6 avril 2019

Monet-Auburtin : le face à face de Giverny

Monet : Etretat.©JCH
Claude Monet, l’impressionniste. Jean-Francis Auburtin, le symboliste. Ils ont aimé les mêmes sites, les mêmes régions mais leur interprétation du monde les différencie voire les oppose. A l’initiative de la SED (Société d’études diverses) une trentaine de membres de cette dernière ont eu le plaisir et l’avantage d’être guidés au sein des salles du Musée de Giverny qui présente encore de longues semaines, le travail du maître historique du lieu et de celui qui marcha dans ses pas sans le savoir ( ?).

Claude Monet est son propre inspirateur. Il ne part pas de rien, comme tous les artistes du monde, mais peint très vite de manière originale et personnelle. Les toiles présentées à Giverny, qu’elles viennent de Tokyo ou du musée de Vernon, atteignent des sommets. Etretat, Fécamp, Belle-Île, la Méditerranée et ses calanques, Antibes, l’Italie, la Suisse…tout un univers identifiable au premier coup d’œil, à la première émotion.
Auburtin. ©JCH

Auburtin, si proche dans la recherche des sujets, a du mal (c’est subjectif de ma part évidemment) à soutenir la comparaison. Je sens bien que des désaccords vont surgir. Peut-on classer les artistes, évaluer leur apport à la création, quel sens a telle préférence ou tel artifice émotionnel ? Le parti pris par les organisateurs est géographico-artistique. Comment deux peintres dissemblables parviennent-ils à donner d’un même lieu, à quelques années d’écart, une idée de ce qu’ils voient et de ce qu’ils transmettent ? Auburtin, inspiré par Puvis de Chavannes, n’a évidemment pas la même résonnance, la même palette, qu’un Monet studieux, parfois répétitif, mais toujours à l’affut du changement de lumière. D’où les fameuses séries sur les meules, les peupliers, la cathédrale de Rouen ou les falaises d’Etretat et de Fécamp dont quelques toiles sont exposées à Giverny.

Les deux artistes ont profondément aimé la Normandie. L’un est enterré à Varengeville, l’autre là où les nymphéas ont vu le jour.
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5 avril 2019

Sus au frelon asiatique ! L'agglomération Seine-Eure prendra en charge les frais de destruction des nids


Le frelon asiatique : beaucoup d'orange.
Le frelon asiatique est un prédateur aussi dangereux qu’actif. Mais une fois qu’on a écrit cela, le plus important reste à faire : trouver le moyen de le détruire. Depuis qu’il est arrivé en France par bateau et par Bordeaux (dans une poterie chinoise…route de la soie avant l’heure ?) le frelon asiatique a conquis l’ensemble du territoire national. De Toulouse à Lille et de Brest à Strasbourg, Vespa velutina (son nom latin) détruit les colonies d’abeilles dont il use pour nourrir son couvain.
Le système est simple. Le frelon asiatique se poste en vol stationnaire devant la planche d’envol de la ruche et attrape au vol les abeilles qui rentrent et sortent. Il coupe la tête de la victime à quelques mètres de la ruche et emporte l’abdomen de l’abeille à son nid pour nourrir ses larves. Le menu du frelon se compose de 40 % d’abeilles. On imagine facilement les ravages qu’il peut causer dans le cheptel apicole.

La destruction des nids est donc indispensable pour limiter la pression sur les ruches. Il faut d’abord les trouver. Dans les haies, les sous pentes de toitures, les arbres de haute tige. Ensuite il faut évidemment faire appel à des entreprises spécialisées dans la destruction des nuisibles dont les salariés sont équipés contre les attaques et les piqûres de frelons (pas plus dangereuse qu’une piqûre de guêpe ou d’abeille). Il faut donc être vigilants et avoir l’œil.
Ces dépenses s’élèvent selon les cas de 70 euros à 300 euros en cas de déploiement d’échelles ou de nacelles. Et c’est là qu’intervient la CASE (communauté d’agglomération Seine-Eure). Les élus de l’agglomération viennent de décider de subventionner les propriétaires privés qui engageraient des frais pour détruire les nids de frelons. Bernard Leroy, son président, a proposé qu’on testera cette aide pendant une année afin de connaître les incidences financières de cette décision. Elle devrait, en tout état de cause, inciter les « découvreurs » de nids à ne pas hésiter à solliciter leur destruction.

Par ailleurs, il appartient aux apiculteurs de poser des pièges simples (bouteille au goulot renversé par exemple avec bière, vin blanc, grenadine) pour saisir les frelons amateurs de boissons sucrées. Le vin blanc a pour effet de dissuader les abeilles de se gorger du liquide ! 

Comme la saison apicole est en avance, on peut imaginer que les frelons interviendront plus tôt. Dès le mois de mai, donc, il faudra être attentif et surveiller les planches d’envol !
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4 avril 2019

François Hollande devant les élèves du lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil : notre destin est à l'intérieur d'une Europe unie


François Hollande accueilli par Marc-Antoine Jamet et le proviseur.©JCH
Une foule d’élèves, de professeurs, de militants socialistes et quelques élus attendent l’arrivée de l’invité devant le lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil. Une auto-école surgit. Je risque une petite blague : « François Hollande tente de récupérer quelques points perdus. » Marc-Antoine Jamet sourit. Il n’en pense pas moins. Il a encore dans les oreilles le texte qu’a lu, hier soir, au théâtre de la Colline, Stanislas Nordey, écrit par Edouard Louis « Qui a tué mon père ? » « Voilà une pièce qui devrait être donnée à l’Arsenal (1)…» A bon entendeur !

L’invité surgit enfin. François Hollande et son escorte ont trois quarts d’heure de retard sur l’horaire prévu. Qu’à cela ne tienne, on est habitué. L’ancien Président de la République va à la rencontre des élèves de secondes, premières et terminales. Il est venu leur parler de l’Europe, du Brexit, de l’Euro, de la montée des populismes, des routes de la soie ardemment désirées par le pouvoir Chinois. Les questions des élèves (ils ont bien répété) fusent. Jade, Marie, Juliette, Emma, Baptiste, Clémence, Moussa, Caroline, Lorenza, Kevin, pour ne citer qu’eux et elles, sur l’Europe et les migrations (Schengen)  l’Europe et les nationalismes, l’Europe et la géostratégie, l’Europe et les élections.

François Hollande a réponse à tout. En pédagogue averti et maintenant bien rôdé (il visite de nombreux lycées en France) il argumente, défend l’Union européenne, fustige le Rassemblement national et Salvini, souligne l’habileté chinoise, tout en revenant avec émotion sur les attentats du 13 novembre qu’il a vécus en première ligne au stade de France et dans le PC opérationnel. Sur ses convictions politiques, François Hollande n’a pas changé. A défaut de pouvoir défendre les socialistes, il se réclame du socialisme démocratique, le seul à même, selon lui, d’équilibrer la libre entreprise et la justice sociale. Il venait pourtant de loin puisque son père, médecin, ORL était engagé à l’extrême droite et défendait l’Algérie Française.
François Hollande invitent les lycéens de Marc Bloch à prendre en charge la lutte contre le changement climatique. ©Jean-Charles Houel
A l’évidence, les lycéens de Marc Bloch ont apprécié la prestation du redoutable orateur qu’est demeuré l’ancien président. Non sans humour, non sans petites blagues, donc, François Hollande a finalement fait honneur aux attentes des enseignants et de leurs élèves. L’Europe, c’est l’Europe de leur avenir, non ? Sans citoyens informés et formés, sans leur sens critique aiguisé, sans une jeunesse consciente de l’existence d’une Europe unie dans la paix depuis plus de 70 ans mais fragilisée par la montée des populismes tout danger de destruction de l'édifice n'est pas écarté. On devine que l’ancien président appelle à une vigilance accrue. N’a-t-il pas récemment déclaré que la victoire de l’extrême droite en France relevait du possible ? L’ancien premier secrétaire du PS redevient aujourd'hui le héraut d’un combat de toujours. de lycée en lycée il porte la bonne parole même si son quinquennat n’a pas laissé que de bons souvenirs…saluons toutefois la signature des pays unanimes lors de la COP 21 animée par Laurent Fabius…et Ségolène Royal. Le degré Celsius de l'urgence climatique !
(1) Le théâtre de la ville de Val-de-Reuil 
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2 avril 2019

Quelques événement lovériens passés injustement inaperçus…


Bernard Stirn entre à l’Académie des Sciences morales et politiques
Bernard Stirn. ©JCH
Le 18 mars dernier, un ami normand, habitant du Vaudreuil, était élu à l’Académie des sciences morales et politiques. Bernard Stirn, puisqu’il s’agit de lui, a vu ses mérites personnels et ses compétences professionnelles être récompensés par une élection acquise par 22 voix sur 40 au siège de Prosper Weil dont il prononcera l’éloge en 2020 comme le veut l’usage.
Bernard Stirn a accompli toute sa carrière au Conseil d’Etat où il présida, il n’y a pas si longtemps, la section du contentieux. Par ailleurs professeur à l’école des Sciences politiques de Paris et à l’Ecole nationale d’administration, il a présidé, au nom de l’Etat, plusieurs conseils d’administrations d’établissements publics tel que l’Opéra de Paris par exemple.
Ses connaissances en droit public sont exceptionnelles. Il a rédigé plusieurs ouvrages très importants liés à l’administration et aux constitutions. Sa participation a été sollicitée à plusieurs reprises en Europe et en Afrique notamment où les anciennes colonies francophones ont souhaité se doter d’un appareil d’Etat démocratique.
Bernard Stirn a été longtemps Lovérien avant de trouver la quiétude au Vaudreuil où, dans quelques années, il s’adonnera plus régulièrement qu’aujourd’hui, à sa passion sportive, le golf. Qu’il reçoive les félicitations chaleureuses de tous ses amis, nombreux dans notre région.

Edmond Lanon ? Un dessinateur de grand talent
Visite au Musée. Commentaires de Michel Natier. ©JCH
Les Amis du musée de Louviers ont organisé, vendredi dernier, une visite particulière de la collection Lanon. Sous la houlette de Michel Natier, les membres présents ont écouté avec attention les explications bien documentées du directeur du Musée, et apprécié les carnets de dessins d’Edmond Lanon, impossibles à consulter dans le cadre de l’exposition actuellement ouverte au public.

Videz vos greniers des films anciens qui pourraient s’y trouver
Agnès Deleforge et Michel Natier en arrière plan. ©JCH
Les animateurs du pôle image de Rouen ont tenu leur promesse. Le 28 mars, Agnès Deleforge et une technicienne étaient présentes au Musée pour recevoir les films amateurs dont les familles accepteraient de se dessaisir au bénéfice de la collectivité. Seuls François Charmot (SED) et Rémy Sergé sont venus apporter leurs trésors. L’un est relatif à la fête du centenaire d’un amiral originaire de la Manche les autres sont des souvenirs familiaux de la famille Sergé. Le pôle image de Rouen continue de lancer des appels pour que chaque famille inventorie les souvenirs laissés dans les greniers ou les caves, là où les films de tous formats risquent de subir l’usure du temps et des mauvaises conditions de conservation. Une fois identifiés, il est évident que les ayant droits conservent la propriété intellectuelle et morale puisqu’une convention est signée par le pôle image rouennais.

La démolition a débuté rue du 11 novembre
La démolition du garage Cambour a débuté la semaine dernière. ©photo Jean-Charles Houel
Le garage Hée, situé sur la place Thorel, est devenu le garage Cambour. Dans les années cinquante, il s’y vendait véhicules Peugeot et les fameux vélosolex, les ancêtres des vélos électriques. L’aménagement de la rue du 11 novembre et de la Place Thorel (dans le cadre de la liaison Louviers-Val-de-Reuil) nécessite la démolition de ces locaux artisanaux confiés à une entreprise spécialisée. Les travaux ont débuté la semaine dernier. C’est avec un pincement au cœur que les Lovériens ont vu tomber les murs d’un garage renommé (transféré sur la zone industrielle de la Fringale) avant que les aménagements futurs donnent un autre visage à ce quartier de Louviers.
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