13 octobre 2023

Les commandos du Hamas ressuscitent les einsatzgruppen de sinistre mémoire

Ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire de la seconde guerre mondiale savent que les nazis ont mis du temps pour aboutir à « la solution finale » de la question juive élaborée par Heydrich et Himmler lors de la conférence de Wansee. La destruction des juifs d’Europe a été l’obsession constante des hitlériens jusqu’à leur chute…finale. Lors de l’invasion de l’URSS en juin 1941 (qui faisait voler en éclat le pacte germano-soviétique signé par Ribbentrop et Molotov avec le partage de la Pologne) la Wehrmacht était précédée par des commandos, les einsatzgruppen, dont la tâche immonde était de tuer un maximum de juifs, enfants, femmes, hommes, de tous les âges dans les villes et villages. Le leitmotiv était : tout juif doit être considéré comme un partisan quel que soit son sexe ou son âge ! Pour procéder aux tueries de masse, les nazis avaient mis au point ce qu’on appelle « la Shoah par balles ». Mois après mois, les méthodes se sont affinées dans l’abject. Après les tueries par balles, par définition individuelles, sont venues les tueries collectives par asphyxie dans des camions transformés à cet effet. On utilisait les gaz d’échappement quand les moteurs tournaient et les malheureux mouraient dans d’atroces souffrances. Le point culminant fut évidemment la mise en service des chambres à gaz avec l’utilisation du trop célèbre Zyklon B. Au total les historiens estiment que six millions de juifs d’Europe ont été décimés par la folie meurtrière des nazis.

Ce qui s’est passé en Israël, le 7 octobre, est une réminiscence dramatique de la shoah par balles. Les commandos du Hamas ont organisé un pogrom. Ils ont tué enfants, femmes, hommes, de tous âges dans les mêmes conditions qu’en URSS dans les villages et le kibboutz situé près de la ligne de démarcation avec Gaza. Des jeunes qui faisaient la fête dans l’innocence et dans la joie, ont été fusillés, certains décapités, d’autres enlevés pour servir d’otages. Le Hamas a, en effet, dans son préambule idéologique, inscrit la disparition d’Israël et des juifs.

Cela étant, je ne comprends pas que la gauche française, laïque, humaniste, ne soit pas unanime pour condamner ce qui s’est  passé le 7 octobre ! On ne peut pas mettre un signe égal entre ce qui s’apparente à une forme génocidaire et la colonisation en Cisjordanie, déplorable sur bien des points. La faute en incombe à Netanyahou. Il a composé un gouvernement des plus extrêmes ouvrant la route au fanatisme religieux pour se protéger des poursuites judiciaires engagées contre lui. Depuis des semaines, des centaines de milliers d’Israéliens manifestaient dans les rues des villes de l’état hébreu pour fustiger l’« agression » en cours contre le tribunal suprême.

Netanyahou avait la tête ailleurs. En orientant la focale sur la Cisjordanie où il a massé 31 divisions jour de  shabbat, il a oublié, de fait, les Palestiniens de Gaza et négligé la sécurité du front sud. Tôt ou tard les Israéliens lui feront payer l’impéritie qui a conduit à des centaines de morts et des dizaines d’otages de plusieurs nationalités dont des Français. 

En France, l’unanimité s’est — presque faite — pour condamner ce pogrom. Seule la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon a fait part d’une « pudeur de gazelle » comme l’a dit François Ruffin (1) pour dénoncer les crimes du Hamas. Cette attitude de LFI ne sera pas sans conséquences sur la NUPES. De nombreux socialistes ont condamné LFI et s’interrogent sur la poursuite d’une coalition pétrie de contradictions. Les affaires Quatennens, Chikirou, les mises à l’écart de militants et d’élus historiques, le jusqu’auboutisme de Jean-Luc Mélenchon et de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, doivent conduire les partisans de l’Union à questionner une gauche extrême adepte de la radicalité en tous lieux et en tous temps.

Je pense à Philippe Brun, notre député. Jusqu’ici il s’est montré loyal à la NUPES et il souhaite légitimement que la gauche dans la circonscription ne se divise pas. Je le sais suffisamment intelligent pour mesurer le gouffre qui, dorénavant, sépare les républicains sincères des insoumis.

(1) François Ruffin assure que la parole des insoumis n’a pas été à la hauteur du drame vécu par Israël.