14 décembre 2019

Pour Axelle Lemaire, ancienne ministre, Philippe Brun sera le Mendès France de demain…


Philippe Brun, Ingrid Levavasseur et Axelle Lemaire. ©JCH
Gonflée ! Quand Axelle Lemaire, ancienne députée et ministre, après une présentation élogieuse voire dithyrambique de Philippe Brun, a conclu son portrait en comparant sa personne, son engagement et ses convictions à ceux de Pierre Mendès France, j’ai osé susurrer : « C’est gonflé. » Finalement, moi qui suis membre de l’Institut Mendès France, acquis à la personne et à l’histoire du grand homme de Louviers, je finis par me demander si elle n’a pas raison. Agé de 28 ans (1) ce déjà « jeune-ancien » de la politique semble en effet posséder toutes les qualités d’un leader à l’écoute, qualités qu’il souhaite mettre au service de l’intérêt général puisque tel serait son destin.

Au cours de la rencontre d’hier soir, tenue dans la salle des colonnes, celle-là même qui connut dans les années trente les premières réunions publiques de l’ancien maire de Louviers, j’ai découvert un Philippe Brun affûté, travailleur, n’hésitant pas à bousculer les dogmes et les us d’une gauche dont l’issue nationale demeure inconnue. Il s’agissait pour la tête de liste de « changer Louviers » d’avancer ses propositions en matière d’emplois et de commerce, le tout sous la contrainte exigeante du « durable ». Là est toute la force des propositions novatrices de la liste « Changer Louviers ». Car il ne s’agit plus seulement pour elle d’accompagner le quotidien mais de le transformer en tenant compte des réalités locales pas toujours positives puisque le taux de pauvreté à Louviers dépasse les 20 % et que 60 cases commerciales du centre-ville…sont vides.
Le PMF de demain ?

Après les témoignages de colistiers artisans ou commerçants constatant les changements d’habitudes des chalands locaux, Philippe Brun déplore que les artisans, les PME-PMI souffrent. Ils souffrent « d’une concurrence mondialisée, d’une pression fiscale locale élevée et d’une perte d’attractivité. » Il faut dire que les zones commerciales de Tourville et d’Evreux saignent à blanc notre région et ses commerces. Qu’en sera-t-il quand le village des marques de Douains aura ouvert ses portes et contre lequel les élus locaux ne se sont pas battus avec toute l’ardeur nécessaire ?
Face à ces dangers Il faut une vision. Défendre le commerce de proximité, voilà l’un des remèdes à la morosité. La puissance publique (ville et agglomération) peut beaucoup. Par la commande publique, justement, les élus doivent privilégier les ressources locales et favoriser les entreprises soucieuses de leur impact environnemental et social. Les orateurs — car Philippe Brun n’est pas seul — ont beaucoup insisté sur le durable. Les échanges de savoirs, le recyclage des matériaux, sans oublier le bio, maître mot des écologistes présents sur la liste « Changer Louviers » à l’image d’Alexis Fraisse, veilleur de bonnes pratiques.

Les lecteurs de ce blog liront ci-contre le programme synthétisé rendu public hier soir. Quand ils apprendront sur une question de Nathalie Bellevin, que la liste conduite par Philippe Brun et Ingrid Levavasseur est évidemment ouverte au dialogue avec les autres listes de gauche, que si l’union ne se fait pas avant le 15 mars, tout sera possible le 16, quand ils sauront, sur question de Sophie Ozanne, que la rencontre avec le réel nécessite concessions et compromis en refusant tout enfermement idéologique, quand ils auront compris que le monde change et le monde local aussi, ils liront avec un autre regard et une autre approche électorale les propositions d’une liste déjà bien ancrée dans le paysage lovérien.

Certes, et la présence hier soir de Diego Ortega (2) l’attestait, il reste une campagne à mener. Les choses sérieuses démarreront dans les premiers jours de janvier. La qualité des programmes et la force de conviction des listes de gauche ne seront pas de trop face à une équipe sortante pas moins motivée et non encore atteinte par la lassitude du pouvoir. Après, les rapports de force joueront leur rôle.

(1)  Axelle Lemaire connaît Philippe Brun depuis qu’il a 19 ans. Elle le considère comme son mentor. Un homme inventif, fort en droit, qui l’a accompagnée dans son ministère et l’a soutenue…même dans la tempête.
(2)  Diego Ortega sera la tête de liste de « Louviers ensemble demain », une liste située à gauche et ouverte elle aussi à l’union.
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11 décembre 2019

Faire et défaire c'est toujours travailler. A Louviers sur la place Thorel aussi.


Faire et défaire c’est toujours travailler. Les salariés des sociétés engagées dans les travaux de la place Thorel en savent quelque chose depuis que des observateurs attentifs et des travailleurs eux-mêmes se sont rendu compte que le rayon de braquage des poids lourds et des bus s’avérait bien trop court pour leur gabarit sur cette place circulaire. Ainsi, il a été décidé récemment de modifier des travaux déjà réalisés en élargissant d’un mètre cinquante — par endroits — la chaussée autour du rond central.
Au delà de la dépense supplémentaire qui demeurera marginale eu égard au coût total des travaux, on se demande comment des responsables de bureaux d’études techniques ont pu se tromper à ce point. Il suffit de fréquenter les places et carrefours de notre ville pour constater que d’une manière générale les techniciens ont une vision un peu trop étroite de l’espace. C’est le cas, par exemple, au carrefour de la Villette (près du barrage) où les poids lourds avec remorques sont systématiquement contraints de rouler sur les trottoirs !

10 décembre 2019

Les collectivités territoriales de gauche attendent une nouvelle loi de décentralisation


(photo Jean-Charles Houel)
Les relations entre Emmanuel Macron et les élus locaux sont placées, depuis son élection, sous le signe du paradoxe. Après deux années horribilis pendant lesquelles le président a ignoré les élus de terrain, il a mis un peu d’eau dans son vin et semble aujourd’hui plus à l’écoute des maires et des présidents de départements et de régions. Comme ces associations sont présidées par des opposants déclarés du président, (MM. Baroin, Bussereau et Muselier, notamment, tous de droite) la suspicion est permanente. Elle l’est d’autant plus qu’après les années Hollande avec son lot d’atteintes à la liberté et l'autonomie des collectivités, Emmanuel Macron a lui aussi paru décidé à passer outre les avis et les volontés des élus locaux.
Hier soir, à Rouen, les sénateurs socialistes et républicains tenaient leur 6e réunion régionale destinée à présenter les doléances des territoires à l’égard du pouvoir central lesquelles feront l’objet d’un livre blanc édité avec la participation de la Fondation Jean Jaurès dont on dit qu’elle est proche des socialistes. Qu’elle soit à gauche c’est bien le moins mais que ce think thank soit identifié au PS ne correspond pas à la réalité.
Toujours est-il que la salle de réunion rouennaise de la Halle aux toiles a accueilli des élus locaux et des militants représentants les citoyens trop souvent oubliés afin qu’ils nourrissent le débat et permettent à Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat et Didier Marie, sénateur de Seine-Maritime d’assurer les remontées. Nicolas Bouillant représentait la fondation Jean Jaurès où il anime le pôle innovations locales.
Que retenir de cette soirée ? Que les élus s’estiment suffisamment murs et expérimentés pour affronter une nouvelle phase de décentralisation tant il est vrai que la subsidiarité (1) si elle joue au niveau européen devrait également être appliquée dans les régions et les départements. Le problème ? Il est résumé en un mot : l’Etat central ne veut rien lâcher ! Il faudrait sans doute un nouveau Gaston Deferre au gouvernement pour oser remettre en cause la recentralisation et la reconcentration à l’œuvre…
Didier Marie a très bien expliqué pourquoi la suppression de la taxe d’habitation, si elle réjouit les classes moyennes, n’apporte pas de pouvoir d’achat aux plus pauvres qui ne paient ni l’impôt sur le revenu ni les taxes locales. De fait l’Etat reprend la main et rien ne prouve que, demain, la taxe foncière et ce qui a remplacé la taxe professionnelle ne seront pas appelées à disparaître également. Où sera la liberté des collectivités locales si elles ne peuvent plus agir fiscalement ? Chacun admet que les bases locatives datant des années 70 sont inadaptées et injustes. Le gouvernement a promis une révision en…2026 ! Autre souci des sénateurs : le statut de l’élu. C’est l’arlésienne. En parler toujours, le faire jamais !
Un élu d’une commune maritime a évoqué le fonctionnement des EPCI, métropoles,  agglomérations, communautés de communes. Ce fut l’occasion pour Yvon Robert, maire de Rouen, de déplorer une fois encore le trop grand nombre de collectivités dans ce pays : « Tout le monde veut s’occuper de tout » c’est très Français, n’est-ce pas ? Toujours est il que le citoyen connaît bien son maire mais ignore le plus souvent qui  dirige l’agglomération et quelles sont les compétences de cet outil. Faut-il une élection au suffrage universel des élus représentants les communes ? Mais alors à quoi serviront les maires ? Les élections aux EPCI deviendront des élections politisées sans qu’il soit possible de fonctionner au consensus comme aujourd’hui. Ou du moins jusqu’aujourd’hui. Tout prouve, au contraire, qu’au lendemain des municipales, de nouvelles règles devront être adoptées…pour éviter les choix plus politiques qu’économiques constatés ici ou là dans certains territoires. Là encore, il faudrait s’adresser à la sagesse des hommes plus qu’à leurs émotions. Vaste programme surtout si l’on songe que François Baroin, ministre des finances en 2010, appelait les collectivités locales à économiser 11 milliards d’euros, les mêmes euros qu’il exige du gouvernement actuel dans ses fonctions de président de l’association des maires de France. Quelle contradiction et quelle hypocrisie !
(1) Tout échelon supérieur s'interdit de réaliser lui-même ce qu'un échelon inférieur pourrait faire. Il s'agit d'une délégation à l'envers par rapport au système où le président déléguait ses pouvoirs à la base.

9 décembre 2019

La condamnation de Jean-Luc Mélenchon à trois mois de prison avec sursis sanctionne son manque de sang froid


Le jugement du tribunal correctionnel de Bobigny condamnant Jean-Luc Mélenchon à trois mois de prison avec sursis et quelques milliers d’euros d’amende peut satisfaire le chef de la France Insoumise. Si une peine d’inéligibilité avait été requise et acquise, il ne fait aucun doute que le tribun de LFI aurait eu du mouron à se faire. Ceux qui ont vu les images de JLM lors de la perquisition du siège de son parti et qui l’ont entendu éructé contre les policiers et les magistrats du parquet sont encore sous le coup de l’étonnement.
Comment cet homme de courage politique, habituellement respectueux des règles et des lois, a-t-il pu se laisser dominer par une colère non jouée devant la France entière alors même que les investigations des magistrats n’avaient d’autre fin que de déterminer si les assistants parlementaires de LFI au parlement de Strasbourg font bien leur travail et ne sont pas payés par l’Europe pour des tâches relevant des activités partisanes. Contrairement à ce qu’il a souvent affirmé, Jean-Luc Mélenchon n’est pas l’objet d’un règlement de comptes personnel. Il a beau invoqué une vengeance des socialistes, je crains fort que le député de Marseille se soit fourvoyé. C’est si vrai que Marine Le Pen et François Bayrou (dont le parti — le MODEM — est membre de la coalition au pouvoir) sont eux-mêmes mis en examen pour les mêmes raisons et que des perquisitions ont eu lieu chez les uns et les autres.
Jean-Luc Mélenchon a le droit de protester contre cette mise en examen et contre les actes judiciaires liés à cette situation. Il n’a pas le droit d’empêcher la justice de faire son travail en application du code procédure pénale. En France, personne n’est au-dessus des lois et seuls les complotistes peuvent imaginer (comme Fillon par exemple) qu’il existe des cabinets noirs ! On n’est plus au 19e siècle ! J’imagine que JLM va faire appel de cette condamnation en espérant une relaxe. S’il ne le faisait pas il serait sous la menace d’une récidive (peu probable) très inquiétante car alors la peine de prison deviendrait ferme en cas de seconde condamnation !
Le plus important est ailleurs. Le mauvais résultat de la France insoumise lors des élections européennes est (en partie) dû à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon lors de cet épisode judiciaire. Les Français ont jugé que le 3e de la présidentielle n’avait pas les qualités de sang froid et de retenue indispensables à la pratique de la fonction la plus haute. Le bruit et la fureur s’accommodent mal de la démocratie représentative.

8 décembre 2019

Axelle Lemaire à Louviers le 13 décembre aux côtés de Philippe Brun


Il suffisait de se promener sur le marché de Louviers, samedi, pour comprendre que la campagne électorale des municipales à Louviers est bel et bien partie. Les équipes aptes à la victoire étaient présentes, bien sûr, non parce qu’elles croient en la vertu cardinale de la distribution de tracts mais parce qu’il faut assurer une notoriété acquise ou en devenir.
François-Xavier Priollaud, maire, entouré d’Anne Terlez et de M. Wuilque, en a profité pour regretter quelques « fake news » (comme on dit dans le jargon des anglicismes courants) narrées par ses adversaires et justifier ses vives répliques que j’ai qualifiées d’agressives. Diego Ortega distribuait avec ses amis le tome 2 de ses propositions qui, je dois le dire, me semblent très détaillées et consacrées à l’emploi, le commerce, l’attractivité du centre-ville où chacun craint la réalisation du village des marques de Douains. Ce village créera une concurrence évidemment sensible à l’égard des centres commerciaux d’Evreux, Vernon, Louviers dont certains élus ont fait montre de timidité pour empêcher la réalisation de cette zone de chalandise attractive. Diego Ortega, confiant, annonce la parution d’un tome 3 de ses propositions consacrées à la santé, le logement, le patrimoine et les finances. FX Priollaud ne cache pas que la baisse des impôts, même microscopique, qu’il a engagée, est de nature à soutenir avantageusement la comparaison avec les gestions passées. Il n’empêche que les taux d’imposition à Louviers demeurent toujours élevés par rapport à la moyenne des villes de cette strate.

Je n’ai pas vu Philippe Brun. Il devait préparer la réunion qu’il proposera ce vendredi 13 décembre dans la salle des colonnes des jardins de l’Hôtel de ville puisqu’il y a invité Axelle Lemaire, ancienne secrétaire d’Etat au numérique, démontrant la volonté de son équipe d’inscrire les techniques modernes dans ses priorités. Philippe Brun à l’intention d’expliquer comment joindre l’utile (le commerce) l’indispensable (le développement durable) et la solidarité (la lutte contre la pauvreté).

J’invite, enfin, les différents leaders des listes sérieuses à nous faire part de leurs propositions pour que les citoyens de la communauté d’agglomération comprennent mieux comment fonctionne son exécutif et surtout comment les habitants peuvent être mieux associés aux décisions qui les concernent.