19 août 2020

Il faut interdire définitivement les néonics tueurs d'abeilles

On peut comprendre que les producteurs de betteraves cherchent une solution pour venir à bout du puceron vert qui réduit les rendements et cause des pertes sensibles. On peut aussi comprendre que leur demande de réutilisation des néonicotinoïdes chagrine les protecteurs de la santé des abeilles décimées depuis des années par ces pesticides toxiques.

Le gouvernement a mis en place un moratoire mettant fin à l’utilisation des « néonics » satisfaisant ainsi les demandes des organisations apicoles mais sous la pression du lobby agricole, il vient de faire marche arrière en annonçant qu’en 2021 et pour une durée de trois ans les semences traitées seront à nouveau p

lacées dans les semoirs.

Il s’agit d’une régression inacceptable. Ce qui est en jeu, c’est l’équilibre trouvé entre les nécessaires contraintes imposées aux agriculteurs et celles exprimées par les apiculteurs. La protection des abeilles, insecte pollinisateur numéro 1, est une obligation morale, économique et sanitaire. Au-delà de la production de miel, les abeilles permettent la fructification de bien des plantes et nos vergers ne donnent de fruits que si le travail d’ensemencement est correctement accompli par nos avettes.

Barbara Pompili, ministre de l’environnement, ancienne adhérente d’Europe Ecologie Les Verts, s’est pourtant battue pendant des années contre les pesticides. Comment peut-elle aujourd’hui, accepter qu’on ignore les revendications historiques des apiculteurs ?

On sait, en effet, que les néonicotinoïdes sont directement responsables de l’effondrement des colonies d’abeilles. Maintes études ont prouvé leur toxicité et il n’y a plus de débat à ce sujet. Le gouvernement doit donc se montrer courageux en ne reculant pas.  Il serait inconséquent que la production de la betterave à sucre porte atteinte à celle du miel dont le tonnage diminue en France année après année même si l’an 2020 semble être un cru exceptionnel.