7 mars 2019

Nicolas Dupont-Aignan est un terroriste verbal qui ne respecte aucune règle


Dupont-Aignan quitte le plateau de C à vous. (capture d'écran)
On peut avoir des adversaires politiques et, pour autant, accepter de débattre avec eux avec un maximum de courtoisie et de respect. La démocratie, c’est le débat. A condition que la réalité des faits soit reconnue par les parties en cause. Sinon, il n’y a aucune discussion possible puisque les règles du jeu ne sont plus reconnues par tous les débatteurs. Deux chefs de parti s’excluent avec routine du débat démocratique. Marine Le Pen, d’abord, ce qui n’étonnera personne et Nicolas Dupont-Aignan, ensuite.

Le responsable de « Debout la France » est un habitué des sorties de routes verbales. Invité, hier soir, de l’émission « C à vous », il s’est à nouveau illustré par sa méchanceté, sa haine, sa beaufitude. Alors que Patrick Cohen, journaliste du service public et d’Europe N° 1 lui assénait des statistiques officielles tirées du journal des Douanes et relatives aux échanges entre l’Europe et le Canada, Dupont-Aignan a tout contesté en bloc assurant que les chiffres étaient faux et que Patrick Cohen n’était autre qu’un journaliste manipulé à la solde du macronisme.

Face à une telle mauvaise foi et malgré les rappels à l’ordre d’Anne-Elisabeth Lemoine — en l’occurrence, elle s’est favorablement distinguée — l’animatrice principale de l’émission a invité Dupont-Aignan à quitter le plateau, un plateau où il est regrettable qu’il soit invité. Je sais bien que l’équilibre des temps de parole (vérifié par le CSA) oblige le service public à inviter tous les protagonistes de la vie politique. Mais comment dialoguer avec un politicien obtus, viscéralement menteur, une sorte de négationniste à la petite semaine dont la présence dans la vie publique est une sorte d’anachronisme tant le fond est occulté par une forme vulgaire uniquement composée de noms d’oiseaux ou de formules du genre « les députés LERM ne doivent pas sortir vivants de cette pièce ».

Les sondages actuels pour les élections européennes promettent 5 à 6 % à la liste Dupont-Aignan. Je me demande bien, si elle a des élus, ce que cette liste pourra apporter au parlement européen. DLF est europhobe, nationaliste, xénophobe…une aberration politique en une France de 2019 dont on attend qu’elle s’ouvre au monde. Pas que les soi-disant souverainistes nous enferment à double tour dans une France compassée.

5 mars 2019

« L'exilé » de la place Thorel à Louviers va retrouver sa tête, perdue puis…


Le départ (provisoire) de l'exilé. ©JCH
Les travaux vont bon train sur la place Ernest Thorel. Ils ont des conséquences. Sur la circulation, le stationnement, mais également sur l’environnement paysager. Ainsi, la statue située sur la place elle-même devait être déplacée pour être protégée mais également restaurée.
En effet, comme nous l’a rappelé Michel Natier, conservateur du musée municipal, « l’exilé » du nom du personnage statufié, devait absolument être déplacé, puis remisé pour bénéficier d’une restauration adaptée. Les Lovériens dotés d’une mémoire longue se souviennent que dans les années soixante, la statue fut victime d’un accident sérieux puisqu’une voiture — le conducteur en avait perdu le contrôle — vint percuter l’œuvre de pierre qui en perdit la tête et un pied.
La tête revint plus tard coiffer le buste du personnage avec une négligence certaine nécessitant une rénovation plus sérieuse. Le moment est donc venu. La statue a quitté Louviers ce matin (notre photo) en attendant un nouveau retour, triomphal cette fois.
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La collection Lanon enfin visible au Musée de Louviers. Et si Pierre Paul Rubens venait à apparaître ?


Michel Natier parfait nos connaissances sur les Lanon. ©JCH
Edouard Lanon, c’est une rue à Louviers. Comme Vignon, comme Lalun…Mais avant de figurer sur les plans de la ville, Edouard Lanon est surtout un généreux donateur. Pour mieux faire connaître l’importance de la collection Lanon à l’origine de la création du Musée municipal lovérien, les équipes du musée ont travaillé de longues semaines sous la houlette de Michel Natier, conservateur— directeur. Le résultat est à la hauteur des efforts déployés par une équipe super motivée. L’exposition Lanon — Edouard légua sa collection et des milliers de francs de l’époque à la ville de Louviers pour la protéger des prédateurs ou des convoitises — est enfin ouverte au regard du public. Céramiques, meubles, peintures, faïences, dessins composent un univers unique visible au musée pendant de longs mois encore. Cet univers est celui d’un fils de banquier lovérien, rentier, mort jeune mais soucieux de l’avenir.

Au cours du vernissage, vendredi dernier, en présence des élus et de nombreux Lovériens, Michel Natier attire l’attention des auditeurs sur deux tableaux que j’aimerais privilégier. Le premier est attribué à Valentin de Boulogne. Intitulé « soldats jouant aux dés » dont il existe deux autres exemplaires au musée de Metz et de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, ce tableau était conservé dans les ateliers de restauration du Château de Versailles depuis 60 ans ! Michel Natier fait revenir le tableau à Louviers, trouve la restauratrice apte à réparer les insultes du temps et le manque de précautions de maniement du contexte de l’époque. Les travaux en cours laissent deviner une œuvre d’un homme que le Louvre considère comme un égal de Nicolas Poussin ou de Simon Vouet. Laurence Didier, la restauratrice assure que la toile est bien du 17e siècle, que les enduits le prouvent et que la patte de Valentin de Boulogne (ou de l’un de ses élèves ?) peut être affirmée. Quand on sait que Valentin de Boulogne est un créateur Caravagesque, on mesure combien Les Lanon s’intéressaient aux grands peintres et à leurs créations. Le Caravage demeure un naturaliste enflammé dont les expositions à Florence, Rome, Naples, ont connu un immense succès.
La seconde œuvre évoquée par Michel Natier est une scène religieuse. « Le Jugement de Salomon » « d’après Pierre Paul Rubens ». Il s’agit d’une peinture à l’huile sur toile d’1,98m sur 1,64m. Elle pourrait surgir de l’invisible et apparaître à nos yeux comme une œuvre de celui à qui le Louvre consacre une pleine salle parisienne. Ce serait évidemment un très grand événement, non seulement pour Louviers mais aussi pour l’art en général car Rubens, peintre flamand auteur de centaines de toiles, est considéré comme un peintre majeur du 17e siècle.

Les visiteurs pourront également être attirés par les faïences de Rouen, de Nevers, d’Italie ou des meubles dressoirs en chêne massif. Le catalogue édité à l’occasion (1) permet de mesurer l’essentialisme du legs Lanon. Chaque création : végétale, minérale, humaine, possède en propre son existence. Les Lovériens et les personnes sensibles à l’art trouveront en cette exposition, marquant le 131e anniversaire de la donation, matière à découverte. Il est jouissif de penser qu’un Rubens authentique et un Valentin de Boulogne non contesté appartiennent au patrimoine de notre ville.

(1) François Xavier Priollaud, maire, Claude Cornu, biographe d’Edouard Lanon et Michel Natier sont les auteurs des textes d’un catalogue instruit réalisé avec l’aide du Crédit agricole. Il est en vente à l’entrée du musée pour la somme de 15 euros.
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3 mars 2019

« Le patrimoine en Seine-Eure » Par Delphine Butelet invitée par la Société d'études diverses le 9 mars prochain


Le Moulin d'Andé sera aidé par l'agglomération pour sa restauration. ©Jean-Charles Houel
L’assemblée générale de la Société d’études diverses aura lieu le samedi 9 mars prochain au Moulin. Elle sera suivie, à 16 heures, d’une conférence consacrée au patrimoine de notre région, un sujet dont la ville de Louviers a décidé de faire en 2019 une nouvelle grande cause municipale. Pour en parler, la SED accueillira Delphine Butelet, chargée de la valorisation du patrimoine à l’Agglomération Seine-Eure, sons sujet : « Patrimoine en Seine-Eure : un concentré de Normandie à sauvegarder et à valoriser ».
Dans le cadre de la réalisation de son Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), l’Agglomération Seine-Eure a identifié plus de 750 éléments remarquables du patrimoine sur son territoire. Ce patrimoine est parfois en mauvais état et mérite d’être valorisé. C’est pourquoi, ces dernières années, de nombreuses actions ont été mises en place : chantiers d’insertion confiés à l’association CURSUS, organisation d’animations via l’Office de Tourisme… Depuis 2017, les communes et les particuliers peuvent être accompagnés dans leurs projets de restauration du patrimoine et aidés dans la recherche d’aides financières en faveur de leurs travaux. Ainsi le patrimoine devient un facteur d’attractivité du territoire à travers des actions concrètes de valorisation et l’organisation de nombreux événements. Au cours de son exposé, Delphine Butelet présentera tous les moyens mis en oeuvre actuellement pour assurer cette sauvegarde.

Les gilets jaunes à Rouen : un mouvement hautement inflammable !


Après le passage des gilets jaunes. ©Jean-Charles Houel
Rouen a été oubliée dans la liste des villes dont les médias regorgent. Hier, comme chaque samedi depuis le 17 novembre dernier, la capitale régionale a connu un nouvel accès de fièvre avec quelques centaines de gilets jaunes et de protestataires défilant dans les rues du centre de la ville aux cent clochers
Les deux revendications essentielles sont toujours les mêmes : Le RIC, le référendum d’initiative citoyenne et la démission d’Emmanuel Macron de la présidence de la République. Tant que les conclusions synthétiques du Grand débat national ne seront pas rendues publiques, tant que le gouvernement n’aura pas fait ses choix pour relancer le dialogue social, créer des conditions matérielles favorables pour les plus modestes, sans miser sur le résultat des élections européennes inappropriées pour régler ce mouvement social novateur et déterminé, la situation risque bien d’être figée. Il faudrait donc s’habituer aux cortèges, blocages de carrefours (comme à Tourville-La-Rivière hier) et aussi aux incidents plus ou moins graves avec blessés chez les policiers, gendarmes et les protestataires.

J’ai été témoin, hier, d’un dérapage non contrôlé de la part de jeunes (gilets jaunes et non gilets jaunes) rassemblés près du Boulevard des Belges à Rouen, adolescents pas plus vieux que 15, 16 ans, venus là pour en découdre, allumer des incendies de poubelles et de matériaux de chantiers, et aussi casser du flic.
Ce rite du samedi, s’il sert la solidarité interne des manifestants, ne manque pas d’énerver les commerçants d’une ville fréquentée pour la qualité de vie de son centre et par des touristes souvent ébahis. Le ministre de l’Intérieur a récemment indiqué le montant des dépenses occasionnées par les dégradations sans oublier tous ces blessés graves notamment à cause de l’usage du BLD si dangereux. De nombreux badauds avec lesquels j’ai discutés demandent l’interdiction des manifestations. C’est un droit constitutionnel précieux qui doit demeurer. Et quand bien même ces manifestations seraient interdites, elles existeraient quand même, non déclarées, non contrôlées, non maîtrisées. Il nous faut donc prendre notre mal en patience.