23 juin 2012

Le conseil fédéral du PS dresse le bilan des élections présidentielles et législatives

Jean-Louis Destans à Louviers. (photo JCH)
Le premier conseil fédéral du Parti socialiste après la victoire de François Loncle et Jean-Louis Destans se tenait à Louviers, ce samedi matin sous la présidence de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral. Sans entrer dans les détails de la vie interne de la fédération, il semble néanmoins légitime de rendre publique la satisfaction générale des socialistes — teintée d'un peu d'amertume — après la victoire de François Hollande, le vote des Français qui ont donné une majorité absolue au PS et ses proches alliés au Palais-Bourbon ainsi que les excellents résultats obtenus par le député sortant, François Loncle, le nouveau parlementaire qu'est Jean-Louis Destans et aussi le très beau score de Mélanie Mammeri face à Hervé Morin dans la 3e circonscription de l'Eure.
L'amertume est évidente quand on additionne les scores de premier tour des différents candidats de la gauche socialiste ou EELV dans la 5e circonscription celle de Vernon, Gisors, les Andelys. On y lit une possible victoire au second tour. Il est donc d'autant plus dommageable que les candidatures dissidentes aient réduit à néant la possibilité pour Jérôme Bourlet de la Vallée de battre Franck Gilard. Est-il utile d'épiloguer sur cette bataille entre trois candidats d'origine socialiste ? Est-il utile de rappeler que les deux récalcitrantes ont été exclues du PS ? Est-il utile de regretter que les électeurs de la 5e circonscription n'aient eu le choix, le 17 mai, qu'entre un candidat de la droite extrême (Gilard) et un candidat de l'extrême droite (Dubois) ? Le bilan de la gauche socialiste y est désastreux. Souhaitons simplement qu'il n'anticipe pas une démarche semblable lors des prochaines élections municipales aux Andelys et à Vernon. Des erreurs ont été commises au plus haut niveau du PS et les complaisances de certaines personnalités de l'Eure sont déplorables. On peut regretter qu'une forte action en amont n'ait pas été entamée pour éviter ce fiasco évidemment prévisible.
Il n'empêche que l'élection de Jean-Louis Destans, pas écrite avant le premier tour (et même après) et celle de François Loncle ont mis du baume au cœur des socialistes. Même si Jean-Pierre Nicolas (sortant UMP battu) intente un recours devant le conseil constitutionnel, il y a de fortes chances pour que le président du conseil général soit confirmé dans ses nouvelles fonctions. Il rejoindra sans doute, eu égard à ses affinités, François Loncle au sein de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. On en saura plus sur le sujet mardi. François Loncle prévoit du tangage mais son expérience des conflits personnels ne devrait pas lui nuire, bien au contraire.

20 juin 2012

« Le barreau de Paris a un devoir de mémoire et une exigence de transmission »

Charles Libman. (photo JCH)
Charles Libman est un grand avocat. Il a défendu des victimes de renom ou des mis en cause d'affaires célèbres. Il est aussi celui qui permit de mieux connaître les crimes de Klaus Barbie ou les errements de Paul Touvier sans oublier les instructions concernant Jean Leguay ou le criminel de guerre Aloïs Brunner. Qui ne souvient du procès de Jean-Marc Deparrois dit  « affaire de la Josacine » ou celui de Christine Malèvre, accusée d'avoir écourté la vie de personnes condamnées par l'âge ou la maladie.
Formé au cabinet de René Fleuriot, Charles Libman est un homme passionné de la justice, constamment en recherche de la vérité et toujours en lutte contre le racisme et l'antisémitisme. N'oublions pas non plus qu'il fut un farouche opposant à la peine de mort, heureux de constater qu'un gouvernement et Robert Badinter, notamment, surent faire le bon choix quand la société, disait-on, n'était pas assez mûre.
Hier, au Palais de justice de Paris, dans la magnifique bibliothèque, en présence de Dominique Baudis, défenseur des Droits, et de hautes personnalités judiciaires, Christiane Féral-Schuhl, bâtonnier de l'ordre des avocats, a reçu des mains de Charles Libman un document exceptionnel en sa possession depuis 1979 : la liste nominative des étudiants juifs admis à s'inscrire à la faculté de droit de Toulouse pendant l'année scolaire 1942-1943 dans le cadre du numérus clausus imposé par la loi du 21 juin 1941 limitant l'accès des étudiants juifs à l'enseignement supérieur.
Un pays, la France, un pays, le nôtre, s'est doté de loi excluant de la vie économique, professionnelle, culturelle, médicale…des Français uniquement parce qu'ils étaient de confession juive. Eux ou leurs parents ou leurs grands-parents. Un pays démocratique, républicain, passé sous la botte nazie, devenu un état autoritaire a autorisé des crimes contre des Français de tous âges, de toutes professions, parce qu'un vieillard cacochyme a voulu stigmatiser une catégorie singulière de notre société.
Compte tenu des temps qui courent, des sentiments xénophobes qui animent certains mouvements politiques, on ferait bien de tenir le plus grand compte de ce qui s'est passé entre 1940 et 1944 dans notre pays. Heureusement, il y a des Charles Libman pour réveiller les consciences ou éveiller celles des jeunes générations.
Christiane Féral-Schuhl a profité de l'hommage rendu à notre ami Charles Libman, habitant de la Croix Saint-Leufroy pendant de nombreuses années avec sa compagne Guylaine Guy, pour rappeler que les responsables de l'Ordre des avocats de 1941 ne dirent pas un seul mot contre les lois racistes, ne firent pas un seul geste pour protéger les 221 avocats radiés purement et simplement du barreau de Paris. Parmi eux nombreux furent ceux qui ont trouvé la mort dans les camps de déportation ou ont été fusillés pour faits de résistance.
Charles Libman, au soir de sa vie, a souhaité rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui lui ont permis d'accomplir un parcours haut en valeurs « lui dont la famille fut victime des camps d'extermination, lui qui a expérimenté dans sa chair la haine et l'exclusion. Cette expérience, ce vécu, a souligné le bâtonnier, sont autant d'appels à témoigner, à lutter, à faire de sa vie un combat. »
Mme Christiane Féral-Schuhl se voit offrir par Charles Libman l'original de la liste des étudiants juifs frappés par le numérus clausus. Elle l'a remise ensuite au président de l'association du Mémorial de la Shoah. Cette association fait vivre la mémoire d'une période noire et triste de l'histoire de France. Afin que nul n'oublie. (photo Jean-Charles Houel)

19 juin 2012

« L'autosatisfaction manifestée dans votre courrier ne se justifie en aucune manière »

François Loncle dans sa permanence de Louviers. (photo JCH)
On l'ignore trop souvent mais l'Assemblée nationale vit un peu en vase clos. Il s'agit d'une administration indépendante avec règlement intérieur, organisation autonome. C'est la raison pour laquelle, à chaque renouvellement de l'assemblée, des questeurs sont élus chargés de veiller à la bonne marche de la maison et d'améliorer — si possible — les conditions de travail des députés. le 15 mai dernier, Philippe Briand (UMP) questeur, a écrit aux élus sortants pour leur faire connaître le bilan d'activités du collège des questeurs représentant l'ensemble des groupes.
A la suite de cette lettre, François Loncle lui a adressé une réponse d'où j'ai extrait les passages suivants : « Député depuis 1981, je suis au regret de constater la dégradation des conditions de travail des députés de notre assemblée, notamment au cours des cinq dernières années. A l'exception de la Poste et des restaurants, aucun service ne donne désormais satisfaction et chacun d'entre eux subit une détérioration ressentie par de nombreux collègues. Certains problèmes rencontrés frisent la caricature comme les pannes constantes d'ascenseurs, les fermetures des portes à des heures pendant lesquelles, incontestablement, les députés sont sensés travailler dans une maison qui devrait être accessible en permanence. L'autosatisfaction manifestée dans votre courrier ne se justifie en aucune manière. »
Compte tenu du nouveau rapport de forces établi au sein de l'Assemblée nationale, les questeurs socialistes seront les plus nombreux. Si l'on veut que les parlementaires remplissent leur mandat au mieux, il convient de leur offrir des conditions matérielles adaptées aux technologies modernes et aux moyens de communication les plus avancés. François Loncle, à ma connaissance, ne sera pas candidat au poste de questeur — qui procure nombre d'avantages — mais rien ne l'empêchera de faire valoir son expérience parlementaire dans d'autres domaines de la vie du Palais-Bourbon.

18 juin 2012

François Loncle rejoint par Jean-Louis Destans

Bruno Questel et François Loncle à Léry, hier soir. (photo JCH)
La victoire de François Loncle dans la 4 circonscription de l'Eure ne souffre aucune discussion. Le député sortant a été réélu triomphalement avec plus de 57 % des suffrages face à un adversaire UMP-NC qui, entre les deux tours, a cru devoir commettre un tract « FN » sur les impôts, les délinquants récidivistes, le cannabis le droit de vote des étrangers…le tout sans nuance ni précautions. Ainsi qu'il était écrit au premier tour, la victoire de François Loncle était prévisible et aurait dû conduire M. Priollaud à une certaine élégance voire à un certain panache. Il est difficile de perdre avec les honneurs et mais c'est là qu'on juge les hommes, leur caractère, leurs convictions. Si, comme il l'a dit hier hier au Moulin, M. Priollaud veut s'implanter durablement et compter à droite, il va devoir apprendre qu'une campagne électorale ne permet pas tous les excès et que surtout, les citoyens sont capables de ne rien oublier.
Quant à la belle victoire de François Loncle, elle nous ravit. François recueille les fruits d'un travail long et patient, aussi bien dans la circonscription qu'à l'Assemblée nationale. Toutes ces années à labourer les 101 communes de la circonscription, à se faire connaître, à être apprécié des élus, des citoyens, à rendre des services individuels et collectifs, à s'engager pour sauver des emplois ou aider à la création de nouveaux, son engagement en faveur de Martine Aubry, d'abord et de François Hollande, ensuite, sans barguigner, ont montré une constance et une détermination qui l'honorent et que les électeurs(trices) ont jugé positivement. Être, enfin, en tête pour la première fois au Vaudreuil, à Hondouville, à Heudebouville, à Mesnil-Jourdain, à Tostes, donne du sens au combat politique et apporte une légitimité renforcée.
En se rendant ce matin à l'Assemblée nationale, François Loncle s'engage pour cinq années dans une majorité confortable dont les Français attendent beaucoup. Il est vrai que le Sarkozysme a changé la donne en profondeur. La droite a si souvent tendu la main au Front national qu'elle arrive à la croisée des chemins démocratiques. Si Copé devient le président de l'UMP, gageons que les digues anti-FN seront définitivement rompues et que la lepenisation des esprits poursuivra la gangrénisation du tissu social.
Pour éviter cela, il revient à François Hollande et au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, de tenir les promesses des 60 propositions du programme du président de la République. Justice ! Justice sociale, fiscale, justice éducative, culturelle, justice pour tous et toutes. On attend la Gauche au tournant. A elle de ne pas décevoir.
Je ne saurais oublier la belle victoire de Jean-Louis Destans, vainqueur de Jean-Pierre Nicolas et pour quelques dizaines de voix. La succession est ouverte à la présidence du conseil général de l'Eure…