(Cliché arton)
L'Association des départements de France a décidé de boycotter la réunion organisée demain à l'élyséen par le chef de l'Etat sur le thème des déficits publics. Claudy Lebreton, son président, a raison de dire : « nous sommes pour rien dans les déficits de la France. » Pour quelle raison, en effet, les Départements se mettraient-ils dans la situation de se faire tancer par le président ?
On sait combien l'Etat a transféré de charges (aide sociale dont le RMI et l'aide à la personne, entretien des bâtiments et des routes, salariés techniciens et ouvriers d'entretien des lycées etc.) on sait aussi que la suppression de la taxe professionnelle va très sensiblement amputer les recettes des collectivités locales (Départements et intercommunalités) et que les ménages seront inévitablement mis à contribution…
On pourrait adresser au président cette réplique qu'aimait beaucoup Odile Proust, ancien maire de Louviers : « Que je sois cocu, soit, mais ce n'est quand même pas à moi de payer la chambre ! » Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Non seulement le président et sa majorité transfèrent des compétences nouvelles sur les collectivités locales sans compenser au centime près mais en plus ladite majorité fait campagne sur l'augmentation des dépenses de fonctionnement générées par ces transferts. Pour reprendre un mot d'Alain Juppé : « c'est du foutage de gueule. »
Je ne comprends pas que l'Assemblée des maires de France (un président de droite) et celle des Régions de France (président socialiste) n'adoptent pas la même attitude que celle de M. Lebreton. Un conseil des déficits ne concerne que les budgets de l'Etat et ceux des services sociaux. Assister à ce conseil quand on n'a rien à y faire sinon se faire engueuler, c'est du temps perdu.
1 commentaire:
N'est-ce pas devant le conseil général de la Seine Maritime qu'a été mis en place un écran lumineux digital qui comptabilise seconde après seconde le montant des sommes dues par l'État au département au titre des transferts de charges non, ou insuffisamment compensés ?
Si c'est bien le cas, il faut en faire la publicité et encourager ce genre d'initiative.
Reynald Harlaut
Enregistrer un commentaire