13 décembre 2022

Quelques réflexions au débotté : Ciotti, les valises, LFI Trotskyste, quatre mois avec sursis pour Quattenens, les tics de langage

 

Ciotti ou la droite-extrême

L’élection d’Eric Ciotti à la tête des Républicains place la droite dite de gouvernement, à la droite de la droite. A la droite extrême donc tout près de Reconquête, le mouvement de Zemmour dont Ciotti avoue se sentir très proche. Le vote des quelques milliers de membres (plus les chats !) de l’ancien parti gaulliste a donc conduit au choix d’un des hommes-liges de Laurent Wauquiez pour lequel il avoue rouler.

Son thème favori ? La lutte contre l’immigration. Son obsession ? L’insécurité. Sa passion : trouver des petits boulots bien payés pour son ex-compagne épinglée par le Canard Enchaîné. Car Ciotti qui dit laver plus blanc que blanc, a fait preuve d’ingéniosité pour arrondir les fins de mois de l’ex-madame Ciotti. Au Parlement, dans une mairie, au conseil départemental, elle est passée par ici, elle repassera par là.

Les Républicains, dont les finances sont toujours en délicatesse, feraient bien de désigner un commissaire aux comptes indépendant et scrupuleux. La « belle » parole de l’élu de la Rojas, surtout prompte à féliciter les petits blancs de l’équipe de France, pourrait nous faire oublier ses turpitudes et sa trajectoire quelque peu sinueuse, de Sarkozy à Fillon…et dorénavant auprès de Wauquiez qui ne devrait pas oublier la célèbre citation : « Père gardez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge. »

 

Des valises pleines de billets à Bruxelles

La justice bruxelloise avait, depuis des mois, des parlementaires (actuels ou anciens) européens dans le collimateur. Et même une vice-présidente, grecque, du parti socialiste dont elle vient d’être exclue. Il semble que de près ou de loin, le Qatar ait trouvé à Bruxelles des oreilles attentives et offert des paniers garnis de quelques centaines de milliers d’euros. On appelle cela du lobbying réussi. Des perquisitions ont été menées, des téléphones et des ordinateurs saisis, des valises pleines de billets découvertes.

Evidemment, l’émotion est immense. On apprend qu’une résolution a été proposée récemment par une députée française (LFI) justement pour lutter contre les pressions d’un pays choisi pour organiser la coupe du monde de football au proche orient. Heureusement, des députés socialistes français et d’autres de Renew (macroniens) ont adopté cette résolution. Il est évident que la Commission et le Parlement européen vont devoir se pencher rapidement sur les méthodes des lobbies et sur les moyens destinés à les empêcher de nuire. Raphaël Gluksman, à la tête du combat contre la mainmise des lobbies, a du pain sur la planche. La présidente, Mme Metsola, la présidente du Parlement européen va devoir trouver des solutions même si le gaz qatarien n’a pas d’odeur.

 

Les trotskistes toujours vaillants à LFI

Dans la série des débats docs, Jean-Pierre Gratien présentait (Sur LCP) un documentaire consacré à la vie et à la mort de Léon Trotsky. L’ancien chef de l’armée rouge, soutien de Lénine mais ennemi juré de Staline, a fini ses jours au Mexique où il a été assassiné par Ramon Mercader, fait héros de l’Union soviétique à sa sortie de ses quelques années de prison. Car Staline craignait Trotsky et ses critiques véhémentes de son pouvoir personnel et ses obsessions meurtrières. Staline l’avait fait exiler à l’intérieur de l’URSS puis à l’extérieur avant de juger que sa disparition lui devenait nécessaire.

Même mort, Léon Trotsky a fait des émules dans le monde entier. Aujourd’hui encore, des militants et élus français se revendiquent de son héritage politique et Jean-Luc Mélenchon, notamment, continue de faire du trotskysme sans le dire contrairement au NPA et à Lutte ouvrière où le testament du grand penseur révolutionnaire inspire encore, selon eux, le monde à venir.

Les récentes désignations autoproclamées des proches de Mélenchon font braire François Ruffin, Clémentine Autain et quelques autres, laissés à l’écart des fonctions dirigeantes de la France insoumise. Ils déplorent un fonctionnement claniste sans démocratie, à l’image, finalement, de ce qu’est le trotskyste Mélenchon. Celui-ci a beau dénoncer la verticalité de Macron et espérer une 6e République, JLM demeure un leader aussi Maximo que possible. Avec lui, Chavez n’est jamais très loin.

 

Quattenens ou quatre mois de prison avec sursis

Adrien Quattenens a appris sa condamnation aujourd’hui, à quatre mois de prison avec sursis pour LA gifle administrée à sa compagne et qu’il a reconnue. Les violences sexistes sont donc avérées et punies. Céline Quattenens a également dénoncé des SMS et des messages violents démontrant la complexité d’un homme sans doute intelligent mais incapable de maîtriser ses pulsions. Jalousie ? Excès d’amour propre ? Violence sous-jacente ? Le problème est difficile à régler au sein de la France insoumise qui a décidé de mettre en congé d’Assemblée nationale (jusqu’au 13 avril) celui à qui Jean-Luc Mélenchon a témoigné beaucoup de compassion et d’amitié oubliant que derrière le masque des apparences se dissimulait une âme plus noire.

M. Quattenens peut-il conserver son mandat de député ? Des écologistes, des socialistes, des communistes assurent que non. Les mouvements féministes en pointe dans la défense des femmes violées, battues, humiliées, pensent la même chose. On imagine la bronca de la droite et de l’extrême-droite s’il revient un jour au Palais Bourbon. Elles auraient bien tort de pavoiser. Elles comptent dans leurs rangs (actuels ou passés) des hommes blancs pas tout blancs en matière de violences sexuelles et sexistes.

 

« Merci d’être avec nous, effectivement, en fait…et voilà.»

Les chaines d’info en continu ont de ces formules…Quelle que soit la personne reçue ou invitée, en direct ou en différé, la phrase magique des animateurs est toujours la même : « merci d’être avec nous. » Que les correspondants soient des journalistes qui ne font que leur travail, on les remercie tant et plus. C’est soit ridicule, soit bêtifiant.

Mais les tics de langage oral se ramassent à la pelle ; les expressions ou adverbes qui font florès sont les suivantes : « effectivement » nous est servi à toutes les sauces même quand il n’y a rien d’effectif. « En fait » sert d’introduction quand « et voilà » nous permet de patienter. Ce langage oral est d’une grande pauvreté et contraste avec les textes sérieux et travaillés de certain(e)s journalistes sur le plateau de C Politique (la 5) par exemple pour ne citer que cette émission dominicale. Et voilà.

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