Ciotti ou la droite-extrême
L’élection d’Eric Ciotti à
la tête des Républicains place la droite dite de gouvernement, à la droite de
la droite. A la droite extrême donc tout près de Reconquête, le mouvement de
Zemmour dont Ciotti avoue se sentir très proche. Le vote des quelques milliers
de membres (plus les chats !) de l’ancien parti gaulliste a donc conduit
au choix d’un des hommes-liges de Laurent Wauquiez pour lequel il avoue rouler.
Son thème favori ? La
lutte contre l’immigration. Son obsession ? L’insécurité. Sa
passion : trouver des petits boulots bien payés pour son ex-compagne
épinglée par le Canard Enchaîné. Car Ciotti qui dit laver plus blanc que blanc,
a fait preuve d’ingéniosité pour arrondir les fins de mois de l’ex-madame
Ciotti. Au Parlement, dans une mairie, au conseil départemental, elle est
passée par ici, elle repassera par là.
Les Républicains, dont les
finances sont toujours en délicatesse, feraient bien de désigner un commissaire
aux comptes indépendant et scrupuleux. La « belle » parole de l’élu de la
Rojas, surtout prompte à féliciter les petits blancs de l’équipe de France,
pourrait nous faire oublier ses turpitudes et sa trajectoire quelque peu
sinueuse, de Sarkozy à Fillon…et dorénavant auprès de Wauquiez qui ne devrait
pas oublier la célèbre citation : «
Père gardez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge. »
Des valises pleines de billets à Bruxelles
La justice bruxelloise
avait, depuis des mois, des parlementaires (actuels ou anciens) européens dans
le collimateur. Et même une vice-présidente, grecque, du parti socialiste dont
elle vient d’être exclue. Il semble que de près ou de loin, le Qatar ait trouvé
à Bruxelles des oreilles attentives et offert des paniers garnis de quelques
centaines de milliers d’euros. On appelle cela du lobbying réussi. Des
perquisitions ont été menées, des téléphones et des ordinateurs saisis, des
valises pleines de billets découvertes.
Evidemment, l’émotion est
immense. On apprend qu’une résolution a été proposée récemment par une députée
française (LFI) justement pour lutter contre les pressions d’un pays choisi
pour organiser la coupe du monde de football au proche orient. Heureusement,
des députés socialistes français et d’autres de Renew (macroniens) ont adopté cette
résolution. Il est évident que la Commission et le Parlement européen vont
devoir se pencher rapidement sur les méthodes des lobbies et sur les moyens
destinés à les empêcher de nuire. Raphaël Gluksman, à la tête du combat contre
la mainmise des lobbies, a du pain sur la planche. La présidente, Mme Metsola, la
présidente du Parlement européen va devoir trouver des solutions même si le gaz
qatarien n’a pas d’odeur.
Les trotskistes toujours vaillants à LFI
Dans la série des débats
docs, Jean-Pierre Gratien présentait (Sur LCP) un documentaire consacré à la
vie et à la mort de Léon Trotsky. L’ancien chef de l’armée rouge, soutien de
Lénine mais ennemi juré de Staline, a fini ses jours au Mexique où il a été
assassiné par Ramon Mercader, fait héros de l’Union soviétique à sa sortie de
ses quelques années de prison. Car Staline craignait Trotsky et ses critiques
véhémentes de son pouvoir personnel et ses obsessions meurtrières. Staline
l’avait fait exiler à l’intérieur de l’URSS puis à l’extérieur avant de juger
que sa disparition lui devenait nécessaire.
Même mort, Léon Trotsky a
fait des émules dans le monde entier. Aujourd’hui encore, des militants et élus
français se revendiquent de son héritage politique et Jean-Luc Mélenchon,
notamment, continue de faire du trotskysme sans le dire contrairement au NPA et
à Lutte ouvrière où le testament du grand penseur révolutionnaire inspire
encore, selon eux, le monde à venir.
Les récentes désignations
autoproclamées des proches de Mélenchon font braire François Ruffin, Clémentine
Autain et quelques autres, laissés à l’écart des fonctions dirigeantes de la
France insoumise. Ils déplorent un fonctionnement claniste sans démocratie, à
l’image, finalement, de ce qu’est le trotskyste Mélenchon. Celui-ci a beau
dénoncer la verticalité de Macron et espérer une 6e République, JLM
demeure un leader aussi Maximo que possible. Avec lui, Chavez n’est jamais très
loin.
Quattenens ou quatre mois de prison avec sursis
Adrien Quattenens a appris
sa condamnation aujourd’hui, à quatre mois de prison avec sursis pour LA gifle
administrée à sa compagne et qu’il a reconnue. Les violences sexistes sont donc
avérées et punies. Céline Quattenens a également dénoncé des SMS et des
messages violents démontrant la complexité d’un homme sans doute intelligent
mais incapable de maîtriser ses pulsions. Jalousie ? Excès d’amour
propre ? Violence sous-jacente ? Le problème est difficile à régler
au sein de la France insoumise qui a décidé de mettre en congé d’Assemblée
nationale (jusqu’au 13 avril) celui à qui Jean-Luc Mélenchon a témoigné
beaucoup de compassion et d’amitié oubliant que derrière le masque des
apparences se dissimulait une âme plus noire.
M. Quattenens peut-il
conserver son mandat de député ? Des écologistes, des socialistes, des
communistes assurent que non. Les mouvements féministes en pointe dans la
défense des femmes violées, battues, humiliées, pensent la même chose. On
imagine la bronca de la droite et de l’extrême-droite s’il revient un jour au
Palais Bourbon. Elles auraient bien tort de pavoiser. Elles comptent dans leurs
rangs (actuels ou passés) des hommes blancs pas tout blancs en matière de
violences sexuelles et sexistes.
« Merci d’être avec nous, effectivement, en fait…et
voilà.»
Les chaines d’info en
continu ont de ces formules…Quelle que soit la personne reçue ou invitée, en
direct ou en différé, la phrase magique des animateurs est toujours la
même : « merci d’être avec nous. »
Que les correspondants soient des journalistes qui ne font que leur travail, on
les remercie tant et plus. C’est soit ridicule, soit bêtifiant.
Mais les tics de langage
oral se ramassent à la pelle ; les expressions ou adverbes qui font florès
sont les suivantes : « effectivement » nous est servi à toutes les sauces
même quand il n’y a rien d’effectif. « En fait » sert d’introduction quand « et
voilà » nous permet de patienter. Ce langage oral est d’une grande pauvreté et
contraste avec les textes sérieux et travaillés de certain(e)s journalistes sur
le plateau de C Politique (la 5) par exemple pour ne citer que cette émission
dominicale. Et voilà.