6 mars 2020

Tosca au Théâtre des Arts de Rouen : un grand moment d'opéra


Les artistes saluent le public. ©Jean-Charles Houel
Je ne suis pas un habitué de l’opéra. C’est un tort. Après avoir assisté à Tosca, ce mardi, au théâtre des arts de Rouen, j’en suis tout marri. J’avais un souvenir de l’art lyrique du temps où à quelques occasions, je fréquentais l’Opéra Garnier. J’en avais conservé une mémoire froide, peut-être parce que les fauteuils de la célèbre salle parisienne étaient très inconfortables…
 A Rouen, les ingrédients du succès populaire étaient réunis. Le théâtre contient 1400 personnes. Pas un siège de libre. Et pas un des présents n’a craint le coronavirus. L’espace est pourtant confiné mais les saluts se firent coude à coude et poing à poing. La peur de la contagion ! Et nous n’en sommes qu’à la phase 2 !

On sait combien l’orchestre du théâtre des arts est professionnel. Sous la baguette de Eivin Gullberg-Jensen, les vents, les bois, les cuivres, les percussions…se sont sublimés au service de Puccini dont on dit que Tosca fut l’œuvre maîtresse.
Tosca est un drame. On y chante l’amour et la mort. On y entend les cris de la jalousie, on y vit les affres de la passion, sans oublier les âmes noires des hommes violents. Les trois actes de la pièce s’équilibrent non en durée mais en intensité. La mise en scène et la scénographie de David Bodée, résolument révolutionnaires, fait entrer chaque spectateur et chaque spectatrice dans les limbes de l’imagination concrète au sein de décors transfigurés au service du jeu des solistes et du chœur. Latonia Moore, soprano, Andréa Caré, ténor, et les autres chanteurs, ténor ou baryton-basse font de ce Tosca un grand moment d’émotion.
Prochaines représentations : ce vendredi à 20 heures, dimanche 8 mars à 16 heures, mardi et jeudi 12 à 20 heures.

2 mars 2020

la réforme des retraites : un immense cafouillage


Ce qu’on doit retenir du projet de réforme des retraites, c’est l’immense cafouillage global depuis que Jean-paul Delevoye a pris en mains le destin de cette révolution sociale. Une fois Delevoye sorti du jeu, ses remplaçants et les ministres ont été incapables d’expliquer clairement les enjeux d’un système universel qui serait la panacée alors même qu’on ignore la valeur du point de référence, son évolution et que chaque salarié ou indépendant est incapable d’établir un plan de carrière permettant d’imaginer le montant de la retraite l’heure venue.
Malgré maintes tentatives d’explications, la pédagogie du système ne fonctionne pas. Et pourtant, s’il est un domaine où la clarté des enjeux devrait être évidente c’est bien celui des retraites, un domaine qui concerne chacun et chacune d’entre nous. Cette absence de pédagogie de qualité explique qu’une majorité de Français demeure hostile à la réforme. Non pas qu’il s’agisse d’une position de principe mais les citoyens ont besoin  d’explications, d’exemples leur permettant d’imaginer leur futur. Un projet comme celui-là nécessitait un consensus des Français car on ne gouverne pas impunément contre les citoyens.
On pouvait ainsi attendre du débat parlementaire un début de compréhension du système. Il n’en a rien été dans la mesure où l’obstruction d’une partie de l’opposition a masqué les enjeux véritables (?) du projet gouvernemental. Alors, l’utilisation de l’article 49-3 de la constitution par Edouard Philippe ne va certainement pas arranger les affaires du gouvernement pris dans un tourbillon institutionnel (avec motions de censure, examen au Sénat, loi organique) lequel va rendre encore plus incompréhensible et plus complexe le projet du gouvernement. Après tout, c’est peut-être son but !
A deux semaines des élections municipales, la campagne est dominée par…le coronavirus. Des écoles sont fermées, des médecins sont confinés, les employés du Louvre invoquent le droit de retrait, les salons sont annulés, la France s’apprête à vivre des semaines agitées en attendant que le vilain virus disparaisse de notre paysage. Il n’est pas dit que les municipales auront lieu aux dates prévues malgré les certitudes des autorités. En quinze jours, il peut se passer tant d’événements !