18 mai 2012

On pourrait perdre la vie à la gare de Val-de-Reuil…la mésaventure de Jean-Philippe Bellevin

Jean Philippe Bellevin, domicilié à Louviers, a été témoin et acteur d'une scène qui, souhaitons-le, ne se reproduira pas. Il a adressé une lettre à la direction régionale de la SNCF qui, soyons-en certain, n'en fera aucun usage. A l'évidence, les moyens humains, en gare de Val-de-Reuil, sont insuffisants pour assurer la sécurité maximale des usagers (nombreux) qui prennent le train ou en descendent dans cette gare. Il y a belle lurette que les élus locaux et ceux de la CASE déplorent un entretien plutôt laxiste et un manque d'investissements coupable. Malgré les efforts de Marc-Antoine Jamet, la SNCF et RFF ont attendu des mois et des années avant de prendre les problèmes au sérieux. Il est vrai que ces organismes souhaitent surtout faire payer les autres : région, départements, communes ou agglomérations. La mésaventure de M. Bellevin illustre gravement une situation qui mériterait une écoute plus attentive et une prise en compte sérieuse.

« Le dimanche 13 Mai 2012 à 11h40 à la gare de Val-de-Reuil (27), je descends du train en provenance de Paris. Je me trouvais dans la première voiture et suis le seul à en descendre. Les portes se referment, et a peine le train redémarré je vois une porte s'ouvrir (celle de la 2eme ou 3eme voiture) et une dame apparaître et tenter d'en descendre.
Elle pose les pieds sur le quai mais le train avançant, elle perd l'équilibre et tombe entre le train et le quai. Heureusement elle a le réflexe de s'agripper a la portière. Voilà cette dame d'une cinquantaine d'année accrochée a un train en marche, le corps dans le vide et les jambes a quelques centimètres des roues. Je me suis évidement précipité vers elle et ai réussi non sans mal à l'arracher à cette
très mauvaise posture dans laquelle elle aurait pu au pire perdre la vie.
Une petite dizaine de personne a été témoin de cet accident et tous se sont précipités vers nous, mais étonnamment, aucun agent de le SNCF n'était présent sur le quai et nous n'en avons croisé aucun non plus dans le hall de la gare. Cette dame très choquée n'a malheureusement pas voulu me laisser ses coordonnés et est montée tout de suite dans son bus.
Le lendemain je téléphone a la direction régionale SNCF de Rouen ou j'arrive à avoir une dame qui se présente comme chef d'escale sans me donner son nom. Je lui raconte cette histoire et elle me répond juste « bravo » vous avez sauvé une dame d'une mort certaine mais il n'y aura aucune suite ni retour de cette histoire, elle n'a même pas voulu prendre mes coordonnés me disant que cela ne servirait a rien.
Je ne demande ni bravo, ni merci mais je veux juste savoir comment la SNCF peut prendre le risque de faire descendre des voyageurs et faire repartir un train d'une gare sans aucune surveillance et pourquoi une personne peut ouvrir la portière d'un train alors que celui-ci est en route.
Je pense beaucoup à cette personne et suis encore bouleversé à l'idée quelle aurait pu perdre la vie ce dimanche en descendant d'un train à Val-de-Reuil. Je vous remercie pour l'attention que vous porterez a ce courrier…

17 mai 2012

Laurent Fabius et Valérie Fourneyron entrent au gouvernement

Laurent Fabius à Rouen (photo JCH)
Le temps du changement est venu. La France a désormais un nouveau Président, un nouveau Premier Ministre, un nouveau Gouvernement. Il ne lui manque plus pour engager le redressement qu'un nouveau Parlement. Ce sera chose faite dans cinq semaines seulement. Je souhaite que l'Eure y participe pleinement. Alors le pays se mettra en mouvement.


Ce gouvernement, comme une respiration nouvelle, avec ces visages différents, son mélange d'expérience et de renouvellement, sa volonté manifeste d'un autre comportement, incarne une Gauche de rassemblement. Simplicité, compétence, efficacité, il y a déjà manifestement un style, une méthode, une génération Hollande.

Ce Gouvernement a des valeurs, des espoirs et des projets. Il est parmi les plus jeunes que s'est donnée la cinquième république et, pour la première fois de notre histoire, affirme une égalité fondamentale par sa stricte parité, démontre son unité en affirmant une belle diversité. A lui seul, il est déjà une promesse tenue, une espérance remplie.

Sous l'égide d'un Premier ministre qui ne parait pas prêt à jouer les silhouettes, les paillassons ou les utilités ce que le Chef de l'Etat n'a pas l'intention de lui demander, le travail peut pleinement commencer et, sur ce point, la surprise est qu'il n'y en a pas. Augmentation de l'allocation scolaire, diminution du traitement des ministres, retraite à 60 ans pour ceux qui ont beaucoup et durement travaillé, en 48 heures, trois engagements sont scrupuleusement respectés, sans compter d'autres initiatives déjà en chantier.

Au nom des socialistes de l'Eure, j’ai adressé mes encouragements fraternels, autant que mes félicitations républicaines au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et son équipe entière sait qu'elle a notre soutien, notre affection, notre admiration. La tâche est immense. Ils ont du courage. Il faut donc saluer ces femmes et ces hommes qui ont fait le choix de servir les autres. La politique menée dignement, le pouvoir exercé normalement, ils en sont la démonstration tranquille.

Mais, pour la Haute-Normandie, la joie se mêle à la fierté. Les militants et, au-delà, les habitants de notre département, de nos départements, ont de multiples raisons d'être à la fois réjouis et émus ce soir.
Laurent Fabius portera la voix de la France à l'étranger. Honneur et démocratie, paix et humanité, il saura rappeler le message éternel d'un pays qui préfère la justice à l'influence, qui veut le développement pour tous davantage que la puissance pour quelques-uns. Au bureau de Vergennes, symbole et rappel que le socialisme est aussi un internationalisme, travaillera le numéro 2 de l’équipe gouvernementale. Le député de Grand-Quevilly est un homme comme nous, avec les mêmes yeux, les mêmes rêves, mais, j'ai pu longuement l'observer, il discerne mieux, voit plus loin, imagine plus vite. Il rassurera. Il proposera. Il expliquera.


Sa solidité est un atout face à la crise européenne et internationale. Son calme est une force pour un pays qui veut être entendu et respecté. Ce sont l’intelligence et la culture de la France, son esprit et sa singularité qui, aujourd’hui, entrent au Quai d’Orsay. Fini ce monde d'obligés, d'ignorés ou d'exaspérés qui nous regardaient avec rancune, commisération ou agressivité, la France retrouvera des amis et aura des alliés.

De larges responsabilités sont aussi confiées à Valérie Fourneyron, travailleuse acharnée, tard au bureau, tôt sur le terrain. Ministre de plein exercice, elle aura en charge des secteurs pour lesquels elle s'est investie avec passion, dévouée avec abnégation. Responsable non seulement du sport à la veille des JO, mais également de la jeunesse, cette priorité, de l’éducation populaire, cette nécessité, et de la vie associative, elle devra prendre la posture d'un Léo Lagrange, pas tant au féminin que totalement contemporain. Sa nomination est un écho de la confiance que lui portent tous les Rouennais, comme les Haut-Normands qui la connaissent bien, mais témoigne aussi des qualités qu'a détectées en elle le chef de l'Etat. Il ne s'est pas trompé.

Personnellement, je veux penser, parmi d’autres, à mes amis, certains de "trente ans", Pierre Moscovici, Bernard Cazeneuve, Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Stéphane Le Foll, Vincent Peillon, mais aussi à ces femmes énergiques Marisol Touraine, Aurélie Filipetti, Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho qui ont su surmonter les obstacles et s'imposer. A cet instant, leur parcours se transforme en chemin. Ils ont chacun, individuellement, du talent, mais leur succès vient que tous ont apporté leur pierre à l'édifice collectif dont le cœur bat maintenant à l'Elysée, au Sénat, à Solferino, à Matignon, dans beaucoup de départements, singulièrement l'Eure et la Seine Maritime, dans bien des villes et des agglomérations, dans la quasi totalité des régions, la Haute-Normandie ne faisant pas exception.   

Ce Gouvernement a une dynamique. Il a des objectifs. Il a une impulsion. C'est une raison supplémentaire pour que les 10 et 17 juin, avec lui, nous contribuions à donner une majorité à notre Président François Hollande. C'est pourquoi, dans les cinq circonscriptions de l'Eure en votant pour nos cinq candidats François Loncle, Jean-Louis Destans, Mélanie Mammeri, Michel Champredon et Jerome Bourlet de la Vallée, j’appelle tous les électeurs par cohérence et tous les élus dans l'unité à la poursuite du changement. Là est notre horizon. Ici se trouve notre responsabilité.

Marc-Antoine Jamet,
Premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste

16 mai 2012

Raffinage: l'Europe ne doit pas rester les bras ballants

Estelle Grelier, au premier plan, avec les salariés de Pétroplus (photo DR)

(Communiqué d'Estelle Grelier, Députée européenne, et de Guillaume Bachelay, Vice-président de la Région Haute-Normandie)
 
Une table ronde a été organisée par la Commission européenne sur "l'avenir du raffinage européen", en présence des Etats membres, des représentants des syndicats, des raffineurs et à la demande de quatre Députés européens des circonscriptions concernées (Richard Howitt pour le site de Coryton, Kathleen van Brempt pour Anvers, Wolfgang Kreissl-Dörfler pour Ingolstadt et Estelle Grelier pour Petit-Couronne). Nous y avons affirmé notre attachement à la souveraineté énergétique de l'Europe en général et à l'indispensable soutien de la puissance publique à une stratégie industrielle digne de ce nom pour les raffineries, leurs productions et leurs salariés.
Face à l'approche de la Commission consistant à "accompagner les adaptations nécessaires" et "accepter que le marché est à l'œuvre", en écho à l'urgence économique et sociale réaffirmée par l'intersyndicale de Petroplus Petit-Couronne présente en nombre ce jour à Bruxelles, nous avons plaidé pour une politique énergétique ambitieuse de l'Union européenne.
Nous n'ignorons pas les difficultés structurelles du secteur, en Haute-Normandie comme ailleurs : baisse de la demande européenne et déplacement des centres de production, ou encore inadéquation entre la production et les habitudes de consommation - l'Europe consomme deux fois plus de gazole que d'essence mais elle produit surtout de l'essence.
Reste qu'il est inconcevable de rester passifs face à ces réalités et inacceptable pour les autorités européennes de nier les dégâts de la concurrence des produits pétroliers raffinés hors d'Europe. Convaincus que le pétrole reste un pilier du mix énergétique et de la production industrielle, que la fermeture d'unités de raffinage supplémentaire remettrait gravement en cause l'indépendance de l'Europe, et que les impératifs écologiques doivent encourager la transformation de pétrole au plus près des consommateurs, nous avons formulé plusieurs pistes d'action:
— l'exemption pour ce secteur d'activité de l'application dogmatique des règles de la concurrence afin d'autoriser le versement d'aides d'Etat pour investir sur les sites performants, comme c'est le cas pour les aides sous forme de réductions de taxes environnementales ou bien les aides aux investissements visant à aller au-delà des normes communautaires de protection de l’environnement;
— la révision du paquet climat qui, dans sa forme actuelle, favorise la délocalisation dans le but d'échapper à la mise en œuvre des règles environnementales;
— la taxation des produits importés raffinés hors UE pour assurer l'égalité de traitement avec les productions européennes;
— l'évolution du droit européen pour que la responsabilité en matière de dépollution des sites incombe aux propriétaires successifs des sites, et pas seulement au dernier en date;
— l'indispensable droit de regard des autorités européennes sur les questions de restructuration des unités des production, fermetures ou rachat des sites européens par des investisseurs issus de pays émergents voulant acquérir des capacités de stockage ou logistiques pour écouler les produits raffinés hors de nos frontières communautaires;
— la nécessité de disposer d'évaluations contradictoires et transparentes des capacités de production, et non des seules estimations des pétroliers comme ce fut hélas le cas lors de cette table ronde.
Ce sont ces propositions que nous continuerons, inlassablement, de porter dans toutes les instances nationales et européennes, afin d'assurer l'avenir des savoir-faire technologiques et humains des raffinerie.

François Hollande n'est pas dans l'hypocrisie

François Hollande avec les salariés de M-Real, Laurent Fabius et les élus de l'Eure. (photo DR)
Jean-François Copé assure queFrançois Hollande est l'homme d'un clan parce qu'il n'a pas eu de compassion à l'égard d'un Sarkozy défait. Quel culot ! Pendant des mois et des mois, les Copé et compagnie n'ont pas eu de mots assez durs contre le président de la République élu, le traitant de « nul », « d'incompétent », d'inexpérimenté. Copé devait même le passer à la tronçonneuse tandis que Sarkozy l'exploserait lors du duel télévisé. Les Français n'ont été ni dupes ni naïfs. Ils savent faire la différence entre les insultes et autres quolibets et la réalité d'une personnalité qui pour être discrète n'en est pas moins redoutable.
Je suis de ceux qui ont apprécié l'attitude de François Hollande. Il a bien fait de ne pas être dans la chaleur feinte d'autant plus qu'il connaissait son texte à venir et allait dessiner le portrait en creux de celui qui a quitté l'Elysée par la petite porte pour ne pas suivre cet exemple. Le procès permanent fait à la Gauche qui serait illégitime par nature et prendrait le pouvoir « par effraction » comme l'a si bien avoué François Baroin n'autorise aucune hypocrisie surtout avant le combat des législatives durant lequel Copé et son clan sauront nous montrer leur sectarisme et leur rancœur.
Avec le temps, les Français se rendront compte que la droite et la gauche ce n'est pas pareil. Que les humiliations infligées à François Hollande devront être soldées d'une façon ou d'une autre et que la victoire de la gauche aux prochaines législatives serait une première bonne manière de démontrer que la préparation à gouverner ne se fait ni dans l'improvisation, ni dans le chaos.
Il faut, par conséquent, conforter François Hollande et élire une majorité de gauche à l'Assemblée nationale. Toute la politique à venir et la réussite du quinquennat en dépendent. Question de cohérence et de bon sens. Le fameux bon sens que Sarkozy invoquait systématiquement pour tout et pour rien.

15 mai 2012

Donnons une majorité au changement

François Loncle est le candidat de la majorité présidentielle dans la 4e circonscription de l'Eure. (photo JCH)

De nombreux commentateurs saluent le résultat des présidentielles en citant les mots prononcés par le socialiste Alexandre Bracke-Desrousseaux le 10 mai 1936 après la victoire du Front Populaire : « Enfin les difficultés commencent pour nous ! ». Nous serions tentés de dire : sachons tout d’abord savourer la victoire de François Hollande. Savourons notre victoire ! C’est ce qu’a fait le 6 mai au soir le peuple de gauche.

Un air de 1981 ? Oui certainement comme à chaque fois que les forces de progrès l’emportent. Mais sans doute avec plus de gravité, tant la crise du capitalisme est forte. La situation en Grèce (avec le refus du peuple grec d’être plus longtemps victime de l’austérité imposée par l’Union européenne au profit des banques européennes), la situation en Espagne (où la jeunesse se désespère de voir son avenir sacrifié) résument assez bien les données du problème. Il nous faut desserrer l’étau des forces de l’argent au plan européen ! L’élection de François Hollande, qui a clairement dit qu’il refuse l’austérité comme horizon indépassable de l’Europe (*), suscite un grand espoir en Europe ! Il nous faut ne pas le décevoir !

Tout est possible ?
De 1936, nous préfèrons retenir le titre de cet article écrit par le leader de la gauche de la SFIO, Marceau Pivert : « Tout est possible ! ». Bien sûr, c’était le 27 mai 1936, alors que le mouvement social prenait son essor et allait imposer des conquêtes sociales que le Front populaire n’avait même pas osé inscrire dans son programme électoral (les congés payés, la réduction de 48h à 40h de la semaine de travail…).
La situation n’est pas la même ? Certes ! Mais nous vivons une crise du capitalisme qui pourrait devenir aussi importante que celle de 1929. L’extrême-droite en profite électoralement comme à l’époque. Il s’agit, une fois de plus, pour celles et ceux qui se réclament du socialisme de rassembler et d’unir pour qu’une alternative et une issue progressiste se dessinent.

La base sociale de la gauche
François Hollande a su rassembler électoralement la majorité du salariat. La classe salariale représente 93% de la population active. Au sein du salariat, il y a un peu plus de 60% d’ouvriers et d’employés. Et 90% des salariés gagnent moins de 3200 euros nets par mois. Ouest-France (12-13 mai) parle de vote de classe et de retour à une logique de classe sociale. En effet ! « Nicolas Sarkozy n’est majoritaire qu’à partir de 3000 ou 3500 euros par mois » (Bruno Cautrès, chercheur CEVIPOF).
Les clés du succès électoral seront les clés du succès du quinquennat : rassembler et gouverner pour les « nôtres », la majorité sociale de ce pays. La question sociale et notamment la question salariale sont essentielles, avec tout ce qui en découle en termes de protection sociale et de retraites. Les négociations sociales qui vont très vite démarrer seront déterminantes. Qu’une majorité de ceux qui se disent proches d’un syndicat de salariés aient voté très majoritairement pour François Hollande l’atteste : le mouvement social est disposé favorablement envers François Hollande. Ceux qui parient déjà sur un mouvement social contre la gauche au gouvernement se trompent. Il faut au contraire compter sur un mouvement social qui « pousse » , qui aide la gauche au pouvoir. Un gouvernement dans lequel il est nécessaire que toutes les composantes se retrouvent : PS, Europe écologie les verts et Front de gauche. La France est un pays riche, qui souffre d’inégalités croissantes. Nous avons besoin d’un gouvernement de la gauche unie pour prendre à la fois des mesures de relance économique et des mesures de redistribution des richesses, de justice fiscale et sociale.
François Hollande a deux atouts que d’autres gouvernements de la gauche n’ont pas eus : un Sénat à gauche, et des conseils régionaux presque tous à gauche. Quand on sait le rôle croissant des régions dans le domaine économique (rôle qu’un acte 3 de la décentralisation devra confirmer et accroître), les régions pourront se mettre au service de la relance et jouer un rôle essentiel dans la constitution d’une banque publique d’investissements.
Pour l’heure, il nous faut confirmer aux législatives le résultat des présidentielles. Il faut donc repartir en campagne. Donner une majorité à François Hollande s’impose. Il faut donner une majorité au changement pour que tout redevienne possible !

(*) Cette formule utilisée par François Hollande fait clairement allusion à cette phrase malheureuse du congrès de l’Arche (de la Défense) du Parti socialiste : « le capitalisme, horizon indépassable de l’humanité ». C’était en décembre 1991. Sous pression libérale, la social-démocratie intégrait nombre de présupposés de l’adversaire… cela amena en France à la défaite électorale de 1993. Et au plan européen, Tony Blair et Gérard Schroeder se sont fait les chantres de cette orientation (la « troisième voie ») qui s’est vite révélée une impasse.
(Communiqué de Démocratie et socialisme)

14 mai 2012

« C'est super pro, carré et propre »…famille Loncle : je demande le fils


André Loncle (debout) avec les membres de son équipe à Rouen. (photo JCH)

Notre ami François Loncle, député, et son épouse Elisabeth, ont des fils qui n'ont pas choisi d'embrasser la carrière politique. Le plus jeune d'entre eux, Olivier, malheureusement disparu l'an dernier, avait deux frères dont Thomas, avocat, et André, celui qui nous intéresse aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'André Loncle a joué un rôle important dans la campagne électorale de François Hollande. Expert des mises en scène et en images des concerts de Jean-Michel Jarre, André est devenu lui même producteur et organisateur de spectacles. C'est ainsi qu'il a été choisi par la cellule communication du candidat socialiste dirigée par Manuel Valls qui n'a eu qu'à se louer du rôle et du sérieux d'André.
A Rouen, comme au Bourget, à Toulouse, à Vincennes et dans toutes les grandes villes ainsi qu'en Outre-Mer, André Loncle a été le chef d'orchestre des meetings de François Hollande. Des meetings réussis à la fois quantitativement puisque des centaines de milliers de militants et d'élus et de sympathisants étaient présents pour entendre le candidat socialiste et qualitativement puisqu'aucune fausse note n'a perturbé la campagne du futur président de la République. Pour preuve, cet extrait d'un article publié sur Médiapart, consacré à ceux qui ont été décisifs dans la réussite de François Hollande.

« Dans la campagne, d’autres visages ont aussi réussi à s’imposer. Au premier rang desquels Manuel Valls, déjà révélé au grand public lors de la primaire socialiste, où sa ligne volontairement « moderniste », voire droitière, a montré sa cohérence politique. François Hollande l’a chargé aussitôt après de sa communication. Ami proche de Stéphane Fouks d’EuroRSCG, Valls a accompli sa mission avec un talent reconnu jusque dans les rangs de ses adversaires.
Le grand meeting du Bourget, véritable entrée en campagne de Hollande, le 22 janvier, fut un succès. Comme le rassemblement de plein air de Vincennes ou de Toulouse, et les petits meetings en extérieur organisés quasi quotidiennement pour ratisser le territoire. La réalisation était souvent léchée, avec à la baguette André Loncle, le fils du député François Loncle, passé par EuroRSCG avant de monter sa société Globe Prod. « C’est super pro, carré et propre, le tout très rapidement », témoigne un membre de l’équipe…»
Le journal Le Monde de cet après-midi annonce qu'André Loncle sera le metteur en scène de la journée de demain consacrée à la nomination officielle de François Hollande.

5e circonscription de l'Eure : les accords entre le PS et EELV doivent être respectés

Marc-Antoine Jamet ne veut pas de candidature dissidente (photo JCH)
Il était évident que le score réalisé par Eva Joly, candidate d'Europe-écologie-les Verts lors de la dernière élection présidentielle, allait susciter quelques remous dans les circonscriptions législatives réservées aux Verts après l'accord signé entre Cécile Duflot et Martine Aubry. Malgré les avertissements de Daniel Cohn-Bendit, stratège parmi les stratèges, qui avait prévu les 2 et quelques pour cent d'Eva Joly, les Verts se sont obstinés.
Aujourd'hui, bien des socialistes se disent qu'ils ont une chance de passer le premier tour face à des Verts inconnus ou parachutés. Peut-on dire de Jérôme Bourlet de la Vallée, candidat des Verts dans la 5e circonscription de l'Eure (Vernon, Gisors, les Andelys) réservée par l'accord avec le PS qu'il est un parachuté ? Le fait est qu'il n'habite pas dans le circonscription mais à Saint-Pierrre-du-Vauvray où il siège au sein du conseil municipal dans l'opposition. Le code électoral n'oblige pas les candidats à être électeurs dans la circonscription qu'ils briguent. Pour preuve Jean-Luc Mélenchon qui s'installe à Hénin-Beaumont et dit au candidat socialiste « pousse toi de là que je m'y mette. »
La fédération de l'Eure du PS, réunie samedi, a pris une décision attendue : un accord est un accord et nul ne saurait y déroger. On lira avec intérêt le communiqué de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral :
 
« Réunie en Conseil fédéral, samedi 12 mai, la fédération de l’Eure du parti socialiste a rappelé que la première responsabilité de toute femme, de tout homme de Gauche est de donner, les 10 et 17 juin prochain, une majorité parlementaire la plus large possible au Président de la République François Hollande afin qu'il mette en œuvre le programme que les Français, à travers son élection, ont plébiscité. Dans cette perspective, les cinq circonscriptions de l'Eure doivent et peuvent, toutes, envoyer un député de Gauche au Palais Bourbon.

Compte tenu de cette situation, à l’unanimité des votants, moins une abstention, le Conseil Fédéral (qui représente tous les territoires, toutes les collectivités et toutes les sensibilités socialistes du département) a pris quatre décisions claires et fermes répondant aux directives rappelées au Premier Secrétaire de la Fédération de l'Eure par Martine Aubry (et aux souhaits exprimés par François Hollande) :

1) L'accord national entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti Socialiste ne varie pas selon le calendrier et les territoires. Il doit donc être partout appliqué. Ses conséquences dans l'Eure ne se limitent pas à une circonscription et aux législatives.

2) Le dépôt de candidatures dissidentes, quelles qu'elles soient, est contraire à la démarche démocratique vis-à-vis de ses militants, loyale à l'égard de ses alliés, transparente pour ses électeurs qui est le propre du Parti Socialiste. C'est pourquoi le Conseil fédéral demande aux auteur(e)s de ses initiatives individuelles d'y mettre un terme rapide.

3) Si tel n'était pas le cas, les statuts du parti s'appliqueraient de manière égale, dimension inséparable de l'idée de justice, à celles ou ceux qui ne les respecteraient pas.

4) Sous l'égide des six secrétaires de section concernés, une assemblée générale des militants de la 5ème circonscription a été convoquée, comme il est normal, ce lundi 14 mai, afin qu'ils puissent librement désigner le suppléant ou la suppléante qui accompagnera le candidat d’EELV et du Parti Socialiste Jérôme Bourlet de la Vallée pour battre la droite-extrême et l'extrême-droite à Vernon/Les Andelys/Gisors. Une candidature a été déposée, celle de Martine Séguéla.

Le débat qui a précédé cette quadruple décision (qui sera reprise et officialisée lors de la commission électorale précédant le conseil national qui se réunit ce soir à la Mutualité) n'y a été que très minoritairement consacré, l'essentiel des discussions des membres du conseil fédéral ayant heureusement porté sur les avancées importantes du vote socialiste lors du scrutin du 6 mai dernier, sur la joie qui a  accompagné la victoire de notre candidat et sur la stratégie qu'il faudra mener pour que les législatives dans notre département soient un succès du « changement ».