Le 26 mars dernier, je
publiais un billet de blog assurant que jamais, au grand jamais, le premier
tour de l’élection municipale n’aurait dû avoir lieu. La déclaration télévisée
d’Edouard Philippe a porté un coup mortel à la participation puisque jamais les
électeurs et les électrices n’ont été aussi peu nombreux à se rendre aux urnes
pour un scrutin de cette nature. J’ai souvenir que MM. Larcher, Baroin, Jacob
et quelques autres exigeaient (le jeudi précédent le 15 mars) du président la
tenue de ce premier tour d’élection. Si le gouvernement avait osé reporter le
scrutin, on eût crié à la dictature.
Depuis la publication de ce
billet, le virus s’est répandu dans toute la population et on apprend que des
assesseurs, des scrutateurs, des élus, des employés communaux ont déclaré être
atteints du Covid 19 puisque tel est le nom de cette grippe qui n’a rien d’une
gripette. Certains assurent avoir été contaminés au moment des opérations de
vote et reprochent à la puissance publique d’avoir maintenu ce premier tour. Ils ont raison de le
faire. Il est regrettable qu’Emmanuel Macron n’ait pas tapé du poing sur la
table combien même il aurait été insulté comme savent le faire Marine Le Pen et
ses acolytes qui n’ont jamais eu l’occasion de gouverner et donc d’avoir à
choisir quelque politique que ce soit. C’est une chose de gérer à Béziers, c’en
est une autre que de diriger la politique de la France.
Tout de même, souvenons nous,
c’était il y a à peine une mois : des présidents de régions et de départements,
des responsables politiques vraiment responsables, ont crié haut et fort qu’il
fallait empêcher ce premier tour, qu’il en allait de la santé des Français !
Il suffit de lire chaque soir la litanie du nombre de morts en Italie, en
Espagne, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, et dans notre pays, pour
comprendre le désarroi et la colère de toutes ces victimes. Je pense que le président
de la République a manqué de courage en autorisant ces élections municipales.
Songeons, enfin, que 80 % des électeurs ne sont pas représentés puisque le second tour
ne peut avoir lieu en cours de crise sanitaire et que des ballotages ont lieu dans les principales villes de notre pays. Des villes comme Paris,
Marseille, Bordeaux, j’en passe et des meilleures, sont actuellement dirigées
par des équipes qui tiennent leur
légitimité d’une ordonnance, certes légale, mais qui n’a rien à voir avec la
sanction du suffrage universel.
Pire même. Il n’est en effet pas impossible que
les grandes villes de notre pays soient conduites à organiser à nouveau l’ensemble
du scrutin municipal avec premier et second tour dans des conditions politiques
inadmissibles qui découleront de la crise sanitaire, évidemment, mais également
d’une crise économique et financière dont on ignore la majorité des conséquences
pour tout un chacun ! De quoi modifier l'environnement social et politique d'une élection prévue en 2020 et qui pourrait avoir lieu en 2021…mais quand ?
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