10 avril 2020

De nombreux élus municipaux tiennent leur légitimité d'une ordonnance mais pas du suffrage universel


Le 26 mars dernier, je publiais un billet de blog assurant que jamais, au grand jamais, le premier tour de l’élection municipale n’aurait dû avoir lieu. La déclaration télévisée d’Edouard Philippe a porté un coup mortel à la participation puisque jamais les électeurs et les électrices n’ont été aussi peu nombreux à se rendre aux urnes pour un scrutin de cette nature. J’ai souvenir que MM. Larcher, Baroin, Jacob et quelques autres exigeaient (le jeudi précédent le 15 mars) du président la tenue de ce premier tour d’élection. Si le gouvernement avait osé reporter le scrutin, on eût crié à la dictature.

Depuis la publication de ce billet, le virus s’est répandu dans toute la population et on apprend que des assesseurs, des scrutateurs, des élus, des employés communaux ont déclaré être atteints du Covid 19 puisque tel est le nom de cette grippe qui n’a rien d’une gripette. Certains assurent avoir été contaminés au moment des opérations de vote et reprochent à la puissance publique  d’avoir maintenu ce premier tour. Ils ont raison de le faire. Il est regrettable qu’Emmanuel Macron n’ait pas tapé du poing sur la table combien même il aurait été insulté comme savent le faire Marine Le Pen et ses acolytes qui n’ont jamais eu l’occasion de gouverner et donc d’avoir à choisir quelque politique que ce soit. C’est une chose de gérer à Béziers, c’en est une autre que de diriger la politique de la France.

Tout de même, souvenons nous, c’était il y a à peine une mois : des présidents de régions et de départements, des responsables politiques vraiment responsables, ont crié haut et fort qu’il fallait empêcher ce premier tour, qu’il en allait de la santé des Français ! Il suffit de lire chaque soir la litanie du nombre de morts en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, et dans notre pays, pour comprendre le désarroi et la colère de toutes ces victimes. Je pense que le président de la République a manqué de courage en autorisant ces élections municipales. 

Songeons, enfin, que 80 % des électeurs ne sont pas représentés puisque le second tour ne peut avoir lieu en cours de crise sanitaire et que des ballotages ont lieu dans les principales villes de notre pays. Des villes comme Paris, Marseille, Bordeaux, j’en passe et des meilleures, sont actuellement dirigées par  des équipes qui tiennent leur légitimité d’une ordonnance, certes légale, mais qui n’a rien à voir avec la sanction du suffrage universel. 

Pire même. Il n’est en effet pas impossible que les grandes villes de notre pays soient conduites à organiser à nouveau l’ensemble du scrutin municipal avec premier et second tour dans des conditions politiques inadmissibles qui découleront de la crise sanitaire, évidemment, mais également d’une crise économique et financière dont on ignore la majorité des conséquences pour tout un chacun ! De quoi modifier l'environnement social et politique d'une élection prévue en 2020 et qui pourrait avoir lieu en 2021…mais quand ?

8 avril 2020

Le port du masque à Louviers ? Le maire et ses services y travaillent !


Il est des maires qui se taisent et d’autres qui ont l’amabilité d’informer leur population surtout pendant une période de crise sanitaire qui en angoisse certains et en désespère d’autres. J’ai, c’est vrai, regretté que le marché du samedi, à Louviers sur la place de la Halle, ne se tienne plus pendant la période de confinement. J’en ai rendu indirectement responsable le maire de Louviers qui a réagi avec courtoisie mais avec  une certaine fermeté, également, ce qui est compréhensible puisqu’il est dans son bon droit. En lisant la réponse que m’a faite François-Xavier Priollaud, les lecteurs de ce blog apprendront que le Vaudreuil (un village) a des capacités réglementaires que n’a pas Louviers (une ville). Et que le préfet peut autoriser au Vaudreuil ce qu’il interdit à Louviers. Dont acte.
Par ailleurs, s’il est vrai que la démagogie et les exercices de com ne manquent pas en ces circonstances exceptionnelles, on doit tout de même constater que l’Académie de médecine propose le port du masque pour chacun et chacune en toutes circonstances et que ce sera encore plus nécessaire quand le déconfinement interviendra. J’ai donc adressé une demande au maire pour connaître sa position à l’égard du port du masque et il apparaît que notre ville pourrait bien bénéficier d'une bonne surprise dans un délai que j’ignore puisque le maire dit « travailler » à une solution. Il se pourrait donc que les Lovériens et les Lovériennes soient prochainement invités à porter un masque règlementaire et efficace ce que la population appréciera au plus haut point et ce qui permettra également aux pharmaciens de ne plus être agressés verbalement par des clients mécontents.

Les mises au point du maire
«Monsieur Houel
Je lis votre blog. En ce qui concerne le marché, le préfet de L’Eure n’autorise aucune dérogation pour les villes dans lesquelles il existe de nombreux commerces alimentaires. Vous ne pouvez donc  pas, comme vous l’écrivez, sous entendre que si le maire souhaitait maintenir le marché ce serait possible. Car non, cela ne l’est pas. Et ce qui est autorisé par la préfecture pour le Vaudreuil ne l’est pas dans les grandes villes du département.
Quant au port du masque, comment voudriez vous le rendre obligatoire tant que nous n’avons pas de solution pour que chacun puisse en avoir un. Ce à quoi nous travaillons. Les initiatives prises dans certaines villes sont tout simplement démagogiques et de pur exercice de com. Et ce n’est pas mon style encore moins dans la période actuelle.
Nous avons  pris des mesures, sans forcément en parler, qui font qu’à Louviers il n'y a aucun cas à l'hôpital et à la résidence du parc, ni parmi les pensionnaires ni parmi le personnel soignant. La seule chose à faire aujourd'hui est de sortir le moins possible de chez soi. Et nous multiplions les initiatives de portage et de livraison à domicile pour limiter les sorties au maximum. »

Au 7 avril, l'Eure ne figure pas parmi les départements les plus touchés par le coronavirus


Nous avons la chance d’habiter un département faiblement touché par le coronavirus. Comparées à celles du grand est de la France ou de l’Ile-de-France, les statistiques concernant l’Eure, au 7 avril, démontrent que les hôpitaux semblent ne pas être saturés et c’est heureux. Evidemment, pour les familles atteintes et soumises aux même règles drastiques concernant les cérémonies liées aux deuils, cette épidémie est un grand malheur. Au 7 avril au soir, donc, l’Eure comptait 66 hospitalisations, 12 personnes en réanimation, 26 malades guéris revenus à leur domicile et enfin 22 décès.

La plupart des villes et communes ont supprimé leurs marchés en plein air. Je dois souligner que la commune du Vaudreuil, dont le maire est Bernard Leroy, président de la communauté d’agglomération, le marché de dimanche dernier s’est tenu dans de bonnes conditions à la fois pour les clients et pour les commerçants non sédentaires, notamment les marchands de légumes. Quand les maires se donnent les moyens de maintenir une activité essentielle à la vie des habitants — la vente de légumes frais notamment — ils y parviennent avec la collaboration des tous. Ce n’est pas si compliqué.

S’agissant des masques que l’on voit portés ici et là sous toutes leurs formes (pas les masques médicaux réservés aux soignants bien sûr puisque réquisitionnés) les autorités rappellent qu’ils protègent non les porteurs de ces masques mais les autres personnes en retenant les émissions d’expectorations individuelles. J’ai interrogé le maire de Louviers sur le port de ces masques imposés par certains de ses collègues à Sceaux ou dans certaines cités du midi de la France par exemple, pour lui il n’est pas question de déroger aux habitudes en cours. Autrement dit, tout port de masque répond à une initiative personnelle.