Le jugement du tribunal
correctionnel de Bobigny condamnant Jean-Luc Mélenchon à trois mois de prison avec
sursis et quelques milliers d’euros d’amende peut satisfaire le chef de la France
Insoumise. Si une peine d’inéligibilité avait été requise et acquise, il ne
fait aucun doute que le tribun de LFI aurait eu du mouron à se faire. Ceux qui
ont vu les images de JLM lors de la perquisition du siège de son parti et qui l’ont
entendu éructé contre les policiers et les magistrats du parquet sont encore
sous le coup de l’étonnement.
Comment cet homme de courage
politique, habituellement respectueux des règles et des lois, a-t-il pu se laisser dominer par
une colère non jouée devant la France entière alors même que les investigations
des magistrats n’avaient d’autre fin que de déterminer si les assistants parlementaires
de LFI au parlement de Strasbourg font bien leur travail et ne sont pas payés
par l’Europe pour des tâches relevant des activités partisanes. Contrairement à
ce qu’il a souvent affirmé, Jean-Luc Mélenchon n’est pas l’objet d’un règlement
de comptes personnel. Il a beau invoqué une vengeance des socialistes, je
crains fort que le député de Marseille se soit fourvoyé. C’est si vrai que
Marine Le Pen et François Bayrou (dont le parti — le MODEM — est membre de la
coalition au pouvoir) sont eux-mêmes mis en examen pour les mêmes raisons et
que des perquisitions ont eu lieu chez les uns et les autres.
Jean-Luc Mélenchon a le
droit de protester contre cette mise en examen et contre les actes judiciaires
liés à cette situation. Il n’a pas le droit d’empêcher la justice de faire son
travail en application du code procédure pénale. En France, personne n’est
au-dessus des lois et seuls les complotistes peuvent imaginer (comme Fillon par
exemple) qu’il existe des cabinets noirs ! On n’est plus au 19e
siècle ! J’imagine que JLM va faire appel de cette condamnation en espérant
une relaxe. S’il ne le faisait pas il serait sous la menace d’une récidive (peu probable) très
inquiétante car alors la peine de prison deviendrait ferme en cas de seconde
condamnation !
Le plus important est
ailleurs. Le mauvais résultat de la France insoumise lors des élections européennes
est (en partie) dû à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon lors de cet épisode
judiciaire. Les Français ont jugé que le 3e de la présidentielle n’avait
pas les qualités de sang froid et de retenue indispensables à la pratique de la
fonction la plus haute. Le bruit et la fureur s’accommodent mal de la démocratie
représentative.
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