Je souhaite revenir sur la question orale posée au Premier ministre par François Loncle, cette semaine, suite aux propos de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, mettant en cause «l'imprudence coupable» des journalistes de France 3 enlevés par des inconnus et qui auraient cherché «le scoop à tout prix» en Afghanistan.
L'ancien journaliste de télévision qu'est François Loncle était bien placé pour interpeller le Premier ministre et lui demander « à quel titre et de quel droit le secrétaire général de l'Elysée s'autorisait à entraver la mission des journalistes, à dicter les sujets sur lesquels ils doivent enquêter, à mettre en cause leur probité et leur courage professionnels.»
François Fillon n'a pas répondu directement à la question et a chargé l'un de ses ministres de répondre. On comprend qu'il ait été dans l'embarras. Comment justifier cette intervention médiatique alors que les journalistes et leurs accompagnateurs sont prisonniers de gens dont on peut soupçonner les intentions coupables ? Comment accepter qu'un fonctionnaire parle au nom de l'exécutif et mette en danger la vie de journalistes Français faisant tout simplement leur métier.
Si les grands reporters se contentent des vacations embarquées, sans possibilité d'initiative, quel spectateur croira à la véracité de leur reportage ou à la sincérité des témoignages recueillis ? Je rappelle que depuis le 30 décembre (bientôt un mois) les journalistes de France 3 sont des otages aux mains des Talibans ou de fanatiques du même genre et que tout doit être fait pour les ramener en vie et en bonne santé au pays de France.
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