas à nous contacter.
baki@wesign.it ou 0699828880
Nous comptons sur vous.