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MM. Leroy, Priollaud et Lecomte. ©Jean-Charles Houel |
Voilà plus d’un siècle que
la Place Thorel a le visage qu’elle montre aujourd’hui. C’est là que le général
De Gaulle, en octobre 1944 vint rendre hommage, aux côtés de Pierre Mendés
France à ceux et celles qui avaient bravé les dangers en soutenant la
Résistance française. C’est là aussi que les Lovériens aimaient flâner avant
que la circulation des automobiles l’ait rendue inaccessible. Mais foin de
souvenirs et de nostalgie.
Placée sur la ligne directe
entre le cœur de Louviers et la gare SNCF de Val-de-Reuil, cette place devait
être repensée pour jouer un rôle important dans le nouvel urbanisme de ce début
de 21e siècle. Bernard Leroy, président de la CASE et
François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, ont invité les Lovériens à une
séance de présentation du projet sorti des cartons des techniciens de
l’Agglomération et destiné à être concrétisé avant la fin de 2019 sachant que «
Seine-Eure Avenue » (1) doit être aboutie en 2021.
Pour le maire de Louviers, deux
ou trois faits sont d’ores et déjà acquis : « la place Thorel ne sera pas
une gare terminus de la ligne de bus », « La ville de Louviers n’a pas vocation
à devenir piétonne » ! « La place Thorel doit être réduite, apaisée,
reformulée. »
La rue du 11 novembre
Au cours de la soirée
projection, les 150 personnes présentes ont découvert le nouveau visage de la rue du 11 novembre : large de
24 mètres jusqu’au garage Ford actuel, accessible aux bus sur voie dédiée, aux
cyclistes, aux voitures, et bien sûr aux piétons avec des trottoirs dignes de ce
nom et des arbres plantés pour lutter contre le minéral trop utilisé. Les
travaux s’inscriront dans l’aménagement général de l’avenue reliant Louviers à
la gare de Val-de-Reuil. Les 37 millions d’euros de travaux prévus permettront
d’habiller un parcours de plusieurs kilomètres desservant également des parcs
industriels, des centres d’activités tels que le hub lovérien (2) en passant
par le Cavé (au Vaudreuil) et la route des Falaises de Val-de-Reuil. Avant
d’engager des travaux neufs (pour des logements par exemple) des démolitions
s’imposeront dans cette rue lovérienne historique.
Quelques questions ont été
posées par le public : que devient la zone artisanale actuelle de la rue
des Martyrs (elle demeure). Les sens des circulations (un plan global sera mis
au point) sans oublier le maintien desdites circulations pendant les travaux.
Quel avenir pour le terrain du Kolysé ? Celui-ci sera démoli même si le
bowling va rester encore quelques mois en activité en attendant son transfert rue du Canal. Quid encore de ce terrain
stratégique : logements, extension du hub, équipement public ?
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Jean-Pierre Duvéré commente la ligne BHNS.©JCH |
Le trajet en bus : Jean-Pierre Duvéré, au nom de la CASE veut ramener
la durée du transport « Louviers-gare de Val-de-Reuil » à 15 minutes contre les
25-30 actuelles. Pour lui, le succès d’un transport collectif tient en quelques
mots : fréquence, sécurité, confort. A condition, bien évidemment, que la
SNCF offre des trains qui arrivent à l’heure et ne soient pas supprimés dans la
surprise ! François Charmot ayant contesté le montant des travaux « 37 millions pour gagner 10 minutes », Bernard
Leroy a rappelé que « c’est la taxe transport des entreprises qui finance
majoritairement ce service. » Le contrat d’agglomération permettant d’obtenir
des subventions de l’Etat, la Région, le Département. Pour le président de la CASE une avenue qui dessert une zone d'activités de 10 000 emplois doit être attractive et donner une image globale positive.
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Ce plan est susceptible de modifications. |
La Place Thorel elle même : Irriguée par nombre de voies (rues Saint germain,
du 11 novembre, boulevard de Crosne, Achille Mercier, Saint-Louis, Pierre
Mendès France) cet immense giratoire (8000 m2 d’emprise) sera traversé en son
centre par la ligne de bus, prioritaire, dont le terminus sera la gare actuelle
(près de la Halle).
La rue Saint Louis sera transformée en impasse permettant la création d’un espace
piétonnier entre le siège de la CASE et le musée municipal.
La rue Achille Mercier va voir son rôle évoluer : la construction
d’une résidence intergénérationnelle et de logements (sur l’ancien entrepôt
Renault) entraînera une jonction douce entre le boulevard de Crosne et la
médiathèque. La rue Mercier devrait perdre son statut de voie express vers la
Porte de l’eau.
A la place de l’ancien
magasin Lidl et du garage Citroën, démolis, des habitations devraient être
construites sans exclure des locaux d’activités (commerciales ?
artisanales ? libérales ?). Les commerces actuels ne seront pas
modifiés, les places de stationnement seront augmentées (de six).
Les piétons, enfin, auront
accès au centre de la place Thorel redevenue fréquentable. Et les
cyclistes ? Alexis Fraisse, conseiller municipal lovérien, toujours
vigilant, a appris avec plaisir qu’une piste cyclable bidirectionnelle
relierait Louviers à Val-de-Reuil (largeur 2,50m) et que la place Thorel serait
dotée, elle aussi, d’une voie cyclable réservée. Reste la question de la
priorité, non résolue à ce jour.
La durée des travaux financés
par la CASE : les techniciens prévoient une durée de huit mois se terminant en
2019.
Les grandes lignes du projet
« agglo-ville » étant définies, Il semble difficile de modifier le projet
global. La réunion publique avait pour objectifs d’informer les Lovériens mais
aussi d’écouter leurs éventuelles doléances ou remarques. Les modifications pourront
intervenir à la marge seulement et sur des points de détail. Quand Franck
Martin voulait faire de cette place Thorel un terminus de ligne de bus, les
élus actuels ont préféré un mixte « sans idéologie » affirme le maire lequel s’empresse
de préciser que le stationnement à Louviers restera gratuit et que tous les
modes de mobilité et de déplacement pourront cohabiter. C’est un choix. Ou un
pari dans la mesure où les technologies de mobilité évoluent rapidement, les
besoins commerciaux aussi et les impératifs d’écologie durable également.
(1)
Seine-Eure
avenue ? Pourquoi pas Avenue Seine-Eure…
(2)
Le hub. Il se
situe à l’emplacement des anciennes usines Cinram. Il accueille la cité numérique
et des équipements destinés aux cyberactivités. Une conférence sur l’intelligence
artificielle tenue à La Filature y a accueilli récemment 700 personnes.