30 janvier 2010

L'affaire Clearstream est un désastre pour la droite

(photo Gala)

Comment ne pas évoquer l'affaire Clearstream ? Comment ne pas évoquer ce combat au dernier sang qui oppose et continuera d'opposer Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Je n'apprécie ni l'un ni l'autre. L'hypersarkozysme me donne des boutons et le récit de Lionel Jospin dans son livre ainsi que celui de Jean-Marie Colombani sur le site slate.fr me donnent à réfléchir sur la conduite de Dominique de Villepin.

L'un comme l'autre désignent Villepin comme l'homme des coups tordus et des basses besognes. Cet admirateur de Fouché, ministre de la police de sinistre mémoire, a été relaxé en première instance mais le parquet a fait appel parce que, dans l'affaire Clearstream « toute la vérité n'a pas été faite. »

Qui a été le commanditaire des faux listings et dans quel but ? Imad Lahoud ? Gergorin ? Ou quelqu'un d'autre. Qui a cherché à bénéficier de la présence du nom de Nagy Bocsa sur ces listings, nom d'une parenté de Nicolas Sarkozy. Qui a tenté d'empêcher ce dernier d'être candidat à la présidentielle ? Ces questions sont aujourd'hui en partie sans réponses.

Qui a poussé le procureur à faire appel du jugement de relaxe de Dominique de Villepin ? Le parquet est sous la coupe du gouvernement et du Président. Est-il possible que le procureur de la République et la présidence de la République n'aient pas communiqué entre eux dès le jugement prononcé ? Si la réponse est oui, personne n'y croira.

Le bilan : un désastre pour la droite. Quoiqu'il advienne de l'issue judiciaire de cette affaire, il est évident que les deux hommes vont continuer d'en découdre malgré les masques et les discours publics. Villepin et Sarkozy se détestent. La haine et l'esprit de revanche les animent. Le feuilleton durera une belle année.

29 janvier 2010

900 000 gardes à vue en 2009 !

900 000 personnes gardées à vue en 2009 ! Un record ! 900 000 personnes fouillées, contraintes, placées à l'isolement pour 24 ou 48 heures, certaines déshabillées partiellement d'autres mises à nu totalement, le tout dans une indifférence profonde de la part des autorités politiques ou judiciaires. Les victimes de ces gardes à vue ont toutes la même réaction : traumatisme psychologique, effroi, sentiment de solitude face à une machine infernale.

Le nombre de gardes à vue augmente sans cesse mais les statistiques officielles ne font pas état des 200 000 (?) gardes à vue pour délits routiers. Et pourtant, ces délits ont une «qualité» essentielle: ils permettent aux policiers de faire du chiffre et d'augmenter sensiblement le nombre d'affaires résolues.

Car la politique du chiffre est devenue une politique tout court. Brice Hortefeux n'est pas différent de Nicolas Sarkozy. Tous deux veulent faire de la sécurité le moyen de récupérer les voix frontistes à la veille des élections régionales et veulent jouer sur la peur comme au bon vieux temps des campagnes de 2002 et de 2007.

Mais les temps ont changé. Les sujets de préoccupation des Français tiennent en deux mots : chômage et pouvoir d'achat. Les suppressions d'emplois vont continuer de plus belle en 2010 et le pouvoir d'achat n'augmentera pas. Sauf celui des amis du président, les Proglio et compagnie.

Il est indispensable de revoir la loi et de faire de la garde à vue un moyen EXCEPTIONNEL et non commun. La liberté individuelle doit être garantie, défendue, préservée. Il y va de la démocratie et de la République.

28 janvier 2010

Martine Aubry fait le bon choix en proposant une liste alternative à celle de Georges Frèche

J'apprends que Martine Aubry va proposer à la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, de conduire une liste alternative à la liste Frèche. Ce choix doit être avalisé par le bureau national du Parti socialiste.

Cette information me réjouit profondément. Martine Aubry sait que la Gauche court le risque de perdre l'élection régionale et de faire élire la Droite en piteux état dans cette région. Mais ce qu'elle va perdre d'un côté, elle va le gagner de l'autre en donnant, enfin, l'image d'un parti cohérent qui fait ce qu'il dit et qui va jusqu'au bout des démarches nécessaires pour ne pas « perdre son âme. »

J'avoue que cette annonce de Martine Aubry, pour inattendue qu'elle semble, correspond bien au profil de la Première secrétaire du Parti Socialiste. Elle ne finasse pas. Elle calcule le raisonnable et agit. Rien que pour cela, je ne regrette pas d'avoir choisi la motion qu'elle défendait et d'avoir fait campagne pour son élection à la tête du PS.

Georges Frèche ne mérite que notre mépris

Lorsque Georges Frèche, président de la Région Languedoc-Roussillon avait prononcé des paroles absolument inadmissibles à l'égard des harkis et ensuite des membres de l'équipe de France de football, j'avais proposé une motion d'exclusion du Parti socialiste de ce personnage. La motion fut adoptée à l'unanimité par la section de Louviers, alors dirigée par Michel Doucet.

Présentée devant le conseil fédéral, il s'était trouvé de bonnes âmes pour défendre Georges Frèche et refuser qu'on mette aux voix cette motion. Heureusement, au fil des mois, le bureau national du PS s'est emparé du cas Frèche et finalement, il a été exclu du PS…pour revenir par la fenêtre en se faisant désigner comme tête de liste du PS aux prochaines élections régionales par les militants locaux.

Interrogé sur le comportement d'électeur qu'il aurait s'il votait en Languedoc-Roussilon, Laurent Fabius avait déclaré : « Je n'approuve pas les propos de Georges Frèche et j'y regarderais à deux fois avant de voter pour lui. » La réponse de Frèche est venue, cinglante, en décembre dernier, mais elle n'a été rendue publique qu'aujourd'hui par l'Express.

Si Georges Frèche était électeur en Haute-Normandie, il hésiterait à voter pour Laurent Fabius « dont la tronche n'est pas très catholique. » Les responsables nationaux du PS n'ont pas tardé à réagir et certains d'entre eux demandent même qu'une liste honnête et légitime comprenant des candidat(e)s dont on pourrait être fier soit présentée lors des prochaines élections régionales.

Je le dis tout net à certains de mes amis qui voulaient apporter leur soutien à Georges Frèche : cet homme-là ne mérite ni notre respect ni notre soutien. Il est temps que le PS fasse le ménage et se détache d'élus ou de potentats dont les paroles et les prises de position sont en contradiction flagrante avec les valeurs que nous défendons.

«Véolia eau» mise en cause dans une affaire d'entente sur les prix

Lu dans Le Monde, d'hier :

« Le 15 décembre 2009, les bureaux de la SADE, une filiale de Veolia Eau spécialisée dans les canalisations, ont reçu la visite des services de l'Autorité de la concurrence, appuyés par des agents de la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Les enquêteurs soupçonnent, comme l'a révélé le magazine «Capital» sur son site Internet, une entente sur les prix, notamment pour les travaux de remplacement d'anciens éléments de tuyauterie en plomb qu'une directive européenne impose de supprimer, pour des raisons sanitaires, d'ici à 2013.
La procédure vise, au total, une dizaine d'entreprises, dont cinq basées en région parisienne et ayant contracté avec le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) : la SADE, l'Urbaine de travaux du groupe Fayat, Gagneraud Construction, et deux filiales du groupe de BTP Vinci, Valentin et Sobea Environnement. Le Sedif, qui dessert 144 communes, devait remplacer 225 000 branchements entre 2000 et 2010, un marché, en neuf tranches, de 550 millions d'euros.

La suppression du plomb, un marché de 11 milliards

Après avoir comparé les marchés conclus par le Sedif et d'autres collectivités, comme la ville de Gennevilliers, l'association de consommateurs UFC-Que choisir a saisi le Conseil de la concurrence, devenu depuis Autorité de la concurrence, en septembre 2007. L'organisation a en effet découvert que les prix facturés au Sedif étaient, à conditions techniques équivalentes, nettement supérieurs à ceux demandés ailleurs : 2 257 euros hors taxes par branchement remplacé, contre une moyenne de 1 560 euros.

Le rapport d'un groupe de travail constatait alors que "les prix unitaires observés, en 2005, sur le bassin, sont extrêmement variables, de 1 150 à 2 257 euros. Or, si, pour certains d'entre eux, ces coûts peuvent être corrélés avec le terrain, d'autres, situés dans des contextes identiques et réalisés avec les mêmes techniques, divergent dans un rapport de 1,5."

L'Agence de bassin Seine-Normandie choisit donc de plafonner sa subvention à 1 740 euros par branchement. L'UFC-Que choisir relève que les tarifs moyens proposés par les entreprises dans les appels d'offres postérieurs, de 2007 et 2008, retombent miraculeusement à 1 626 euros…
…Cette affaire tombe cependant mal pour Veolia, en plein appel d'offres pour le renouvellement, d'ici 2011, du contrat de distribution d'eau potable du Sedif, qu'elle détient depuis 1923 et où elle affronte Suez Environnement. »

Voilà une information intéressante. Nous suivrons ses développements avec beaucoup d'attention. D'ores et déjà nous posons cette question : combien coûtent (ou ont coûté) les branchements de ce type sur le territoire de l'agglomération Seine-Eure ? En 2005, 2006, 2007 et 2008 ?

27 janvier 2010

Cours de cuisine avec Susan Hermann-Loomis

Ce blog n'est pas destiné aux rédactionnels publicitaires. Je fais une exception (à titre gracieux) car Susan Hermann-Loomis est la plus américaine des Lovériennes et aussi la plus lovérienne des Américaines.

« Gourmets et gourmands ! Il existe des cours de cuisine à Louviers qui vous sont destinés ! Susan Herrmann Loomis, auteur récompensée de neuf livres de recettes prestigieux principalement pour les pays anglophones, donne des cours à Louviers depuis neuf ans à des élèves qui viennent du monde entier. Aujourd’hui elle vous ouvre ses portes de son royaume !

Avec passion et savoir-faire, Susan divulgue les secrets et astuces d’une cuisine du marché et d'une cuisine tendance. Elle vous montrera comment faire des plats simples, raffinés, au goût du jour, des plats qu’elle a découverts grâce à son travail de journaliste un peu partout dans le monde..

Avec elle, vous mettrez la main dans la pâte. Vous transformerez des produits locaux et de saison en menus familiers et insolites; vous goûterez des petits vins naturels; vous adopterez des tours de mains qui changeront tout de votre cuisine. Vous fréquenterez, aussi, des ateliers de plus courtes durées et apprendrez à confectionner des macarons, des verrines, des petits gâteaux succulents d’Italie et des Etats-Unis.

Et tout cela dans une cuisine chaleureuse avec des gens passionnés.
Les cours débutent en janvier : se renseigner avec la Directrice des Projets, Tricia Boyer, à cookingclasses@onruetatin.com Ou (0)9.51.14.38.94

Les déficits de l'Etat et des services sociaux ne concernent pas les collectivités locales

(Cliché arton)

L'Association des départements de France a décidé de boycotter la réunion organisée demain à l'élyséen par le chef de l'Etat sur le thème des déficits publics. Claudy Lebreton, son président, a raison de dire : « nous sommes pour rien dans les déficits de la France. » Pour quelle raison, en effet, les Départements se mettraient-ils dans la situation de se faire tancer par le président ?

On sait combien l'Etat a transféré de charges (aide sociale dont le RMI et l'aide à la personne, entretien des bâtiments et des routes, salariés techniciens et ouvriers d'entretien des lycées etc.) on sait aussi que la suppression de la taxe professionnelle va très sensiblement amputer les recettes des collectivités locales (Départements et intercommunalités) et que les ménages seront inévitablement mis à contribution…

On pourrait adresser au président cette réplique qu'aimait beaucoup Odile Proust, ancien maire de Louviers : « Que je sois cocu, soit, mais ce n'est quand même pas à moi de payer la chambre ! » Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Non seulement le président et sa majorité transfèrent des compétences nouvelles sur les collectivités locales sans compenser au centime près mais en plus ladite majorité fait campagne sur l'augmentation des dépenses de fonctionnement générées par ces transferts. Pour reprendre un mot d'Alain Juppé : « c'est du foutage de gueule. »

Je ne comprends pas que l'Assemblée des maires de France (un président de droite) et celle des Régions de France (président socialiste) n'adoptent pas la même attitude que celle de M. Lebreton. Un conseil des déficits ne concerne que les budgets de l'Etat et ceux des services sociaux. Assister à ce conseil quand on n'a rien à y faire sinon se faire engueuler, c'est du temps perdu.

Sondage régionales : La gauche majoritaire au second tour

Lu dans diverses dépêches d'agences reprises par la presse nationale et régionale :

« La gauche réaliserait une poussée aux élections régionales avec 51 % des intentions de vote, contre 36,5 % pour la droite et l'extrême droite réunies, selon le baromètre IFOP pour Paris Match diffusé mardi. Les 12,5 % restants sont répartis entre le MoDem (6,5 %), l'Alliance écologiste indépendante (2 %) et diverses listes (4 %). Pour l'institut, ce rapport de force est encore plus défavorable à la droite que lors des régionales de 2004, quand la gauche avait remporté 20 régions métropolitaines sur 22.
Avec 27 % des intentions de vote au premier tour, le Parti Socialiste semble en mesure d'effacer sa déconvenue des dernières élections européennes, souligne l'IFOP. Les listes UMP-Nouveau Centre rassembleraient elles aussi 27 % des voix au premier tour, mais le PS bénéficierait d'un report de voix nettement favorable en raison de la poussée de la gauche. Surtout, le PS reprend un net avantage au sein de la gauche sur les listes Europe Écologie (13 %), en retrait par rapport à leur résultat du dernier scrutin européen. »

Cette réjouissante information ne doit pas être considérée comme un acquis définitif. La campagne ne fait que commencer. Mais tout de même, il serait étonnant que la droite parvienne à inverser la vapeur que le chef mécanicien, Martine Aubry, a réussi à insuffler au moteur de la locomotive socialiste.

26 janvier 2010

Christophe Wargny évoquera « Haïti : Reconstruire ou construire ? »

Christophe Wargny, historien et écrivain sera présent à Louviers le 3 février prochain à 20 heures dans la salle Pierre Mendès France de l'Hôtel de ville. Invité par l'Association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie, l'ancien conseiller du président Aristide de 1993 à 1996, qui connaît bien l'île, expliquera « pourquoi Haïti, terre de tous les paroxysmes est aujourd'hui plus ravagée, plus meurtrie, plus exsangue que jamais. » (1)

Dans son dernier ouvrage sur Haïti, Christophe Wargny raconte pourquoi Haïti, la perle des Antilles, a disparu de notre mémoire, de la mémoire. Haïti, ancienne colonie française, indépendante depuis 1804, n'a jamais été reconnu par les états «blancs» comme « si elle avait été à jamais marquée du sceau brûlant de la culpabilité, du mépris, de la dérision et de la déraison réunis. Qui croira que d'anciens esclaves puissent être éclairés ? »

Après le récent tremblement de terre qui a détruit la capitale, Port-au-Prince, et d'autres villes de la demi-île, faisant des dizaines de milliers de morts et de blessés, Christophe Wargny nous fera part de ses commentaires sur l'intervention américaine et celle des nombreux états et ONG venus au secours de la population haïtienne.

Le thème de la soirée : « Haïti, reconstruire ou construire » permettra de mieux comprendre pourquoi cet état francophone est l'un des plus pauvres du monde (selon l'indice de développement humain) et aussi pourquoi l'accès à l'eau potable est si difficile et le chômage si élevé.

(1) : « Haïti n'existe pas, 1804-2004, deux cents ans de solitude. » Paris : Autrement 2004. 190 pages. (Frontières) ISBN 2-7467-0432-3

25 janvier 2010

Un million de chômeurs en fin de droits en 2010. Combien en Haute-Normandie ?


Souvenons-nous des suppressions d'emplois chez De Carbon-Delphi. Elles étaient dues aux délocalisations forcenées de la multinationale américaine.

Un million de demandeurs d’emploi vont perdre leurs droits à l’assurance-chômage en 2010, prévoit la direction des statistiques enquêtes et prévisions de Pôle emploi, dans un document remis aux partenaires sociaux. Les médias sont très discrets, comme s’il s’agissait d’une information sans importance. Pourtant, un million de chômeurs en fin de droits, c'est un chiffre qui fait froid dans le dos !

Seuls 38 % de ces "fins de droits" devraient bénéficier de la solidarité nationale : "Sur la période de juillet 2008 à juin 2009, 16 % des chômeurs en fin de droits pouvaient avoir droit à l'allocation spécifique de solidarité (ASS), et 22 % au revenu minimum d'insertion (RMI), remplacé depuis par le revenu de solidarité active (RSA)". Le droit à l'ASS comme au RSA est en effet soumis aux conditions de ressources du foyer et non celles du chômeur. Ce sont donc plus de 600 000 chômeurs n'auront plus pour soutien que leur famille, entraînant un accroissement du nombre de pauvres en France et du cortège de souffrances qui va de pair.

22.477 emplois en moins en Haute-Normandie


Selon les derniers chiffres recensés par l'URSSAF à fin juin 2009, c’est le nombre d'emplois perdus dans le secteur privé de la Région en un an. Une perte qui représente 4,5 % de l'emploi total de la Région, tandis que sur le plan national, cette baisse s'établit à 3,1 %.

Parlons plutôt des Régionales…


Mais cela, c’est le passé. Ce qui nous intéresse, c’est le présent et l’avenir. Que fait donc le ministre Bruno Le Maire, tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales en Haute-Normandie ? Il joue à cache-cache. De visite surprise en visite surprise, il rencontre dans la discrétion la plus totale des interlocuteurs soigneusement sélectionnés. De ceux que la dégradation de la situation économique et la politique gouvernementale ne poussent pas encore à l’accueillir avec des fourches. Ou de ceux qui, dans l’angoisse de l’avenir qui leur est annoncé, se raccrochent au moindre espoir et prennent pour argent comptant quelques propos électoraux rassurants et qui n’engagent à rien. « Il souhaite tout mettre en œuvre pour favoriser le développement économique et l’emploi en Haute-Normandie » déclare t-il. Ah bon ! Parce que ce n’était pas encore le cas ? Nous croyions qu’il y avait eu de mis en place par l’État et le gouvernement auquel il appartient, un plan de relance, et même qu’un ministre avait été nommé pour cela, un certain… rappelez-moi son nom… Devedjian. Ministre de la relance ! De la relance, j’ai bien dit, pas de la retape.

Par pure charité, nous tairons le nom du Préfet (ce n’est notre préfète) qui a sorti récemment à l’occasion des vœux cette phrase mémorable : grâce au plan de relance gouvernemental "les choses sont beaucoup moins pires que si l'État n'avait rien fait". On se sent mieux tout de suite !

Et si l'État n'avait rien fait ?


Après tout c'est une bonne question. Car le chômage est le problème majeur en France, qui compte environ cinq millions de chômeurs, travailleurs précaires, Rmistes et chômeurs non indemnisés ! Voilà le vrai niveau de responsabilités : ceux qui gouvernent, ceux qui font les lois, qui décident des règles, et les font appliquer. Ceux qui nous ont conduit dans le mur en disant que nous devions nous adapter à la mondialisation (nous, pas eux), et ceux qui ont laissé faire.
Nicolas Sarkozy et les autres, successivement au pouvoir, doivent maintenant assumer la débâcle. Ce sont eux, serviteurs zélés du dogme de l'économie libérale ou accompagnateurs pragmatiques qui nous ont confectionné ce "meilleur des mondes". Le résultat est là : la mondialisation mettant en concurrence le travailleur chinois (à deux dollars par jour et sept jours sur sept) avec le travailleur occidental ; le libre marché sans entraves et sans frontière ; la libre concurrence non faussée par l’intervention de l’État (oui !) ; les délocalisations et la désindustrialisation de la France; la libre circulation des capitaux et la spéculation effrénée ; la privatisation de tout ce qui pouvait générer des ressources pour l’État notamment les biens collectifs et sociaux.... Autant de "progrès" qu’ils ont décrété d’utilité mondiale, persuadés qu'ils étaient les seuls sur cette terre à détenir la vérité.

La mémoire me fait défaut. Qui donc dirige l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ?

"Tout libéraliser amène les pires désordres", constate Maurice Allais (prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel), préoccupé à la fois par "l’efficacité de la production" et par "l’équité de la redistribution des richesses". Il est "fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières", car le commerce international est un moyen et non une fin en soi : le "chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires... À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection." Déplorant la quasi unanimité en faveur de la mondialisation qui prévalait avant la crise, Maurice Allais dénonce "un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent". Le dogme libéral "a été littéralement imposé aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, et à leur suite par les multinationales dans toutes les parties du monde, qui en fait détiennent partout (en raison de leur considérable pouvoir financier et par personnes interposées), la plus grande partie du pouvoir politique", déclare-t-il encore.

Décidément, le petit théâtre de l'UMP au gouvernement, et en Haute-Normandie au moment des élections régionales, semble bien dérisoire. En tous cas, ces gens là sont d’ores et déjà disqualifiés pour limiter le pouvoir des multinationales, pour créer des emplois et pour reconstruire. Mais ils ne sont pas les seuls !

Reynald Harlaut

Pour l’essentiel, cet article est repris de : Gilblog : www.gilblog.fr
Lequel a puisé aux sources suivantes :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/18/un-million-de-chomeurs-en-fin-de-droits-en-2010_1293051_3234.html
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2956
http://www.betapolitique.fr/5-millions-de-chomeurs-27508.html

Pour les statistiques sur l’emploi en Haute-Normandie : www.eure.urssaf.fr

24 janvier 2010

Claude Guéant ne conçoit le journalisme qu'aux ordres

Je souhaite revenir sur la question orale posée au Premier ministre par François Loncle, cette semaine, suite aux propos de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, mettant en cause «l'imprudence coupable» des journalistes de France 3 enlevés par des inconnus et qui auraient cherché «le scoop à tout prix» en Afghanistan.

L'ancien journaliste de télévision qu'est François Loncle était bien placé pour interpeller le Premier ministre et lui demander « à quel titre et de quel droit le secrétaire général de l'Elysée s'autorisait à entraver la mission des journalistes, à dicter les sujets sur lesquels ils doivent enquêter, à mettre en cause leur probité et leur courage professionnels.»

François Fillon n'a pas répondu directement à la question et a chargé l'un de ses ministres de répondre. On comprend qu'il ait été dans l'embarras. Comment justifier cette intervention médiatique alors que les journalistes et leurs accompagnateurs sont prisonniers de gens dont on peut soupçonner les intentions coupables ? Comment accepter qu'un fonctionnaire parle au nom de l'exécutif et mette en danger la vie de journalistes Français faisant tout simplement leur métier.

Si les grands reporters se contentent des vacations embarquées, sans possibilité d'initiative, quel spectateur croira à la véracité de leur reportage ou à la sincérité des témoignages recueillis ? Je rappelle que depuis le 30 décembre (bientôt un mois) les journalistes de France 3 sont des otages aux mains des Talibans ou de fanatiques du même genre et que tout doit être fait pour les ramener en vie et en bonne santé au pays de France.

Belle bourde et gros mensonge…

Chantal Jouanno restera dans les annales comme celle qui enfonce les portes ouvertes. Elle est à l'image de ces politiciens trop pressés qui ne s'embarrassent ni de la vérité ni de la réalité. Elle a une seule excuse : elle est inexpérimentée et doit beaucoup apprendre.

A Louviers, le maire, président de la CASE n'est pas dans cette situation. Il est habile, rusé mais il n'est pas à l'abri d'une bourde et d'un mensonge. Même si la journaliste chargée d'écrire les textes d'Allez Louviers est évidemment totalement à l'écart de mes reproches (1) je ne peux laisser le président de la CASE (puisque l'eau est une compétence intercommunale !) dire n'importe quoi.

Quand il écrit : « Rappelons que depuis 1992, la commune de Louviers n'exerce plus aucun rôle dans la gestion de l'eau… » et plus loin « le système de délégation de service public intercommunal a été mis en place par Bernard Amsalem, maire de Val-de-Reuil, en 1992. » Gros mensonge. L'intercommunalité entre Louviers, Incarville et Val-de-Reuil a été créée en 1997 !
En 1992 le maire de Louviers était Odile Proust et Bernard Amsalem n'avait pas envisagé de pacser leur commune respective. Quel est l'objectif de ce gros mensonge ? Le président de la CASE essaie de rejeter la responsabilité qui fut la sienne de poursuivre les contrats INDIVIDUELS en cours avec la CGE-Véolia sur le dos de Bernard Amsalem. C'est tellement gros que personne ne le croira sauf, peut-être, M. Aubinais, actuel maire de Poses (il est nouveau dans la place) et Mme Cornier qui, pourtant elle, était bien maire d'Incarville en 1997 !

Et la bourde, me direz-vous ? « Véolia serait en droit d'exiger le paiement des sommes que nous lui devons jusqu'à la fin du contrat en 2024 ! » On sait tous, maintenant, M. Martin aussi évidemment, que le contrat sera échu en 2015 et non en 2024 ! Le président de la CASE s'accroche à ce mensonge éhonté car il a construit sa démonstration là-dessus. Mais il s'agit d'un château sans fondation. Il s'écroulera au premier coup de vent car le maire-président est dans le déni. (1)

Terminons par une proposition : Le 1% en faveur de la coopération décentralisée nous va bien. Aider les pays ou les villages africains à se doter d'un accès à l'eau potable, c'est très bien. Je propose que la CASE crée un autre 1 % qui permettrait d'alimenter un fonds social destiné à aider les ménages en difficulté. On connait le montant des pénalités qu'impose Véolia aux abonnés en retard de paiement. Ce fonds pourrait permettre de secourir bien des familles. Il suffirait de négocier (puisque la CASE fixe le prix de l'eau) avec le délégataire pour ne pas augmenter la facture globale. M. Proglio sera sûrement d'accord.

(1) La journaliste municipale me reproche de ne pas reconnaître la réalité ni la qualité de son travail d'enquête sur l'eau. Loin de moi cette approche. Il doit être entendu, une fois pour toutes, que je ne m'adresse qu'aux responsables politiques et qu'en aucun cas je n'ai l'intention de mettre en cause des fonctionnaires ou des employés communaux.

(2) Charles Melman : «Dans la situation actuelle, ainsi, il est clair que le déni nous permet de ne plus rien nous refuser, puisqu'on peut admettre les choses les plus contradictoires. On peut vivre toute une série de passions grâce à ce recours au déni. Reste le problème que pose la fragilité de cette opération, à un moment où du fait de la récusation grandissante de la dimension du réel, la négation perd son fondement, sa légitimité. Une négation n'est plus alors qu'une figure de style devenue impuissante.»